14 octobre 2023

La Voix humaine (2020) de Pedro Almodóvar

Titre original : « The Human Voice »

La Voix humaine (La voz humana)Dans un grand appartement, une femme attend que son ex-amant vienne prendre ses affaires rassemblées dans trois valises. Il est censé venir les chercher mais n’arrive jamais. Enfin, le téléphone sonne…
La Voix humaine est un moyen métrage de 30 minutes écrit et réalisé par Pedro Almodóvar d’après la pièce de théâtre homonyme de Jean Cocteau. Cette pièce, écrite en 1929, a été adaptée de nombreuses fois sur les planches, à la télévision et même au cinéma. Almodovar s’en était inspiré très librement pour Femmes au bord de la crise de nerfs (1988) et dans La Loi du désir (1987) il avait déjà repris la fin du monologue. L’originalité est de cette pièce de n’avoir qu’un seul personnage qui parle au téléphone. Cela ne nous empêche pas d’apprendre beaucoup sur la nature de la liaison de cette femme et de son amant. Pedro Almodóvar l’a tourné en anglais, une première pour le cinéaste, et Tilda Swinton fait une belle prestation. Les décors, pleins de couleurs, sont remarquables.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tilda Swinton
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Tilda Swinton dans La Voix humaine (La voz humana) de Pedro Almodóvar.

11 octobre 2023

Godland (2022) de Hlynur Pálmason

Titre original : « Vanskabte land »

Godland (Vanskabte land)À la fin du XIXe siècle, Lucas, prêtre danois, arrive en Islande avec pour missions de construire une église et de photographier la population. Ce voyage va mettre sa foi à rude épreuve du fait de conditions difficiles et d’une nature belle mais inhospitalière…
Godland est un film dano-franco-islandais écrit et réalisé par l’islandais Hlynur Pálmason. Il s’agit d’une pure fiction, même si un panneau en exergue nous laisse supposer le contraire (1). Ce récit est original et plutôt riche, puisqu’il aborde plusieurs thèmes : la foi, la peur de Dieu, le besoin de trouver sa place, les difficultés de communication, ce qui rapproche ou oppose les hommes. La nature rend ces questions plus aigües : les paysages sont beaux mais la nature est plutôt hostile, du moins très exigeante. Le cinéaste adopte un rythme très lent, avec peu de paroles échangées mais une importance donnée au détail. Il a opté pour un format proche du 1:1 (carré) des chambres photographiques de l’époque (2). Tout le tournage a été fait en Islande dans la région où vit le réalisateur, les décors sont des espaces qu’il connait bien. L’ensemble est sans doute un peu austère mais aussi assez envoutant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Elliott Crosset Hove, Ingvar Sigurdsson, Vic Carmen Sonne, Jacob Lohmann, Hilmar Guðjónsson
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(1) Un panneau annonce juste après le titre du film : « Un coffret en bois, contenant sept négatifs sur plaque en verre pris par un prêtre danois, fut découvert en Islande. Ce sont les plus anciennes photographies de la côte sud-est islandaise. Le film est inspiré de ces clichés. »
Cette annonce est à considérer comme partie intégrante de la fiction : un tel coffret n’a jamais été découvert dans la réalité.


(2) La technique photographique utilisée par le prêtre est celle du « collodion humide » :
La plaque de verre au collodion humide (ioduré et bromuré), inventée en 1851 par Frederick Scott Archer (1813-1857), était trempée dans une solution de nitrate d’argent afin de synthétiser l’iodure et le bromure d’argent qui sont photosensibles. Malgré sa complexité, cette technique permettait un temps de pose inférieur à 30 secondes. Le procédé présentait un inconvénient majeur : Le négatif devait être préparé, exposé, puis développé aussitôt, car, une fois sec, il devenait insensible. C’est ce procédé qu’a utilisé le photographe Eadweard Muybridge pour produire ses photographies du galop d’un cheval. (Lire sur Wikipedia)

Elliott Crosset Hove dans Godland (Vanskabte land) de Hlynur Pálmason.

24 septembre 2023

L’ombre d’un mensonge (2021) de Tim Mielants & Bouli Lanners

Titre original : « Nobody Has to Know »

L'ombre d'un mensonge (Nobody Has to Know)Phil, cinquantenaire d’origine belge, vit sur l’île de Lewis, au nord de l’Écosse. Il travaille dans une ferme, au sein d’une austère communauté protestante. Après un AVC, il perd la mémoire. Millie, la fille de son patron, prend soin de lui…
L’ombre d’un mensonge est un film belge réalisé par Bouli Lanners et Tim Mielants. Bouli Lanners est allé s’installer en Ecosse, pays qu’il aime de longue date, pour écrire le scénario d’un polar. Finalement, c’est une histoire d’amour entre deux personnages plutôt taiseux dans un environnement rendu austère par des règles d’origines religieuses, tout en étant superbe par ses paysages aux longues lignes épurées. Le film restitue l’atmosphère d’isolement et la difficulté d’exprimer ses sentiments. La photographie est soignée et la musique excellente. L’ensemble est assez délicat avec des personnages touchants. Un beau film.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Michelle Fairley, Bouli Lanners, Andrew Still, Julian Glover, Clovis Cornillac
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L'ombre d'un mensonge (Nobody Has to Know)
Michelle Fairley et Bouli Lanners dans L’ombre d’un mensonge (Nobody Has to Know) de Tim Mielants & Bouli Lanners.
L'ombre d'un mensonge (Nobody Has to Know)
Bouli Lanners et Andrew Still dans L’ombre d’un mensonge (Nobody Has to Know) de Tim Mielants & Bouli Lanners.

19 septembre 2023

My Zoé (2019) de Julie Delpy

Titre original : « My Zoe »

My Zoé (My Zoe)Après son divorce, Isabelle, généticienne, tente de reprendre sa vie en main. Elle tombe amoureuse et décide de relancer sa carrière. Mais son ex-mari, James a du mal à l’accepter et lui rend la vie dure dans la bataille qu’il mène pour obtenir la garde de leur fille Zoé. Une tragédie les frappe et la famille s’en trouve brisée. Isabelle décide alors de prendre le destin en main…
My Zoé est un film franco-germano-britannique écrit et réalisé par Julie Delpy qui tient également le rôle principal. Le film a été tourné en anglais. Le récit débute sur la bataille à propos de la garde d’un enfant après un divorce, pour évoluer ensuite en drame douloureux, avant de finir avec une prospective dans le domaine de la génétique. Ce dernier tiers, à la limite du film de science-fiction, donne à l’ensemble une ampleur inattendue, explorant, à travers la détermination de cette femme, les dérives possibles de l’évolution de la génétique. Julie Delpy a su insuffler une belle intensité à son récit.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Julie Delpy, Richard Armitage, Daniel Brühl, Gemma Arterton, Saleh Bakri, Sophia Ally, Lindsay Duncan
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Richard Armitage, Sophia Ally et Julie Delpy et dans My Zoé (My Zoe) de Julie Delpy.

Remarque :
Le prénom de la fillette n’a pas été choisi au hasard : Zoé, en grec, signifie « la vie qui se renouvelle ».

Gemma Arterton et Daniel Brühl dans My Zoé (My Zoe) de Julie Delpy.

14 septembre 2023

Great Freedom (2021) de Sebastian Meise

Titre original : « Große Freiheit »

Great Freedom (Große Freiheit)Incarcéré sous le régime nazi pour homosexualité, Hans Hoffman est ensuite directement envoyé dans une prison d’Allemagne de l’ouest en 1945 pour finir de purger sa peine…
Great Freedom est un film austro-allemand coécrit et réalisé par l’autrichien Sebastian Meise. Le paragraphe 175 du Code Pénal allemand, en vigueur de 1871 jusqu’en 1994, criminalisait les relations sexuelles entre hommes. Les peines de prison ont été alourdies sous le régime nazi et la loi n’a été adoucie sous le régime d’Allemagne de l’ouest qu’en 1969. Great Freedom nous montre le destin d’un homme qui passa ainsi la majeure partie de sa vie en prison. Il se concentre sur sa vie derrière les barreaux sur une période de trente années et sur sa relation avec un co-détenu, d’abord hostile. On peut reprocher au récit de ne pas toujours être très clair, on ne comprend pas bien qu’il quitte un camp nazi pour aller en prison, qu’il est régulièrement relâché pour être repris assez rapidement. Le réalisateur a visiblement voulu nous faire perdre la notion du temps (seules deux dates sont mentionnées : 1945 et 1969). L’ensemble paraît un peu long mais il est difficile d’être trop sévère avec un tel film qui témoigne des persécutions subies. Prix du jury de la section « Un certain regard » au Festival de Cannes 2021.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Franz Rogowski, Georg Friedrich, Anton von Lucke, Thomas Prenn
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Franz Rogowski et Georg Friedrich dans Great Freedom (Große Freiheit) de Sebastian Meise.

12 septembre 2023

Sans filtre (2022) de Ruben Östlund

Titre original : « Triangle of Sadness »

Sans filtre (Triangle of Sadness)Respectivement mannequin et influenceuse, Carl et Yaya dînent au restaurant. Carl fait remarquer à Yaya qu’elle était censée payer la note. Le ton monte et Carl souligne qu’elle reproduit les stéréotypes de genre en trouvant normal qu’un homme paye le restaurant à une femme. La dispute dure… Nous retrouverons ensuite le couple embarqué sur croisière de luxe puis en rescapés sur une île déserte…
Sans filtre (Triangle of Sadness) est une comédie satirique suédo-franco-germano-britannico-américaine écrite et réalisée par le suédois Ruben Östlund. Le réalisateur montre les mêmes défauts que dans son film précédent : quel que soit la pertinence de son propos, il est beaucoup trop long, les dialogues tournent interminablement en rond et surtout il ne cherche qu’à frapper les esprits par des images, à nous attirer, à nous choquer ou à nous mettre mal à l’aise. Certaines situations n’ont aucun intérêt (presque toutes les scènes sur le bateau, le pire étant les dialogues entre un russe capitaliste et un capitaine américain marxiste, là on est au plus bas), d’autres auraient gagné à être enrichies (tel l’inversion de hiérarchie sur l’île déserte) ; mais non, rien n’est développé, les situations aboutissent sur rien. Certes, il sait créer des images frappantes mais tout cela paraît bien superficiel et vide. L’accueil critique fut mitigé mais plutôt favorable, les plus enthousiastes le décrivent comme une attaque contre le politiquement correct. Palme d’Or à Cannes 2022.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Harris Dickinson, Charlbi Dean, Vicki Berlin, Dolly De Leon, Woody Harrelson, Zlatko Buric
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Sans filtre (Triangle of Sadness)
Charlbi Dean et Harris Dickinson dans Sans filtre (Triangle of Sadness) de Ruben Östlund.

9 septembre 2023

Journal intime d’un pécheur (1986) de Wojciech Has

Titre original : « Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany »

Journal intime d'un pécheur (Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany)Europe, XVIe siècle. Un jeune homme issu d’une famille noble est exhumé et raconte son histoire. Contrairement à son frère aîné, il fut élevé par sa mère et son prêtre, qu’il soupçonne d’être son père, dans de grands principes moraux. Il fait la rencontre d’un homme inconnu qui le pousse à tuer son frère…
Journal intime d’un pécheur est un film polonais réalisé par Wojciech Has, adaptation du roman Confession du pécheur justifié de l’écossais James Hogg (1770-1835). Le récit est basé sur l’opposition du Bien et du Mal et de la recherche d’un absolu. L’ensemble est hélas franchement austère, très janséniste et par moments un peu nébuleux dans ses exposés : si l’on comprend rapidement que l’inconnu est l’incarnation du diable, l’explication de la présence du « double cynique » nécessite de bien suivre (se sentant issu du péché, le héros rejette sa propre nature). Il faut bien avouer que tout cela est assez aride et même un peu ennuyeux. Mais il y a la forme… Visuellement, c’est un délice, le travail sur les plans est remarquable, ce sont de véritables tableaux. Wojciech Has joue avec la profondeur de champ pour créer des arrière-plans qui semblent être à la lisière du réel et de l’imaginaire. Il ajoute souvent une brume ou un halo qui renforcent encore cette impression. Et que dire de ce tableau de dix mètres de long qui remplace un mur de la salle à manger de la demeure familiale ? Du jamais vu ! Les scènes ont une grande ampleur et l’esthétisme est poussé à des extrêmes. Superbe visuellement mais un peu ennuyeux (du moins à la première vision car j’ai comme un léger pressentiment que j’apprécierais beaucoup plus ce film à une deuxième vision).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Piotr Bajor, Maciej Kozlowski, Janusz Michalowski, Hanna Stankówna, Ewa Wisniewska, Franciszek Pieczka, Anna Dymna, Katarzyna Figura
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Journal intime d'un pécheur (Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany)
Piotr Bajor dans Journal intime d’un pécheur (Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany) de Wojciech Has.
Journal intime d'un pécheur (Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany)
Katarzyna Figura et Anna Dymna dans Journal intime d’un pécheur (Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany) de Wojciech Has.

8 septembre 2023

L’écrivain (1985) de Wojciech Has

Titre original : Pismak

PismakDurant la Première Guerre mondiale en Pologne, un jeune journaliste plein d’ambitions littéraires, est emprisonné pour avoir publié un magazine satirique et anticlérical. Il doit y attendre que l’enquête établisse les charges d’accusation. En cellule, il rencontre un célèbre perceur de coffres-forts et un ancien moine taciturne accusé de meurtre. L’apprenti écrivain commence alors à construire une intrigue de roman à partir des histoires que racontent ses compagnons de cellule…
Pismak est un film polonais réalisé par Wojciech Has. Le film est l’adaptation d’un roman de Władysław Terlecki. Il a pour thème les affres de l’écriture et ses corollaires : la difficulté de séparer la réalité et l’imaginaire, la difficulté de définir une éthique de la littérature, la difficulté de donner un but à son écriture. Les dialogues sont d’une grande qualité et la richesse de l’ensemble séduit. Le réalisateur fait également des incursions sur le plan politique fustigeant principalement la bureaucratie et le manque d’humanisme du pouvoir tsariste. Hormis les scènes imaginées par le personnage (ou issues de son passé, on ne sait pas vraiment), toute l’histoire se déroule à l’intérieur de la prison qui ressemble en réalité à un ancien monastère : la cellule est étonnamment vaste et les acteurs semblent y évoluer comme sur une scène de théâtre. De ce fait, une certaine austérité se dégage de l’ensemble mais elle est travaillée et parfaitement sous contrôle : la forme est très belle avec comme toujours avec Wojciech Has cette superbe construction des plans à plusieurs niveaux de profondeur. Le film n’est, semble-t-il, jamais sorti en France.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Wojciech Wysocki, Gustaw Holoubek, Janusz Michalowski, Jan Peszek, Zdzislaw Wardejn, Gabriela Kownacka
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Pismak
Wojciech Wysocki et Jan Peszek dans Pismak de Wojciech Has
Gabriela Kownacka dans Pismak de Wojciech Has
Zdzislaw Wardejn et Jan Peszek dans Pismak de Wojciech Has

29 août 2023

L’histoire de ma femme (2021) de Ildikó Enyedi

Titre original : « A feleségem története »

L'histoire de ma femme (A feleségem története)Dans les années 1920, Jakob est capitaine de cargos. Après être tombé malade en mer, son cuisinier lui conseille de prendre femme. Revenu à terre, Jakob, indifférent à l’idée, informe un ami qu’il a l’intention de se marier, peu importe qui sera sa femme. Il fait le pari qu’il épousera la première femme qui franchira le seuil du café où ils se trouvent. Voyant la belle Lizzy arriver, il lui propose de se marier dès le lendemain. Elle lui demande d’attendre une semaine…
L’histoire de ma femme est un film hongrois réalisé par Ildikó Enyedi. Il s’agit de l’adaptation du roman du même nom paru en 1942 de l’écrivain hongrois Milán Füst, son roman le plus connu. Il se propose d’explorer les rapports hommes/femmes à travers une relation assez étrange où le détachement règne. Tout le récit est vue par les yeux de l’homme qui, en essayant de comprendre sa femme, cherche à donner un sens à sa vie. La réalisation est élégante et l’ensemble montre un esthétisme raffiné qui séduit au premier abord. Hélas, le propos n’est pas aussi riche qu’attendu, l’histoire est à la fois embrouillée et donne l’impression de tourner en rond. La longueur du film (2h40) paraît inappropriée. La plupart des scènes trainent en longueurs inutiles et l’on se désintéresse rapidement de l’ensemble. Elégant mais ennuyeux. La critique a réservé un bon accueil au film.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Léa Seydoux, Gijs Naber, Louis Garrel, Sergio Rubini, Jasmine Trinca, Luna Wedler, Josef Hader, Ulrich Matthes, Romane Bohringer
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L'histoire de ma femme (A feleségem története)Léa Seydoux, Gijs Naber et Louis Garrel dans L’histoire de ma femme (A feleségem története) de Ildikó Enyedi.

16 août 2023

La Dérive des continents (au sud) (2022) de Lionel Baier

La Dérive des continentsEn Sicile début 2020, Nathalie, une officielle de l’Union européenne est chargée d’organiser une visite « impromptue » du Président français et de la chancelière allemande. Elle collabore pour cela avec deux délégués gouvernementaux français et allemand. Nathalie a la stupeur de retrouver là Albert, son fils, avec qui elle a perdu contact à la suite de son divorce ; il travaille dans le camp comme bénévole d’une ONG…
La Dérive des continents (au sud) est co-écrit et réalisé par le suisse Lionel Baier. Il semble s’inscrire dans une tétralogie sur l’Europe, venant après Comme des voleurs (à l’est) en 2006 et Les Grandes Ondes (à l’ouest) en 2013, films qui n’ont eu qu’une distribution très limitée en dehors de Suisse. Celui-ci a été plus remarqué grâce à une sélection à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes 2022. Le début est prometteur mais hélas le film s’embourbe rapidement dans une relation mère-fils compliquée et peu intéressante. Le volet politique est classique, utilisant la crise des migrants pour fustiger les institutions européennes et les institutions en général. Il y a également d’autres thématiques abordées, les relations homosexuelles, la religion et même l’humour (à moins que la scène grotesque du météorite ait un sens allégorique caché). L’ensemble paraît très mou, légèrement démagogique et manque de direction.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Théodore Pellerin, Ursina Lardi
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La Dérive des continentsThéodore Pellerin et Isabelle Carré dans La Dérive des continents (au sud) de Lionel Baier.

Remarque :
• J’ai été très étonné de lire après coup que Laurent Baier n’est pas anti-européen. Le réalisateur précise dans son dossier de presse : « S’il y a bien une chose à laquelle je crois, c’est la construction européenne. A mes yeux, c’est le seul rempart contre la barbarie et le nationalisme, que j’exècre. Comme l’Union européenne est un espace démocratique, il est de notre devoir de la questionner, de nous en amuser, de la critiquer. Mais je crois sincèrement et profondément en l’Europe, et même en ses bureaucrates ! Ils sont un moindre mal face à la guerre et aux anéantissements du passé. »