30 mars 2024

Shokuzai (2012) de Kiyoshi Kurosawa

ShokuzaiUne fillette, la petite Emili, est violée et tuée dans une école. Ses quatre amies ont vu l’agresseur mais, bizarrement, sont incapables de se souvenir du visage de l’assassin. La mère d’Emili, dévastée par le chagrin et la rancœur, déclare aux quatre écolières qu’elle pensera désormais à elles quotidiennement et les condamne à la « pénitence » tant qu’elles n’auront pas expié leur faute ou aidé à retrouver le coupable. Quinze ans plus tard, …
Shokuzai (= Pénitence) est au départ une mini-série japonaise en cinq épisodes écrite et réalisée par Kiyoshi Kurosawa, d’après un best-seller de la Japonaise Kanae Minato. Elle est sortie en France (et dans d’autres pays) sous la forme d’un long métrage en deux parties : Shokuzai – Celles qui voulaient se souvenir (121 minutes) et Shokuzai – Celles qui voulaient oublier (152 minutes). Vu ainsi, le film souffre des défauts inhérents aux séries (longueurs, ostensibles techniques d’écriture, …) mais l’histoire en elle-même est assez remarquable. Hormis le prologue, le récit se déroule quinze ans plus tard et développe deux aspects : d’une part, quatre portraits de jeunes femmes, montrant comment le crime a marqué la vie des quatre fillettes et, d’autre part, le dénouement de l’affaire, partie qui est certainement la plus puissante. L’histoire garde une part de mystère et le fantastique semble à plusieurs reprises prêt à surgir (sans que ce soit le cas toutefois). Belle mise en scène de Kiyoshi Kurosawa. Très bien accueilli par la critique.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kyôko Koizumi, Hazuki Kimura, Manatsu Kimura, Kyôka Shibata, Asumi Kikuchi, Chizuru Ikewaki
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Remarque :
• Le titre original du roman signifie « Pénitence » mais le réalisateur explique : « Ce titre original m’a en quelque sorte été imposé, puisque c’est celui du roman. Mais je ne l’ai pas du tout interprété sous l’angle de la religion. Plutôt comme quelque chose qui a effectivement à voir avec l’idée de destin. » (Extrait dossier de presse)

• Les cinq comédiennes héroïnes de Shokuzai sont toutes très populaires au Japon grâce à leurs rôles dans des films ou séries télévisées ; quant à Kyôko Koizumi (l’actrice présente sur l’affiche ci-dessus), elle est une chanteuse pop extrêmement médiatisée depuis son enfance. Kiyoshi Kurosawa leur a offert des rôles à contre-emploi qui pouvaient surprendre les fans. (Extrait dossier de presse)

Shokuzai de Kiyoshi Kurosawa.
Kyôko Koizumi dans Shokuzai de Kiyoshi Kurosawa.

19 mars 2024

Suzume (2022) de Makoto Shinkai

Titre original : « Suzume no Tojimari »

Suzume (Suzume no Tojimari)Suzume, une jeune fille de 17 ans vivant dans une ville tranquille du sud-ouest du Japon, rencontre un jeune homme à la recherche d’une « porte ». Intriguée, Suzume trouve par elle-même une vieille porte dans des ruines dans la montagne. Lorsqu’elle ouvre la porte, elle est attirée à l’intérieur et déclenche malgré elle des évènements inquiétants dans tout le Japon…
Suzume est un film d’animation japonais écrit et réalisé par Makoto Shinkai, issu du studio CoMix Wave Films. Au-delà du simple conte fantastique mettant en scène des forces maléfiques, c’est une histoire, très riche et parfaitement équilibrée entre optimisme et vision d’un monde en danger. Makoto Shinkai met notamment en scène les conséquences du séisme de 2011. Le graphisme est très beau et l’ensemble émerveille. Une très belle histoire.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs (voix) : Nanoka Hara, Hokuto Matsumura, Eri Fukatsu, Shôta Sometani
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Suzume (Suzume no Tojimari) de Makoto Shinkai.

28 février 2024

Les Amants sacrifiés (2020) de Kiyoshi Kurosawa

Titre original : « Supai no tsuma »

Les amants sacrifiés (Supai no tsuma)Kobe, 1941. Yusaku, dirigeant d’une entreprise internationale d’import-export, vit avec sa femme Satoko et tente de vivre en s’éloignant des tensions grandissantes de la Guerre entre le Japon et les pays occidentaux. Leur couple commence à être bouleversé quand Yusaku attire les soupçons de sa femme ainsi que des autorités locales…
Les Amants sacrifiés (1) est un film japonais réalisé par Kiyoshi Kurosawa (qui, rappelons-le, n’a aucun lien de parenté avec Akira Kurosawa). S’écartant de son registre habituel, l’épouvante, il en a coécrit le scénario avec le cinéaste Ryūsuke Hamaguchi (réalisateur de plusieurs très beaux films dont le remarqué Drive my car). Contrairement à ce que le titre français laisserait supposer, il s’agit surtout d’un portrait de femme en butte à l’énigme de comprendre son mari et aussi son époque. Le récit offre la vision de la guerre à travers les yeux d’une femme plutôt idéaliste et éprise de liberté, qui s’interroge sur les fondements de ce conflit. Politique et sentiments se heurtent en elle mais elle doit prendre des décisions. Le récit offre également une réflexion sur le thème de la trahison. La réalisation de Kiyoshi Kurosawa est précise et élégante.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Yû Aoi, Issei Takahashi, Masahiro Higashide
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(1) A noter que la proximité phonétique du titre avec celui du très beau film de Mizoguchi (Les Amants crucifiés, 1954) n’existe qu’en français, elle a donc été créée par les distributeurs français. La traduction du titre original serait « La femme d’un espion », titre bien plus approprié repris dans toutes les autres langues (« Wife of a spy » en anglais).

Masahiro Higashide et Yû Aoi dans Les amants sacrifiés (Supai no tsuma) de Kiyoshi Kurosawa.

11 février 2024

Love Life (2022) de Kôji Fukada

Love LifeTaeko vit avec son époux Jiro et son fils Keita, issu d’un précédent mariage, dans un immeuble près de ses beaux-parents. Keita est champion local du jeu Othello. Tandis qu’elle découvre l’existence d’une ancienne fiancée de son mari, un drame provoque la réapparition du père biologique de Keita…
Love Life est un film franco-japonais écrit et réalisé par Kōji Fukada. Son histoire nous montre le dérèglement de l’harmonie d’un couple qui se trouve confronté à un drame et les errements pour le trouver un nouveau chemin, tout en évitant le carcan des rapports familiaux. Comme souvent dans la littérature ou le cinéma japonais, les émotions sont intériorisées et s’expriment avec douceur sans perdre de leur force. L’approche du cinéaste est délicate et subtile. Il n’use d’aucun effet facile pour créer l’émotion. Kōji Fukada insère toujours dans ses histoires un personnage qui réapparaît de façon incongrue et c’est à nouveau le cas ici avec le premier mari de Taeko. En revanche, il n’y a cette fois aucune note fantastique. Love Life est un très beau film, l’un des plus beaux du cinéaste.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Fumino Kimura, Kento Nagayama, Tomorô Taguchi, Atom Sunada
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Fumino Kimura, Tomorô Taguchi et Kento Nagayama dans Love Life de Kôji Fukada.

22 janvier 2024

Un printemps à Hong-Kong (2019) de Ray Yeung

Titre original : « Suk suk »

Un printemps à Hong-Kong (Suk suk)Pak est un homme marié, chauffeur de taxi de 70 ans qui refuse de partir à la retraite. Il rencontre Hoi, père célibataire et retraité de 65 ans. Ils vivent un amour secret alors que l’homosexualité est un sujet tabou dans la société Hongkongaise. Tous deux fiers d’avoir fondé une famille et d’avoir travaillé dur pour réussir dans la vie, ils n’excluent pas la possibilité de vivre leur amour au grand jour…
Un printemps à Hong Kong est un film hong-kongais, écrit et réalisé par Ray Yeung, dont les films abordent souvent des thématiques LGBT. Ici, il s’inspire du livre « Histoires orales d’hommes gays plus âgés à Hong Kong » du professeur Travis S.K. Kong de l’université de Hong Kong et a pu rencontrer certains de ses témoins pour nourrir son scénario. Il a bâti un récit original avec des personnages assez attachants. Le réalisateur a mis un an pour trouver deux acteurs âgés qui acceptent d’interpréter un personnage gay ; précisons qu’il n’y a aucune scène explicite, l’ensemble reste assez pudique et sans lourdeur voyeuriste. C’est cette délicatesse qui fait la réussite du film, hélas peu distribué.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tai-Bo, Ben Yuen, Patra Au
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Ben Yuen et Tai-Bo dans Un printemps à Hong-Kong (Suk suk) de Ray Yeung.

6 janvier 2024

Le Retour des hirondelles (2022) de Li Ruijun

Titre original : « Yin ru chen yan »

Le Retour des hirondelles (Yin ru chen yan)Cao est un homme timide et humble. Ma est une jeune femme renfermée sur elle-même, devenue handicapée à force de maltraitance. Tous deux sont mis à l’écart et même rejetés par leur famille respective qui vont les marier presque de force. Ils vont patiemment apprendre à s’aimer et travailler la terre ensemble…
Le Retour des hirondelles est un film chinois écrit et réalisé par Li Ruijun. Il dresse le portrait de la Chine rurale annoncée en pleine mutation mais qui compte encore nombre d’agriculteurs vivant dans des conditions misérables. Le réalisateur a tourné son film dans sa région natale du Gansu (nord de la Chine), il a construit la maison du film avec son frère et son père, l’acteur principal est son oncle, les figurants sont les habitants du village. Il explique : « Je voulais conserver une trace de ces existences rurales et simples, rendre hommage à cette terre qui a nourri mon âme et reste ma principale source d’inspiration ». Il y parvient joliment mais son film n’a pas que des qualités documentaires, c’est aussi une histoire d’amour simple et émouvante. Les images sont superbes, les cadrages travaillés. Très bonne interprétation des deux acteurs principaux. A noter que si Wu Renlin est un fermier à la base, Hai-Qing est une jeune actrice très connue en Chine. Un beau film.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Wu Renlin, Hai-Qing
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Remarque :
• Le titre chinois du film, Yin ru chen yan, signifie « caché dans le pays des cendres et de la fumée ». « Cela signifie que les époques passées, les vies passées, ne sont pas disparues. Elles sont simplement enfouies dans les cendres. Ce que nous ne voyons plus ne cesse pas pour autant d’exister. Ce titre compliqué a un sens bien plus simple qu’il n’y paraît », révèle le réalisateur.

• Malgré son succès en Chine, le film a été rapidement retiré des circuits par le gouvernement et le réalisateur a été assigné à résidence. Le film contredit en effet le discours officiel sur la fin de la pauvreté.

Hai-Qing et Wu Renlin dans Le Retour des hirondelles (Yin ru chen yan) de Ruijun Li.

25 décembre 2023

Inu-Oh (2021) de Masaaki Yuasa

Inu-OhDans le Japon du XIVe siècle, Tomona, fils de pêcheur, est frappé de cécité à la suite d’une malédiction. Il devient joueur itinérant de biwa au sein d’une confrérie religieuse. À Kyoto, il rencontre Inu-Oh qui erre dans les rues et cache son visage derrière un masque. Ils décident de fonder un duo aux pratiques musicales et scéniques audacieuses…
Inu-Oh est un film d’animation japonais réalisé par Masaaki Yuasa. Il est adapté du roman Le Roi Chien d’Hideo Furukawa, dont l’intrigue repose sur Le Dit des Heike (chronique poétique qui relate la lutte de clans rivaux aux XIIe siècle). Le film est issu des studios Science SARU, co-fondés par le réalisateur. C’est un film d’animation très novateur, expérimental même. Dès les premières minutes, Masaaki Yuasa mêle différentes techniques, allant de l’animation classique jusqu’à l’épure totale de quelques traits bondissants. Il a un sens du mouvement assez remarquable, c’est un ballet continuel et la difformité de son héro éponyme contribue à la forte personnalité de l’ensemble.
(Arrêtez de lire ici si vous voulez être vraiment surpris par le film comme je l’ai été).
Mais la vraie surprise vient à mi-parcours quand il fait de ses personnages de véritables rockstars. Le film devient alors un opéra-rock et le plus remarquable est que la musique (plutôt hard-rock, très électrique en tous cas) s’accorde très bien aux images qui les montrent jouant sur de simples biwa (luth). Là encore, c’est le mouvement qui crée la symbiose : son personnage principal joue de son biwa derrière la tête comme Jimi Hendrix, danse comme Michael Jackson, arpente la « scène » comme Mick Jagger, ou prend des poses provoquantes. Et c’est un festival de couleurs. La musique est excellente. Leurs « concerts » deviennent des grands shows visuels toujours plus époustouflants. Un film d’animation novateur, extravagant, inattendu.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Avu-chan, Mirai Moriyama
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Inu-Oh de Masaaki Yuasa.
Inu-Oh de Masaaki Yuasa.
Inu-Oh de Masaaki Yuasa.

6 novembre 2023

Les Bonnes Étoiles (2022) de Hirokazu Kore-eda

Titre original : « Beurokeo »

Les bonnes étoiles (Beurokeo)Deux hommes volent occasionnellement des bébés abandonnés par leurs parents dans la boîte à bébé de l’église pour les revendre sur le marché noir de l’adoption. Mais, cette fois, la jeune mère revient. Elle les découvre et décide de se joindre à eux pour interviewer les nouveaux parents et toucher sa part…
Les Bonnes Étoiles (le sens du titre original est « courtier ») est un film sud-coréen écrit, réalisé et monté par Hirokazu Kore-eda. Le cinéaste japonais a tourné pour la première fois en Corée du Sud, dans une langue qui lui est inconnue. Une fois passée l’étonnement face à l’existence de ces « boites à bébés » (1), nous pensons avoir affaire à une dénonciation des trafics d’enfants. Il n’en est rien. Le sujet traité par Kore-eda est (une fois de plus) la famille, plus exactement la façon dont une famille peut se former dans des circonstances à priori antagonistes. Il traite ainsi de la parentalité, des diverses formes qu’elle peut prendre, souhaitée, réelle ou fantasmée. La démarche du cinéaste est audacieuse car nous avons du mal au départ à trouver ces trafiquants d’enfants sympathiques mais il sait aller en profondeur. Et son film est finalement assez touchant (peut-être juste un peu trop long).
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Song Kang-ho, Dong-won Gang, Doona Bae, Ji-eun Lee
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(1) On trouve ces « boites à bébés » au Japon et, plus encore, en Corée, dixit le dossier de presse. A noter qu’il en existe aussi en Europe (Allemagne, Belgique mais pas en France) et même aux Etats-Unis. Dans tous les cas, leur présence est liée à des institutions catholiques.

Dong-won Gang, Lee Ji-eun, Im Seung-soo et Song Kang-ho dans Les bonnes étoiles (Beurokeo) de Hirokazu Koreeda.

30 août 2023

Tempura (2020) de Akiko Ôku

Titre original : « Watashi wo kuitomete »

Tempura (Watashi wo kuitomete)Depuis toujours, Mitsuko vit dans sa bulle. Au cœur d’un Tokyo trop grand pour elle, elle se consacre avec passion à des recettes de cuisine qu’elle peaufine de son petit appartement. En célibataire épanouie, elle se fixe chaque jour de nouveaux défis jusqu’à celui, inédit, d’inviter un garçon à dîner…
Tempura est un film écrit et réalisé par la japonaise Akiko Ôku d’après le roman homonyme de Risa Wataya. La réalisatrice a déjà plusieurs films à son actif dont les héroïnes sont souvent des jeunes femmes. Ici, elle dresse le portrait d’une trentenaire qui ne cherche pas à se mettre en couple, sans que l’on sache vraiment s’il s’agit d’un choix ou d’une facilité. Le personnage de Mitsuko a une voix intérieure, qu’elle appelle « A », qui lui permet d’affronter ses peurs et de prendre, ou garder, confiance en elle. Elle a besoin de mieux se connaitre elle-même avant de pouvoir partager sa vie avec un autre. La réalisatrice filme son personnage avec beaucoup de délicatesse et l’actrice Rena Nōnen (créditée sous le nom de Non) montre une belle présence à l’écran. Tout cela serait parfait si le film n’était pas si long (2h10). Certaines scènes paraissent inutiles.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Non, Kento Hayashi, Asami Usuda, Takuya Wakabayashi
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Remarque :
Le (ou la) tempura est un plat de friture japonais, originaire du Portugal. Ces beignets consistent en une pâte à frire, à base de farine, d’œuf et d’eau, dans laquelle on trempe du poisson ou des legumes.

Tempura (Watashi wo kuitomete)Non (Rena Nōnen) confectionne un tempura lors d’un cours de cuisine
dans Tempura (Watashi wo kuitomete) de Akiko Ôku.

20 août 2023

Plan 75 (2022) de Chie Hayakawa

Plan 75Pour faire face au vieillissement de sa population, le Japon met en place le « Plan 75 », un programme pour inciter les personnes âgées de plus de 75 ans à se faire euthanasier…
Plan 75 est un film de science-fiction écrit et réalisé par la japonaise Chie Hayakawa. Il s’agit du premier long métrage de cette quarantenaire. Elle en avait déjà réalisé une version courte en 2017 dans le film Anticipation Japon, qui regroupe cinq courts-métrages de cinq réalisateurs différents. Le propos n’est pas de se montrer pour ou contre l’euthanasie : la réalisatrice est inquiète du climat d’intolérance au Japon envers les personnes âgées et les personnes socialement faibles. « Éliminer ceux que certains appellent « les improductifs » est un concept très proche du fascisme. Bien que nous n’ayons pas de dictateur, une telle atmosphère peut émerger spontanément parmi les gens. C’est ce qui me fait peur » explique la réalisatrice. Son film est construit sur un récit de type choral, nous suivons cinq personnes dans des situations très différentes. Il assez terrifiant par sa froideur, décrivant l’organisation mise en place. La résignation se montre plus forte que les interrogations. La cinéaste joue beaucoup avec la profondeur de champ, avec les zones de flou et de netteté, pour créer une atmosphère. Récompensé d’une mention à la Caméra d’or à Cannes 2022.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Chieko Baishô, Hayato Isomura, Stefanie Arianne
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Plan 75
Chieko Baishô (en plein karaôké) dans Plan 75 de Chie Hayakawa.