18 octobre 2024

5 Centimètres par seconde (2007) de Makoto Shinkai

Titre original : « Byôsoku 5 senchimêtoru »

5 Centimètres par seconde (Byôsoku 5 senchimêtoru)Tous deux élèves de primaire, Takaki et Akari se sont liés d’une forte amitié grâce à leur amour commun de la lecture. Mais la jeune fille déménage. Faute de mieux, les deux amis commencent donc à s’échanger des lettres. Un jour d’hiver, Takaki décide d’aller rendre visite à son amie pour lui dévoiler ses vrais sentiments…
5 Centimètres par seconde est un film d’animation japonais écrit et réalisé par Makoto Shinkai, son deuxième long métrage. Il est formé de trois histoires centrées sur un garçon nommé Takaki Tono, que l’on retrouve à quelques années d’intervalle. Le film est assez court (1h03). C’est un récit empreint d’une grande délicatesse sur les amours adolescentes, sur les difficultés de rapprochement, sur les chemins qui s’écartent et provoquent l’éloignement. Cette délicatesse n’empêche pas Makoto Shinkai de créer des moments intenses et des images rendues fortes par la façon dont il les amène. Il a un réel talent de conteur. Le dessin est superbe. Même si ce film est un peu moins enthousiasmant que les réalisations ultérieures de Makoto Shinkai, il possède un grand charme qui le rend séduisant. Il a connu un grand succès au Japon.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
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Remarque :
5 centimètres par seconde, c’est la vitesse de chute des pétales de cerisier au printemps. Comme on le sait, ces pétales de cerisier ont de nombreuses significations dans la civilisation japonaise. L’article Wikipedia sur le film propose cette symbolique : « Les pétales sont la représentation métaphorique de l’homme, rappelant la lenteur de la vie et la manière dont les gens se rapprochent pour lentement s’éloigner l’un de l’autre. »

5 Centimètres par seconde (Byôsoku 5 senchimêtoru) de Makoto Shinkai.
5 Centimètres par seconde (Byôsoku 5 senchimêtoru) de Makoto Shinkai.

11 octobre 2024

L’Arbre aux papillons d’or (2023) de Thien An Pham

Titre original : « Bên trong vo kén vàng »

L'arbre aux papillons d'or (Bên trong vo kén vàng)Thien, dont la belle-sœur Hanh est morte brutalement, prend en charge Dao, le fils de 5 ans de la défunte et retourne pour les funérailles dans son village natal. Il décide alors de partir à la recherche de son frère aîné Tam disparu il y a des années. Ce voyage remet profondément en question sa foi…
L’arbre aux papillons d’or est un film vietnamien, le premier long-métrage de Pham Thiên Ân. Il en avait déjà traité le début en court métrage : Stay Awake, Be Ready (2019). Le thème est celui de « l’appel du divin », un concept « présent en chacun de nous et qui se manifeste à différents moments de la vie » d’après le jeune réalisateur (1). Il dit s’inspirer de son propre vécu et ressenti. J’avoue humblement avoir eu beaucoup de mal à cerner le propos. La forme se remarque beaucoup plus que le contenu : c’est un film contemplatif de 3 heures avec de longs plans fixes et des travelings d’une lenteur infinie s’étalant sur plusieurs minutes. Le réalisateur dit expérimenter le rythme et la mise en scène. Il place sa caméra à des endroits inattendus (parfois très loin de la scène ou alors très près) et la laisse fixe sans forcément suivre les personnages qui peuvent sortir du cadre ou le remplir complètement jusqu’à l’obstruer. Ces plans-séquence fixes peuvent être vraiment très longs. Il réussit parfois de très beaux plans mais ils sont finalement trop rares (à mes yeux du moins). Le film a aussi un aspect documentaire et, puisque je suis resté insensible au reste, ce sera cet aspect qui m’aura le plus marqué. Ceci étant dit, je regarderais certainement ses films suivants car c’est un cinéaste plutôt hors du commun. Les critiques ont adoré.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Le Phong Vu, Nguyen Thinh
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(1) A noter que, de façon un peu inattendue, la religion des personnages du film est le catholicisme. D’après Wikipédia, un peu de moins de 7% de la population vietnamienne est catholique (ce qui fait tout de même 7 millions de personnes).

Le Phong Vu dans L’arbre aux papillons d’or (Bên trong vo kén vàng) de Thien An Pham.
Le Phong Vu dans L’arbre aux papillons d’or (Bên trong vo kén vàng) de Thien An Pham.

25 août 2024

The Wandering Earth 2 (2023) de Frant Gwo

Titre original : « Liu lang di qiu 2 »

The Wandering Earth 2 (Liu lang di qiu 2)Pour sauver la Terre menacée par l’expansion subite du soleil, les humains sous l’égide de l’ONU ont construit d’énormes moteurs à la surface de la Terre pour la propulser hors du système solaire. Pour faciliter son départ, d’autres moteurs ont été prévus sur la Lune afin de l’éloigner et ainsi diminuer sa force d’attraction. Mais, alors que le temps est compté, des attaques terroristes viennent retarder l’achèvement du projet et certains pays commencent à douter…
The Wandering Earth 2 est un blockbuster chinois de science-fiction réalisé par Frant Gwo. C’est le préquel de The Wandering Earth (2019) du même réalisateur, adaptation de la nouvelle Terre errante de Liu Cixin (l’auteur de la fameuse trilogie du Problème à 3 corps), qui est en outre producteur du film. C’est une superproduction à grand spectacle de 3 heures qui traduit la volonté de la Chine de se mesurer aux plus grosses productions hollywoodiennes. Le résultat est assez impressionnant sur le plan du spectacle avec bien entendu beaucoup d’images créées par ordinateur. L’histoire est assez ahurissante dans son concept-même : déplacer la Terre pour la sauver d’une catastrophe… Lui Cixin est un auteur étonnant, capable de repousser les limites tout en se montrant crédible. On ne se sera pas étonné que, cette fois, ce sont les chinois qui vont sauver le monde : les américains sont montrés impulsifs et primaires, plus forts à gesticuler qu’à agir efficacement. Outre sa longueur excessive, le gros défaut du film est d’être très confus, les évènements s’enchaînent sans que l’on comprenne tout. En outre, le récit manque de personnage fort. On peut voir là une volonté de mettre en avant le collectif : il n’y a pas un héros mais plusieurs centaines (voire un peuple tout entier). Le succès a été colossal en Chine (500 millions de dollars en seize jours), la distribution internationale restant toutefois limitée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jing Wu, Andy Lau, Yi Sha, Yanmanzi Zhu, Xuejian Li, Andy Friend, Zhi Wang
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The Wandering Earth 2 (Liu lang di qiu 2) de Frant Gwo.
The Wandering Earth 2 (Liu lang di qiu 2) de Frant Gwo.
Jing Wu et Zhi Wang dans The Wandering Earth 2 de Frant Gwo.

14 août 2024

Vivre (1952) de Akira Kurosawa

Titre original : « Ikiru »

Vivre (Ikiru)Veuf, Kanji Watanabe comprend malgré les silences du médecin qu’il est atteint d’un cancer de l’estomac qui ne lui laisse que quelques mois à Vivre. Sa vie étriquée de fonctionnaire inutile lui apparaît alors et décide de consacrer son temps à une tâche qui lui donnera le sentiment d’avoir accompli quelque chose…
Vivre est un film japonais réalisé par Akira Kurosawa. Inspiré en partie du roman La Mort d’Ivan Ilitch de Léon Tolstoï, le scénario a été écrit par le cinéaste et deux scénaristes qui deviendront habituels : Shinobu Hashimoto et Hideo Oguni. Dans sa filmographie, il vient juste après son adaptation de L’Idiot de Dostoïevski avec lequel on peut s’amuser à chercher quelques points communs. Se sachant condamné, le personnage principal recherche d’abord les plaisirs mais, n’y trouvant satisfaction, va se lancer dans une œuvre utile à la société qui lui demandera de vaincre les lourdeurs de l’administration. Tout comme le court roman de Tolstoï dont il s’inspire, c’est un récit poignant qui semble vous pénétrer au plus profond. Le visage hébété de Takashi Shimura est d’une grande force pour exprimer ses sentiments après avoir ouvert les yeux sur son existence. La fin du film, plus de trente minutes dans la chambre funéraire, est incroyablement riche et émouvante.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Takashi Shimura, Miki Odagiri, Nobuo Nakamura, Atsushi Watanabe, Isao Kimura
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Remake : Vivre (2022), film britannique réalisé par le Sud-Africain Oliver Hermanus.

Miki Odagiri et Takashi Shimura dans Vivre (Ikiru) de Akira Kurosawa.
Vivre (Ikiru) de Akira Kurosawa.
Takashi Shimura dans Vivre (Ikiru) de Akira Kurosawa.

4 juin 2024

Assaut (2022) de Adilkhan Yerzhanov

Titre original : « Shturm »

Assaut (Shturm)Dans un village isolé du Kazakhstan, les élèves d’un lycée sont pris en otage par des inconnus armés et masqués. Apprenant que l’armée n’arrivera que dans deux jours à cause d’une tempête de neige, Tazshi, le professeur de mathématiques, prend la décision de partir à l’assaut avec son ex-femme, un policier du village, un vétéran d’Afghanistan, un alcoolique, un professeur d’EPS et le directeur de l’école…
Assaut est un film écrit et réalisé par réalisateur kazakh Adilkhan Yerzhanov, son douzième long métrage. Il s’agit d’une farce psychologique très originale (le réalisateur précise bien que son film est « psychologique et non sociopolitique »). Les personnages forment une brochette de pieds nickelés qui doivent se forcer à mettre sur pied une opération pour laquelle ils n’ont aucune des qualités requises, à commencer par le meneur, un professeur binoclard qui se targue d’être « pragmatique ». Le récit se concentre sur la psychologie de ces assaillants qui devront surmonter leurs peurs et leur aversion au moindre risque. Ils sont tous si pitoyables que l’humour en devient souvent gênant. C’est une bouffonnerie, il ne faut pas chercher la vraisemblance. L’ensemble est un peu long mais laisse un souvenir grâce à son originalité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Azamat Nigmanov, Aleksandra Revenko, Daniyar Alshinov, Berik Aytzhanov
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Azamat Nigmanov dans Assaut (Shturm) de Adilkhan Yerzhanov.

3 mai 2024

The Garden of Words (2013) de Makoto Shinkai

Titre original : « Koto no ha no niwa »

The Garden of Words (Koto no ha no niwa)Takao est un lycéen qui rêve de devenir cordonnier. Un jour de pluie, alors qu’il sèche les cours pour dessiner des modèles de chaussures dans un jardin japonais, il fait la rencontre d’une mystérieuse jeune femme, Yukino. Une habitude tacite s’établit progressivement entre les deux : chaque jour de pluie ils se retrouvent dans ce jardin et apprennent à se connaître…
The Garden of Words est un moyen métrage (46 minutes) d’animation japonais écrit, réalisé et monté par Makoto Shinkai. Le thème est celui de la solitude puisqu’il s’agit d’une rencontre entre deux êtres solitaires qui, malgré leur différence d’âges (il a 15 ans, elle en a 27) ont en commun la même « tristesse solitaire » (1) ; ils s’interrogent tous deux sur leurs rapports aux autres et sur le sens à donner à leur vie. Assez simple, c’est une histoire racontée avec beaucoup de délicatesse et les plans/dessins de nature sont très beaux. L’animation, en revanche, est assez sommaire. Ce court film est moins élaboré que les longs métrages du réalisateur mais séduisant par sa délicate poésie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Miyu Irino, Kana Hanazawa
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(1) Le réalisateur précise qu’en japonais le mot kohi, « amour », est un mot qui s’écrit généralement 恋, mais qui apparaît quelquefois sous la graphie composée de ko 孤 « solitude » et hi 悲 « tristesse ».

The Garden of Words (Koto no ha no niwa) de Makoto Shinkai.
The Garden of Words (Koto no ha no niwa) de Makoto Shinkai.
The Garden of Words (Koto no ha no niwa) de Makoto Shinkai.

23 avril 2024

Ghost in the Shell (1995) de Mamoru Oshii

Titre original : « Kôkaku kidôtai »

Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai)Dans le Japon de 2029, le major Motoko Kusunagi, une femme cyborg ultra-perfectionnée, a pour mission de démasquer un mystérieux hacker qui se fait appeler Puppet Master. Elle va chercher à pénétrer l’un des corps du hacker pour analyser son « ghost » (sa conscience, son âme) …
Ghost in the Shell est un film d’animation de Mamoru Oshii, adaptation cinématographique du manga homonyme de Masamune Shirow, paru en 1989. C’est l’un des films majeurs dans le courant de la science-fiction cyberpunk. Mêlant animation traditionnelle par celluloïd et images d’ordinateur, il a marqué les esprits à son époque, tant par son contenu que par sa forme. Hélas, vu aujourd’hui, la prouesse technique n’est plus remarquable, loin de là : le film ressemble plus à un comix animé. Mais il reste la richesse des dessins avec mêmes des scènes particulièrement belles. La mégapole futuriste évoque celle de Blade Runner avec des espaces de beauté. L’animation est rudimentaire et les ajouts en CGI manquent parfois de résolution. Le contenu, en revanche, garde toutes ses qualités aujourd’hui. L’intrigue est un peu complexe mais le propos a une profondeur inattendue et une indéniable portée philosophique. Les cogitations intérieures de l’héroïne renvoient en effet à la question de la définition de l’humanité, ce qui caractérise un être humain. Le film n’a pas connu un grand succès à sa sortie mais a acquis ensuite une solide réputation. Il a influencé de nombreux films ultérieurs, le premier qui vient à l’esprit est bien entendu Matrix.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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Remarque :
* La version doublée en anglais est épouvantable (la voix de l’héroïne est insupportable). En l’absence de la version japonaise, la version doublée en français m’a semblé préférable.

Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.
Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.

Remake :
Ghost in the Shell 2.0 (2008) de Mamoru Oshii, identique à l’original si ce n’est que l’animation traditionnelle a été numérisée pour pouvoir refaire certaines scènes en images de synthèse.

Suite (qui n’en est pas une) :
Ghost in the Shell 2 : Innocence (2004) de Mamoru Oshii

Autres adaptations du manga :
Ghost in the Shell: The New Movie de Kazuya Nomura (2015) film d’animation
Ghost in the Shell (2017) de l’américain Ruper Sanders avec Scarlett Johansson (en prises de vue réelles).

Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.
Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.

James Cameron l’a décrit comme « vrai premier film d’animation pour adulte à atteindre un niveau d’excellence littéraire et visuel ».

17 avril 2024

Voyage vers Agartha (2011) de Makoto Shinkai

Titre original : « Hoshi o Ou Kodomo »
Titre international : « Children Who Chase Lost Voices from Deep Below »

Hoshi o Ou KodomoAsuna est une jeune fille solitaire. Elle passe le plus clair de son temps dans son refuge, où elle cache la radio de son père décédé. Un jour où elle cherche des fréquences à l’aide de son cristal, elle capte une chanson étrange, mais le signal se coupe. Lorsqu’elle retourne dans la montagne quelques jours plus tard, elle se fait attaquer par une étrange créature. Elle doit son salut à Shun, un garçon qui vient du monde souterrain d’Agartha…
Voyage vers Agartha est un film d’animation japonais écrit et réalisé par Makoto Shinkai, son troisième long métrage. Il s’agit d’un conte fantasy qui reprend le thème du monde souterrain où vivent à la fois des hommes et des créatures plus ou moins maléfiques. L’animation est classique en 2D et le dessin est vraiment très beau, que ce soit dans les vastes paysages ou dans les intérieurs. Mais le plus enthousiasmant est dans le récit, Makoto Shinkai a un indéniable talent pour conter avec douceur de belles histoires qui nous captivent d’un bout à l’autre. Il parvient à générer de multiples émotions et l’ensemble paraît très riche, et même assez léger alors que le thème principal est le deuil. En France, le film n’est pas sorti en salles.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Hisako Kanemoto, Miyu Irino, Kazuhiko Inoue, Junko Takeuchi
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Voyage vers Agartha de Makoto Shinkai.
Voyage vers Agartha de Makoto Shinkai.
Voyage vers Agartha de Makoto Shinkai.
Voyage vers Agartha de Makoto Shinkai.

8 avril 2024

Détective Dee: la légende des rois célestes (2018) de Tsui Hark

Titre original : « Di Renjie zhi Sidatianwang »

Détective Dee: la légende des rois célestes (Di Renjie zhi Sidatianwang)En Chine, sous la Dynastie Tang (VIIe et VIIIe siècle), un groupe de magiciens tente de s’emparer de l’épée « Dragon docile » que l’empereur Gaozong a offerte au Détective Dee pour le remercier d’avoir sauvé le gouvernement. Ce groupe cherche ainsi l’occasion de renverser cette dynastie…
Détective Dee : La Légende des rois célestes est un film chinois réalisé par Tsui Hark. Après Le Mystère de la flamme fantôme (2010) et La Légende du dragon des mers (2013), le film met en scène les exploits du détective Dee, personnage qui a réellement existé et que Tsui Hark veut rendre célèbre dans le monde pour être « le premier Sherlock Holmes de l’Histoire ». C’est toutefois l’action qui est privilégiée dans cet opus pour créer un grand spectacle avec des cascades aériennes ahurissantes, une chorégraphie millimétrée dans des décors somptueux. L’ensemble est très réussi malgré quelques petits défauts (comme la naïveté excessive de l’adjoint de Dee). C’est une féérie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ethan Juan, Carina Lau, Mark You-Ting Chao, Ma Sichun, William Shao-Feng Feng
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Remarque :
• Le deuxième et le troisième opus de la série des Detective Dee sont des préquels du premier film.

• Extrait du dossier de presse :
Détective Dee trouve son origine dans une véritable figure historique née en 630. Après être devenu un personnage éminent de la fonction étatique, Dee meurt vers 700. Son illustre carrière a été rapportée dans des ouvrages historiques tels que L’Ancien Livre des Tang (945) et Le Nouveau Livre des Tang (1060). Le public moderne le découvre grâce à Celebrated Cases of Judge Dee, traduction du roman chinois du XVIIIe siècle Dee Goong An par le diplomate néerlandais Robert van Gulik. Fasciné par ce personnage et la période dans laquelle il évoluait, van Gulik finit par écrire ses propres histoires sur le personnage de Dee, imaginant vingt-cinq nouvelles aventures au détective.
Les aventures de Dee ont également été reprises treize fois par le Français Frédéric Lenormand, mais aussi dans l’oeuvre de Zhu Xiaodi pour la collection d’histoires courtes Tales of Judge Dee. Enfin, Dee est apparu dans Deception d’Eleanor Cooney et Daniel Altieri, un roman empreint de mystère et de folie dans la Chine médiévale.

Ethan Juan et Carina Lau et Mark You-Ting Chao dans Détective Dee: la légende des rois célestes (Di Renjie zhi Sidatianwang) de Tsui Hark.
Détective Dee: la légende des rois célestes (Di Renjie zhi Sidatianwang) de Tsui Hark.

30 mars 2024

Shokuzai (2012) de Kiyoshi Kurosawa

ShokuzaiUne fillette, la petite Emili, est violée et tuée dans une école. Ses quatre amies ont vu l’agresseur mais, bizarrement, sont incapables de se souvenir du visage de l’assassin. La mère d’Emili, dévastée par le chagrin et la rancœur, déclare aux quatre écolières qu’elle pensera désormais à elles quotidiennement et les condamne à la « pénitence » tant qu’elles n’auront pas expié leur faute ou aidé à retrouver le coupable. Quinze ans plus tard, …
Shokuzai (= Pénitence) est au départ une mini-série japonaise en cinq épisodes écrite et réalisée par Kiyoshi Kurosawa, d’après un best-seller de la Japonaise Kanae Minato. Elle est sortie en France (et dans d’autres pays) sous la forme d’un long métrage en deux parties : Shokuzai – Celles qui voulaient se souvenir (121 minutes) et Shokuzai – Celles qui voulaient oublier (152 minutes). Vu ainsi, le film souffre des défauts inhérents aux séries (longueurs, ostensibles techniques d’écriture, …) mais l’histoire en elle-même est assez remarquable. Hormis le prologue, le récit se déroule quinze ans plus tard et développe deux aspects : d’une part, quatre portraits de jeunes femmes, montrant comment le crime a marqué la vie des quatre fillettes et, d’autre part, le dénouement de l’affaire, partie qui est certainement la plus puissante. L’histoire garde une part de mystère et le fantastique semble à plusieurs reprises prêt à surgir (sans que ce soit le cas toutefois). Belle mise en scène de Kiyoshi Kurosawa. Très bien accueilli par la critique.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kyôko Koizumi, Hazuki Kimura, Manatsu Kimura, Kyôka Shibata, Asumi Kikuchi, Chizuru Ikewaki
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Remarque :
• Le titre original du roman signifie « Pénitence » mais le réalisateur explique : « Ce titre original m’a en quelque sorte été imposé, puisque c’est celui du roman. Mais je ne l’ai pas du tout interprété sous l’angle de la religion. Plutôt comme quelque chose qui a effectivement à voir avec l’idée de destin. » (Extrait dossier de presse)

• Les cinq comédiennes héroïnes de Shokuzai sont toutes très populaires au Japon grâce à leurs rôles dans des films ou séries télévisées ; quant à Kyôko Koizumi (l’actrice présente sur l’affiche ci-dessus), elle est une chanteuse pop extrêmement médiatisée depuis son enfance. Kiyoshi Kurosawa leur a offert des rôles à contre-emploi qui pouvaient surprendre les fans. (Extrait dossier de presse)

Shokuzai de Kiyoshi Kurosawa.
Kyôko Koizumi dans Shokuzai de Kiyoshi Kurosawa.