20 juin 2025

Perfect Days (2023) de Wim Wenders

Perfect DaysHirayama travaille à l’entretien des toilettes publiques de Tokyo. Il s’épanouit dans une vie simple et un quotidien très structuré. Il entretient une passion pour la musique, les livres, et les arbres qu’il aime photographier…
Perfect Days est un film germano-japonais réalisé par Wim Wenders. Il en a coécrit le scénario avec Takuma Takasaki et l’a tourné en japonais à Tokyo. C’est un film très étonnant. Alors que le sujet n’est à priori pas très attirant, Wim Wenders parvient à offrir un film d’une indéniable profondeur. Le récit a un petit côté documentaire puisque nous voyons le quotidien de cet employé des toilettes publiques, sa routine structure le film. On devine très rapidement que cet homme a un passé où il était un homme prospère et qu’il a choisi volontairement cette voie d’une vie plus simple où il peut s’émerveiller du spectacle de la nature, photographier la lumière perçant le feuillage des arbres, s’adonner à sa passion pour la musique ou la littérature. Il tire même satisfaction de faire très consciencieusement son travail, avec une attention pour les objets et les petites choses. Nous retrouvons avec plaisir un Wim Wenders philosophe qui nous étonne par l’intérêt qu’il sait éveiller en nous par un dosage très mesuré du récit, influencé (c’est lui-même qui le dit) par le minimalisme d’Ozu. Excellente musique, dont le morceau de Lou Reed qui a donné son titre au film. L’acteur Kôji Yakusho est vraiment remarquable, il parvient à exprimer avec justesse une certaine légèreté de l’être qui est tout le sujet du film.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kôji Yakusho, Tokio Emoto, Arisa Nakano, Aoi Yamada, Sayuri Ishikawa
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Remarque :
• Ces toilettes publiques sont celles du quartier Shibuya à Tokyo, une série de toilettes conçues par des créateurs (il y en a en réalité 17).

Kôji Yakusho et Arisa Nakano dans Perfect Days de Wim Wenders.

24 mai 2025

Infernal Affairs II (2003) de Wai Keung Lau et Siu Fai Mak

Titre original : « Mou gaan dou II »

Infernal Affairs II (Mou gaan dou II)Infernal Affairs II se situe plus de dix ans avant le premier film : il raconte le parcours de jeunesse de Chan, qui vient tout juste d’infiltrer les triades, et Lau, qui entre dans la police, ainsi que la prise du pouvoir par Sam au sein du gang. Les triades et la police trouvent toutes deux un ennemi commun en la personne d’un chef de gang rival, alors que Hong-Kong va être rendu à la Chine…
Infernal Affairs II est un film hongkongais réalisé par Andrew Lau et Alan Mak. Il reprend le même thème que Infernal Affairs, c’est à dire la lutte entre la police hongkongaise et les triades, avec des hommes infiltrés dans les deux sens. Le récit est riche en évènements, il est même par moments un peu nébuleux (comme le montre l’affiche, il y a beaucoup de personnages!) mais finit toujours par s’éclaircir. Comme dans le premier volet, la violence est réduite, c’est plus un jeu du chat et de la souris qui est mis en scène et qui nous tient en haleine. L’ensemble a un style assez unique et plutôt séduisant. Cette préquelle n’a probablement pas l’intensité du premier volet mais n’en est pas moins remarquable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Anthony Wong Chau-Sang, Eric Tsang, Carina Lau, Francis Ng, Edison Chen, Shawn Yue, Jun Hu
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Eric Tsang et Anthony Wong Chau-Sang dans Infernal Affairs II (Mou gaan dou II) de Wai Keung Lau & Alan Mak.

7 mai 2025

Opération Dragon (1973) de Robert Clouse

Titre original : « Enter the Dragon »

Opération Dragon (Enter the Dragon)Lee, membre du temple Shaolin, est contacté par les services secrets qui lui demandent d’infiltrer un tournoi d’arts martiaux. Ce tournoi se déroule sur une île appartenant à Han, un ancien du temple qui vit désormais du trafic d’opium et de la traite de femmes. Lee doit rapporter des preuves pour que la police puisse l’arrêter…
Opération Dragon est un film d’arts martiaux américano-hongkongais réalisé par l’américain Robert Clouse. C’est le dernier film tourné par Bruce Lee avant sa mort en 1973, à l’âge de 32 ans, d’un œdème cérébral. Par rapport aux films précédents, Opération Dragon est plus occidentalisé, s’inspirant de toute évidence de la série des James Bond : le grand méchant évoque deux ennemis de l’agent secret, le lieu, les James Bond girls et même un personnage (un gentil) qui a un faux air de Sean Connery. On peut même parler de fusion entre le film d’espionnage et le film de Kung-fu. Les combats sont variés et spectaculaires. L’ensemble est bien dosé et se regarde sans déplaisir. Souvent désigné comme le meilleur film de Bruce Lee, Opération Dragon connut un succès planétaire et a acquis une aura qui n’a pas faibli avec le temps.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bruce Lee, John Saxon, Jim Kelly, Ahna Capri, Shih Kien
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Opération Dragon (Enter the Dragon) de Robert Clouse.
Jackie Chan (simple figurant) et Bruce Lee dans Opération Dragon (Enter the Dragon) de Robert Clouse.

6 mai 2025

La Fureur du dragon (1972) de Bruce Lee

Titre original : « Meng long guo jiang »

La Fureur du dragon (Meng long guo jiang)Tang Lung (Bruce Lee) rend visite à des proches dans leur restaurant en Italie pour les aider à se défendre contre des gangsters brutaux qui les harcèlent…
La Fureur du dragon est un film de kung-fu hongkongais. C’est le troisième film majeur de Bruce Lee qui, cette fois, a pris le contrôle total : il en est le scénariste, le réalisateur et l’acteur principal. Dès le début, le ton est à l’humour… un humour pas vraiment du meilleur cru. De plus, il est difficile de voir l’intérêt d’avoir délocalisé l’histoire à Rome (que nous visitons comme un touriste). Le scénario traine… et le temps paraît bien long avant d’avoir un premier combat qui se révèle plutôt décevant. Seul le combat singulier final dans le Colisée est plus remarquable, Bruce Lee contre Chuck Norris (en tout début de carrière) appelé à la rescousse par les gangsters. « D’après de nombreux professionnels, cet affrontement est un des meilleurs combats filmés de tous les temps » dixit Wikipédia. Personnellement, j’ai trouvé le film moins intéressant que La Fureur de vaincre mais c’est peut-être l’effet de la lassitude (j’avoue ne pas être un grand amateur du genre). Le succès fut une nouvelle fois planétaire. Comme le précédent, le film récoltera plus de mille fois sa mise de départ, le rêve de tout producteur!
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Bruce Lee, Nora Miao, Chuck Norris
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Chuck Norris et Bruce Lee dans La Fureur du dragon (Meng long guo jiang) de Bruce Lee.

4 mai 2025

La Fureur de vaincre (1972) de Wei Lo

Titre original : « Jing wu men »

La Fureur de vaincre (Jing wu men)Dans le Shanghai des années 20, morcelé par les concessions étrangères, Chen Zhen (Bruce Lee) rentre après une absence dans son école de kung-fu pour découvrir que son maître, Huo, est mort. Peu de temps après, les représentants d’une école japonaise rivale viennent humilier l’école de Chen Zhen en leur donnant un écriteau sur lequel est inscrite une insulte raciale envers les Chinois…
La Fureur de vaincre (titre original = « L’école Jing Wu ») est un film d’arts martiaux hongkongais écrit et réalisé par Lo Wei. C’est le second film majeur de Bruce Lee qui a également participé à la chorégraphie des combats de Kung-fu. L’histoire est épurée. Les combats sont à la fois cinégéniques, impressionnants et réalistes, sans aucune confusion malgré la rapidité. Il n’y a aucune répétition. Assez magistral, Bruce Lee campe son personnage avec beaucoup de force et d’aplomb. De façon surprenante, le film a aussi un petit aspect historique, montrant les rapports de pouvoir dans les concessions à Shanghai et mettant en scène le racisme antichinois. Les japonais ne sont guère montrés à leur avantage. Le film connut un énorme succès planétaire, donnant à Bruce Lee une notoriété internationale.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bruce Lee, Nora Miao, James Tien
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Bruce Lee dans La Fureur de vaincre (Jing wu men) de Wei Lo.

2 mai 2025

Big Boss (1971) de Lo Wei

Titre original : « Tang shan da xiong »

Big Boss (Tang shan da xiong)Cheng Chao-an (Bruce Lee) est un jeune chinois qui part chercher du travail en Thaïlande. Il pratique le kung-fu mais il a promis à sa mère de ne pas se battre. Fraichement embauché, Cheng découvre que son entreprise sert de façade à de redoutables trafiquants de drogue. Ceux-ci n’hésitent pas à tuer les ouvriers trop curieux…
Big Boss est un film d’arts martiaux hongkongais écrit et réalisé par Lo Wei. C’est le premier film majeur de Bruce Lee, bien qu’il fût pourtant écrit à l’origine pour l’acteur-star James Tien (rétrogradé à un second rôle). Le scénario est basé sur l’histoire véridique de Cheng Chao-an, chinois de la fin du XIXe siècle très populaire en Thaïlande pour avoir défendu ses compatriotes immigrés. La compagnie de production Golden Harvest étant au bord de la faillite, il fut décidé de transposer l’histoire à l’époque contemporaine afin d’économiser décors et costumes. Le scénario fut certainement également simplifié et le récit peine à retenir toute notre attention. Les combats sont violents, le sang coule et il y a beaucoup de morts, mais la chorégraphie n’est pas encore très sophistiquée. Le succès fut énorme, d’abord en Asie puis dans le monde. Le film est ainsi considéré comme étant le premier film majeur du genre arts martiaux.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Bruce Lee, Maria Yi, James Tien
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Bruce Lee dans Big Boss (Tang shan da xiong) de Lo Wei.
James Tien (à droite) dans Big Boss (Tang shan da xiong) de Lo Wei.

20 mars 2025

Le Mal n’existe pas (2023) de Ryûsuke Hamaguchi

Titre original : « Aku wa sonzai shinai »

Le Mal n'existe pas (Aku wa sonzai shinai)Takumi et sa fille Hana vivent dans le village de Mizubiki, près de Tokyo. Comme leurs aînés avant eux, ils mènent une vie modeste en harmonie avec leur environnement. Le projet de construction d’un « glamping » (hébergement touristique à base de camping amélioré) risque de mettre en danger l’équilibre écologique de la région…
Le Mal n’existe pas est un film japonais écrit et réalisé par Ryūsuke Hamaguchi. Pour comprendre le film, il faut savoir que le cinéaste a en fait réalisé un double projet avec la compositrice Eiko Ishibashi (déjà présente sur Drive my car) : d’une part un film destiné à être projeté pendant un concert de la musicienne et d’autre part un long métrage dérivé de ces images en y ajoutant des dialogues. Le long traveling de forêt du générique donne le ton et on retrouve cette recherche esthétique de la beauté et l’étirement des plans tout au long du film. Le projet de glamping n’est là finalement que pour mieux mettre en valeur cette nature sauvage ; il présente toutefois une évolution intéressante sur les personnages et permet d’introduire un humour léger et diffus. Le cinéaste termine par une allégorie audacieuse entre l’homme et l’animal (1). Issu d’une démarche très originale, ce très beau film semble avoir dérouté le public.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Hitoshi Omika, Ryô Nishikawa, Ryûji Kosaka, Ayaka Shibutani, Hazuki Kikuchi
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Remarque :
• L’acteur principal Hitoshi Omika n’est pas un acteur professionnel. Il était à l’origine simple assistant sur le film.
• Le film destiné à accompagner le concert de Ryūsuke Hamaguchi a pour titre Gift et dure 1h14. Il ne semble pas être sorti en salles mais a été projeté lors de plusieurs festivals de cinéma.

(1) Cette allégorie est restée sibylline aux yeux de beaucoup, si j’en crois ce que j’ai pu lire. Certains critiques parlent même d’une « fin ouverte »… Les plans sur le crâne du petit faon mort en cours de film, plus la discussion dans la voiture au sujet du comportement des cerfs, nous préparent à comprendre cette fin, lorsque le père et la fille sont (hélas) comme le cerf et son faon.

Le Mal n’existe pas (Aku wa sonzai shinai) de Ryûsuke Hamaguchi.
Hitoshi Omika, Ayaka Shibutani et Ryûji Kosaka dans Le Mal n’existe pas (Aku wa sonzai shinai) de Ryûsuke Hamaguchi.
Le Mal n’existe pas (Aku wa sonzai shinai) de Ryûsuke Hamaguchi.

1 mars 2025

L’Étang du démon (1979) de Masahiro Shinoda

Titre original : « Yashagaike »

L'Étang du démon (Yashagaike)Japon, province d’Echizen, été 1913. Profitant de ses vacances pour faire un voyage d’études, le professeur Yamasawa arrive dans un village frappé par la sécheresse, perdu au milieu des montagnes. À proximité se trouve l’étang du Démon, objet de superstitions de la part des habitants : si la cloche du village s’arrêtait de sonner quotidiennement, le dragon retenu au fond de l’eau serait libéré et provoquerait un déluge mortel…
L’Étang du démon est un film japonais réalisé par Masahiro Shinoda inspiré de l’œuvre du romancier Kyōka Izumi. Il s’agit d’un conte fantastique, assez particulier dans son histoire et dans sa forme (du moins pour nous, occidentaux). Dans sa partie centrale, il comporte des scènes très proches du kabuki, cette forme traditionnelle du théâtre épique japonais. Les deux personnages principaux féminins sont d’ailleurs tenus par Bandō Tamasaburō V, acteur masculin onnagata (acteur homme qui interprète un rôle de femme), un des acteurs de kabuki les plus connus au Japon. L’histoire est assez envoutante. Les scènes finales sont très spectaculaires. Pour Masahiro Shinoda, qui s’est fait connaitre au sein de la Nouvelle Vague japonaise dans les années soixante, c’est l’occasion de montrer ses préoccupations face à la dégradation de la nature. En France, pour des « raisons juridiques », le film n’est visible que depuis peu : il a été présenté au festival de Cannes 2021 en version restaurée avant de sortir en salles.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tamasaburô Bandô, Gô Katô, Tsutomu Yamazaki, Kôji Nanbara
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Tsutomu Yamazaki dans L’Étang du démon (Yashagaike) de Masahiro Shinoda.
Tamasaburô Bandô V dans L’Étang du démon (Yashagaike) de Masahiro Shinoda.

13 janvier 2025

La Porte de l’enfer (1953) de Teinosuke Kinugasa

Titre original : « Jigokumon »

La Porte de l'enfer (Jigokumon)En l’an 1159 au Japon, les luttes entre clans font rage. Celui du Minamoto tente de renverser le Taira au pouvoir. Afin de protéger la fuite de la princesse, une de ses dames de compagnie, Kesa,se porte volontaire pour être envoyée comme leurre sous la protection du valeureux guerrier Morito. Celui-ci tombe sous le charme de Kesa mais ignore qu’elle est déjà mariée…
La Porte de l’enfer est un film japonais de Teinosuke Kinugasa. Il en a cosigné le scénario avec son producteur, Masaichi Nagata (producteur habituel de Mizoguchi). Il s’agit de la libre adaptation d’une pièce de Kan Kikuchi, elle-même très librement inspirée du récit historique Gempei Seisuki. Le film est le premier film en couleurs japonais à avoir atteint l’occident et ces couleurs sont flamboyantes, tout en restant fondues. Le directeur de la photographie Kohei Sugiyama a utilisé un Eastmancolor modifié qui fait ressortir les couleurs vives. Certaines scènes ont des dominantes de couleurs (rouge et orange lors de la révolte, bleue durant la course de chevaux, des touches de rose dans les scènes de nuit). Les cadrages sont très travaillés avec souvent un ou plusieurs cadres dans le cadre. L’histoire reste très simple (et inexacte sur le plan historique) mais ce qui frappe nos yeux d’occidentaux est la violence des passions associé à la grande retenue des comportements et à une esthétique enchanteresse. La force du film est là. Palme d’or à Cannes 1954, sous la présidence de Jean Cocteau pour qui le film possédait « les plus belles couleurs du monde ». Le film fut moins bien reçu au Japon (1).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kazuo Hasegawa, Machiko Kyô, Isao Yamagata, Kôtarô Bandô, Koreya Senda, Tatsuya Ishiguro
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(1) Lire à ce sujet un article intéressant qui souligne les différences de perception et avance que le film est fait (consciemment ou inconsciemment) pour un public occidental : Koichi Nakamura, June H. Nakamura et John Allyn, « Love and Death in the Japanese Cinema (3): Re-evaluation of Gate of Hell (Jigokumon) », Bulletin, Faculty of Arts, Tokyo Institute of Polytechnics, vol. 3,‎ 1997, p. 23-27.
>> De plus, il semble que les couleurs exubérantes de l’Eastmancolor soient moins attirantes aux yeux d’un japonais qui préférera souvent les couleurs pastels et fondues.
>> Enfin, certains critiques occidentaux s’étaient moqués à l’époque de leurs homologues japonais (qui avaient tous ignoré le film), sous-entendant que les critiques japonais étaient incapables de déceler les grands films de leur cinéma. Ce qui fut très mal perçu au Japon.

Kazuo Hasegawa et Machiko Kyô dans La Porte de l’enfer (Jigokumon) de Teinosuke Kinugasa.
Koreya Senda, ?, Kazuo Hasegawa, et Isao Yamataga dans La Porte de l’enfer (Jigokumon) de Teinosuke Kinugasa.
Isao Yamataga et Machiko Kyô dans La Porte de l’enfer (Jigokumon) de Teinosuke Kinugasa.

21 décembre 2024

Si seulement je pouvais hiberner (2023) de Zoljargal Purevdash

Titre original : « Baavgai Bolohson »

Si seulement je pouvais hiberner (Baavgai Bolohson)L’adolescent Ulzii vit avec sa mère, son frère et sa sœur dans le quartier des yourtes à Oulan-Bator, capitale de la Mongolie. Elève brillant, il a l’opportunité de participer à un concours de physique qui lui permettrait d’obtenir une bourse et de quitter son milieu défavorisé. Mais comment réussir quand il doit subvenir aux besoins de sa famille en plein cœur de l’hiver alors que sa mère est repartie à la campagne pour trouver un travail ?
Si seulement je pouvais hiberner est un film mongol, le premier long métrage de la réalisatrice Zoljargal Purevdash. C’est un récit assez touchant qui évite tout effet de misérabilisme tout en montrant un visage de la Mongolie d’aujourd’hui, très inégale dans son développement (la moitié de la population vit dans des yourtes). La réalisatrice inscrit son film dans la tradition néoréaliste et cite Le Voleur de Bicyclette (Vittorio De Sica, 1948) comme inspiration. L’histoire reste positive : malgré les conditions de vie rendues plus épouvantables par la rigueur du climat, le récit ouvre un avenir certainement meilleur à son personnage principal. La réalisatrice montre une belle maitrise dans la réalisation. Un film plein d’intérêt mais hélas peu distribué.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Battsooj Uurtsaikh, Nominjiguur Tsend, Tuguldur Batsaikhan, Batmandakh Batchuluun
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Battsooj Uurtsaikh dans Si seulement je pouvais hiberner (Baavgai Bolohson) de Zoljargal Purevdash.