20 mars 2025

Le Mal n’existe pas (2023) de Ryûsuke Hamaguchi

Titre original : « Aku wa sonzai shinai »

Le Mal n'existe pas (Aku wa sonzai shinai)Takumi et sa fille Hana vivent dans le village de Mizubiki, près de Tokyo. Comme leurs aînés avant eux, ils mènent une vie modeste en harmonie avec leur environnement. Le projet de construction d’un « glamping » (hébergement touristique à base de camping amélioré) risque de mettre en danger l’équilibre écologique de la région…
Le Mal n’existe pas est un film japonais écrit et réalisé par Ryūsuke Hamaguchi. Pour comprendre le film, il faut savoir que le cinéaste a en fait réalisé un double projet avec la compositrice Eiko Ishibashi (déjà présente sur Drive my car) : d’une part un film destiné à être projeté pendant un concert de la musicienne et d’autre part un long métrage dérivé de ces images en y ajoutant des dialogues. Le long traveling de forêt du générique donne le ton et on retrouve cette recherche esthétique de la beauté et l’étirement des plans tout au long du film. Le projet de glamping n’est là finalement que pour mieux mettre en valeur cette nature sauvage ; il présente toutefois une évolution intéressante sur les personnages et permet d’introduire un humour léger et diffus. Le cinéaste termine par une allégorie audacieuse entre l’homme et l’animal (1). Issu d’une démarche très originale, ce très beau film semble avoir dérouté le public.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Hitoshi Omika, Ryô Nishikawa, Ryûji Kosaka, Ayaka Shibutani, Hazuki Kikuchi
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Remarque :
• L’acteur principal Hitoshi Omika n’est pas un acteur professionnel. Il était à l’origine simple assistant sur le film.
• Le film destiné à accompagner le concert de Ryūsuke Hamaguchi a pour titre Gift et dure 1h14. Il ne semble pas être sorti en salles mais a été projeté lors de plusieurs festivals de cinéma.

(1) Cette allégorie est restée sibylline aux yeux de beaucoup, si j’en crois ce que j’ai pu lire. Certains critiques parlent même d’une « fin ouverte »… Les plans sur le crâne du petit faon mort en cours de film, plus la discussion dans la voiture au sujet du comportement des cerfs, nous préparent à comprendre cette fin, lorsque le père et la fille sont (hélas) comme le cerf et son faon.

Le Mal n’existe pas (Aku wa sonzai shinai) de Ryûsuke Hamaguchi.
Hitoshi Omika, Ayaka Shibutani et Ryûji Kosaka dans Le Mal n’existe pas (Aku wa sonzai shinai) de Ryûsuke Hamaguchi.
Le Mal n’existe pas (Aku wa sonzai shinai) de Ryûsuke Hamaguchi.

1 mars 2025

L’Étang du démon (1979) de Masahiro Shinoda

Titre original : « Yashagaike »

L'Étang du démon (Yashagaike)Japon, province d’Echizen, été 1913. Profitant de ses vacances pour faire un voyage d’études, le professeur Yamasawa arrive dans un village frappé par la sécheresse, perdu au milieu des montagnes. À proximité se trouve l’étang du Démon, objet de superstitions de la part des habitants : si la cloche du village s’arrêtait de sonner quotidiennement, le dragon retenu au fond de l’eau serait libéré et provoquerait un déluge mortel…
L’Étang du démon est un film japonais réalisé par Masahiro Shinoda inspiré de l’œuvre du romancier Kyōka Izumi. Il s’agit d’un conte fantastique, assez particulier dans son histoire et dans sa forme (du moins pour nous, occidentaux). Dans sa partie centrale, il comporte des scènes très proches du kabuki, cette forme traditionnelle du théâtre épique japonais. Les deux personnages principaux féminins sont d’ailleurs tenus par Bandō Tamasaburō V, acteur masculin onnagata (acteur homme qui interprète un rôle de femme), un des acteurs de kabuki les plus connus au Japon. L’histoire est assez envoutante. Les scènes finales sont très spectaculaires. Pour Masahiro Shinoda, qui s’est fait connaitre au sein de la Nouvelle Vague japonaise dans les années soixante, c’est l’occasion de montrer ses préoccupations face à la dégradation de la nature. En France, pour des « raisons juridiques », le film n’est visible que depuis peu : il a été présenté au festival de Cannes 2021 en version restaurée avant de sortir en salles.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tamasaburô Bandô, Gô Katô, Tsutomu Yamazaki, Kôji Nanbara
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Tsutomu Yamazaki dans L’Étang du démon (Yashagaike) de Masahiro Shinoda.
Tamasaburô Bandô V dans L’Étang du démon (Yashagaike) de Masahiro Shinoda.

13 janvier 2025

La Porte de l’enfer (1953) de Teinosuke Kinugasa

Titre original : « Jigokumon »

La Porte de l'enfer (Jigokumon)En l’an 1159 au Japon, les luttes entre clans font rage. Celui du Minamoto tente de renverser le Taira au pouvoir. Afin de protéger la fuite de la princesse, une de ses dames de compagnie, Kesa,se porte volontaire pour être envoyée comme leurre sous la protection du valeureux guerrier Morito. Celui-ci tombe sous le charme de Kesa mais ignore qu’elle est déjà mariée…
La Porte de l’enfer est un film japonais de Teinosuke Kinugasa. Il en a cosigné le scénario avec son producteur, Masaichi Nagata (producteur habituel de Mizoguchi). Il s’agit de la libre adaptation d’une pièce de Kan Kikuchi, elle-même très librement inspirée du récit historique Gempei Seisuki. Le film est le premier film en couleurs japonais à avoir atteint l’occident et ces couleurs sont flamboyantes, tout en restant fondues. Le directeur de la photographie Kohei Sugiyama a utilisé un Eastmancolor modifié qui fait ressortir les couleurs vives. Certaines scènes ont des dominantes de couleurs (rouge et orange lors de la révolte, bleue durant la course de chevaux, des touches de rose dans les scènes de nuit). Les cadrages sont très travaillés avec souvent un ou plusieurs cadres dans le cadre. L’histoire reste très simple (et inexacte sur le plan historique) mais ce qui frappe nos yeux d’occidentaux est la violence des passions associé à la grande retenue des comportements et à une esthétique enchanteresse. La force du film est là. Palme d’or à Cannes 1954, sous la présidence de Jean Cocteau pour qui le film possédait « les plus belles couleurs du monde ». Le film fut moins bien reçu au Japon (1).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kazuo Hasegawa, Machiko Kyô, Isao Yamagata, Kôtarô Bandô, Koreya Senda, Tatsuya Ishiguro
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(1) Lire à ce sujet un article intéressant qui souligne les différences de perception et avance que le film est fait (consciemment ou inconsciemment) pour un public occidental : Koichi Nakamura, June H. Nakamura et John Allyn, « Love and Death in the Japanese Cinema (3): Re-evaluation of Gate of Hell (Jigokumon) », Bulletin, Faculty of Arts, Tokyo Institute of Polytechnics, vol. 3,‎ 1997, p. 23-27.
>> De plus, il semble que les couleurs exubérantes de l’Eastmancolor soient moins attirantes aux yeux d’un japonais qui préférera souvent les couleurs pastels et fondues.
>> Enfin, certains critiques occidentaux s’étaient moqués à l’époque de leurs homologues japonais (qui avaient tous ignoré le film), sous-entendant que les critiques japonais étaient incapables de déceler les grands films de leur cinéma. Ce qui fut très mal perçu au Japon.

Kazuo Hasegawa et Machiko Kyô dans La Porte de l’enfer (Jigokumon) de Teinosuke Kinugasa.
Koreya Senda, ?, Kazuo Hasegawa, et Isao Yamataga dans La Porte de l’enfer (Jigokumon) de Teinosuke Kinugasa.
Isao Yamataga et Machiko Kyô dans La Porte de l’enfer (Jigokumon) de Teinosuke Kinugasa.

21 décembre 2024

Si seulement je pouvais hiberner (2023) de Zoljargal Purevdash

Titre original : « Baavgai Bolohson »

Si seulement je pouvais hiberner (Baavgai Bolohson)L’adolescent Ulzii vit avec sa mère, son frère et sa sœur dans le quartier des yourtes à Oulan-Bator, capitale de la Mongolie. Elève brillant, il a l’opportunité de participer à un concours de physique qui lui permettrait d’obtenir une bourse et de quitter son milieu défavorisé. Mais comment réussir quand il doit subvenir aux besoins de sa famille en plein cœur de l’hiver alors que sa mère est repartie à la campagne pour trouver un travail ?
Si seulement je pouvais hiberner est un film mongol, le premier long métrage de la réalisatrice Zoljargal Purevdash. C’est un récit assez touchant qui évite tout effet de misérabilisme tout en montrant un visage de la Mongolie d’aujourd’hui, très inégale dans son développement (la moitié de la population vit dans des yourtes). La réalisatrice inscrit son film dans la tradition néoréaliste et cite Le Voleur de Bicyclette (Vittorio De Sica, 1948) comme inspiration. L’histoire reste positive : malgré les conditions de vie rendues plus épouvantables par la rigueur du climat, le récit ouvre un avenir certainement meilleur à son personnage principal. La réalisatrice montre une belle maitrise dans la réalisation. Un film plein d’intérêt mais hélas peu distribué.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Battsooj Uurtsaikh, Nominjiguur Tsend, Tuguldur Batsaikhan, Batmandakh Batchuluun
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Battsooj Uurtsaikh dans Si seulement je pouvais hiberner (Baavgai Bolohson) de Zoljargal Purevdash.

24 novembre 2024

Dernier train pour Busan (2016) de Yeon Sang-ho

Titre original : « Busanhaeng »

Dernier train pour Busan (Busanhaeng)Un virus inconnu se répand en Corée du Sud, l’état d’urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu’à Busan, l’unique ville où ils seront en sécurité. Parmi eux, un père bourreau de travail qui redécouvre son amour pour sa petite fille…
Dernier train pour Busan est un film d’horreur sud-coréen écrit et réalisé par Yeon Sang-ho. Etant plutôt réfractaire aux films d’horreur, je me suis forcé à regarder ce film de zombies car toutes les critiques sont vraiment élogieuses. Malgré mon aversion, je dois reconnaitre que Yeon Sang-ho utilise merveilleusement l’univers clos d’un train, diversifie les situations et a de belles trouvailles. Certaines scènes sont assez incroyables. La montée et le maintien de la tension sont remarquables. Les personnages de premier plan sont ultra-classiques mais ils fonctionnent. Tout cela est enrobé d’une petite pointe d’anticapitalisme. Très bien fait, mais à réserver tout de même aux amateurs du genre…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Gong Yoo, Jung Yu-mi, Ma Dong-seok, Kim Su-an, Kim Eui-sung, Choi Woo-sik
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Dernier train pour Busan (Busanhaeng) de Yeon Sang-ho.

18 octobre 2024

5 Centimètres par seconde (2007) de Makoto Shinkai

Titre original : « Byôsoku 5 senchimêtoru »

5 Centimètres par seconde (Byôsoku 5 senchimêtoru)Tous deux élèves de primaire, Takaki et Akari se sont liés d’une forte amitié grâce à leur amour commun de la lecture. Mais la jeune fille déménage. Faute de mieux, les deux amis commencent donc à s’échanger des lettres. Un jour d’hiver, Takaki décide d’aller rendre visite à son amie pour lui dévoiler ses vrais sentiments…
5 Centimètres par seconde est un film d’animation japonais écrit et réalisé par Makoto Shinkai, son deuxième long métrage. Il est formé de trois histoires centrées sur un garçon nommé Takaki Tono, que l’on retrouve à quelques années d’intervalle. Le film est assez court (1h03). C’est un récit empreint d’une grande délicatesse sur les amours adolescentes, sur les difficultés de rapprochement, sur les chemins qui s’écartent et provoquent l’éloignement. Cette délicatesse n’empêche pas Makoto Shinkai de créer des moments intenses et des images rendues fortes par la façon dont il les amène. Il a un réel talent de conteur. Le dessin est superbe. Même si ce film est un peu moins enthousiasmant que les réalisations ultérieures de Makoto Shinkai, il possède un grand charme qui le rend séduisant. Il a connu un grand succès au Japon.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
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Remarque :
5 centimètres par seconde, c’est la vitesse de chute des pétales de cerisier au printemps. Comme on le sait, ces pétales de cerisier ont de nombreuses significations dans la civilisation japonaise. L’article Wikipedia sur le film propose cette symbolique : « Les pétales sont la représentation métaphorique de l’homme, rappelant la lenteur de la vie et la manière dont les gens se rapprochent pour lentement s’éloigner l’un de l’autre. »

5 Centimètres par seconde (Byôsoku 5 senchimêtoru) de Makoto Shinkai.
5 Centimètres par seconde (Byôsoku 5 senchimêtoru) de Makoto Shinkai.

11 octobre 2024

L’Arbre aux papillons d’or (2023) de Thien An Pham

Titre original : « Bên trong vo kén vàng »

L'arbre aux papillons d'or (Bên trong vo kén vàng)Thien, dont la belle-sœur Hanh est morte brutalement, prend en charge Dao, le fils de 5 ans de la défunte et retourne pour les funérailles dans son village natal. Il décide alors de partir à la recherche de son frère aîné Tam disparu il y a des années. Ce voyage remet profondément en question sa foi…
L’arbre aux papillons d’or est un film vietnamien, le premier long-métrage de Pham Thiên Ân. Il en avait déjà traité le début en court métrage : Stay Awake, Be Ready (2019). Le thème est celui de « l’appel du divin », un concept « présent en chacun de nous et qui se manifeste à différents moments de la vie » d’après le jeune réalisateur (1). Il dit s’inspirer de son propre vécu et ressenti. J’avoue humblement avoir eu beaucoup de mal à cerner le propos. La forme se remarque beaucoup plus que le contenu : c’est un film contemplatif de 3 heures avec de longs plans fixes et des travelings d’une lenteur infinie s’étalant sur plusieurs minutes. Le réalisateur dit expérimenter le rythme et la mise en scène. Il place sa caméra à des endroits inattendus (parfois très loin de la scène ou alors très près) et la laisse fixe sans forcément suivre les personnages qui peuvent sortir du cadre ou le remplir complètement jusqu’à l’obstruer. Ces plans-séquence fixes peuvent être vraiment très longs. Il réussit parfois de très beaux plans mais ils sont finalement trop rares (à mes yeux du moins). Le film a aussi un aspect documentaire et, puisque je suis resté insensible au reste, ce sera cet aspect qui m’aura le plus marqué. Ceci étant dit, je regarderais certainement ses films suivants car c’est un cinéaste plutôt hors du commun. Les critiques ont adoré.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Le Phong Vu, Nguyen Thinh
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(1) A noter que, de façon un peu inattendue, la religion des personnages du film est le catholicisme. D’après Wikipédia, un peu de moins de 7% de la population vietnamienne est catholique (ce qui fait tout de même 7 millions de personnes).

Le Phong Vu dans L’arbre aux papillons d’or (Bên trong vo kén vàng) de Thien An Pham.
Le Phong Vu dans L’arbre aux papillons d’or (Bên trong vo kén vàng) de Thien An Pham.

25 août 2024

The Wandering Earth 2 (2023) de Frant Gwo

Titre original : « Liu lang di qiu 2 »

The Wandering Earth 2 (Liu lang di qiu 2)Pour sauver la Terre menacée par l’expansion subite du soleil, les humains sous l’égide de l’ONU ont construit d’énormes moteurs à la surface de la Terre pour la propulser hors du système solaire. Pour faciliter son départ, d’autres moteurs ont été prévus sur la Lune afin de l’éloigner et ainsi diminuer sa force d’attraction. Mais, alors que le temps est compté, des attaques terroristes viennent retarder l’achèvement du projet et certains pays commencent à douter…
The Wandering Earth 2 est un blockbuster chinois de science-fiction réalisé par Frant Gwo. C’est le préquel de The Wandering Earth (2019) du même réalisateur, adaptation de la nouvelle Terre errante de Liu Cixin (l’auteur de la fameuse trilogie du Problème à 3 corps), qui est en outre producteur du film. C’est une superproduction à grand spectacle de 3 heures qui traduit la volonté de la Chine de se mesurer aux plus grosses productions hollywoodiennes. Le résultat est assez impressionnant sur le plan du spectacle avec bien entendu beaucoup d’images créées par ordinateur. L’histoire est assez ahurissante dans son concept-même : déplacer la Terre pour la sauver d’une catastrophe… Lui Cixin est un auteur étonnant, capable de repousser les limites tout en se montrant crédible. On ne se sera pas étonné que, cette fois, ce sont les chinois qui vont sauver le monde : les américains sont montrés impulsifs et primaires, plus forts à gesticuler qu’à agir efficacement. Outre sa longueur excessive, le gros défaut du film est d’être très confus, les évènements s’enchaînent sans que l’on comprenne tout. En outre, le récit manque de personnage fort. On peut voir là une volonté de mettre en avant le collectif : il n’y a pas un héros mais plusieurs centaines (voire un peuple tout entier). Le succès a été colossal en Chine (500 millions de dollars en seize jours), la distribution internationale restant toutefois limitée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jing Wu, Andy Lau, Yi Sha, Yanmanzi Zhu, Xuejian Li, Andy Friend, Zhi Wang
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The Wandering Earth 2 (Liu lang di qiu 2) de Frant Gwo.
The Wandering Earth 2 (Liu lang di qiu 2) de Frant Gwo.
Jing Wu et Zhi Wang dans The Wandering Earth 2 de Frant Gwo.

14 août 2024

Vivre (1952) de Akira Kurosawa

Titre original : « Ikiru »

Vivre (Ikiru)Veuf, Kanji Watanabe comprend malgré les silences du médecin qu’il est atteint d’un cancer de l’estomac qui ne lui laisse que quelques mois à Vivre. Sa vie étriquée de fonctionnaire inutile lui apparaît alors et décide de consacrer son temps à une tâche qui lui donnera le sentiment d’avoir accompli quelque chose…
Vivre est un film japonais réalisé par Akira Kurosawa. Inspiré en partie du roman La Mort d’Ivan Ilitch de Léon Tolstoï, le scénario a été écrit par le cinéaste et deux scénaristes qui deviendront habituels : Shinobu Hashimoto et Hideo Oguni. Dans sa filmographie, il vient juste après son adaptation de L’Idiot de Dostoïevski avec lequel on peut s’amuser à chercher quelques points communs. Se sachant condamné, le personnage principal recherche d’abord les plaisirs mais, n’y trouvant satisfaction, va se lancer dans une œuvre utile à la société qui lui demandera de vaincre les lourdeurs de l’administration. Tout comme le court roman de Tolstoï dont il s’inspire, c’est un récit poignant qui semble vous pénétrer au plus profond. Le visage hébété de Takashi Shimura est d’une grande force pour exprimer ses sentiments après avoir ouvert les yeux sur son existence. La fin du film, plus de trente minutes dans la chambre funéraire, est incroyablement riche et émouvante.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Takashi Shimura, Miki Odagiri, Nobuo Nakamura, Atsushi Watanabe, Isao Kimura
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Remake : Vivre (2022), film britannique réalisé par le Sud-Africain Oliver Hermanus.

Miki Odagiri et Takashi Shimura dans Vivre (Ikiru) de Akira Kurosawa.
Vivre (Ikiru) de Akira Kurosawa.
Takashi Shimura dans Vivre (Ikiru) de Akira Kurosawa.

4 juin 2024

Assaut (2022) de Adilkhan Yerzhanov

Titre original : « Shturm »

Assaut (Shturm)Dans un village isolé du Kazakhstan, les élèves d’un lycée sont pris en otage par des inconnus armés et masqués. Apprenant que l’armée n’arrivera que dans deux jours à cause d’une tempête de neige, Tazshi, le professeur de mathématiques, prend la décision de partir à l’assaut avec son ex-femme, un policier du village, un vétéran d’Afghanistan, un alcoolique, un professeur d’EPS et le directeur de l’école…
Assaut est un film écrit et réalisé par réalisateur kazakh Adilkhan Yerzhanov, son douzième long métrage. Il s’agit d’une farce psychologique très originale (le réalisateur précise bien que son film est « psychologique et non sociopolitique »). Les personnages forment une brochette de pieds nickelés qui doivent se forcer à mettre sur pied une opération pour laquelle ils n’ont aucune des qualités requises, à commencer par le meneur, un professeur binoclard qui se targue d’être « pragmatique ». Le récit se concentre sur la psychologie de ces assaillants qui devront surmonter leurs peurs et leur aversion au moindre risque. Ils sont tous si pitoyables que l’humour en devient souvent gênant. C’est une bouffonnerie, il ne faut pas chercher la vraisemblance. L’ensemble est un peu long mais laisse un souvenir grâce à son originalité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Azamat Nigmanov, Aleksandra Revenko, Daniyar Alshinov, Berik Aytzhanov
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Azamat Nigmanov dans Assaut (Shturm) de Adilkhan Yerzhanov.