En 2029, la Corée du Sud tente une nouvelle fois d’envoyer un coréen sur la Lune, 15 ans après l’échec tragique de la première tentative. Peu avant de se mettre en orbite lunaire, une éruption solaire provoque de graves dommages et ce n’est que le premier d’une longue série d’accidents… The Moon est un film sud-coréen réalisé par Kim Yong-hwa. Il s’agit d’un blockbuster de science-fiction à gros budget qui semble vouloir marcher sur les traces de films comme Gravity. Hélas, si les effets spéciaux sont bien réalisés et souvent spectaculaires, le scénario est plutôt consternant. Ce n’est pas tant les innombrables incohérences qui posent problème mais plutôt l’enchainement de situations stéréotypées ; cela en devient souvent ridicule. Le patriotisme est très marqué, le film a de toute évidence été conçu pour séduire le public coréen avant tout. Le succès n’a pas été au rendez-vous et le film n’est pas sorti en salles en Europe, ni aux Etats-Unis. Elle: – Lui :
Depuis que la femme qu’il aimait l’a quitté, Ouyang Feng vit seul dans le désert de l’Ouest, engageant des tueurs à gages experts en arts martiaux pour exécuter des contrats. Ses rencontres vont lui permettre de surmonter sa solitude et son chagrin pour aller vers une nouvelle vie… Les Cendres du temps est un film hongkongais écrit et réalisé par Wong Kar-wai, librement adapté du roman La Légende du héros chasseur d’aigles de Jin Yong. Dans la filmographie du réalisateur, le film est très différent des autres, ne serait-ce que par son sujet. Wong Kar-wai revisite en effet le film d’arts martiaux en lui donnant beaucoup de style, un peu à la manière de ce que Sergio Leone a fait au western. Le film est déroutant : l’histoire devient très rapidement obscure, on est perdu dans ces échanges de rôles, de temporalité ; tout juste arrive-t-on à percevoir les motivations de chaque personnage et encore… En revanche, on se délecte de la forme : la photographie de ces décors désertiques est très belle, les gros plans sur les visages sont esthétiquement superbes et bien entendu les combats ne respectent pas les canons du genre avec de beaux flous et filés sur les mouvements. La production du film a demandé plus de deux ans. Le film dérouta le public et n’eut que peu de succès. Elle: – Lui :
Remarques : • Une nouvelle version du film, intitulée Les Cendres du temps redux, remontée par le réalisateur avec une durée réduite de 100 à 93 minutes, est sortie en 2008. Cette version comporte des prises alternatives de certaines scènes et l’ordre des scènes a été revu. L’introduction des deux personnages principaux au début a été supprimée. Musicalement, des morceaux de violoncelle joués par Yo-Yo Ma ont été ajoutés.
• Durant la longue production du film, Wong Kar-wai a produit une parodie du même roman : La Légende de l’aigle chasseur de héros (1993) réalisé par Jeffrey Lau avec les mêmes acteurs. Durant le montage, il a aussi écrit et tourné Chungkin Express (1994) qui est donc sorti avant Les Cendres du temps.
Leslie Cheung et Tony Ka Fai Leung dans Les Cendres du temps (Dung che sai duk) de Wong Kar-Wai.Tony Leung Chiu-wai dans Les Cendres du temps (Dung che sai duk) de Wong Kar-Wai.
Rie découvre que son mari disparu n’est pas celui qu’il prétendait être. Elle engage un avocat pour connaître la véritable identité de celui qu’elle aimait… A Man (traduction littérale du titre original = « Un certain homme ») est un film japonais réalisé par Kei Ishikawa, son premier long métrage. Il s’agit de l’adaptation du roman homonyme de Keiichirō Hirano. Le récit traite du phénomène des « évaporés » au Japon, communément dénommés « jōhatsu ». Chaque année, on estime que cent mille personnes disparaissent volontairement au pays du Soleil-Levant, abandonnant leur famille et leurs proches derrière elles (la démarche est facilitée par l’existence d’entreprises tout à fait légales qui aident leurs clients à disparaître en leur proposant une assistance logistique, ou juste grâce à des guides vendus en librairie qui expliquent comment devenir jōhatsu). Le film prend donc la forme d’un film d’enquête, le cinéaste cite le magnifique Entre le ciel et l’enfer d’Akira Kurosawa (1963) ou Le Détroit de la faim de Tomu Uchida (1965) comme modèle. Il tient également à montrer certaines réalités sociales souvent tues, comme les mères célibataires qui se remarient et le racisme anti-coréens. La réalisation est parfaite et déroulement du scénario est bien maitrisé. Une réussite. Elle: – Lui :
Titre original : « Natsu e no tunnel, Sayonara no deguchi »
Deux adolescents, Kaoru, qui a perdu sa petite sœur, et une mystérieuse Anzu, découvrent un tunnel magique qui permet de réaliser leurs rêves les plus chers. Cependant, le temps à l’intérieur du tunnel s’écoule plus lentement : pendant une seule minute dans le tunnel, deux jours ont passé dans le monde réel… Tunnel to Summer est un film d’animation japonais coécrit et réalisé par Tomohisa Taguchi. C’est l’adaptation d’un light novel (= roman japonais simple pour jeunes adultes) écrit par Mei Hachimoku et illustré par Kukka. L’histoire est romantique à souhait et assez simple mais traite joliment de deux thèmes : le deuil et l’amour ou l’attachement. On retrouve aussi le thème du manque de confiance en soi qui est courant dans les histoires pour adolescents et jeunes adultes. Le dessin est plutôt minimaliste, assez beau toutefois avec des plans sur des objets ou des paysages laissant les personnages hors champ. Le fantastique est bien dosé, les personnages attachants. L’ensemble se situe dans la ligne de certains films de Makoto Shinkai, sans en avoir la richesse toutefois. Tout cela est charmant… Elle: – Lui :
En Chine, dans les années 1990, un meurtre est commis dans la petite ville de Banpo. Ma Zhe, le chef de la police criminelle, est chargé d’élucider l’affaire. Plusieurs pistes se présentent à lui mais, rapidement, l’enquête piétine… Only the River Flows est un film chinois coécrit et réalisé par Wei Shujun, qui signe là son troisième long métrage à 34 ans. Il s’agit de l’adaptation d’une nouvelle de l’écrivain chinois Yu Hua (également auteur de Vivre! adapté au cinéma par Zhang Yimou en 1994). C’est un film noir où l’aboutissement de l’enquête est presque secondaire. Le récit est traversé par deux thèmes : « d’une part le poids excessif de l’esprit collectif qui pèse sur l’individu, et d’autre part la solitude de l’individu face à un monde absurde » explique le réalisateur. Plus l’enquête avance, et plus le personnage du policier ressent une grande confusion et une angoisse croissante. Wei Shujun a tenu à tourner en 16mm pour que la texture de l’image soit cohérente avec l’époque du récit, une image marquée par les teintes sombres. Très bonne interprétation de Yilong Zhu. Le film a connu un gros succès en Chine, l’un des plus importants du cinéma indépendant. Elle: – Lui :
2006. Le Bhoutan s’ouvre à la modernisation et à la démocratie. Pour apprendre à son peuple à voter, le gouvernement organise des élections blanches. Mais dans le pays où la religion et le Roi importent plus que la politique, les habitants semblent peu motivés. Cependant, dans une province montagneuse reculée, un moine bouddhiste décide d’organiser une mystérieuse cérémonie le jour du vote, et charge l’un de ses disciples de trouver un fusil… Le Moine et le Fusil est un film bhoutanais écrit et réalisé par Pawo Choyning Dorji. Il s’agit de son second long métrage. Son histoire est une façon originale de souligner ce moment important de l’histoire de son pays que nous découvrons partiellement. Le ton est plutôt à la comédie et même la satire avec une pointe d’utopie. Son scénario fonctionne bien et réussit à nous intriguer. Le rythme est toutefois assez lent mais il sied à cet endroit isolé du pays du BNB (bonheur National brut). Elle: Lui :
Mitsuha, une étudiante du Japon rural, et Taki, un étudiant de Tokyo, rêvent chacun (sans se connaître) de la vie de l’autre. Un matin, ils se réveillent dans la peau de l’autre : autre sexe, autre famille, autre maison, autre paysage… Your Name. est un film d’animation japonais écrit et réalisé par Makoto Shinkai pour la Toho. C’est une histoire très originale qui joue avec les distorsions temps/distance, thème que l’on retrouve souvent chez ce réalisateur. Il dresse aussi un portrait très actuel de deux adolescents. Makoto Shinkai parvient à créer l’émotion : en totale empathie avec les personnages, le spectateur oscille entre joies et peines, espoirs et déceptions. Bien que fantastique, son récit est très ancré dans la réalité, avec beaucoup de petits détails du quotidien. C’est vraiment une très belle histoire. Le graphisme est superbe, très détaillé. Le succès a été immense au Japon. Au niveau mondial, il est devenu le film japonais d’animation le plus lucratif de tous les temps, dépassant à la surprise générale tous les films Ghibli de Miyazaki. En France, le succès fut plus modeste. Elle: – Lui :
Your Name. (Kimi no na wa.) de Makoto Shinkai.Your Name. (Kimi no na wa.) de Makoto Shinkai.Your Name. (Kimi no na wa.) de Makoto Shinkai.Your Name. (Kimi no na wa.) de Makoto Shinkai.
Hirayama travaille à l’entretien des toilettes publiques de Tokyo. Il s’épanouit dans une vie simple et un quotidien très structuré. Il entretient une passion pour la musique, les livres, et les arbres qu’il aime photographier… Perfect Days est un film germano-japonais réalisé par Wim Wenders. Il en a coécrit le scénario avec Takuma Takasaki et l’a tourné en japonais à Tokyo. C’est un film très étonnant. Alors que le sujet n’est à priori pas très attirant, Wim Wenders parvient à offrir un film d’une indéniable profondeur. Le récit a un petit côté documentaire puisque nous voyons le quotidien de cet employé des toilettes publiques, sa routine structure le film. On devine très rapidement que cet homme a un passé où il était un homme prospère et qu’il a choisi volontairement cette voie d’une vie plus simple où il peut s’émerveiller du spectacle de la nature, photographier la lumière perçant le feuillage des arbres, s’adonner à sa passion pour la musique ou la littérature. Il tire même satisfaction de faire très consciencieusement son travail, avec une attention pour les objets et les petites choses. Nous retrouvons avec plaisir un Wim Wenders philosophe qui nous étonne par l’intérêt qu’il sait éveiller en nous par un dosage très mesuré du récit, influencé (c’est lui-même qui le dit) par le minimalisme d’Ozu. Excellente musique, dont le morceau de Lou Reed qui a donné son titre au film. L’acteur Kôji Yakusho est vraiment remarquable, il parvient à exprimer avec justesse une certaine légèreté de l’être qui est tout le sujet du film. Elle: Lui :
Remarque : • Ces toilettes publiques sont celles du quartier Shibuya à Tokyo, une série de toilettes conçues par des créateurs (il y en a en réalité 17).
Kôji Yakusho et Arisa Nakano dans Perfect Days de Wim Wenders.
Infernal Affairs II se situe plus de dix ans avant le premier film : il raconte le parcours de jeunesse de Chan, qui vient tout juste d’infiltrer les triades, et Lau, qui entre dans la police, ainsi que la prise du pouvoir par Sam au sein du gang. Les triades et la police trouvent toutes deux un ennemi commun en la personne d’un chef de gang rival, alors que Hong-Kong va être rendu à la Chine… Infernal Affairs II est un film hongkongais réalisé par Andrew Lau et Alan Mak. Il reprend le même thème que Infernal Affairs, c’est à dire la lutte entre la police hongkongaise et les triades, avec des hommes infiltrés dans les deux sens. Le récit est riche en évènements, il est même par moments un peu nébuleux (comme le montre l’affiche, il y a beaucoup de personnages!) mais finit toujours par s’éclaircir. Comme dans le premier volet, la violence est réduite, c’est plus un jeu du chat et de la souris qui est mis en scène et qui nous tient en haleine. L’ensemble a un style assez unique et plutôt séduisant. Cette préquelle n’a probablement pas l’intensité du premier volet mais n’en est pas moins remarquable. Elle: – Lui :
Lee, membre du temple Shaolin, est contacté par les services secrets qui lui demandent d’infiltrer un tournoi d’arts martiaux. Ce tournoi se déroule sur une île appartenant à Han, un ancien du temple qui vit désormais du trafic d’opium et de la traite de femmes. Lee doit rapporter des preuves pour que la police puisse l’arrêter… Opération Dragon est un film d’arts martiaux américano-hongkongais réalisé par l’américain Robert Clouse. C’est le dernier film tourné par Bruce Lee avant sa mort en 1973, à l’âge de 32 ans, d’un œdème cérébral. Par rapport aux films précédents, Opération Dragon est plus occidentalisé, s’inspirant de toute évidence de la série des James Bond : le grand méchant évoque deux ennemis de l’agent secret, le lieu, les James Bond girls et même un personnage (un gentil) qui a un faux air de Sean Connery. On peut même parler de fusion entre le film d’espionnage et le film de Kung-fu. Les combats sont variés et spectaculaires. L’ensemble est bien dosé et se regarde sans déplaisir. Souvent désigné comme le meilleur film de Bruce Lee, Opération Dragon connut un succès planétaire et a acquis une aura qui n’a pas faibli avec le temps. Elle: – Lui :
Opération Dragon (Enter the Dragon) de Robert Clouse.Jackie Chan (simple figurant) et Bruce Lee dans Opération Dragon (Enter the Dragon) de Robert Clouse.