31 octobre 2010

Sommaire d’octobre 2010

The great train robberyLa poudre d'escampetteLa kermesse héroïqueInspecteur de serviceThe SpiritLe roman d'un mousseL'enfant de ParisLe mystère des roches de Kador

The great train robbery

(1903) de Edwin S. Porter

La poudre d’escampette

(1971) de Philippe de Broca

La kermesse héroïque

(1935) de Jacques Feyder

Inspecteur de service

(1958) de John Ford

The Spirit

(2008) de Frank Miller

Le roman d’un mousse

(1914) de Léonce Perret

L’enfant de Paris

(1913) de Léonce Perret

Le mystère des roches de Kador

(1912) de Léonce Perret

Le voyage dans la luneExcursion dans la luneL'agonie de ByzanceWeddings and babiesLa femme en questionBellamyPublic enemiesSeas Beneath

Le voyage dans la lune

(1902) de Georges Méliès

Excursion dans la lune

(1908) de Segundo de Chomón

L’agonie de Byzance

(1913) de Louis Feuillade

Weddings and babies

(1958) de Morris Engel

La femme en question

(1950) de Anthony Asquith

Bellamy

(2009) de Claude Chabrol

Public enemies

(2009) de Michael Mann

Seas Beneath

(1931) de John Ford

VolponeJeux de pouvoirWhite cargoL'homme des vallées perduesLa fille des montsI nostri sogniFellini RomaLes filles de Kohlhiesel

Volpone

(1941) de Maurice Tourneur

Jeux de pouvoir

(2009) de Kevin Macdonald

White cargo

(1942) de Richard Thorpe

L’homme des vallées perdues

(1953) de George Stevens

La fille des monts

(1919) de Joseph De Grasse et Sidney Franklin

I nostri sogni

(1943) de Vittorio Cottafavi

Fellini Roma

(1972) de Federico Fellini

Les filles de Kohlhiesel

(1920) de Ernst Lubitsch

Uniformes et jupon courtLa machine à explorer le tempsForfaitureInglourious BasterdsRemorques

Uniformes et jupon court

(1942) de Billy Wilder

La machine à explorer le temps

(2002) de Simon Wells

Forfaiture

(1915) de Cecil B. DeMille

Inglourious Basterds

(2009) de Quentin Tarantino

Remorques

(1941) de Jean Grémillon

Nombre de billets : 29

30 octobre 2010

The great train robbery (1903) de Edwin S. Porter

Titre français : « Le vol du grand rapide »

Le vol du grand rapideLui :
(Muet 12 minutes) The Great Train Robbery est le premier grand film américain doté d’un scénario (1). En 14 scènes, il montre dans le détail une attaque de train (inspirée de l’attaque du train de la Union Pacific par Butch Cassidy en août 1900) et la poursuite pour capturer les bandits. Le film se termine par une scène-choc qui terrorisa le public : le chef des bandits pointe son arme vers le public et vide son chargeur (cette scène pouvait être placée, au choix de l’exploitant, au début ou à la fin de la séance)(2). The Great Train Robbery montre beaucoup d’inventivité : Le vol du grand rapide deux petits panoramiques, l’utilisation du montage alterné (3) ou encore le remplacement d’un acteur par un mannequin au milieu d’un combat (4). Et surtout il sait créer une tension forte par le déroulement de son scénario. Le succès fut immense, The Great Train Robbery restera longtemps le plus grand succès commercial, détrôné seulement par Naissance d’une Nation, 12 ans plus tard.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Justus D. Barnes, Gilbert M. Anderson
Voir la fiche du film et la filmographie de Edwin S. Porter sur le site imdb.com.

Remarques :
* Edwin S. Porter s’est inspiré d’un film anglais, sorti quelques mois plus tôt : Daring Daylight Burglary (1903) de Frank Mottershaw pour la Sheffield Photo Company. Ce film de 5 minutes raconte un cambriolage suivi d’une poursuite. De même Robbery of the Mail Coach (1903) du même Mottershaw aurait inspiré Porter.
Le vol du grand rapide * Il existe une version partiellement colorisée à la main : les fumées des explosions et des tirs, les robes dans la salle de bal, la scène finale (voir des images…)
* Le film est maintenant dans le domaine public. Il est visible sur le site archive.org :
www.archive.org/…robbery1903Film
(c’est la version la plus complète présente sur ce site).

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Le vol du grand rapide(1) Contrairement à ce qui a souvent été écrit, The Great Train Robbery n’est pas le premier film au monde doté d’un scénario. Le Voyage dans la lune que Méliès a réalisé en France un an plus tôt en 1902 avait un scénario aussi élaboré sinon plus. Ce n’est pas non plus le premier film durant plus de 3 minutes puisque, là encore, le film de Méliès durait déjà 14 minutes. Ce n’est pas non plus le premier western : le premier western est très probablement Cripple Creek Bar-room Scene (1898) produit par Thomas Edison, film de moins d’une minute qui avait d’ailleurs un embryon de scénario.

(2) Cette scène a été reprise par Martin Scorsese à la fin de Les Affranchis (1990) et également par Ridley Scott à la fin de American Gangster (2007).

(3) Le montage alterné permet de montrer deux scènes se déroulant au même moment à deux endroits différents : ici, alors que nous venons de voir les bandits prendre la fuite à cheval, la scène suivante nous montre l’employé de la gare revenir à lui. Bien entendu, ce procédé pour montrer deux actions simultanées nous semble très naturel aujourd’hui mais, à cette époque où le cinéma était dans ses premières années, la continuité dans le déroulement de l’action était le cas général.

(4) The great Train Robbery n’est pas tout à fait le premier film utilisant un mannequin dans une scène violente. Méliès l’avait fait avant lui, et de façon mieux intégrée, dans le film Barbe Bleue de 1901. Encore avant lui, Alfred Clark, un collaborateur d’Edison, avait utilisé un mannequin dans The Execution of Mary, Queen of Scots (1895).

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Précision:
Sans les explications qui étaient données aux spectateurs à l’époque, la première scène est un peu délicate à comprendre :
Les bandits forcent l’employé de la gare à actionner un signal pour arrêter le train et à transmettre au machiniste l’ordre de faire le plein d’eau au réservoir proche, là où la bande veut monter dans le train.

Homonyme :
The Great Train Robbery (1979) de Michael Crichton avec Sean Connery.

29 octobre 2010

La poudre d’escampette (1971) de Philippe de Broca

La poudre d'escampetteLui :
Fin 1942, en Afrique du Nord, un petit trafiquant de matériel volé recueille malgré lui un aviateur britannique rescapé du crash de son avion. Forcés de fuir, ils se réfugient au Consulat de Suisse. Ce n’est que le début de leur cavalcade… La Poudre d’Escampette n’était pas convaincant à sa sortie. Le temps ne fait rien à l’affaire. Avec le recul, il paraît toujours aussi décevant qu’il était prometteur. La sauce ne prend pas. L’explication de cet échec tiendrait au fait que Philippe de Broca avait écrit son scénario pour Belmondo qui a refusé le rôle (probablement à cause de la fin). Ce fut donc Michel Piccoli qui le remplaça mais il faut bien avouer qu’il ne semble pas du tout à l’aise dans le personnage, semblant toujours forcer son jeu. Nous sommes loin de la réussite de L’homme de Rio par exemple. Pourtant, certaines scènes sont très amenées sur le plan scénaristique. A noter que la seconde partie du film est sur certains points une parodie de Un Taxi pour Tobrouk de Denys de La Patellière (1960).
Note : 2 étoile

Acteurs: Marlène Jobert, Michel Piccoli, Michael York, Louis Velle
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe de Broca sur le site IMDB.

Voir les autres films de Philippe de Broca chroniqués sur ce blog…

28 octobre 2010

La kermesse héroïque (1935) de Jacques Feyder

La kermesse héroïqueLui :
Dans les Flandres occupées par les espagnols en 1616, les atrocités de la guerre récente sont encore dans tous les esprits. Lorsque la petite ville de Boom apprend l’arrivée imminente d’un détachement espagnol qui désire y bivouaquer, la panique chez les élus est telle que le bourgmestre préfère se faire passer pour mort. Sa femme prend les choses en main et décide de recevoir les militaires. Ceux-ci se révèleront être bien plus civilisés qu’escompté… La Kermesse Héroïque est une fantaisie historique, adaptation d’une nouvelle écrite par Charles Spaak dix ans auparavant. Le film engendra à sa sortie une vive réaction en Belgique, allant jusqu’à l’émeute : il lui était reproché de tourner en dérision l’esprit de résistance à l’ennemi. En réalité, Feyder a été certainement plus attiré par la reconstitution de ce petit village, une création faite entièrement en studio avec une méticulosité vraiment admirable ; les décors évoquent la peinture flamande (Bruegel le Jeune est d’ailleurs l’un des personnages du film), les costumes sont nombreux et soignés dans leurs moindres détails. L’histoire aurait pu être plus truculente mais il faut reconnaître que Feyder a su éviter toute vulgarité et autres facilités. Les personnages sont typés, mais jamais avec excès. L’interprétation est vive, emmenée par la vitalité de Françoise Rosay (qui était, rappelons-le, la femme de Jacques Feyder). La Kermesse Héroïque reste un film toujours aussi plaisant à voir aujourd’hui.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Françoise Rosay, André Alerme, Jean Murat, Louis Jouvet, Alfred Adam
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Feyder sur le site IMDB.
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Remarques :
Comme cela se faisait parfois à l’époque, une version en langue allemande fut tournée simultanément avec des acteurs différents : Die klugen Frauen. Seule Françoise Rosay joue dans les deux versions.

Lire une analyse plus complète du film

27 octobre 2010

Inspecteur de service (1958) de John Ford

Titre original : « Gideon’s Day »
Autre titre : « Gideon of Scotland Yard » (USA)

Inspecteur de service Lui :
Tourné en Grande-Bretagne, Inspecteur de Service est un film assez particulier dans la filmographie de John Ford. Il nous fait vivre une journée ordinaire de l’inspecteur en chef George Gideon de Scotland Yard et il a une journée passablement chargée : plusieurs affaires de nature très diverses y sont promptement résolues… L’adaptation est signée T.E.B. Clarke, brillant scénariste anglais à qui l’on doit quelques unes des meilleures comédies policières des Studios Ealing. Inspecteur de service Ce n’est toutefois pas une comédie même si le rythme est particulièrement enlevé. Avec plusieurs enquêtes entremêlées, le film aurait pu être embrouillé mais, tournée par John Ford, l’histoire sait être dense tout en restant limpide, forte tout en portant de nombreuses notes d’humour. Cet inspecteur de service est un héros comme les affectionne John Ford, c’est-à-dire portant les notions d’héroïsme ordinaire et de dévouement total. Inspecteur de Service est un film souvent considéré comme un John Ford très mineur. C’est néanmoins un film très complet.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jack Hawkins, Dianne Foster, Anna Massey, Cyril Cusack
Voir la fiche du film et la filmographie de John Ford sur le site IMDB.

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Remarques :
a) Columbia n’est s’est guère intéressée à distribuer le film aux Etats-Unis où seule une version en noir et blanc est sortie (alors que film a été tourné en Technicolor). Patrick Brion, dans son livre sur John Ford, émet la supposition que la décision de produire ce film aurait pu être motivée en premier par la nécessité d’utiliser au Royaume-Uni des crédits gelés qu’ils ne pouvaient rapatrier aux Etats-Unis.
b) De son côté, l’historien Jacques Lourcelles fait remarquer la qualité des maquettes utilisées comme décor visibles par les fenêtres avec de petits véhicules en mouvement, maquettes qui seraient, selon lui, les plus soignées de toute l’histoire du cinéma (avec celle de La Corde d’Hitchcock).

26 octobre 2010

The Spirit (2008) de Frank Miller

The SpiritLui :
The Spirit est un classique de la bande dessinée américaine des années quarante, basé sur un personnage de justicier masqué créé par Will Eisner. Pour son adaptation au grand écran, Frank Miller adopte un type d’images proche de celui de Sin City : un rendu très stylisé en noir et blanc sursaturé avec quelques notes rouges. Tous les personnages ont été filmés sur fond vert pour être ensuite incrustés dans un univers urbain retro-moderne, essentiellement nocturne. Parfaitement réalisé, le film a un indéniable style graphique très personnel. Par rapport aux autres adaptations de comix, The Spirit a l’avantage de ne pas se prendre au sérieux : l’humour est constant, tout est objet de satire, d’exagération. L’histoire est simplette à souhait, les personnages vraiment caricaturaux. Certaines scènes auraient pu être tournées par Mel Brooks (notamment la scène, calquée sur Marathon Man (1), du nazi dentiste, complètement farfelue, ou encore celle de la bagarre dans le marais). Frank Miller s’est visiblement beaucoup amusé et il est compréhensible que les amateurs de la bande dessinée originale aient été déçus par le manque de sérieux et le scénario simpliste. C’est complètement farfelu et gentiment sexy, à déguster au second degré comme un divertissement joliment stylé.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gabriel Macht, Eva Mendes, Samuel L. Jackson, Scarlett Johansson, Sarah Paulson
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Miller sur le site IMDB.

(1) On ne peut pas dire que l’allusion au film de John Schlesinger soit légère et discrète… Elle donne plutôt dans le genre tonitruant. Plus sobre (quoique… Miller place tout de même une explosion atomique dans le lointain arrière-plan…) est l’hommage au film Kiss me deadly de Robert Aldrich, grand classique du film noir (l’ouverture du second coffre avec l’énorme lueur).

25 octobre 2010

Le roman d’un mousse (1914) de Léonce Perret

Le roman d'un mousseLui :
(Muet, 95 mn) Le Roman d’un Mousse est le troisième long métrage de Léonce Perret. Il s’agit à nouveau d’un scénario construit sur plusieurs épisodes mis bout à bout. Un marquis ruiné et un usurier auquel il doit beaucoup d’argent concluent un pacte secret : le marquis va tout faire pour épouser une riche comtesse, veuve avec un enfant, dans le but d’hériter de sa fortune. Après le mariage, l’usurier parvient à se faire passer pour un précepteur et fait embarquer de force l’enfant sur un terre-neuva en route vers l’Islande dont il ne doit pas revenir… Le film ayant été tourné quelques mois après L’Enfant de Paris, il est bien entendu tentant de les comparer. Si Le Roman d’un Mousse paraît plutôt moins riche sur l’utilisation de gros plans et de cadrages originaux, il bénéficie en revanche d’un scénario bien plus travaillé qui ménage un suspense qui rend le film très prenant. Là encore, Léonce Perret prend le temps d’asseoir ses personnages et de placer la situation de départ ; il parvient ainsi à bien mettre en relief toute la perfidie de l’usurier et du marquis. Une grande partie du film est tournée en extérieurs, la ville de Saint-Malo est l’occasion de belles images sur les remparts. La scène de la tempête tire parti de petites prouesses techniques qui semblent être de la double exposition. D’une manière générale, toutes les scènes en haute mer sont convaincantes et si on les compare avec celles du Mystère des Roches de Kador, tourné un peu plus d’un an auparavant, on mesure les progrès accomplis. Le final dans le Palais de Justice est admirablement construit et maîtrisé. Les évènements des deux derniers tiers du film maintiennent une tension qui ne faiblit pas. Cette tension permet à ce Roman d’un Mousse de traverser les époques.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Adrien Petit, Maurice Luguet, Louis Leubas, Armand Dutertre, Angèle Lérida
Voir la fiche du film et la filmographie de Léonce Perret sur le site IMDB.

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24 octobre 2010

L’enfant de Paris (1913) de Léonce Perret

L'enfant de ParisLui :
(Muet, 2h04) Sur un scénario conçu comme un film à épisodes, Léonce Perret réalise un long métrage d’une durée inhabituellement longue pour son époque. Après le décès de ses parents, une fillette de bonne naissance est placée dans un pensionnat dont elle s’échappe. Elle est alors kidnappée par un petit malfrat qui voit là la possibilité de demander une rançon. En attendant, il la place chez un cordonnier ivrogne. Tel est le point de départ de L’enfant de Paris, une intrigue policière qui verra quelques rebondissements. Le scénario se déroule parfaitement, Léonce Perret prenant le temps de bien asseoir ses personnages et d’intensifier les situations. Sur le plan technique, le film est étonnant de modernisme : nombreux plans différents entremêlés par un montage assez enlevé, gros plans, contre-plongées et même des mouvements de caméra. L'enfant de Paris Ce film est la preuve manifeste de l’avance du cinéma français d’alors sur le cinéma américain. Perret tourne beaucoup en extérieurs, à Paris d’abord puis à Nice où, avec son opérateur Georges Specht, il fait de superbes plans de la ville et de la baie depuis les hauteurs. La semi-errance du Bosco à la recherche de la fillette est vraiment très belle, poétique même. Le jeu des acteurs est bien retenu, ce qui est remarquable pour l’époque, sauf celui de la fillette qui appuie beaucoup trop l’expression de sa tristesse et son désarroi. Plus que tout autre de ses films, L’enfant de Paris montre la maîtrise et le sens artistique de Léonce Perret. Il est bien plus que le simple « second réalisateur de la Gaumont » (derrière Feuillade).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Louis Leubas, Maurice Lagrenée, Émile Keppens, Marc Gérard
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23 octobre 2010

Le mystère des roches de Kador (1912) de Léonce Perret

Le mystère des roches de KadorLui :
(Muet, 45 minutes) Le mystère des roches de Kador fait partie des films les plus remarquables de Léonce Perret, réalisateur de plus de 300 films pour Gaumont entre 1910 et 1916. Le film montre en effet un degré de qualité technique et scénaristique assez unique pour un film de 1912. Il s’agit d’une intrigue où un homme (joué par Léonce Perret lui-même) tente de se débarrasser de sa cousine (la toute jeune Suzanne Grandais) afin de toucher son héritage. Le drame se déroule en Bretagne au bord de la mer et c’est là la première nouveauté du film : de nombreuses scènes sont tournées en extérieurs et, malgré quelques approximations (les scènes censées être de nuit en haute mer ont de toute évidence été tournées en plein jour au bord de la plage), le résultat est remarquable. La photographie est d’une qualité rare pour l’époque, qualité d’autant plus évidente aujourd’hui que le film a été merveilleusement restauré. Ce même niveau de qualité se retrouve au niveau du scénario et surtout du découpage et du montage. A noter également, une utilisation originale du « film dans le film » qui nous permet de voir une petite caméra de l’époque à l’œuvre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Suzanne Grandais, Léonce Perret, Max Dhartigny
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22 octobre 2010

Le voyage dans la lune (1902) de Georges Méliès

Le voyage dans la lune Lui :
(Muet 14 minutes) S’il n’est pas, loin de là, le premier film de Méliès, Le Voyage dans la Lune est celui qui nous le montre à l’apogée de sa créativité et qui le propulsa au sommet de sa notoriété. Inspirée de Jules Verne et de H.G. Wells, cette fantaisie de science-fiction nous montre l’expédition de six savants vers la lune : nous voyons ce qu’ils y découvrent, avant de revenir sur terre. Méliès avait déjà tourné des films assez longs (rappelons qu’à l’époque, les films duraient souvent entre une et quatre minutes) mais jamais il n’avait condensé en un seul film tant de tableaux différents, ni accompli une telle mise en scène. C’est d’ailleurs sur ce point que son impact a été si considérable sur l’évolution du cinéma : Le Voyage dans la Lune a montré l’importance de la mise en scène, de l’invention, de la création. Méliès adjoint à son histoire beaucoup d’humour et de malice… de charme aussi : ce sont des jeunes femmes en maillots de bains qui assurent les préparatifs de lancement! Le film comporte beaucoup des trouvailles techniques du réalisateur qui, cette fois, sont parfaitement intégrées à l’histoire : apparitions et disparitions soudaines, substitutions d’objet ou de décor, fondus-enchaînés et même une séquence d’animation. Le succès fut considérable et particulièrement durable, en France et surtout aux Etats-Unis.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Georges Méliès
Voir la fiche du film et la filmographie de Georges Méliès sur le site imdb.com.
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Remarques :
1) Lors de sa projection, le film était commenté en direct par un bonimenteur. Le commentaire avait été écrit par Méliès.
2) Du fait de la longueur du film et donc de son prix élevé (à cette époque, les films étaient vendus et non loués aux exploitants et le prix était défini au mètre), personne ne voulut l’acheter quand il le proposa aux exploitants forains qui étaient à l’époque ses principaux clients. Méliès dut prêter gracieusement une copie à une baraque de foire. Le succès fut immédiat et les ventes purent se faire.
3) Aux Etats-Unis, Edison fit sans scrupule des dizaines voire des centaines de copies du film pour les vendre à son compte. Méliès alla monter, avec son frère, une succursale à New York pour tenter de faire respecter ses droits. Au final, Edison a gagné beaucoup plus d’argent que Méliès sur l’exploitation du Voyage dans la lune.
Le voyage dans la lune 4) C’est Georges Méliès lui-même qui joue le rôle du professeur Barbenfouillis.
5) Une version en couleurs (peinte à la main) a refait surface en Espagne dans les années 1990. Restaurée par Serge Bromberg, elle ressort en 2011 au Festival de Cannes.