3 octobre 2021

Haute couture (2015) de Jocelyn Moorhouse

Titre original : « The Dressmaker »

Haute couture (The Dressmaker)Au début des années 1950, Tilly Dunnage retourne, après 25 ans d’absence, dans son Australie d’origine pour s’occuper de sa mère Molly, seule et demi-folle. Enfant, elle avait été accusée d’avoir tué un jeune garçon (ses propres souvenirs sont confus) et bannie de son village. Elle est devenue styliste et avec sa machine à coudre va provoquer un petit tsunami tout en cherchant à apprendre la vérité…
Haute couture est un film australien adapté d’un roman de Rosalie Ham publié en 2000, The Dressmaker’s Secret (Vengeance Haute couture en français). Le ton oscille entre la comédie et le drame, on ne sait pas toujours s’il faut rire ou pleurer. Les personnages sont typés jusqu’à la caricature, évoquant l’univers des frères Coen, et la réalisatrice australienne s’en donne à cœur joie pour dresser un portrait au vitriol d’une petite communauté où les non-dits cachent une réalité peu reluisante. Kate Winslet sait parfaitement exprimer les tiraillements de son personnage et sa ténacité pour traquer la vérité. Tous les autres acteurs sont australiens avec une mention spéciale pour Judy Davis qui campe sa mère de façon pour le moins pittoresque. L’ensemble est assez jubilatoire, outrancier mais sans excès. Le film a été un très gros succès en Australie mais n’a eu qu’une distribution limitée dans le reste du monde. En France et dans plusieurs européens, il n’est pas sorti en salles.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kate Winslet, Judy Davis, Liam Hemsworth, Hugo Weaving, Kerry Fox, Sarah Snook
Voir la fiche du film et la filmographie de Jocelyn Moorhouse sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Haute couture (The Dressmaker)Kate Winslet dans Haute couture (The Dressmaker) de Jocelyn Moorhouse.

Judy Davis et Liam Hemsworth dans Haute couture (The Dressmaker) de Jocelyn Moorhouse.

Judy Davis, Sarah Snook et Kate Winslet dans Haute couture (The Dressmaker) de Jocelyn Moorhouse.

5 mai 2019

Wonder Wheel (2017) de Woody Allen

Wonder WheelParc d’attraction de Coney Island à New York, début des années cinquante. Mickey, le maitre nageur de la plage, raconte l’histoire de Ginny et Humpty dont la vie déjà tourmentée va se trouver bouleversée par l’arrivée de Carolina, la fille de Humpty avec laquelle il était fâché depuis qu’elle était partie se marier avec un gangster…
Si le lieu populaire peut laisser supposer une comédie nostalgique à la Radio Days, le film se révèle rapidement tout autre : Wonder Wheel est une tragédie puissante qui évoque plutôt Un Tramway nommé désir de Tennessee Williams. Agissons-nous toujours de façon rationnelle ? Non, nous répond Woody Allen, surtout lorsque les errements de l’amour nous entrainent sur des voies que l’on ne souhaitait pas suivre. Ce thème est très ancien chez le cinéaste mais, cette fois, il le traite sans humour, en tragédie pure. Kate Winslet fait une très belle composition de son personnage, sans glamour, avec un jeu très affirmé. Face elle, James (alias Jim) Belushi donne une interprétation tout aussi puissante. La photographie de Vittorio Storaro est très travaillée ; même s’il abuse des éclairages rasants, il répartit joliment ses couleurs vives dans le cadre et la composition des images est superbe. L’attribution des dominantes aux deux personnages féminins, les couleurs chaudes à l’une (Ginny) et les couleurs froides pour l’autre (Carolina), est sans doute un peu trop voyante parfois mais contribue à affirmer une atmosphère. Avec Wonder Wheel, Woody Allen nous livre un film d’une puissance inhabituelle.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Kate Winslet, Jim Belushi, Justin Timberlake, Juno Temple
Voir la fiche du film et la filmographie de Woody Allen sur le site IMDB.
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Remarques :
* Après Café Society, c’est la deuxième fois que Woody Allen tourne avec le chef-opérateur Vittorio Storaro (trois fois Oscarisé pour Apocalypse Now, Reds et Le Dernier Empereur).
* En plaçant une affiche du film d’Anthony Mann Winchester ’73 à l’entrée du cinéma, Woody Allen date précisément son film à l’été 1950.

Wonder wheel
Justin Timberlake et Kate Winslet dans Wonder Wheel de Woody Allen.

Wonder Wheel
Juno Temple dans Wonder Wheel de Woody Allen.

21 février 2019

Steve Jobs (2015) de Danny Boyle

Steve Jobs1984. A quelques minutes du lancement officiel du Macintosh, la démo censée dire « hello » plante le système. Pourtant Steve Jobs y tient beaucoup et n’envisage pas de faire la présentation sans elle. Et ce n’est qu’un des multiples problèmes que le fondateur d’Apple doit gérer…
Basé sur la biographie de Walter Isaacson, ce film n’est pas le premier sur Steve Jobs. La forme classique des biopics de petit génie nous est ici épargnée ; le scénario est assez audacieux puisqu’il raconte de nombreux évènements marquants en les replaçant dans la demi-heure qui précède trois lancements majeurs de produits : Macinstoch en 1984, Next en 1988 et l’iMac en 1998. Bien entendu, cela donne au récit un petit côté artificiel, et aussi excessivement trépidant. L’accent est mis sur les rapports de forte tension entre Jobs et certaines personnes qui l’ont accompagné, tels Wozniak, Sculley, et aussi avec sa fille, Lisa. L’ensemble est plutôt indulgent envers le gourou d’Apple qui a souvent été décrit comme coléreux et égotiste. S’il n’est pas des plus passionnants, le film de Danny Boyle a au moins le mérite de l’originalité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen, Jeff Daniels, Michael Stuhlbarg, Katherine Waterston
Voir la fiche du film et la filmographie de Danny Boyle sur le site IMDB.

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Steve Jobs
Michael Fassbender dans Steve Jobs de Danny Boyle.

Autre films sur Steve Jobs :
Jobs (2013) de Joshua Michael Stern avec Ashton Kutcher
iSteve (2013) film humoristique de Ryan Perez avec Justin Long
Pirates of Silicon Valley (TV, 1999) de Martyn Burke avec Noah Wyle.

19 avril 2013

Carnage (2011) de Roman Polanski

CarnageDans un square de Brooklyn, un enfant de 11 ans blesse l’un de ses camarades de jeu lors d’une bagarre. Les parents se retrouvent peu après, avec l’intention de régler l’incident de manière civilisée. La rencontre va prendre un tour inattendu… Sa filmographie le prouve, Roman Polanski a une prédilection pour les huis clos, particulièrement ceux où la tension devient si forte qu’elle révèle des traits de la personnalité normalement cachés. Carnage est adapté d’une pièce de Yasmina Reza qui en a coécrit l’adaptation avec le cinéaste. Unité de lieu, un appartement newyorkais, et unité de temps, le film se déroule sans ellipse, en temps réel donc, sur 1h15 de temps. La situation évolue sans cesse, les échanges très urbains du début ne résistent pas à la tension qui s’installe, nous glissons d’une situation à une autre de façon assez subtile, des rapports de force se créent et s’évanouissent tout aussi rapidement. Carnage est assez remarquable par son écriture, d’autant plus que l’humour est assez présent, c’est une comédie. De nombreux passages sont même jubilatoires. Sous le vernis d’une civilité plus ou moins forcée, des sentiments resurgissent, plus triviaux, empreints d’un certain cynisme. Nul doute qu’après son assignation à résidence, l’adaptation de cette pièce qui fustige les bien-pensants d’une fausse largeur d’esprit n’était pas pour déplaire à Roman Polanski. C’est en tout cas très brillant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz, John C. Reilly
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Remarque :
La pièce de Yasmina Reza Le Dieu du Carnage a d’abord été jouée en France en 2008 (avec Isabelle Huppert) puis à Broadway en 2009.

17 juin 2012

The Reader (2008) de Stephen Daldry

The ReaderPeu après la guerre, en Allemagne, un jeune adolescent a une aventure avec une femme trentenaire, contrôleuse de tramway. Epris de littérature, il lui lit des livres avant et après avoir fait l’amour. Elle disparaît soudainement sans rien dire… The Reader est l’adaptation du roman controversé de Bernhard Schlink, Le Liseur. L’histoire débute de façon un peu banale, une initiation amoureuse, mais bascule ensuite dans quelque chose de beaucoup plus vaste qui soulève beaucoup de questions sans d’ailleurs y apporter de réponse (y en t-il une ?) La culpabilité individuelle et la culpabilité d’une nation se télescopent. Ralph Fiennes et Kate Winslet font de très belles prestations mais la surprise vient du jeune David Kross qui parvient à exprimer toute une palette de sentiments, très riche dans son jeu. The Reader est un film puissant, il fait certainement partie des films qui laissent une trace en nous.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Ralph Fiennes, Kate Winslet, David Kross, Bruno Ganz
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