Un matin, Joseph K., jeune cadre travaillant dans une banque, est arrêté de façon inattendue par deux mystérieux agents pour un crime non précisé. Les agents refusent de nommer l’autorité qui les envoie. Joseph K. n’est pas emprisonné, il est libre de se rendre à son travail avec l’obligation d’attendre les instructions de la commission d’enquête…
Orson Welles adapte Le Procès de Kafka, reprenant le thème de l’angoisse et des phobies pour en faire un cauchemar surréaliste. Le film met le spectateur mal à l’aise ; c’est une réaction normale et traduit la force du film puisque cette fable est volontairement angoissante. En dehors de l’évidente charge contre la bureaucratie et le questionnement de la condition humaine, le thème n’est pas tant celui de la culpabilité réelle ou supposée de Joseph K. mais plutôt l’attitude de celui-ci envers la culpabilité, la façon dont il la ressent. Bien entendu, il est tentant de chercher à détecter ici et là des symboles mais Welles souligne que Kafka n’est pas versé dans le symbolisme. Il semble toutefois impossible de ne pas penser aux ghettos juifs ou aux camps de la mort dans certains plans, symbolisme rajouté par Welles puisque le roman de Kafka est antérieur à la Seconde Guerre mondiale. A noter que, dans le roman, Joseph K. (comme Kafka d’ailleurs) est juif et se définit comme tel. La distribution des seconds rôles est prestigieuse et Anthony Perkins fait une superbe prestation, ambigu, équivoque, mal à l’aise. Cette nouvelle vision m’a permis de beaucoup plus apprécier Le Procès qui est une œuvre certes angoissante mais extrêmement forte.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Anthony Perkins, Madeleine Robinson, Jeanne Moreau, Suzanne Flon, Romy Schneider, Billy Kearns, Fernand Ledoux, Akim Tamiroff, Elsa Martinelli, Orson Welles
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Remarques :
* Dans le roman, La parabole de la Loi, que Welles à placée en prologue, est racontée par le prêtre, bien plus tard donc. Hormis ce changement, Welles suit l’ordre des évènements du livre.
* L’explosion finale a souvent été interprétée comme une explosion atomique. Welles se défend d’avoir voulu cela : il s’agit d’une simple explosion.
* Orson Welles dit avoir interprété l’avocat car il ne trouvait aucun acteur pour le faire. Initialement, il avait prévu d’interpréter le prêtre et commencé à tourner en ce sens.
* Le film a été tourné en grande partie à Paris, notamment dans la gare d’Orsay qui était alors désaffectée.
Anthony Perkins et Billy Kearns dans Le Procès de Orson Welles.
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