19 juin 2019

Drôles de locataires (1930) de James Parrott

Titre original : « Another Fine Mess »

Drôles de locatairesPoursuivis par la police, deux vagabonds se réfugient sans le vouloir dans une grande demeure qui a été proposée à la location. Justement, un couple fortuné se présente pour la louer et, en les voyant, pense avoir affaire au maitre de maison et à son valet…
Ce court métrage de 29 minutes fait partie des premiers parlants de Laurel et Hardy. C’est en réalité le remake de leur muet Duck Soup de 1927 (aucun lien avec le Duck Soup des Marx Brothers) qui fut leur troisième film en tant que duo. L’histoire est basée sur un sketch écrit par le père de Stan Laurel. L’humour y est très bien dosé, sans aucune lourdeur, y compris lorsque Stan Laurel se travestit pour jouer la bonne de maison Agnes. Le passage au parlant du duo se fait sans problème : l’humour sait utiliser les dialogues pour dépasser le simple slapstick. Assez singulièrement, le film est doté d’un prologue où deux jeunes filles en uniforme d’ouvreuse de cinéma délivrent oralement le générique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy
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Drôles de locatairesStan Laurel, Oliver Hardy, Charles K. Gerrard et Thelma Todd dans Drôles de locataires de James Parrott.

9 juin 2018

Les joyeux débuts de Butch Cassidy et le Kid (1979) de Richard Lester

Titre original : « Butch and Sundance: The Early Days »

Les joyeux débuts de Butch Cassidy et le KidLibéré de prison, Butch Cassidy rencontre dans un saloon un as de la gâchette. Ils s’associent et commencent à accomplir de petits hold-ups…
Les joyeux débuts de Butch Cassidy et le Kid est une préquelle du film de George Roy Hill Butch Cassidy et le Kid sorti en 1969 (avec Paul Newman et Robert Redford). Il nous raconte en effet leur toute première rencontre et leurs premiers méfaits. L’histoire n’est pas vraiment passionnante mais Richard Lester a su insuffler une grande fraîcheur à l’ensemble. De constantes notes d’humour rendent le film très léger et empêchent de prendre l’ensemble au sérieux : comme le titre français le laisse supposer, il s’agit plutôt d’une comédie. William Katt et Tom Berenger font une bonne prestation, même s’ils  sont loin d’avoir la présence de Newman et Redford. Le film comporte cependant de belles trouvailles et l’attaque finale du train est franchement hilarante.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: William Katt, Tom Berenger, Jeff Corey, Brian Dennehy
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Butch and Sundance: The Early Days
Tom Berenger et William Katt dans Les joyeux débuts de Butch Cassidy et le Kid de Richard Lester (photo posée).

Butch and Sundance: The Early Days
William Katt et Tom Berenger dans Les joyeux débuts de Butch Cassidy et le Kid de Richard Lester. Au fur et à mesure de l’avancée du film, William Katt ressemble de plus en plus à Robert Redford dans le film de George Roy Hill.

Butch Cassidy et le Kid
Paul Newman et Robert Redford dans le film Butch Cassidy et le Kid de George Roy Hill (1969).

1 juin 2018

L’homme à l’imperméable (1957) de Julien Duvivier

L'homme à l'imperméableSa femme étant absente pour une semaine, Albert, modeste musicien d’orchestre, se retrouve temporairement célibataire. Un de ses collègues lui vante les mérites de la belle Eva qu’il fréquente lui-même. Après moult hésitations, il se rend chez la jeune femme qui est assassinée alors qu’il se trouve dans la pièce voisine…
Julien Duvivier et René Barjavel ont écrit cette adaptation quelque peu étrange d’un roman de James Hadley Chase. L’homme à l’imperméable est en effet étrange car Julien Duvivier semble osciller constamment entre l’intrigue policière et la comédie loufoque sans parvenir à la symbiose entre les deux. Certaines comédies britanniques (on pense à celles de la Ealing) y parviennent merveilleusement alors qu’ici tout paraît bancal. Cela se ressent jusque dans l’interprétation qui n’est en rien homogène : certains acteurs jouent de façon réaliste alors que d’autres jouent de façon loufoque. Au final, n’étant ni un suspense policier, ni un film burlesque, le film ne réussit vraiment sur aucun tableau.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Fernandel, Bernard Blier, Jacques Duby, Jean Rigaux, Judith Magre
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L'homme à l'imperméable
Bernard Blier et Fernandel dans L’homme à l’imperméable de Julien Duvivier.

11 mai 2018

Vive le sport! (1925) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Titre original : « The Freshman »

Vive le sport!Jeune étudiant, Harold Lamb arrive dans une nouvelle université. Il aimerait devenir très populaire comme l’étudiant de seconde année qu’il admire. Pour ce faire, il va aimerait faire partie, comme lui, de l’équipe de football américain de l’université…
The Freshman est l’un des films les plus connus d’Harold Lloyd : il connut un très grand succès à sa sortie, rivalisant alors avec The Gold Rush de Chaplin, et il est considéré par certains comme le meilleur film du comique à lunettes. Même sans être d’accord avec cette dernière affirmation, on ne peut que constater que la construction est sans faille et la réalisation parfaite. Le style d’humour est toutefois très classique, basé sur l’embarras du jeune homme objet de moqueries de ses congénères malveillants. Il y a toutefois de belles trouvailles, tel le discours avec un chaton dans le pull ou le costume non terminé ;  le match final est fort bien réglé. Le film a failli être détruit à la suite d’une action en justice sur la paternité de l’idée de base du scénario. Heureusement, Harold Lloyd eut finalement gain de cause. (Film muet)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Jobyna Ralston, Brooks Benedict
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Remarque :
* Pour la grande scène du bal Fall Frolic, Harold Lloyd avait invité nombre de ses amis et membres de sa famille pour faire les invités à la fête. A noter qu’initialement dans cette scène, Harold ne perdait pas son pantalon mais, lors des séances-tests, ce fut le public qui réclama qu’il perdit aussi son pantalon. Harold Lloyd n’hésita à retourner en studio pour compléter la scène en ce sens. Parmi les trois grands comiques du muet, Harold Lloyd fut le seul à tant se baser sur un public-test pour modeler le contenu de ses films. Cet exemple démontre que le procédé a ses limites…

The Freshman
Harold LLoyd dans Vive le sport! de Fred C. Newmeyer  et Sam Taylor.

23 mars 2018

Gussle’s Backward Way (1915) de Charles Avery et Syd Chaplin

Autre titre : Syd’s Backward Ways

Gussle's Backward WayUn voyageur sur sa mule s’arrête au bord d’une rivière de montagne où il se fait rançonner. Il parvient à s’échapper par ruse mais, dans sa précipitation, ne se rend pas compte qu’il chevauche sa monture à l’envers. Il arrive dans une auberge où il raconte ses mésaventures…
Frère de Charles Chaplin, Sydney Chaplin (couramment nommé Syd Chaplin pour éviter de le confondre avec Sydney Chaplin, le fils de Charles Chaplin) a rapidement rejoint son frère à Hollywood à la fin 1914 pour tenter d’entamer, lui aussi, une carrière au cinéma. Son personnage Gussle apparaît ainsi dans une dizaine de courts métrages pour la Keystone. Le plus remarquable dans celui-ci est l’utilisation habile d’un trucage (film passé à l’envers) pour simuler une mule sans tête. On ne peut que remarquer la propension de Syd Chaplin à imiter son frère pour son accoutrement (pantalon trop large, veste trop serrée, canne et chapeau ridicule). Le film a été tourné au printemps 1915 alors que Charlie Chaplin utilisait son costume du vagabond depuis presque un an (même si The Tramp n’a été tourné que quelques semaines avant celui-ci). Sydney n’a toutefois pas toute la gestuelle évocatrice de son frère, il ne parvient pas à en engendrer l’empathie et ses gags restent très classiques et habituels, tout à fait dans la pure tradition du slapstick de la Keystone. Ce film, dont l’intérêt historique est indéniable, a été récemment brillamment restauré.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Syd Chaplin, Phyllis Allen
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Gussle's Backward Way

Gussle's Backward Way
Syd Chaplin et Dave Anderson dans Gussle’s Backward Way. A noter, en arrière-plan, l’écriteau de l’auberge qui annonce dans un français approximatif « Alpine du Nord – en pension ».

Gussle's Backward Way
Phyllis Allen et Syd Chaplin dans Gussle’s Backward Way.

26 octobre 2017

Fatty au village (1919) de Roscoe Arbuckle

Titre original : « The Hayseed »
Autre titre français : « Un garçon séduisant »

Fatty au villageFatty et Buster travaillent au Grimes General Store, Fatty est aussi chargé de distribuer le courrier. Il est très épris d’une jeune fille qui est également courtisée par le shérif du village… The Hayseed est le treizième des quatorze films de la collaboration entre Fatty Arbuckle et Buster Keaton. Il est très réussi, non pas tant grâce à Buster Keaton qui n’a pas vraiment ici un très grand rôle, mais grâce à l’humour bien dosé de Fatty qui paraît ici un peu plus raffiné, moins gamin. Al St. John étant parti tenter une carrière en solo, c’est John Coogan (le père de Jackie Coogan, le gamin du futur The Kid) qui interprète le rôle du méchant. Il y a beaucoup de bons gags et le rythme est assez enlevé.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Roscoe ‘Fatty’ Arbuckle, Buster Keaton, Molly Malone, Jack Coogan Sr.
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Un garçon séduisant
Fatty Arbuckle prépare le « fromage suisse » dans The Hayseed de Roscoe ‘Fatty’ Arbuckle.

Un garçon séduisant
Jack Coogan Sr. dans The Hayseed de Roscoe ‘Fatty’ Arbuckle.

15 septembre 2017

Sittin’ Pretty (1924) de Leo McCarey

Sittin' PrettyPour mettre en fuite un voleur qui tente de lui prendre son automobile, Jimmie Jump emprunte le costume de policier du père de sa fiancée. Mais le malfrat tient à se faire arrêter et il le traine jusqu’au poste de police juste au moment où le chef de la brigade rassemble ses troupes pour aller maitriser un forcené… Parmi les films d’une bobine tournés par Leo McCarey avec Charley Chase, Sittin’ Pretty vaut le détour, ne serait-ce que pour une scène : neuf ans avant de filmer Duck Soup avec les Marx Brothers, Leo McCarey avait déjà mis en boite le gag du miroir avec Charley Chase (qui a probablement pris l’idée chez Max Linder dans Sept ans de malheur). Charley Chase joue ce gag avec son frère James Parrott (le vrai nom de Charley Chase est Charles Parrott) mais la ressemblance n’étant pas suffisante, ils sont tous deux affublés d’une barbe touffue. Le gag est très bien réalisé, beaucoup plus fou que chez Max Linder ; il est en réalité assez proche de celui (futur) des Marx Brothers. Charley Chase fera également une variante intéressante du gag du miroir dans Mum’s the Word en 1926. (Muet, 1 bobine, 10′ env.)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charley Chase, James Parrott
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Remarque :
* Charley Chase, que l’on nomme parfois « le quatrième comique du muet » (derrière Chaplin, Keaton et Harold LLoyd), a tourné ses meilleurs courts-métrages aux alentours de 1924-1925 sous la direction de Leo McCarey.

Sittin' Pretty
Charley Chase en policeman dans Sittin’ Pretty de Leo McCarey.

Sittin' Pretty
Charley Chase et James Parrott dans le gag du miroir de Sittin’ Pretty de Leo McCarey.

15 septembre 2017

Outdoor Pajamas (1924) de Leo McCarey

Outdoor PajamasLe jour de son mariage, Jimmie Jump est en retard. Au saut du lit, il va dans la rue sauver une jeune femme dont la voiture à cheval s’est emballée. Il se retrouve au beau milieu de la ville en pyjama et il doit se cacher d’un policier qui le poursuit pour exhibitionnisme… Réalisé par Leo McCarey, Outdoor Pajamas comporte de belles trouvailles : Charley Chase est en pyjama blanc et il va donc chercher tous les endroits où passer inaperçu (comme par exemple au milieu de peintres en bâtiment), le tout entrecoupé de très bons gags (comme celui des menottes). Cette poursuite est le meilleur passage de ce court métrage mais il y a aussi, dans la maison où il se réfugie, un bon enchainement de situations qui viennent s’imbriquer les unes dans les autres. Le rythme est très enlevé. (Muet, 1 bobine, 9′ env.)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Martha Sleeper
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Remarque :
* Charley Chase, que l’on nomme parfois « le quatrième comique du muet » (derrière Chaplin, Keaton et Harold LLoyd), a tourné ses meilleurs courts-métrages aux alentours de 1924-1925 sous la direction de Leo McCarey.

Outdoor Pajamas
Charley Chase ne passe pas vraiment inaperçu dans Outdoor Pajamas de Leo McCarey.

14 septembre 2017

Too Many Mammas (1924) de Leo McCarey

Too Many MammasLe patron de Jimmy Jump a rendez-vous dans un café avec sa maitresse. Il lui demande de se joindre à lui pour avoir un alibi au cas où il rencontrerait quelqu’un de connu… La situation de départ de Too Many Mammas est assez simple mais le développement est assez remarquable car il est bourré de gags reposant sur les fausses apparences. Le clou du film est une scène où les couples se font et se défont en fonction de qui regarde : le gag est pratiquement inracontable, très visuel, très enlevé. Tout se déroule pratiquement en un seul lieu et pourtant l’ensemble paraît très riche. A noter : l’utilisation d’un visiophone. (Muet, 1 bobine, 9′ env.)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Martha Sleeper, Olive Borden, Noah Young
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Remarque :
* Charley Chase, que l’on nomme parfois « le quatrième comique du muet » (derrière Chaplin, Keaton et Harold LLoyd), a tourné ses meilleurs courts-métrages aux alentours de 1924-1925 sous la direction de Leo McCarey.

Too Many Mammas
La femme du patron a relevé la tête… Too Many Mammas de Leo McCarey.

Too Many Mammas
La petite amie de Jimmy a relevé la tête… Too Many Mammas de Leo McCarey.
(Beth Darlington, Charley Chase, Olive Borden, John T. Prince et ?)

Too Many Mammas
Charley Chase et Olive Borden dans Too Many Mammas de Leo McCarey. Le visiophone est réalisé avec une incrustation d’image dans l’image (double-exposition? ou sans doute par projection, vu le fort vignetage sur l’image).

16 août 2017

Les Bêtises (2015) de Rose Philippon et Alice Philippon

Les bêtisesFrançois, la trentaine, lunaire et maladroit, est un enfant adopté. Pour rencontrer sa mère biologique, il s’introduit dans une fête organisée chez elle, se faisant passer pour un serveur… Pour leur premier long métrage, Rose Philippon et sa sœur Alice se sont livrés à un exercice difficile : tenter de renouer avec la tradition de la comédie poétique. C’est un exercice difficile car il nécessite de doser parfaitement les différents ingrédients, notamment le burlesque. Elles n’y sont pas vraiment parvenues. Il y a toutefois quelques bons moments dans ce premier essai mais l’ensemble manque d’unité, les éléments qui le composent paraissant plus juxtaposés que fondus. Jérémie Elkaïm, très bien dans son personnage, et Sara Giraudeau font de belles prestations. Les Bêtises reste un premier long métrage prometteur.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jérémie Elkaïm, Sara Giraudeau, Jonathan Lambert, Anne Alvaro, Alexandre Steiger, Jacques Weber
Voir la fiche du film et la filmographie de Rose Philippon et Alice Philippon sur le site IMDB.
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Les Bêtises
Jérémie Elkaïm et Sara Giraudeau dans Les bêtises de Alice Philippon et Rose Philippon.