11 avril 2006

Le métier des armes (2001) de Ermanno Olmi

Titre original : « Il mestiere delle armi »

Le Métier des Armes Elle :
Malgré une belle mise en scène inspirée des peintures flamandes, ce film sur la vie de Jean de Médicis est très difficile d’abord de par l’austérité des propos et le flot d’informations dont le spectateur est abreuvé. L’ennui et le désintérêt gagnent vite…Abandon au bout de 45minutes.
Note : pas   d'étoile

Lui :
Difficile de cerner le propos et les buts du réalisateur dans ce film assez baroque. Nul doute qu’il voudrait créer une ambiance, par le soin apportée à l’image, brumeuse et picturale, et par la généralisation d’une musique grinçante et dérangeante à toutes les scènes. Mais à part cela… il est bien difficile de s’y retrouver et de s’intéresser. La seconde partie, entièrement sur l’agonie de son personnage est particulièrement longue.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Christo Jivkov, Desislava Tenekedjieva
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11 avril 2006

Sous le Silence (2001) de Tom McLoughlin

Titre original : « The Unsaid »

Sous le   Silence Elle :
La grosse cavalerie à l’américaine pour ce thriller psychologique sur le suicide d’un adolescent. Musique omniprésente et assourdissante, l’éternel orage qui dramatise, des personnages stéréotypés. De quoi perdre son temps…
Note : pas d'étoile

Lui :
Un film très hollywoodien, qui veut sans doute passer pour une profonde réflexion sur la pédophilie ou les relations incestueuses, mais qui en fait semble tout de même assez vide et fabriqué de toutes pièces, à la psychologie un peu facile. Les violons sont de sortie pour les scènes qui doivent nous émouvoir, il pleut (très fort) lorsque la scène est grave… (C’est fou le nombre d’orages dans les films hollywoodiens, il fait vraiment un temps de cochon chez eux…) Aucune des ficelles hollywoodiennes ne manque à l’appel. On assiste, spectateur, sans trop s’intéresser au sujet.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Andy Garcia, Vincent Kartheiser, Trevor Blumas, Linda Cardellini
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11 avril 2006

Kandahar (2001) de Mohsen Makhmalbaf

Titre original : « Safar e Ghandehar »

Kandahar Elle :
Oscillant entre le documentaire et le film, Mohsen Makmalbaf nous entraîne en plein coeur de l’Afghanistan au travers d’une femme afghane qui rentre au pays pour retrouver sa soeur qui veut se suicider le jour de l’éclipse. Son dangereux périple à travers le désert et les montagnes croise des cohortes d’unijambistes mutilés par les mines anti-personnelles, des files de femmes voilées soumises au bon vouloir des talibans, des enfants qui récitent mécaniquement les versets du Coran, des villageois affamés ou malades. De belles images choc d’ombres errantes, empreintes d’onirisme, un peu trop peut-être car la situation de ces afghans fait froid dans le dos. Le film a le mérite de mettre au grand jour la situation dramatique dans laquelle se trouve l’Afghanistan.
Note : 3 étoiles

Lui :
On comprend aisément la démarche globale du film, ce désir de sensibiliser sur la condition des femmes afghanes et l’état déplorable du pays sous les talibans. Par contre, il pêche par une recherche excessive de faire des images marquantes, et cette recherche esthétique choque un peu car elle semble un peu déplacée vu le sujet traité, et décrédibilise le propos. Enfin, peut-être faut-il faire cela pour atteindre et marquer un large public.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nelofer Pazira, Hassan Tantai
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10 avril 2006

Bird (1988) de Clint Eastwood

Bird Elle :
Trois heures d’imprégnation dans la musique et l’univers de Charlie Parker. Clint Eastwood prend son temps pour nous faire découvrir au plus près la psychologie et la musique de ce grand saxophoniste. Magnifiques éclairages de pénombre au coeur des clubs de jazz enfumés des années 50. Forrest Whitaker interprète de façon remarquable ce personnage mythique sans jamais tomber dans les effets faciles. Défonce à l’héroine et alcool conduisent progressivement Charlie Parker vers sa tombe. Nostalgie d’une époque pour Clint Eastwood qui voit surgir le rock et l’apparition de boîtes de strip-tease à la place de ces clubs de jazz populaires.
Note : 5 étoiles

Lui :
Clint Eastwood réussit là sans doute la meilleure biographie de musicien portée au cinéma. Il parvient parfaitement à recréer l’ambiance, l’environnement de la carrière de Charlie Parker, il nous enveloppe dans son monde. Il parvient parfaitement à trouver le bon équilibre, évitant soigneusement tout misérabilisme, tout jugement facile sur sa vie et accorde une grande place à la musique qui tient le tout premier rôle. Car c’est bien un film dédié à la musique qu’Eastwood a voulu réaliser. Forrest Whittaker interprète avec beaucoup de tact son personnage, avec beaucoup de retenue aussi, comme intimidé par l’énormité du bonhomme.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Forest Whitaker, Diane Venora
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9 avril 2006

Un petit jeu sans conséquence (2004) de Bernard Rapp

Un   petit jeu sans conséquence Elle :
Une comédie douce amère bien sympathique adaptée de la pièce de théâtre du même nom. Un couple fait semblant de se séparer pour connaître les réactions de leurs amis sur leur relation amoureuse. C’est un petit jeu cruel et dangereux auquel il se prête car bien évidemment tout le monde a son avis et cherche même à profiter de la situation pour en tirer des avantages. Les dialogues sont amusants et la mise en scène est légère comme cette journée d’été passée dans ce magnifique parc. Sandrine Kiberlain, Yvan Attal et Jean-Paul Rouve sont pétillants. Ce marivaudage sans prétention fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Lui :
On se laisse rapidement gagner par ce petit jeu sans conséquence, amusant (pour nous, spectateurs, du moins) et c’est surtout la qualité des dialogues qui rend ce film vraiment plaisant à regarder. Il y a beaucoup de vivacité dans l’enchaînement des petits rebondissements de cette situation qui n’en est pas une. Sandrine Kiberlain, Jean-Paul Rouve et Yvan Attal sont particulièrement convaincants et contribuent à la réussite de ce film qui amuse et fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Yvan Attal, Jean-Paul Rouve, Marina Foïs, Lionel Abelanski
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9 avril 2006

Le Stade de Wimbledon (2001) de Mathieu Amalric

Le Stade   de Wimbledon Elle :
Malheureusement, le passage de Mathieu Amalric à la mise en scène n’est pas très réussi. Cette adaptation de roman est des plus énigmatiques quant à son intérêt. Jeanne Balibar part sur les traces d’un écrivain à Trieste et rencontre les gens qui l’ont connu. C’est barbant à souhait. On ne parvient pas à s’intéresser à ce personnage.
Note : 1 étoile

Lui :
Matthieu Amalric ne fait pas grand chose pour nous intéresser à cette histoire d’enquête sur un écrivain sans livre. Le film se révèle particulièrement abscons et imperméable, alors on décroche assez rapidement.
Note : 1 étoile

Acteurs: Jeanne Balibar, Esther Gorintin, Anna Prucnal
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8 avril 2006

Le dernier tournant (1939) de Pierre Chenal

Le   dernier tournant Elle :
Film d’une grande intensité dans la noirceur des personnages et de leurs desseins. Le trio mari, femme, amant fonctionne bien. Michel Simon en mari naïf est convaincant. On peut cependant éprouver un certain détachement vis-à-vis du couple machiavélique tant la perversité de leurs projets est grande.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le dernier tournant est la toute première adaptation du roman de James Cain “Le facteur sonne toujours deux fois”, roman qui a été porté six fois à l’écran! Des personnages de cette version française émane la même force, la même intensité dans le dramatique que l’on trouvera dans les versions suivantes, voire même plus. Michel Simon joue sobrement, il est particulièrement convaincant, et les deux autres personnages sont tout aussi forts. Un beau film, peu connu.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Fernand Gravey, Michel Simon, Marcel Vallée, Florence Marly
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Le roman de James Cain a été porté 4 fois à l’écran :
Le dernier tournant de Pierre Chenal (1939) avce Michel Simon et Fernand Gravey
Ossessione (Les amants diaboliques) de Visconti en 1943.
The postman always ring twice (Le facteur sonne toujours deux fois) célèbre film noir de Tay Garnett (1946) avec le couple Lana Turner / John Garfield,
The postman always ring twice (Le facteur sonne toujours deux fois) de Bob Rafelson en 1981, version plus racoleuse avec Jessica Lange et Jack Nicholson.

A noter également une version hongroise en 1998 : « Szenvedély » de György Fehér, et une version malaise : « Buai laju-laju » (« Swing My Swing High, My Darling ») de U-Wei Haji Saari en 2004.
En outre, Chair de Poule de Julien Duvivier (1963) avec Robert Hossein et Catherine Rouvel présente de grandes analogies avec le roman de James Cain.

8 avril 2006

Trouble (2005) d’ Harry Cleven

Trouble Elle :
(pas vu)

Lui :
Dès le début de ce thriller, le réalisateur utilise les codes traditionnels du genre pour créer une atmosphère lourde : infra graves, images troubles… Ce maniérisme empêche un peu de s’intéresser à cette histoire de jumeaux qui se redécouvrent après de nombreuses années. On sait dès le départ que cela va mal se passer et la suite confirme bien entendu notre pressentiment, le dernier tiers de film devenant même assez sanglant. Peu de réelles surprises donc et beaucoup de « procédés ». Seul Benoît Magimel parvient à tirer son épingle du jeu en donnant une belle prestation, mais cela ne peut suffire hélas.
Note : 1 étoile

Acteurs: Benoît Magimel, Natacha Régnier, Olivier Gourmet
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7 avril 2006

C’est la vie (2001) de Jean-Pierre Améris

C'est la vie Elle :
Un film intense qui bouleverse puisqu’il aborde un sujet tabou, l’accompagnement de fin de vie dans un centre de soins palliatifs. Jacques Dutronc rentre parfaitement dans la peau de ce malade entre la vie et la mort et joue avec subtilité la fragilité de son existence, l’intensité des bons moments de la vie. Alors qu’il était solitaire et agressif, il se découvre un besoin charnel de tisser des relations très fortes avec les autres personnes du centre comme pour échapper à la solitude. Sa rencontre lumineuse avec Sandrine Bonnaire qui l’accompagne dans la mort l’aide à franchir le pas. Jean-Pierre Améris filme ces instants avec pudeur et émotion tout en impliquant fortement le spectateur.
Note : 5 étoiles

Lui :
Jean-Pierre Améris filme ce sujet sur la mort sans fioritures, il semble vouloir témoigner tout simplement. Sur ce plan, le film est plutôt réussi, mais plusieurs points semblent artificiels, idylliques même, ce qui en réduit un peu la portée et l’on sent que le réalisateur pathétise un peu. Malgré cela, le film reste assez émouvant, et même attachant. Dutronc et Sandrine Bonnaire sont remarquables.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jacques Dutronc, Sandrine Bonnaire
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7 avril 2006

La femme défendue (1997) de Philippe Harel

La femme   défendue Elle :
Une histoire d’adultère entre un homme marié de 40 ans et une jeune femme de 22 ans. Une histoire finalement assez banale sauf que dans ce film, Philippe Harel prend la place de cet homme en caméra subjective face une éblouissante Isabelle Carré. On ne le verra qu’en reflets dans des miroirs ou fenêtres. Le scénario repose sur ce duo d’acteurs et sur des dialogues assez savoureux. On pénètre dans l’intimité de ces personnages au travers de leur passion amoureuse, leurs mesquineries et jalousies, leurs ruptures ou réconciliations. Ce n’est pas un grand film mais on se laisse glisser avec plaisir dans cet univers de confidences tant c’est naturel et bien joué.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’originalité de ce film n’est pas dans l’histoire en elle-même : un homme marié à la quarantaine confortable qui a une aventure avec une charmante jeunette. Une situation déjà vue mille fois… sauf que Philippe Harel nous fait vivre cette fois l’histoire de l’intérieur puisque tout est filmé en caméra subjective : on est à la place de l’homme, en tête à tête avec Isabelle Carré qui occupe donc 95% des plans du film. Et cela fonctionne bien, même très bien : il faut d’abord attribuer cette réussite au jeu d’Isabelle Carré, qui joue avec beaucoup de naturel et de charme… et aussi à la qualité des dialogues qui sonnent toujours très justes avec une petite dose d’humour bienvenue. Une aventure ordinaire que l’on a l’amusante impression de vivre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Philippe Harel
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Note : Les films entièrement en caméra subjective sont rares.
Le premier fut « The lady in the lake » (La Dame du lac) de Robert Montgomery en 1947, une enquête policière (d’après un roman de Chandler) où le seul moment où l’on voyait le héro était, là aussi, quand il se regardait dans une glace. La scène où Philippe Harel se regarde dans une glace est certainement un hommage à ce film.