3 avril 2008

Golden door (2006) de Emanuele Crialese

Titre original : « Nuovomondo »

Golden doorElle :
(Abandon)
Note : 0 eacute;toile

Lui :
Golden Door nous fait revivre le parcours d’une famille d’immigrants siciliens, depuis leur campagne aride de Sicile jusqu’aux portes de l’Amérique. Alors qu’il nous avait enchanté avec son film précédent Respiro, Emanuele Crialese nous livre cette fois un film assez vide et empâté d’effets visuels inutiles. Le cinéaste semble ainsi avoir perdu toute la fraîcheur et l’authenticité qui faisaient le charme de ses films. Le personnage joué par Charlotte Gainsbourg donne l’impression de n’être, lui aussi, qu’un effet scénaristique inutile. La partie la plus intéressante de Golden Door se situe sur Ellis Island et le film prend alors une fonction de témoignage historique sur la sélection qui s’y est opérée pendant de nombreuses années, à l’entrée des Etats-Unis.
Note : 1 eacute;toile

Acteurs: Charlotte Gainsbourg, Vincenzo Amato
Voir la fiche du film et la filmographie de Emanuele Crialese sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Emanuele Crialese chroniqués sur ce blog…

3 avril 2008

Inséparables (1999) de Michel Couvelard

InseparablesElle :
(En bref) Peinture sociale de la vie d’un quarantenaire un peu paumé et qui s’enferme dans sa déprime. Il quitte Paris pour rejoindre dans le Nord, sa soeur Gisèle, dont le personnage, interprété par Catherine Frot, apporte heureusement une once de gaieté dans cet océan de torpeur et d’ennui.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) La quarantaine déboussolée, Jean-Pierre Darroussin cherche une (nouvelle) direction à sa vie. Le film nous dresse le portrait psychologique de ce personnage en se concentrant sur son présent, le passé étant totalement occulté. On sourit parfois, mais le film semble avoir hérité de la monotonie et la vacuité de la vie de son héros. Inséparables est de ce fait assez franchement déprimant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, Jean-Pierre Darroussin, Fabienne Babe, Sami Bouajila
Voir la fiche du film et la filmographie de Michel Couvelard sur le site imdb.com.

2 avril 2008

Fourmiz (1998) de Eric Darnell et Tim Johnson

Titre original : « Antz »

FourmizElle :
Merveilleux film d’animation avec un Woody Allen plus vrai que nature en fourmi perdue dans la foultitude de ses semblables. On passe vraiment un bon moment.
Note : 5 eacute;toiles

Lui :
En 1998, deux films d’animation en images de synthèse basés sur le monde des fourmis sortirent à quelques mois d’intervalle : 1001 pattes (A Bug’s Life) de Pixar/Walt Disney et Fourmiz (Antz) de Dreamworks. S’ils étaient tous deux d’excellente facture, ils visaient un public différent, Disney ciblant son public habituel avec un produit dûment calibré alors que Dreamworks nous a fait un véritable petit bijou en visant un public plus mature, donnant un caractère bien plus anthropoïde (semblable aux humains) à ses fourmis. L’idée brillante de Fourmiz fut en effet de transposer le personnage de Woody Allen, c’est-à-dire un dépressif en proie à d’interminables questionnements existentialistes, au monde totalement impersonnel d’une colonie de fourmis. Tout l’humour repose sur ce transfert et on apprécie d’autant plus Fourmiz que l’on est familier des films (ou du moins du personnage) de Woody Allen. Il faut le voir en VO bien entendu, d’autant plus qu’à ses côtés la brochette d’acteurs qui sont venus prêter leur voix est impressionnante. Si la prouesse technique d’animation, qui fit sensation à l’époque (*), s’est quelque peu émoussée, son contenu le rend toujours aussi amusant à revoir.
Note : 5 eacute;toiles

Acteurs: (voix) Woody Allen, Sharon Stone, Sylvester Stallone, Gene Hackman, Christopher Walken, Dan Aykroyd, Anne Bancroft, Jennifer Lopez
Voir la fiche du film et la filmographie de Eric Darnell sur le site imdb.com.

(*) Fourmiz fut l’un des tous premiers films à être entièrement réalisé en image de synthèse. Avant lui, il y eut Toy Story en 1995 mais l’univers de Fourmiz fit intervenir des objets bien plus complexes à modéliser que celui de Toy Story.

31 mars 2008

Sommaire de mars 2008

La MômeLiberoRazzia sur la chnoufPars vite et reviens tardLa vie des autresCongoramaLa nuit de l'iguaneLe ciel peut attendre

La Môme

(2007) de Olivier Dahan

Libero

(2006) de Kim Rossi Stuart

Razzia sur la chnouf

(1955) de Henri Decoin

Pars vite et reviens tard

(2007) de Régis Wargnier

La vie des autres

(2006) de Florian Henckel von Donnersmarck

Congorama

(2006) de Philippe Falardeau

La nuit de l’iguane

(1964) de John Huston

Le ciel peut attendre

(1943) de Ernst Lubitsch

Les enfants du siècleSexe, mensonges et vidéoLe pays du Dauphin VertLa Seconde Mme CarrollLe secret de Veronika VossAlfred le Grand, vainqueur des VikingsAbyssBilly le Kid

Les enfants du siècle

(1999) de Diane Kurys

Sexe, mensonges et vidéo

(1989) de Steven Soderbergh

Le pays du Dauphin Vert

(1947) de Victor Saville

La Seconde Mme Carroll

(1947) de Peter Godfrey

Le secret de Veronika Voss

(1982) de Rainer Fassbinder

Alfred le Grand, vainqueur des Vikings

(1969) de Clive Donner

Abyss

(1989) de James Cameron

Billy le Kid

(1930) de King Vidor

Un homme est passéLe vaisseau fantômeLa Reine ChristineLes infiltrésLa lettreHold-up à LondresPlanète interditeLe juge et l'assassin

Un homme est passé

(1955) de John Sturges

Le vaisseau fantôme

(1941) de Michael Curtiz

La Reine Christine

(1933) de Rouben Mamoulian

Les infiltrés

(2006) de Martin Scorsese

La lettre

(1999) de Manoel De Oliveira

Hold-up à Londres

(1959) de Basil Dearden

Planète interdite

(1956) de Fred M. Wilcox

Le juge et l’assassin

(1975) de Bertrand Tavernier

Le dîner de consLa soif du malLe fantôme de l'OpéraL'arbre, le maire et la médiathèqueJerry chez les cinoquesUne femme dangereuseOdette ToulemondeLa splendeur des Ambersons

Le dîner de cons

(1998) de Francis Veber

La soif du mal

(1958) de Orson Welles

Le fantôme de l’Opéra

(1925) de Rupert Julian et Edward Sedgwick

L’arbre, le maire et la médiathèque

(1993) de Eric Rohmer

Jerry chez les cinoques

(1964) de Frank Tashlin

Une femme dangereuse

(1940) de Raoul Walsh

Odette Toulemonde

(2006) de Eric-Emmanuel Schmitt

La splendeur des Ambersons

(1942) de Orson Welles

Le criminelMonsieur Arkadin - Dossier secretDaratt, saison sècheL'examen de minuitFast Food NationFlight Command

Le criminel

(1946) de Orson Welles

Monsieur Arkadin – Dossier secret

(1955) de Orson Welles

Daratt, saison sèche

(2006) de Mahamat-Saleh Haroun

L’examen de minuit

(1998) de Danièle Dubroux

Fast Food Nation

(2006) de Richard Linklater

Flight Command

(1941) de Frank Borzage

Nombre de billets : 38

31 mars 2008

La Môme (2007) de Olivier Dahan

La MômeElle :
Un film qui ne m’a pas convaincue et qui m’a laissée insensible par excès de tout. Trop de bruit, de cris et de fureur, trop d’effets d’ambiances contrastées, trop de femmes plus répulsives qu’attachantes, trop de misérabilisme, trop d’effets à oscars/césars. Je n’ai pas aimé ces constants allers et retours entre gloire et déchéance de la vieillesse. La première partie sur l’enfance de Piaf est franchement ennuyeuse.
Note : 1 étoiles

Lui :
Dès les quinze premières minutes, La Môme pêche par excès avec une surenchère dans le misérabilisme appuyé par une pléïade d’effets d’éclairages surcontrastés… et cela va durer tout le film. Olivier Dahan n’a visiblement pas choisi le registre de la nuance ou de la subtilité pour retracer la vie d’Edith Piaf ; il appuie lourdement sur la pédale pour dramatiser au maximum une histoire qui n’en avait nul besoin car elle l’est suffisamment par elle-même. En faisant cela, il gomme tout sentiment, rien ne passe, et l’on assiste d’un œil extérieur à une suite de scènes et d’images-chocs dont on finit par se désintéresser. Marion Cotillard est tout à fait dans le ton de son metteur en scène en faisant une interprétation démonstrative, du type « habitée par son personnage ». On peut se demander quel est le but de La Môme : s’agissait-il de faire du spectacle à base de misérabilisme ou tout simplement de casser une icône ?
Note : 1 étoiles

Acteurs: Marion Cotillard, Sylvie Testud, Pascal Greggory, Emmanuelle Seigner, Jean-Paul Rouve, Gérard Depardieu
Voir la fiche du film et la filmographie de Olivier Dahan sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Olivier Dahan chroniqués sur ce blog…

(Presque) homonyme :
Le môme d’Alain Corneau (1986) avec Richard Anconina, film noir à la façon de Jean-Pierre Melville.

30 mars 2008

Libero (2006) de Kim Rossi Stuart

Titre original : « Anche libero va bene »

LiberoElle :
Ce regard d’enfant triste et inquiet sur les fêlures et ruptures de sa famille est tout simplement bouleversant. Equilibriste sur les toits et funambule sur le fil de la vie, il frôle en permanence le précipice sans pouvoir trouver ses marques. Son père le somme d’être fort au travers de la natation qu’il n’aime pas. L’amour au sein de cette cellule familiale existe pourtant mais il ne sait comment s’exprimer, certainement pas en tout cas dans les vociférations du père. Quelques rares instants de bonheur partagés viennent ponctuer le quotidien pour aussitôt s’effacer. Le réalisateur Kim Rossi Stuart campe un père un peu brutal ulcéré par sa vie qui part en lambeaux. Sa femme instable et mal dans sa peau ne parvient pas à jouer son rôle de mère ; elle préfère fuir devant ses responsabilités. Les deux enfants subissent et observent cette disharmonie sans qu’ils puissent faire quelque chose pour l’empêcher. Adultes avant l’âge, ils sont confrontés aux cris, aux querelles, aux confidences des parents trop lourdes à porter et qui les empêchent de s’épanouir. Kim Rossi Stuart met en scène avec beaucoup de sensibilité, de pudeur et de douleur cette enfance malmenée et ces parents en quête d’un bonheur introuvable.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le jeune Tommi, 11 ans, a bien du mal à trouver une certaine stabilité entre un jeune père, instable et caractériel, et une mère qui ne fait que de brèves apparitions. Libero est un film vraiment touchant grâce à une authenticité nourrie par un formidable jeu d’acteurs, notamment de la part de Kim Rossi Stuart, le père, et d’Alessandro Morace, le fils, vraiment étonnant de force dans son jeu, retenu et taciturne. Un premier film vraiment réussi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alessandro Morace, Kim Rossi Stuart, Barbora Bobulova, Marta Nobili
Voir la fiche du film et la filmographie de Kim Rossi Stuart sur le site imdb.com.

30 mars 2008

Razzia sur la chnouf (1955) de Henri Decoin

Razzia sur la chnoufElle :
(En bref) Bon polar des années 50 avec un scénario plutôt original sur une histoire de trafic de drogue. Les cadrages, la lumière et le noir et blanc sont de toute beauté. On retrouve Jean Gabin et Lino Ventura avec plaisir.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref)  Le polar français des années 50 dans toute sa splendeur. Gabin y est magnifique, avec une présence magistrale. C’était avant qu’il ne se mette à faire l’acteur…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Lino Ventura, Albert Rémy, Marcel Dalio, Magali Noël
Voir la fiche du film et la filmographie de Henri Decoin sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Henri Decoin chroniqués sur ce blog…

29 mars 2008

Pars vite et reviens tard (2007) de Régis Wargnier

Pars vite et reviens tardElle :
(Abandon)
Note : pas d’étoiles

Lui :
Adapté du roman de Fred Vargas Pars vite et reviens tard, le film de Régis Wargnier bénéficie de la richesse de son scénario, une histoire un peu alambiquée dont il est quasiment impossible de deviner à l’avance l’évolution. Aucun problème de ce côté donc, le mystère reste épais une bonne partie du film et nous tient bien accroché. Hélas, cet atout est totalement annihilé par une interprétation assez désastreuse qui a une fâcheuse tendance à agir comme un repoussoir. L’ensemble sonne vraiment faux et tout le travail que Régis Wargnier a pu faire sur l’atmosphère tombe de ce fait à l’eau. Pars vite et reviens tard apparaît comme une adaptation franchement ratée et c’est dommage.
Note : 2 étoiles

Acteurs: José Garcia, Lucas Belvaux, Michel Serrault, Olivier Gourmet, Marie Gillain
Voir la fiche du film et la filmographie de Régis Wargnier sur le site imdb.com.

28 mars 2008

La vie des autres (2006) de Florian Henckel von Donnersmarck

Titre original : « Das Leben der Anderen »

La Vie des AutresElle :
Imprégné de la peur qui l’oppressait enfant lorsqu’il passait d’est en ouest avec ses parents, ce jeune réalisateur signe un premier film plein de force qui dénonce tous les totalitarismes. Le message a le mérite de rappeler les terribles méthodes de fichage de la Stasi contre les opposants au régime. Dénonciations, cachettes, réunions clandestines, écriture sous le manteau pour informer les pays occidentaux, écoutes, arrestations, torture faisaient alors partie du quotidien en RDA puisqu’un énorme service d’informateurs opèrait au service de l’état. Le scénario, bien construit, fait monter l’intensité de l’émotion progressivement ; la mise en scène est sobre et efficace. Une partie de bras de fer s’engage entre un couple d’intellectuels qui se retrouve mis sous écoute par un membre de la police politique. Peu à peu, cet homme glacial et solitaire se laisse gagner par la beauté de l’amour, de la poésie et transgresse les règles établies. La vie des Autres est un film émouvant qui invite à ne pas oublier cette sombre période de l’histoire.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans La vie des Autres, Florian Henckel traite de façon assez puissante de la surveillance de la police politique en RDA. Il parvient à faire un film à la fois émotionnellement fort et donnant une idée terriblement précise de ce que pouvaient être les pratiques de la Stasi. Tout en évitant le manichéisme simplificateur, il met en avant un certain humanisme en le montrant niché là où on l’attend le moins. Cet équilibre habile entre suspense, documentaire et fiction n’est certainement pas étranger au succès que le film a rencontré. Pour un premier long métrage, c’est assez remarquable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ulrich Mühe, Sebastian Koch, Martina Gedeck, Ulrich Tukur, Thomas Thieme
Voir la fiche du film et la filmographie de Florian Henckel von Donnersmarck sur le site imdb.com.

27 mars 2008

Congorama (2006) de Philippe Falardeau

CongoramaElle :
(Abandon).
Note : pas d'étoile

Lui :
Un inventeur, pas vraiment brillant et vivant en Belgique, part à la recherche de ses vraies origines au Canada. Telle est la trame globale de Congorama. Ce pourrait donc être la quête d’identité d’un homme mais en pratique l’histoire est tellement improbable que l’ensemble apparaît anecdotique. Le québécois Philippe Falardeau a pourtant judicieusement choisi de dévoiler les éléments de son puzzle petit à petit ; la construction est plutôt réussie avec une cassure au tiers du film qui relance nettement l’intérêt. Tout le début du film est hélas accaparé par Olivier Gourmet qui nous fait du Gourmet : instable, grognon et coléreux… comme d’habitude. La seconde partie avec Paul Ahmarani est plus convaincante. La forme, quant à elle, est très brute : caméra à l’épaule et une bande sonore de très mauvaise qualité avec un fond sonore très présent. Au final, malgré certaines qualités, Congorama peine à retenir l’intérêt.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Olivier Gourmet, Paul Ahmarani, Jean-Pierre Cassel
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe Falardeau sur le site imdb.com.