3 août 2008

Les européens (1979) de James Ivory

Titre original : « The Europeans »

Les EuropéensElle :
Ce film, adapté du roman de Henry James, nous plonge au cœur de la bonne société bostonienne des années 1850. La vie paisible d’une famille puritaine à cheval sur les principes et sur l’exercice religieux se voit bouleversée par l’arrivée d’Eugenia et de Félix, deux cousins venus d’Europe aux mœurs plus sophistiquées et libérées. C’est le choc de deux façons de vivre. Les bostoniens rigides et timides se laissent peu à peu gagner le désir et le plaisir. La jeune Gertrude veut désormais choisir celui qu’elle aime et non plus se laisser imposer un mari. Les superbes paysages de la forêt rougeoyante laissent filtrer par ses couleurs l’embrasement des esprits les plus retenus. James Ivory traite ces changements de comportement avec beaucoup de subtilité mais aussi d’humour.
Note : 4 étoiles

Lui :
En 1850, un jeune européen et sa sœur viennent s’installer quelque temps chez leurs cousins à Boston. Adapté d’un roman d’Henry James, Les Européens met en relief le choc de deux cultures, personnifiées ici par une famille très puritaine de la bonne société bostonienne et ces deux européens aux mœurs plus libres, ne se souciant guère des conventions. Les premiers recherchent l’élévation de l’âme par une vie austère et stricte, les seconds le bonheur et les plaisirs. James Ivory filme avec subtilité cette confrontation nourrie d’attirance et de répulsion, utilisant comme un écrin la nature automnale et son kaléidoscope de couleurs, comme offrir un piédestal aux desseins spirituels de cette famille. Belle interprétation avec notamment Lee Remick.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lee Remick, Robin Ellis, Wesley Addy, Tim Choate, Lisa Eichhorn
Voir la fiche du film et la filmographie de James Ivory sur le site imdb.com.

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2 août 2008

Anna M. (2007) de Michel Spinosa

Anna M.Elle :
Anna M. est un film angoissant à mi-chemin entre le thriller et le fantastique dont l’intensité dramatique monte progressivement jusqu’à en devenir presque insupportable, notamment dans les scènes de violence avec les enfants. Michel Spinoza parvient à créer une atmosphère intrigante et passionnelle. Le scénario est bien construit et la mise en scène révèle une belle maîtrise des éclairages et de la caméra. Une femme enfant au visage angélique interprétée par une Isabelle Carré méconnaissable, jette son dévolu amoureux sur un médecin qui l’a soignée. Elle se croit aimée et harcèle cet homme jusqu’à bouleverser sa vie de façon démesurée. Cet amour fou l’obsède tant qu’elle semble prête à tout. Le malaise, le déséquilibre, la folie suintent dans chaque plan.
Note : 3 étoiles

Lui :
Michel Spinoza parvient à créer une atmosphère forte et dérangeante. Il s’est directement inspiré pour cela de cas cliniques et les 3 tableaux du film (l’espoir, le dépit, la haine) sont en fait les trois stades d’évolution d’une psychose, l’érotomanie : croire de façon illusoire être aimé par une personne donnée, une maladie touchant plus particulièrement les femmes. Isabelle Carré montre une fois de plus tout son talent en interprétant une jeune femme assez terrifiante, à l’opposé de son image habituelle. Anna M. monte en intensité, servi pour cela par la précision de sa mise en scène.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Gilbert Melki, Anne Consigny
Voir la fiche du film et la filmographie de Michel Spinosa sur le site imdb.com.

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31 juillet 2008

Sommaire de juillet 2008

Voiture de luxeAlexandre NevskiLoin d'elleLes chansons d'amourpour un filsLa Belle de SaigonL'appâtLe Vent en emporte autant

Voiture de luxe

(2006) de Wang Chao

Alexandre Nevski

(1938) de Sergei Eisenstein et Dmitri Vasilyev

Loin d’elle

(2006) de Sarah Polley

Les chansons d’amour

(2007) de Christophe Honoré

Riding alone : pour un fils

(2005) de Zhang Yimou

La Belle de Saigon

(1932) de Victor Fleming

L’appât

(1953) de Anthony Mann

Le Vent en emporte autant

(1998) de Alejandro Agresti

L'incomprisA bout portantJudas KissLa Cité InterditeHyper TensionLe vent de la nuitTrès bien, merciBaby Face

L’incompris

(1966) de Luigi Comencini

A bout portant

(1964) de Don Siegel

Judas Kiss

(1998) de Sebastian Gutierrez

La Cité Interdite

(2006) de Zhang Yimou

Hyper Tension

(2007) de Mark Neveldine et Brian Taylor

Le vent de la nuit

(1999) de Philippe Garrel

Très bien, merci

(2007) de Emmanuelle Cuau

Baby Face

(1933) de Alfred E. Green

Le grondement de la montagneLe fanfaronPirates des Caraïbes - Le secret du coffre mauditMichou d'AuberMa petite entrepriseComme tu me veuxExtaseHot spot

Le grondement de la montagne

(1954) de Mikio Naruse

Le fanfaron

(1962) de Dino Risi

Pirates des Caraïbes 2

(2006) de Gore Verbinski

Michou d’Auber

(2007) de Thomas Gilou

Ma petite entreprise

(1999) de Pierre Jolivet

Comme tu me veux

(1932) de George Fitzmaurice

Extase

(1933) de Gustav Machatý

Hot spot

(1990) de Dennis Hopper

Le Dahlia NoirSunshineVent mauvaisHold your manLes fils de l'HommeLa Comtesse BlancheLa RondeRush hour

Le Dahlia Noir

(2006) de Brian De Palma

Sunshine

(2007) de Danny Boyle

Vent mauvais

(2007) de Stéphane Allagnon

Hold your man

(1933) de Sam Wood

Les fils de l’Homme

(2006) de Alfonso Cuarón

La Comtesse Blanche

(2005) de James Ivory

La Ronde

(1950) de Max Ophüls

Rush hour

(1998) de Brett Ratner

Nombre de billets : 32

31 juillet 2008

Voiture de luxe (2006) de Wang Chao

Titre original : « Jiang cheng xia ri »

Voiture de luxeElle :
Dans ce troisième volet de sa trilogie sur la Chine moderne, Wang Chao s’interroge sur le délitement de la société chinoise et de la famille avec ces enfants qui s’envolent pour travailler dans les grandes mégapoles et n’en reviennent jamais. C’est à travers les yeux d’un père qui part à la recherche de son fils pour le ramener auprès de sa femme mourante que le réalisateur revit une partie de sa propre histoire. Arrivé en ville, ce père est hébergé par sa fille, hôtesse d’un bar de nuit et ne lui fait aucun reproche. Ces personnages pleins de douceur semblent subir leur sort sans aucun espoir d’en sortir. Ils s’entrechoquent avec les bandes de malfrats sans scrupules qui fréquentent ces clubs de nuit. Le cinéaste joue sur les contrastes entre les modes de vie de la ville et de la campagne, entre la vieille Chine de Mao et la Chine occidentale dévoyée, entre la tristesse intérieure et l’exubérance tapageuse de la vie nocturne. Le cinéma de Wang Chao est sobre et émouvant. La délicatesse et la mélancolie effleurent chaque plan. Les portraits sont de toute beauté, fragilité et émotion.
Note : 5 étoiles

Lui :
Wang Chao porte un regard sur la civilisation chinoise moderne : décalage des cultures entre villes et campagne, modernité miroir aux alouettes, l’attrait de la richesse, difficulté de trouver sa place. Sans en avoir l’air, Voiture de Luxe est assez riche dans la multiplicité des thèmes qu’il aborde et place au centre l’être humain. Sur la forme, le cinéaste chinois fait montre d’une grande douceur, dans les plans, dans la photographie, alors que l’on sent la présence d’une violence sous-jacente et presque invisible. L’image, très belle et très travaillée, renforce d’autant le sentiment de tristesse et de désenchantement résigné qui habite les personnages. L’interprétation est remarquable et assez subtile.  Si Voiture de Luxe est fortement ancré en Chine par Wang Chao, force est de d’admettre que le fond du propos du cinéaste s’applique tout aussi bien à nos sociétés occidentales.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tian Yuan, Wu Youcai, Huang He, Li Yiging
Voir la fiche du film et la filmographie de Wang Chao sur le site imdb.com.

La trilogie de Wang Chao :
L’orphelin d’Anyang (2001)
Jour et Nuit (2004)
Voiture de Luxe (2006)

Wang Chao a dédié Voiture de Luxe à ses parents : son propre père n’avait pas voulu le prévenir de la maladie grave de sa mère de peur de nuire à son travail, ce qui a conduit le cinéaste à s’interroger.

29 juillet 2008

Alexandre Nevski (1938) de Sergei Eisenstein et Dmitri Vasilyev

Titre original : « Aleksandr Nevskiy »

Alexandre NevskiLui :
Alexandre Nevski est une commande de Staline qui désirait un grand film patriotique alors que la menace hitlérienne se précisait en cette fin des années 30. C’est donc l’histoire du Prince Alexandre Nevski qui repoussa une invasion de chevaliers teutoniques au XIIIe siècle qui sert de support pour exalter les sentiments nationalistes et de sauvegarde de la terre de Russie. Pour Eisenstein, c’est aussi l’occasion de se racheter aux yeux du pouvoir après plusieurs années passées à l’étranger. Le réalisateur détourne donc largement l’histoire pour mieux servir le but recherché. Alexandre Nevski De tout le film, c’est la scène de la bataille sur le lac qui reste la plus marquante, 30 minutes d’une beauté formelle où Eisenstein joue remarquablement avec les mouvements de foule, ponctuant de plans rapprochés de morceaux de bravoure. Dans le reste du film, ce sont les scènes de foule et gros plans sur les visages, avec ou sans armure, qui sont les plus remarquables. Les scènes de la belle et de ses deux prétendants semblent en revanche un peu maladroites, Eisenstein étant globalement moins à l’aise avec le parlant, surtout quand il s’agit de dialogues vivants et un peu futiles. La musique d’Alexandre Nevski a été composée pour le film par Prokofiev, le compositeur ayant travaillé de façon très étroite avec Eisenstein. Cette musique souffre, hélas, d’un certain pleurage par moments du fait d’imperfections dans les copies qui ont survécu.
Note : 4 eacute;toiles

Acteurs: Nikolai Cherkasov, Nikolai Okhlopkov, Andrei Abrikosov
Voir la fiche du film et la filmographie de Sergei Eisenstein sur le site imdb.com.

Remarque :
* Si historiquement parlant, la bataille d’Alexandre Nevski contre les Chevaliers Teutoniques a bien eu lieu, le lieu exact de la bataille n’a jamais pu être déterminé par les historiens.
* Eisenstein se serait inspiré du (très beau) film de D.W. Griffith Way Down East (1920) pour l’utilisation d’un lac gelé.

28 juillet 2008

Loin d’elle (2006) de Sarah Polley

Titre original : « Away from her »

Loin d’elleElle :
Avec ce premier film pudique et sensible pour évoquer la maladie d’Alzheimer, la jeune réalisatrice-actrice Sarah Polley révèle une belle maturité et maîtrise de la mise en scène. La longue histoire d’amour de ce couple sexagénaire est mis à mal par la maladie qui s’installe peu à peu chez Fiona et lui fait emprunter d’autres chemins de vie et de pensée. La fin du film laisse toutes les interprétations ouvertes, en apparence du moins, hélas. Les paysages recouverts de neige enveloppent le film de douceur et de mélancolie. Gordon Pinsent et Julie Christie sont émouvants dans leur impuissance et leur tristesse résignées.
Note : 4 étoiles

Lui :
Grant et Fiona sont ensemble depuis 44 ans et forme un couple très uni. La maladie d’Alzheimer de Fiona va inexorablement les éloigner l’un de l’autre. Loin d’elle est le premier long métrage de la jeune actrice canadienne Sarah Polley qui montre beaucoup de délicatesse et de sensibilité pour ce traiter ce sujet difficile. Sans pathos inutile, l’histoire qu’elle met en scène garde une forte authenticité pour, au final, être très forte. En ce sens, Loin d’elle est assez proche de The Secret Life of Words d’Isabelle Coixet où Sarah Polley tenait justement l’un des deux rôles principaux. Ici, c’est Julie Christie et Gordon Pinsent qui donnent beaucoup de force à leurs personnages avec une interprétation tout en nuances, sans éclat spectaculaire tout en restant émotionnellement forte. Avec Loin d’elle, Sarah Polley montre à 27 ans une capacité certaine à savoir trouver le ton juste et une belle maîtrise de la mise en scène .
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gordon Pinsent, Julie Christie, Olympia Dukakis, Michael Murphy
Voir la fiche du film et la filmographie de Sarah Polley sur le site IMDB.

Loin d'elle

27 juillet 2008

Les chansons d’amour (2007) de Christophe Honoré

Les Chansons d'amourElle :
Un joli film sur la jeunesse plein de fraîcheur et d’insouciance, jalonné par de tendres chansons d’amour tout en mots murmurés. C’est un film en trois actes sur l’amour, la perte d’un être aimé, l’absence, la renaissance et bien sûr sur tous les questionnements relatifs au sens de la vie. Christophe Honoré pose un regard tendre et sans tabou sur l’amour avec un grand A, l’amour à trois, les amours homosexuelles et l’amour de la famille. Louis Garrel interprète ce jeune homme brisé dans son élan et partagé entre différents modes de vie. La caméra évolue avec grâce et subtilité dans un Paris bien vivant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les Chansons d’Amour fait partie d’un genre peu répandu dans le cinéma français, la comédie musicale, mais il serait certainement plus exact de le décrire plutôt comme un film avec treize chansons. Celles-ci sont particulièrement bien intégrées et apportent un regard différent sur la scène qui se déroule devant nous, une dimension supplémentaire. La force du film est parvenir à cette symbiose ce qui permet à Christophe Honoré de placer dans Les Chansons d’Amour un scénario assez riche et qui est tout sauf superficiel. Il se permet même le luxe d’aborder avec beaucoup de sensibilité et de nuances plusieurs thèmes pas si courants au cinéma : l’amour libre, l’homosexualité, la mort. Filmé avec sans doute peu de moyens et peu d’éclairages artificiels, le film donne aussi une certaine vision de Paris avec ses nombreuses scènes en extérieur dans des rues pleines de vie. La musique, assez remarquable, est signée Alex Beaupain. Louis Garrel semble très à l’aise dans ce rôle d’Antoine Doinel du XXIe siècle. Oui, vraiment, Les Chansons d’Amour est un film particulièrement réussi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroianni, Clotilde Hesme, Grégoire Leprince-Ringuet, Brigitte Roüan
Voir la fiche du film et la filmographie de Christophe Honoré sur le site imdb.com.

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26 juillet 2008

Riding alone : pour un fils (2005) de Zhang Yimou

Titre original : « Qian li zou dan qi »

Riding aloneElle :
Très loin de la superproduction et du tempo rapide de Hero ou de La Cité interdite, cette quête spirituelle s’étire dans le temps malgré l’urgence des évènements. Ce père japonais qui part en Chine filmer un chanteur d’opéra chinois pour prouver à son fils mourant qu’il l’aime encore est touchant. Une longue brouille existe eux durant laquelle l’incommunicabilité s’est durablement installée. Mais la mort menaçante précipite les choses et provoque l’introspection de ces deux êtres. Le cinéaste explore ces thèmes avec sensibilité et justesse. Ce long pèlerinage jonché d’embûches et de questionnements intérieurs suscite chez le père de nouveaux regards et comportements vis-à-vis des autres enfants. Des petites notes d’humour parsèment le récit malgré la gravité de la situation.
Note : 3 étoiles

Lui :
Loin des fastes tonitruants de Hero ou de La Cité Interdite, Zhang Yimou nous livre avec Riding Alone un film plein de retenue et de sensibilité sur un sexagénaire japonais qui vient filmer en Chine un opéra que son film mourrant rêve de voir. Il ne s’agit hélas que d’une parenthèse dans la filmographie de Zhang Yimou mais ce film nous prouve qu’il a une étoffe et des aspirations qui ne se limitent pas aux grosses productions commerciales. Il n’hésite pas à prendre un acteur japonais pour son personnage principal et nous permet avec Riding Alone de mesurer les différences culturelles entre chinois et japonais : pour mesurer l’importance de la scène où il fait pleurer Ken Takakura, il faut garder à l’esprit qu’un homme au Japon ne doit jamais montrer ses sentiments. La vision de la Chine que nous propose Zhang Yimou est empreinte d’une chaleur humaine, une vision sans doute légèrement édulcorée mais d’une profondeur inhabituelle (ce n’est pas souvent que l’on peut voir, par exemple, l’intérieur d’une prison dans un film chinois). Au final, l’histoire de ce père qui veut se racheter aux yeux de son fils est très touchante et très forte. Riding Alone est en tout cas un film inhabituel et très personnel. Quel dommage qu’il ne soit sorti qu’en DVD, il aurait mérité de sortir en salles.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ken Takakura, Wen Jiang, Qiu Lin, Shinobu Terajima
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25 juillet 2008

La Belle de Saigon (1932) de Victor Fleming

Titre original : « Red Dust »

Red DustElle :
(pas vu)

Lui :
La Belle de Saigon est un pur produit de la MGM, « l’usine à rêves ». Pour ce triangle amoureux situé en pleine forêt indochinoise, le studio au lion rugissant réunit pour la première fois en tête d’affiche (1) ses deux stars montantes, la blonde incendiaire Jean Harlow et le viril et séduisant Clark Gable. Il y a là de quoi mettre le feu à toute la forêt et effectivement le face à face tient toutes ses promesses, l’un comme l’autre se montrant particulièrement à l’aise. Les meilleurs moments sont à mettre à l’actif de Jean Harlow qui n’a pas sa pareille pour sortir du tac au tac ses réparties cinglantes avec un naturel rare. Face à ce couple de choc, Mary Astor a bien du mal à se faire une petite place. L’histoire de La Belle de Saigon est en elle-même très classique et mise au second plan ; la réalisation de Victor Fleming est honorable. La Belle de Saigon fut un énorme succès à l’époque, succès encore amplifié par le récent suicide du mari de Jean Harlow, un de ces scandales dont Hollywood a le secret.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Clark Gable, Jean Harlow, Mary Astor
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La belle de SaigonLe scandale qui entoura la sortie de Red Dust (La Belle de Saigon) :
Peu avant la sortie de La Belle de Saigon (le tournage n’était pas encore terminé), Paul Bern fut retrouvé mort dans sa salle de bains, à peine 2 mois après son mariage avec Jean Harlow. Paul Bern était également producteur et même associé d’Irvin Thalberg à la tête du studio. Présentée comme un suicide, cette mort violente (par balle) alimenta rumeurs et spéculations. Il faut préciser que le lendemain, la police avait repêché dans la Sacramento River le corps d’une certaine Dorothy Millette qui clamait depuis quelque temps être toujours mariée à Paul Bern. Malgré une réouverture du dossier dans les années 60, l’affaire ne fut jamais élucidée. Certains observateurs croit voir là l’œuvre d’Eddie Mannix, surnommé The Fixer, l’homme qui résolvait toutes sortes de « problème » à la MGM.

Remake :
Mogambo le très beau film de John Ford (1953) avec Ava Gardner et… Clark Gable. Cette fois, l’histoire se passe au Kenya.

(1) Jean Harlow et Clark Gable avaient déjà tourné ensemble dans The Secret Six mais il s’agissait de petits rôles.

24 juillet 2008

L’appât (1953) de Anthony Mann

Titre original : « The naked spur »

The naked spurElle :
(pas vu)

Lui :
L’appât est un western qui bouscule les codes du genre. L’histoire est simple : trois hommes, un ranger solitaire, un chercheur d’or malchanceux et un soldat au passé trouble, doivent convoyer un meurtrier recherché et sa naïve compagne. Ils traversent des contrées montagneuses pendant plusieurs jours dans le but d’aller toucher la prime. Cette intrigue permet à Anthony Mann de placer son film entièrement en extérieurs (on ne voit pas une seule maison) dans des décors somptueux qui tranchent avec la noirceur des sentiments mis en relief tout en ayant en commun avec eux une certaine dureté : ce sont des paysages montagneux impressionnants, parfois même hostiles. Une autre originalité de L’appât est de n’avoir que cinq personnages, cinq individualités au tempérament très marqué qui se côtoient avec rudesse et non sans heurt. ”L’appat” Le fait de prendre des acteurs en dehors de la sphère habituelle du western permet à Anthony Mann de donner une substance peu courante à ses personnages. Le déroulement du récit est remarquable et comporte très peu de temps mort, en tout cas aucun moment faible. La photographie est très belle, les cadrages utilisant souvent la verticalité, celle des grands arbres ou des parois rocheuses, pour durcir encore les sentiments. L’appât est l’un des plus beaux westerns de tous les temps ; c’est aussi beaucoup plus qu’un western.
Note : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, Janet Leigh, Robert Ryan , Ralph Meeker, Millard Mitchell
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Le titre français L’appât est plus faible que le titre américain qui joue sur le double sens de spur : The naked spur pourrait être littéralement traduit par L’éperon nu mais le terme spur désigne aussi ce qui motive, ce qui aiguillonne, ce qui pousse à aller de l’avant et le propos d’Anthony Mann est plutôt sur ce registre.

Les 5 (superbes) westerns d’Anthony Mann avec James Stewart :
Winchester ‘73 (1950) Winchester 73
Bend of the river (1952) Les affameurs
The Naked Spur (1953) L’appât
The Far Country (1955) Je suis un aventurier
The Man from Laramie (1955) L’homme de la plaine