16 juillet 2008

Le grondement de la montagne (1954) de Mikio Naruse

Titre original : « Yama no oto »

Le Grondement de la MontagneElle :
Dans la lignée d’Ozu, ce beau film mélancolique adapté d’un roman de Kawabata met en scène le rituel de la vie quotidienne au sein d’une famille où parents et enfants vivent ensemble. Mikio Naruse dépeint avec sobriété la complexité des relations parents/enfants, mari/femme et met en évidence la lente dégradation des relations amoureuses qui affectent la belle fille et la fille dont les maris ont pris des amantes. Les parents affectés tentent d’arranger les choses. Le père qui incarne le vieux Japon traditionnel est très admiratif de sa belle fille ; il entretient avec elle une relation chaleureuse, mais un peu ambiguë, comme s’il regrettait ses amours de jeunesse. Mikio Naruse pose un regard à la fois tendre et désemparé sur ces femmes qui subissent leur sort d’épouse-modèle sans se plaindre. Les hommes n’ont pas le beau rôle : ils sont froids, peu communicatifs et égoïstes. Deux mondes s’entrechoquent, la tradition familiale et la modernité des mœurs que rien ne peut arrêter. Du beau cinéma noir et blanc chargé d’émotion et de tristesse.
Note : 4 étoiles

Lui :
Dans la banlieue de Tokyo, une jeune femme vit avec son mari qui l’ignore et ses beaux parents. Malgré l’affection très forte qu’il porte à sa belle fille, le père ne peut empêcher les relations du couple de se dégrader. Le Grondement de la Montagne montre la vision désillusionnée de Mikio Naruse sur la place de la femme dans le couple, totalement soumise et prisonnière d’un rôle de servitude. Ce portrait de la jeune Kikuko est particulièrement fort, complexe et touchant. Naruse détaille aussi le comportement de cette cellule familiale soumise à une grande tension.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Setsuko Hara, Sô Yamamura, Ken Uehara
Voir la fiche du film et la filmographie de Mikio Naruse sur le site imdb.com.

Une réflexion sur « Le grondement de la montagne (1954) de Mikio Naruse »

  1. Le films est tiré d’un nouvelle de Yasunari Kawabata, également très belle. C’est intéressant de voir les petites inflexions que lui donne Naruse, en renforçant notamment le rôle de Kikuko.
    Dans le rôle de Kikuko, d’ailleurs, très belle prestation de Setsuko Hara que l’on retrouve dans plusieurs films d’Ozu

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