23 août 2009

Tueur à gages (1942) de Frank Tuttle

Titre original : « This gun for hire »

Tueur à gagesElle :
(pas vu)

Lui :
Après avoir exécuté un contrat, un tueur à gages solitaire tente de retrouver les commanditaires qui l’ont doublé. Adaptation d’un roman de Graham Greene, This gun for hire, Tueur à gages, est souvent cité comme l’un des tous premiers films noirs de la décennie quarante. L’histoire est en fait à mi-chemin entre le policier et l’espionnage ; le film est tourné en pleine guerre et, sans rien dévoiler de l’intrigue, disons qu’il y est question de cinquième colonne. Toute la force du film vient du personnage principal, un tueur solitaire et froid qui attire tout de même la sympathie par les petites touches qui permettent de réaliser que sous le désespoir, il y a une bonne part d’humanité en lui. Le film fut un formidable tremplin pour la carrière d’Alan Ladd, le « tueur au visage d’ange », et de l’envoûtante Veronica Lake dont la chevelure est blonde est superbement mise en valeur par la photographie noir et blanc et les éclairages assez contrastés. Les deux acteurs forment un séduisant duo qui fut largement réutilisé par la Paramount. A noter également, les petites touches de psychanalyse qui commencent à faire leur apparition, annonciatrices de la vogue qui naîtra après la fin de la guerre. En plus de son beau suspense, Tueur à gages est donc un film intéressant à plus d’un titre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alan Ladd, Veronica Lake, Robert Preston, Laird Cregar
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Tuttle sur le site IMDB.

Remakes :
* James Cagney a réalisé en 1957 (c’est sa seule réalisation) une copie absolument conforme, plan par plan : A deux pas de l’enfer (Short cut to Hell).
* Le personnage interprété par Alan Ladd dans Tueur à gages a très fortement inspiré Jean-Pierre Melville pour Le Samouraï : Alain Delon en tueur froid et solitaire qui nourrit son canari est la réplique d’Alan Ladd qui recueille un petit chat.

Homonymes :
Tueurs à gages (Intent to kill) de Jack Cardiff (1958)
Les tueurs à gages (Camorra) de l’italien Pasquale Squitieri
Tueurs à gages (Grosse Point Blank) de George Armitage (1997) avec John Cusack
Tueur à gages (Killer) de Darezhan Omirbayev (Kazakhstan) (1998)

22 août 2009

Mille milliards de dollars (1982) de Henri Verneuil

Mille milliards de dollarsLui :
Sur les indications d’un mystérieux informateur, un jeune journaliste (Patrick Dewaere) se lance dans une enquête qui va le mener jusqu’aux portes d’une multinationale. Mille milliards de dollars (c’est le chiffre d’affaires annuel des 20 plus grosses sociétés mondiales) est un film politique très efficace. En grand spécialiste du cinéma populaire de qualité, Henri Verneuil fait évoluer son scénario avec une superbe maîtrise et maintient l’attention de façon constante par un suspense parfaitement dosé. Patrick Dewaere, ici dans l’un de ses tous derniers rôles, montre beaucoup de maturité dans son jeu, assez retenu et complet. Le propos est toujours aussi actuel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Patrick Dewaere, Caroline Cellier, Charles Denner, Anny Duperey, Jeanne Moreau, Jean-Pierre Kalfon, Michel Auclair
Voir la fiche du film et la filmographie de Henri Verneuil sur le site IMDB.

Remarques :
1. La multinationale G.T.I. du film Mille milliards de dollars présente de très grandes similitudes avec I.T.T., énorme multinationale (aujourd’hui démantelée) aux multiples ramifications économiques et politiques assez obscures.

2. Le générique du film mentionne deux livres comme source d’inspiration :
“Mille milliards de dollars” de Robert Lattès (1969)
“False Font” (“Gare à l’intox”) de Lawrence Meyer (1979)
Il omet de mentionner une troisième source, sans doute par crainte de poursuites d’ITT :
“The Sovereign State of ITT” de l’anglais Anthony Sampson (1972), livre qui a mis en perspective tout l’opportunisme de cette multinationale, à commencer par cette rencontre entre le président d’ITT et Hitler dès son arrivée au pouvoir en 1933 (pendant toute la Seconde Guerre Mondiale, ITT a été ensuite fournisseur d’armes et de matériel des deux camps).

21 août 2009

Sabrina (1954) de Billy Wilder

Sabrina Elle :
(pas vu)

Lui :
Fille du chauffeur de la richissime famille Larrabee, Sabrina s’est amourachée de l’un des deux fils. Elle est envoyée deux ans à Paris pour oublier. A son retour, elle est transformée : la jeune fille est devenue une charmante jeune femme. Il y a beaucoup de choses inattendues dans le film Sabrina : il est étonnant de voir Billy Wilder écrire et tourner un film somme toute assez gentillet. Il est saugrenu de voir Humphrey Bogart jouer le rôle d’un homme d’affaires (1), Sabrina il est étonnant de voir cette jeune fille de 25 ans tomber amoureuse de cet homme d’affaires assez terne, deux fois plus vieux qu’elle (2) et accessoirement il n’est pas courant de voir William Holden teint en blond. Néanmoins, le film de Billy Wilder reste plaisant, illuminé par la présence d’Audrey Hepburn et de ses yeux de biche et aussi grâce aux petites touches d’humour un peu mordant : les membres de la famille sont assez hauts en couleur, surtout le père (la petite scène du placard est hilarante…). Sans être l’un des films les plus notables de Billy Wilder (ou d’Humphrey Bogart, qui est ici franchement terne), Sabrina est un film amusant et charmant. Il aurait pu être remarquable.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Audrey Hepburn, William Holden, Walter Hampden, John Williams
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Sabrina (1) Humphrey Bogart n’aimait pas son personnage, n’aimait pas le film, détestait William Holden qu’il considérait comme « l’archétype du personnage ordinaire » et tenait Audrey Hepburn en petite estime : « Elle est bien… à condition de faire 12 prises ». C’était Cary Grant qui était initialement prévu pour jouer le personnage joué par Bogart.
(2) (Attention : cette remarque va dévoiler la fin du film ; donc, ne la lisez pas si vous avez l’intention de voir prochainement le film) Sabrina Malgré son aversion pour Sabrina, quand certains critiques ont commencé à dire qu’il était illogique que ce soit lui, et non Holden, qui ait la fille à la fin, Bogart s’est indigné « Ces propos sont insultants. A Hollywood, on vous enterre dès que vous êtes plus vieux que Tony Curtis. La tombe est déjà creusée. C’est très américain car en Europe on n’a pas ce problème. » (note : Tony Curtis avait 28 ans à cette époque) Bogart était particulièrement chatouilleux sur ce point car il sentait alors qu’il était en passe d’être supplanté par des acteurs plus jeunes.

Devinette :
Quel est le lien entre le film critiqué hier, Scarface, et Sabrina ? Mmmh ? Pas évident…
Eh bien, quand Bogart vient voir son frère qui s’est tailladé le postérieur en s’asseyant sur un verre à champagne, il lui dit en le quittant : « So long, Scarface ! » (c’est bien évidemment un clin d’œil à la version d’Howard Hawks plus qu’à la version de De Palma…)

Remake :
Sabrina de Sidney Pollack (1995) avec Harrison Ford et Julia Ormond.

20 août 2009

Scarface (1983) de Brian De Palma

ScarfaceElle :
(pas vu)

Lui :
Réfugié cubain, Tony Montana fait rapidement fortune dans le trafic de drogue à Miami en laissant beaucoup de cadavres sur son chemin. Pseudo-remake du film d’Howard Hawks, le Scarface de Brian De Palma se place dans un cadre plus récent, la vente d’alcool par la mafia italienne a fait place au trafic de cocaïne par les cubains, mais le personnage du petit caïd qui fonctionne à l’instinct reste. De Palma livre un film particulièrement violent, qui fonctionne par coups de poing successifs et qui joue sur la répétition allant jusqu’à la démesure dans la scène finale (démesure rendue pittoresque par ses excès). On retrouve le thème du gangster qui retourne les idéaux américains à son avantage, le fameux « the world is yours » (= le monde vous appartient) ainsi que les rapports incestueux avec la sœur mais ces aspects sont placés de façon presque anecdotique. La longueur du film (2 h 45) est d’autant plus pesante que, finalement, il ne se passe pas grand-chose… Le Scarface de De Palma semble bien loin de son modèle.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Steven Bauer, Michelle Pfeiffer, Mary Elizabeth Mastrantonio, Robert Loggia, Paul Shenar
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L’original :
Scarface de Howard Hawks avec Paul Muni

19 août 2009

La barbe à papa (1973) de Peter Bogdanovich

Titre original : « Paper Moon »

La barbe à PapaElle :
Une belle réusssite que ce film à la fois plein d’humour et de mélancolie qui nous plonge dans l’Amérique des années 30, en plein cœur de la crise, du temps de Roosevelt. Avec un regard sans concession, Bogdanovitch peint l’Amérique des laissés pour compte qui vivent de débrouille et de petits larçins. Les paysages dépouillés et la palette noir et blanc rehaussent la fulgurance de ce voyage échevelé et désespéré. Ryan O’Neil et sa fille Tatum interprètent un duo émouvant. La fillette pourtant ébranlée par la mort de sa mère se révèle être déjà une petite femme courageuse qui sait ce qu’elle veut tandis que son père hâbleur transpire la fragilité. Le désir de parternité d’Addie scelle la folle course à travers l’Amérique de ce couple hors du commun. Elle évoque aussi bien l’univers de Chaplin que celui de Bonnie and Clyde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans les années trente dans le centre des Etats-Unis, une gamine de 10 ans, dont la mère vient de mourir, fait équipe avec un escroc à la petite semaine qui pourrait être son père. Elle se révèle étonnamment maligne et débrouillarde… En amoureux du cinéma, Peter Bogdanovich semble ici se situer à mi-chemin entre John Ford et Howard Hawks : il réussit à faire un film qui restitue l’atmosphère de la Grande Dépression avec beaucoup d’humour dans les dialogues et les situations. Tout repose sur les deux personnages principaux interprétés par Ryan O’Neal et Tatum O’Neal, sa fille, qui montre là un énorme talent (elle reçut l’Oscar du second rôle… elle aurait pu tout aussi l’avoir pour le premier rôle tant elle est présente dans le film). La photographie noir et blanc de László Kovács est superbe et de l’ensemble se dégage un fort sentiment d’authenticité. La barbe à Papa est sans aucun doute l’un des films père-fille les plus attachants.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ryan O’Neal, Tatum O’Neal, Madeline Kahn
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Remarques :
* Ami de Bogdanovich, Orson Welles lui a conseillé d’utiliser un filtre rouge pour augmenter le contraste. Par ailleurs, La Barbe à Papa semble avoir été presque entièrement tourné en grand angle en hyperfocale, c’est à dire avec une très grande profondeur de champ.
* Le film connut un grand succès mais fut (comme les autres films de Peter Bogdanovich) généralement méprisé par la critique. Le fait qu’il soit lui-même ancien critique pouvant expliquer cela (les transfuges ne sont jamais très appréciés… !).

18 août 2009

Tara Road (2005) de Gillies MacKinnon

Tara RoadElle :
(pas vu)

Lui :
Une américaine, qui vient de perdre son fils de 15 ans dans un accident, et une irlandaise, que son mari vient de quitter, décident d’échanger leur maison pour un mois afin de surmonter ce cap difficile dans leur vie. Peu importe que ce départ de scénario (et ce qui suit) soit crédible ou pas, ce drame sentimental de Gillies Mac Kinnon cherche plutôt à dresser le portrait de deux femmes fortement déstabilisées et leur façon de faire face. Production irlandaise, Tara Road n’a pas le maniérisme un peu agaçant des films hollywoodiens et cela lui permet d’avoir une certaine délicatesse dans le traitement. On peut toutefois regretter une certaine superficialité dans les différents portraits. Côté acteurs, si Olivia Williams livre une interprétation pleine de sensibilité, Andie McDowell tend à trop charger son personnage et certains rôles secondaires semblent également surjoués. Au final, Tara Road laissera certainement peu de traces dans nos esprits mais peut se laisser regarder sans réel déplaisir.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Olivia Williams, Andie MacDowell, Iain Glen, Stephen Rea, Jean-Marc Barr
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17 août 2009

Le voyeur (1960) de Michael Powell

Titre original : « Peeping Tom »

Le voyeurElle :
(pas vu)

Lui :
Un jeune assistant de cinéma filme le visage angoissé de jeunes femmes avant de les tuer. Il pense ainsi prolonger les travaux de son père sur les expressions de la peur. Le Voyeur est, on l’aura compris, un film assez particulier, un film que l’on peut classer dans les films d’épouvante, le plus épouvantable étant certainement que ce personnage n’est pas un monstre sanguinaire, il est séduisant, timide et plutôt proche de nous. Michael Powell nous livre là une réflexion sur la fabrication de l’image et sur le rapport du cinéaste au monde réel, la caméra mettant le cinéaste en dehors de la vie, en état de frustration permanente. Presque clinique dans son approche, Le Voyeur paraît assez en avance sur son temps : si, par certains côtés, il peut s’inscrire dans la lignée des films psychanalytiques des années 40, il va beaucoup loin et il est surtout plus dérangeant du fait de la proximité du héros. Pour cette raison, il fit scandale et fut violemment rejeté par la critique et le public de l’époque. Le Voyeur aurait été certainement mieux accueilli s’il était sorti ne serait-ce que dix ans plus tard…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Karlheinz Böhm, Moira Shearer, Anna Massey, Maxine Audley
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16 août 2009

Scarface (1932) de Howard Hawks

Titre original : « Scarface, shame of a nation »

ScarfaceElle :
(pas vu)

Lui :
Public Enemy, Little Caesar et Scarface sont les trois grands films de biographie de gangster du tout début des années trente. Contrairement à ses deux prédécesseurs, Scarface est une production indépendante : Howard Hughes avait acheté les droits d’un livre d’Armitage Trail mais Howard Hawks et Ben Hecht ont réécrit l’histoire en ne gardant pratiquement rien du livre. L’idée de Hawks était de décrire la montée d’Al Capone « comme s’il s’agissait des Borgia venus s’installer à Chicago ». De fait, on retrouve dans le traitement de l’histoire un certain côté de tragédie, notamment par l’introduction des éléments incestueux de l’histoire des Borgia.

La succession de meurtres et l’absence de jugement moral ne plut guère à la censure de l’époque et la sortie du film fut retardée de plusieurs mois et ne put se faire qu’après avoir tourné une nouvelle fin (1), coupé plusieurs scènes, ajouté un avertissement musclé en prologue (2) et accolé le sous-titre « Honte de la nation ». Ces interdictions peuvent faire sourire aujourd’hui où notre tolérance à la violence est bien plus grande (par exemple, la violence dans le remake de Scarface de De Palma en 1983 est sans aucune mesure) mais l’effet à l’époque était assez fort : ainsi, malgré l’énorme succès populaire, Hollywood prit l’engagement de ne plus tourner un tel déploiement de sauvagerie (4). Pourtant, le recul permet de se rendre compte que Scarface est l’un des films de gangsters qui fait le moins l’apologie du crime. Hawks ne rend pas son personnage sympathique, en revanche il réussit à donner à son personnage une dimension qui appartient à la tragédie et fait de Scarface un film totalement à part.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Paul Muni, Ann Dvorak, George Raft, Karen Morley, Boris Karloff
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(1) La fin originelle montrait Scarface abattu par la bande rivale. Elle fut interdite. Hawks en tourna une autre, celle que l’on peut voir actuellement. Toujours insatisfait, le comité de censure exigea de retourner une fin où il était jugé puis pendu. Cette version (où une doublure vue de dos a été utilisée à la place de Paul Muni) a été commercialisée bien qu’entre temps Howard Hughes ait réussi à faire rétablir la seconde fin, la plus puissante, qui donne un petit côté de héros romantique à Scarface du fait de cet amour incestueux impossible.
(2) Cet avertissement trouve un prolongement par une scène au milieu du film où quelques notables réunis dans le bureau d’un directeur de journal réclame l’intervention de l’armée et une législation sur les armes. Cette scène fut ajoutée sur ordre du comité de censure.
(3) Avant Scarface, Georges Raft était surtout un danseur mondain dans les cafés. Voyant son manque d’expérience d’acteur et ses postures figées, Howard Hawks eut l’idée de lui faire lancer une pièce de monnaie en l’air. Cette image est restée célèbre et a été maintes fois copiée, y compris (paraît-il…) par de vrais gangsters.
(4) Dans son livre sur le Film Noir (1979), François Guérif parle de Scarface en ces termes : « Scarface aura été le plus grand film de gangster en même temps que leur chant du cygne. Le destin tragique du gangster allait laisser la place à l’éloge de la loi et de ceux qui la défendent. »
(5) Les journaux de l’époque ayant l’habitude de montrer les emplacements de cadavres par un X sur les photos, Howard Hawks s’est amusé à placer de nombreux X dans tout le film, à commencer par la toute première image du générique. Ensuite, à chaque fois qu’il y a un mort, il y a un X quelque part dans l’écran, un croisillon, un X sur une feuille de score, etc…

Remake :
Scarface de Brian De Palma (1983) avec Al Pacino.

15 août 2009

Les promesses de l’ombre (2007) de David Cronenberg

Titre original : « Eastern promises »

Les promesses de l'ombreElle :
(pas vu)

Lui :
Après la mort d’une jeune fille lors d’un accouchement, un jeune infirmière anglaise tente de trouver le nom de ses proches dans son journal intime écrit en russe. Sans le savoir, elle va trouver face à elle un gang de mafieux russes unis par un fort code d’honneur. Si Les Promesses de l’ombre semblent s’inscrire dans la lignée du film précédent de Cronenberg, A history of violence, ils n’ont pas tant de points communs et surtout il manque à ces Promesses de l’ombre la force de scénario de son prédécesseur. L’histoire est ici assez classique et sans surprises, il faut donc se contenter de la forme, de l’atmosphère lourde et froide que Cronenberg est parvenu à recréer pour nous faire pénétrer dans cette secte, une plongée dans un univers quasi cauchemardesque. Il joue aussi sur la fascination de la mafia et de la violence et effectivement les scènes d’hyper-violence ont fortement contribué à la popularité du film. Bonne interprétation, assez intense.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Naomi Watts, Viggo Mortensen, Vincent Cassel, Armin Mueller-Stahl
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14 août 2009

L’aventure de Madame Muir (1947) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « The ghost and Mrs. Muir »

L'aventure de Madame MuirL’aventure de Mme Muir est un film comme il y en a peu, inclassable et guère comparable à d’autres films. Contrairement à son habitude, Mankiewicz n’a pas écrit lui-même le scénario, cette adaptation d’un roman d’une femme écrivant sous le pseudonyme R.A. Dick. Une jeune veuve quitte sa belle famille pour venir vivre au bord de la mer. Elle loue une maison qui est, dit-on, habitée par le fantôme d’un capitaine. Entre eux deux vont se nouer des relations assez étroites…
L’aventure de Mme Muir n’a toutefois absolument rien d’un film de fantôme dans le sens classique du terme. Il s’agit plutôt de la rencontre de deux êtres qui, malgré leurs fortes différences, ont beaucoup de choses en commun : la solitude, la quête du bonheur, une certaine mélancolie qui abolit la frontière entre rêve et réalité. L'aventure de Madame MuirTout est parfait dans ce film : la mise en scène, les dialogues, la musique très lyrique de Bernard Herrmann, les décors et bien entendu l’interprétation avec cette fantastique rencontre entre l’imposant Rex Harrison et la fragile Gene Tierney. L’actrice parvient admirablement à exprimer à la fois la douceur, la délicatesse mais aussi la détermination, voire l’obstination, qui caractérisent son personnage ; c’est l’un de ses plus beaux rôles. Oui, L’aventure de Mme Muir est vraiment un film parfait, un film dont chaque vision enchante, un petit chef-d’oeuvre.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Gene Tierney, Rex Harrison, George Sanders, Edna Best, Natalie Wood
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