29 janvier 2011

Wall-E (2008) d’ Andrew Stanton

Wall-ELui :
Alors que toute vie a disparu de la Terre, Wall-E, petit robot débrouillard, a survécu et continue sa tâche : compacter les ordures. Un jour, il voit arriver dans une navette automatique un robot aux formes modernes et gracieuses, bien plus évolué et plus intelligent que lui. Ce nouvel arriavnt a une mission très spécifique… Avec Wall-E, les studios Pixar réveillent la créativité dans le film d’animation. Il y a une inventivité permanente dans l’humour et dans les situations. L’humanisation de ces robots est une merveille. Rien n’est trop appuyé, tout est parfaitement dosé. Wall-E est une très grande réussite.
Note : 5 étoiles

Acteurs: (voix) Ben Burtt, Elissa Knight, Jeff Garlin, Fred Willard
Voir la fiche du film et la filmographie de Andrew Stanton sur le site IMDB.

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Remarques :
Visuellement, le robot Wall-E reprend certains des éléments du robot du film Short-Circuit (1986) de John Badham (ce n’était pas un film d’animation). La tête, par exemple, est la même. Les histoires n’ont ceci dit rien en commun.

28 janvier 2011

Ces messieurs dames (1966) de Pietro Germi

Titre original : « Signore & signori »
Autre titre : « Belles dames, vilains messieurs »

Ces messieurs damesLui :
Ces Messieurs Dames est un film à sketches de Pietro Germi qui, bien qu’un peu oublié aujourd’hui, fut l’un des créateurs de la nouvelle comédie italienne dans les années cinquante. Les trois sketches traitent de la vie sexuelle de la moyenne bourgeoisie d’une grande ville de Vénétie. Premier sketch : avant de se rendre à une soirée, un homme confie à son ami médecin qu’il souffre d’impuissance. Rapidement, tout le monde est au courant et il doit endurer les sarcasmes… Deuxième sketch : un employé de banque, accablé de reproches par une femme insupportable et plus riche que lui, tombe amoureux de la caissière du café voisin. Il parvient à l’inviter et à la séduire… Troisième sketch : un petit groupe de notables profitent d’une jeune paysanne aguichante et peu farouche. Ils réalisent un peu tard que la jeune fille est mineure… Ces Messieurs Dames montre les déboires et les turpitudes du mâle italien, successivement roublard, victime ou coupable dans ces trois sketches. En commun, il y a le poids des conventions sociales qui ne tolèrent pas les écarts, du moins quand ils sont visibles. L’humour, très présent dans le premier sketch, reste une constante. L’ensemble est bien relevé par un belle vivacité des dialogues, avec des éclats hauts en couleur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Virna Lisi, Gastone Moschin, Nora Ricci, Alberto Lionello, Olga Villi, Franco Fabrizi, Beba Loncar, Gigi Ballista
Voir la fiche du film et la filmographie de Pietro Germi sur le site IMDB.

Remarques :
* Ces Messieurs Dames a reçu la Palme d’Or à Cannes en 1966 (ex-aequo avec Un homme Une Femme de Lelouch). Pietro Germi dut aller chercher sa palme sous les sifflets et a lancé à ses détracteurs sa célèbre répartie : « Excusez-moi de vous avoir fait rire… »
* Bien que le nom (imaginaire) de « Regaza » soit utilisé pour désigner la ville, le film a été tourné à Trévise.

27 janvier 2011

Romaine par moins 30 (2009) de Agnès Obadia

Romaine par moins 30Lui :
Alors que Justin, son petit ami, l’emmène en voyage-surprise au Québec, Romaine apprend en plein vol que l’avion sa s’écraser. Elle commence à lui avouer des choses qu’elle lui a toujours cachées. Une fois arrivés à destination, ils vont avoir bien du mal à recoller les morceaux… Romaine par moins 30 est une amusante comédie sur les déboires d’une jeune femme, absolument déboussolée par ses mésaventures amoureuses et par le dépaysement total, dû notamment à la neige. Les angoisses des différents personnages ont une certaine importance mais sans que l’ensemble soit sombre : le ton reste très léger, le film joue avec ces phobies multiples. En fait, le style évoque plutôt celui d’une bande dessinée. Sandrine Kiberlain est parfaite dans ce style de personnage et le film repose en grande partie sur elle. L’actrice contribue à donner à Romaine par moins 30 un ton assez original.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Pascal Elbé, Elina Löwensohn, Pierre-Luc Brillant, Louis Morissette, Maxim Roy
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Remarques :
Agnès Obadia a repris ici le personnage qu’elle avait créé et interprété dans trois courts-métrages, réunis par la suite en un long métrage : Romaine (1997).

26 janvier 2011

Entre onze heures et minuit (1949) de Henri Decoin

Entre onze heures et minuitLui :
A Paris, un avocat véreux est assassiné à son domicile. Quelques heures plus tard, entre onze heures et minuit, un autre homme est tué de trois balles de révolver dans un tunnel proche des Ternes. Par un extraordinaire hasard, cet homme était le sosie parfait d’un inspecteur de police qui va prendre sa place pour continuer son enquête… En adaptant ce roman de Claude Luxel, Henri Decoin réalise un film qui s’inspire des grands films noirs américain tout en gardant un style qui lui est propre. De cette incursion dans les milieux de la pègre se distille une atmosphère trouble qui s’appuie sur un beau noir et blanc et sur le jeu de Louis Jouvet qui sait trouver le ton juste avec un jeu tout en retenue. La personnalité du film vient aussi de cette pointe d’humour, alimentée par les merveilleux dialogues d’Henri Jeanson. L’histoire a beau être franchement improbable, on se laisse totalement happer dans son déroulement. Les seconds rôles paraissent un peu plus faibles, y compris Madeleine Robinson qui montre ici assez peu de présence. Très différent des adaptations de Simenon par Henri Decoin, Entre Onze heures et minuit est l’un des films policiers français les plus intéressants des années quarante et cinquante : il se rapproche du film noir américain mais sans aucun mimétisme.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Louis Jouvet, Madeleine Robinson, Robert Arnoux, Jean Meyer, Gisèle Casadesus
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25 janvier 2011

Dans la brume électrique (2009) de Bertrand Tavernier

Titre anglais : « In the electric mist »

Dans la brume électrique Lui :
En Louisiane, un détective de la police d’une petite ville enquête sur une série de meurtres assez sauvages commis dans sa région… Dans la brume électrique avec les morts confédérés est un roman de James Lee Burke, issu d’une série mettant en scène le détective Dave Robicheaux. Bertrand Tavernier est un grand connaisseur et amateur de cinéma américain mais c’est ici la première fois qu’il tourne aux Etats-Unis : le film est doté d’une production française mais tourné avec une équipe entière américaine. Dans la brume électrique Tavernier prend avant tout le temps de créer une belle atmosphère très prégnante qui nous plonge dans le bayou et avec ce rapport si particulier des habitants de Louisiane avec leur passé. La photographie, souvent en basse lumière, est très belle. Tommy Lee Jones montre une présence très forte ; il faut dire que, l’histoire étant vécue par ses yeux, le personnage du détective est présent dans toutes les scènes. Dans la brume électrique n’est pas sorti en salles aux Etats-Unis, ce qui a hélas limité sa diffusion.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tommy Lee Jones, John Goodman, Peter Sarsgaard, Mary Steenburgen, Kelly Macdonald, Justina Machado
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Remarques :
Buddy Guy et Tommy Lee JonesBertrand Tavernier et Tommy Lee Jones sont tous deux grands amateurs de blues. Outre la bande sonore très riche de musique cajun et de blues, on peut noter la présence dans des petits rôles du grand bluesman Buddy Guy (dans le rôle de Hogman Patin) et de Levon Helm, le batteur du groupe The Band (dans le rôle du général).

24 janvier 2011

Le monde lui appartient (1952) de Raoul Walsh

Titre original : « The world in his arms »

Le monde lui appartientLui :
En 1860, dans la jeune ville de San Francisco, un capitaine téméraire et charismatique fait escale, rapportant un grand nombre de peau de phoque. Il loue tout un étage dans le meilleur hôtel, où séjourne également une jeune comtesse russe qui cherche à rallier l’Alaska… Adapté d’un roman de Rex Beach, Le Monde lui appartient se base sur des évènements historiques, l’achat de l’Alaska à la Russie par les américains. C’est par les scènes d’action que Raoul Walsh semble le plus inspiré, sa mise en scène est alors particulièrement dynamique et vive, de nombreuses scènes font intervenir beaucoup de figurants. La course entre deux (superbes) navires, toutes voiles dehors par vent fort, est le clou du film, magnifiquement filmée, à la fois belle et impressionnante. Gregory Peck incarne parfaitement ce capitaine téméraire, Ann Blyth, qui n’est pas une grande actrice, remplit son rôle mais sans étincelle. Les russes sont plutôt caricaturés ce qui n’est pas très étonnant en cette période de guerre froide et de chasse aux sorcières (même si l’histoire se déroule à l’époque des tsars, ce sont des russes…!) Raoul Walsh a tourné plusieurs films ayant un rapport étroit à la mer au début des années cinquante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gregory Peck, Ann Blyth, Anthony Quinn, John McIntire, Carl Esmond
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Remarques :
Le titre français est une mauvaise traduction qui peut induire en erreur sur le style de film. Le « monde dans les bras » dont il est question est la bien-aimée du capitaine ; son second dit de lui : « il ne soucie pas de l’Alaska en ce moment, il a le monde entier dans ses bras ».

24 janvier 2011

Avatar (2009) de James Cameron

AvatarLui :
Fable écologique futuriste, Avatar brille surtout par ses images du monde imaginaire de Pandora. La création de cet univers est assez magique même si l’on peut regretter son côté un peu fourre-tout et un certain manque d’épuration. Pour donner tout son intérêt à la version 3D, le film multiplie les plans vertigineux qui sont, ceci dit, généralement réussis. Les scènes de vol sont très belles. Si le scénario, dans ses grandes lignes, ne brille pas vraiment par son originalité (c’est le moins que l’on puisse dire), il renferme en revanche une multitude de belles petites trouvailles sur les objets ou les interactions avec les éléments de ce monde imaginaire. Pour le reste, le film est très formatté et plutôt trop long.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang
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23 janvier 2011

Charlot apprenti (1915) de Charles Chaplin

Titre original : « Work »
Autre titre français : « Travail »

WorkLui :
(Muet 28 minutes) Charlot est l’apprenti d’un peintre en bâtiment qui l’exploite outrageusement. Ils se rendent dans une maison bourgeoise pour refaire les tapisseries… Charlot Apprenti est le premier film où Chaplin cherche à attirer la compassion : ici, son personnage ne donne plus les coups (ou alors involontairement), en revanche il en prend beaucoup et il les prend du fait de sa condition sociale. Les premières minutes nous le montre tirant péniblement une carriole lourdement chargée ; Work son patron, jugé sur celle-ci, le fouette comme une vulgaire bête de somme. Chaplin place donc son personnage dans le prolongement de celui de Le Vagabond, tourné deux mois plus tôt, mais il va ici encore plus loin. Il est dès lors bien difficile de ne pas ressentir de la pitié pour ce pauvre hère tout en bas de l’échelle sociale. Parallèlement, le couple bourgeois n’est guère sympathique. Ce contexte social donne à Charlot Apprenti une toute autre dimension même si le résultat n’est pas parfait. La qualité des gags est en effet assez inégale, certains sont toutefois très réussis (le chapeau, la statuette, les objets précieux, le pinceau, …), mais on peut noter globalement une certaine répétition et la chute finale semble plaquée. Charlot Apprenti est le huitième film pour la Essanay.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Charles Inslee, Edna Purviance, Billy Armstrong, Marta Golden
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Remarque :
Work Pour tous les premiers courts métrages de Chaplin, il faut éviter de regarder les versions disponibles sur internet qui sont d’une qualité déplorable, avec en plus des recadrages outranciers, beaucoup de coupures ou de scènes manquantes. Il en de même de certaines éditions en DVD. Il faut privilégier les versions restaurées par l’américain David Shepard, véritable magicien de la restauration de films anciens (c’est le cas, par exemple, des coffrets Arte).
Voir ci-contre la comparaison de deux images. Un recadrage rend la scène de la bouche d’égout presque incompréhensible : sur la version internet, à aucun moment on ne voit la bouche d’égout ouverte. De plus l’image est aplatie, la qualité est bien différente…

23 janvier 2011

Charlot veut se marier (1915) de Charles Chaplin

Titre original : « A jitney elopement »

Charlot veut se marierLui :
(Muet 26 minutes) Un bourgeois désire à tout prix marier sa fille à un noble, le comte Chloride de Lime (= Chlorure de chaux). La jeune fille est toutefois secrètement amoureuse d’un jeune homme de condition plus modeste auqeul elle demande de se faire passer pour le comte… La première partie est largement occupée par la scène du déjeuner où Chaplin joue de façon intéressante avec certains objets. La seconde partie se déroule dans un parc avec le vrai comte, dans un style plus orienté « slapstick », c’est-à-dire avec beaucoup de coups. La fin est animée par une longue poursuite en voiture, ce qui est rare chez Chaplin. L’ensemble n’est toutefois pas aussi réussi que ses autres comédies. On peut toutefois voir en Charlot veut se marier une variation sur le thème du pauvre qui tente de s’insérer dans un monde de riches, thème qui sera souvent exploité par Chaplin. C’est son cinquième film tourné pour Essanay.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Ernest Van Pelt, Leo White
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Remarques :
Le titre original pourrait se traduire par « un enlèvement sans noblesse » (Jitney était le surnom de la pièce américaine de 5 cents)

23 janvier 2011

Charlot dans le parc (1915) de Charles Chaplin

Titre original : « In the park »

Charlot dans le parcLui :
(Muet, 15 minutes) Un parc, deux couples qui se content fleurette, un pickpocket, un policeman et Charlot qui vient s’immiscer dans tout cela. Voilà le cadre général de Charlot dans le Parc. Fait pour Essanay, ce film assez court ne figure pas parmi les plus notables de Chaplin. Le meilleur passage est celui où il fait gringue à la jeune fille, notamment quand il place sans jambe sur ses genoux : ce « geste de séduction », totalement anachronique, fait vraiment penser à ce que fera Harpo Marx des années plus tard. In the Park l’aurait-il inspiré ?
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Leo White
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Remarques :
Le titre In the Park a été aussi utilisé pour la réédition du court-métrage Keystone Caught in the rain (1914)… bien qu’il ne se passe pas du tout dans un parc!