3 juillet 2024

Napoléon (2023) de Ridley Scott

Titre original : « Napoleon »

Napoléon (Napoleon)La vie de Napoléon, depuis 1793 jusqu’à sa mort sur l’île de Sainte-Hélène…
Napoléon est un film américain réalisé par Ridley Scott. Sur le plan historique, le film n’a que peu d’intérêt car il dresse un portrait très partiel de l’homme. Il ne raconte que quelques moments de la vie de Napoléon en insistant sur ses relations avec Joséphine de Beauharnais, un grand amour contrarié par les nécessités de la France. Il met en scène, de façon précipitée, quelques faits militaires : Austerlitz est ainsi réduit à un festival de chutes mortelles dans un lac gelé (en réalité, la toute dernière phase de cette bataille). En revanche, on ne le voit jamais gouverner la France, les réformes profondes accomplies ne sont pas évoquées : quand il est en France, il ne fait qu’aller voir Joséphine. Beaucoup de choses surprennent, à commencer par le caractère du personnage, montré sombre et indolent, apathique (alors qu’en réalité Napoléon était une boule d’énergie). Toute cette imprécision pourrait n’être secondaire si le récit était intéressant. Mais, hélas, on s’ennuie assez rapidement, surtout lors des scènes avec son grand amour (1). Et, malgré un budget conséquent, l’ensemble n’est pas très spectaculaire. Le film n’a pas été très apprécié, ni par la critique, ni par le public.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby, Tahar Rahim, Rupert Everett, Paul Rhys, Ludivine Sagnier
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(1) Pour les courageux, le réalisateur Ridley Scott a promis une version longue du film, d’une durée de 4 heures avec de nombreuses scènes coupées autour de Joséphine de Beauharnais.

Vanessa Kirby et Joaquin Phoenix dans Napoléon (Napoleon) de Ridley Scott.

Les grands films sur Napoléon : (nota : très peu de films couvrent toute sa vie)
Napoléon (1927) d’Abel Gance
Napoléon (1955) de Sacha Guitry
Guerre et paix (1956) de King Vidor
Austerlitz (1960) d’Abel Gance
Waterloo (1970) de Sergeuï Bondartchouk
Monsieur N. (2003) de Antoine de Caunes
… sans parler du projet que Stanley Kubrick n’a jamais tourné.

Wikipédia consacre un article à Napoléon 1er au cinéma listant plus de 100 films où Napoléon apparaît. Selon l’historien et critique de cinéma Antoine de Baecque, « avec plus de 700 apparitions de Napoléon sur le grand écran […] et à peu près 350 à la télévision, l’Empereur est l’un des personnages historiques les plus représentés sur les écrans ».
A noter également un ouvrage signé Hervé Dumont « Napoléon, l’épopée en 1 000 films » (Editions Ides et Calendes, 2015)

2 juillet 2024

Le Consentement (2023) de Vanessa Filho

Le ConsentementParis, 1985. Vanessa a treize ans lorsqu’elle rencontre Gabriel Matzneff, écrivain quinquagénaire de renom. La jeune adolescente devient l’amante et la muse de cet homme célébré par le monde culturel et politique. Se perdant dans la relation, elle subit de plus en plus violemment l’emprise destructrice que ce prédateur exerce sur elle…
Le Consentement est un film français réalisé par Vanessa Filho. Il s’agit de l’adaptation fidèle du récit autobiographique de Vanessa Springora qui a créé une onde de choc à sa parution en 2020. Sans complaisance et sans effet facile, le récit montre parfaitement par quels mécanismes une jeune fille de quinze ans a pu tomber sous l’emprise de ce quinquagénaire charmeur, aimé de tous et doté d’une fort charisme. Il montre comment, avec son ardeur d’adolescente, elle s’est jetée à corps perdu dans ce qu’elle pensait être une grande histoire d’amour. Le déséquilibre est évident. Le film montre également que Gabriel Matzneff a toujours bénéficié d’une forte aura dans les milieux littéraires qui s’amusaient de ses « transgressions », ne voyant là qu’entorse à la morale et plaçant la création littéraire au dessus de toute autre considération. Tout comme le livre de Vanessa Springora, le film a ainsi créé un certain embarras et les critiques « officielles » ont été réservées voire négatives. Le film mérite pourtant d’être vu, c’est un témoignage utile. Nul doute qu’il aura une valeur sociologique dans quelques décennies. Jean-Paul Rouve est vraiment étonnant dans son interprétation et Kim Higelin, bien qu’un peu âgée pour le rôle (on comprend aisément pourquoi), est tout aussi remarquable.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kim Higelin, Jean-Paul Rouve, Laetitia Casta, Élodie Bouchez, Lolita Chammah, David Clavel
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Jean-Paul Rouve et Kim Higelin dans Le Consentement de Vanessa Filho.

30 juin 2024

Sommaire de juin 2024

Prête-moi ta mainUn métier sérieuxUne heure près de toiRetour à SéoulL’Homme de ferL’Homme de marbreLa Terre de la grande promesseAdieu chérie

Prête-moi ta main

(2006) de Eric Lartigau

Un métier sérieux

(2023) de Thomas Lilti

Une heure près de toi

(1932) de Ernst Lubitsch

Retour à Séoul

(2022) de Davy Chou

L’Homme de fer

(1981) de Andrzej Wajda

L’Homme de marbre

(1977) de Andrzej Wajda

La Terre de la grande promesse

(1975) de Andrzej Wajda

Adieu chérie

(1946) de Raymond Bernard

DetroitUn trou dans la têteLe DaimLa Passion de Dodin BouffantLes MagnétiquesAssautLa VictimeUne jeune fille qui va bien

Detroit

(2017) de Kathryn Bigelow

Un trou dans la tête

(1959) de Frank Capra

Le Daim

(2019) de Quentin Dupieux

La Passion de Dodin Bouffant

(2023) de Tran Anh Hung

Les Magnétiques

(2021) de Vincent Maël Cardona

Assaut

(2022) de Adilkhan Yerzhanov

La Victime

(1961) de Basil Dearden

Une jeune fille qui va bien

(2021) de Sandrine Kiberlain

Nombre de films présentés : 16

28 juin 2024

Prête-moi ta main (2006) de Eric Lartigau

Prête-moi ta mainLuis est quadragénaire, célibataire endurci et « nez » chez un parfumeur. Sa mère et ses cinq sœurs forment un véritable clan qui prend toutes les décisions pour l’ensemble de la famille. Luis est comme son défunt père, il n’a jamais son mot à dire. Ses sœurs le couvent tellement qu’il y trouve son compte. Mais quand elles décident qu’il doit prendre une épouse, il doit trouver une parade pour que l’on ne lui parle plus de mariage…
Prête-moi ta main est une comédie réalisée par Éric Lartigau, imaginée, coécrite et interprétée par Alain Chabat. Elle est admirablement écrite et Alain Chabat a vraiment un talent à produire un type d’humour qui ne montre jamais de lourdeurs, ni ne sombre dans la facilité. En outre, cet humour n’est jamais aux dépens d’autrui. Charlotte Gainsbourg est étonnante et drôle. Tous les seconds rôles sont bien tenus à commencer par Bernadette Lafont dans le rôle de cheffe de tribu. Le film connu un grand succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alain Chabat, Charlotte Gainsbourg, Bernadette Lafont, Wladimir Yordanoff
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Bernadette Lafont dans Prête-moi ta main de Éric Lartigau.
Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg dans Prête-moi ta main de Éric Lartigau.

26 juin 2024

Un métier sérieux (2023) de Thomas Lilti

Un métier sérieuxTout en préparant sa thèse en physique, Benjamin accepte un poste de professeur de mathématiques dans un collège de la région parisienne, malgré son inexpérience. Sans avoir reçu de formation, il va découvrir un métier difficile au sein d’une institution fragilisée. Benjamin va cependant faire la connaissance d’un groupe d’enseignants avec lesquels il va tisser des liens étroits…
Un métier sérieux est un film français écrit et réalisé par Thomas Lilti. Après avoir dressé le portrait du métier de médecin généraliste, le cinéaste fait découvrir le professorat. Il nous fait vivre de l’intérieur la possible naissance d’une passion, malgré les interrogations et nombreuses difficultés. Il le fait sans effet dramatique artificiel, il sait rendre la banalité intéressante. C’est une situation ordinaire qui correspond à la grande majorité des situations. Le film montre un bel équilibre entre la drôlerie et la gravité.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Lacoste, François Cluzet, Louise Bourgoin, Adèle Exarchopoulos, William Lebghil, Lucie Zhang, Bouli Lanners
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Vincent Lacoste et François Cluzet dans Un métier sérieux de Thomas Lilti.

23 juin 2024

Une heure près de toi (1932) de Ernst Lubitsch

Titre original : « One Hour with You »

Une heure près de toi (One Hour with You)André Bertier (Maurice Chevalier) vit en couple heureux avec Colette (Jeanette MacDonald), ils sont très amoureux l’un de l’autre. Mais leur bonheur va être mis à mal par l’arrivée de la meilleure amie de Colette, Mitzi (Genevieve Tobin) qui va s’efforcer d’être aimée d’André…
Une heure près de toi est un film américain réalisé par Ernst Lubitsch. C’est un remake en comédie musicale du film muet Comédiennes (The Marriage Circle, 1924) du même réalisateur (sa première comédie américaine), adaptation d’une pièce de Lothar Schmidt. Ernst Lubitsch étant en retard sur son film précédent, c’est George Cukor qui commença le tournage. En conflit avec Maurice Chevalier après deux semaines, il dût céder la place à Lubitsch tout en restant comme assistant (1). Les huit chansons sont très bien intégrées. Une heure près de toi est la troisième des quatre comédies musicales (2) qu’Ernst Lubitsch a tourné avec Maurice Chevalier dont la popularité explosait aux Etats-Unis. L’histoire est assez simple mais bien plaisante sans être à la hauteur des meilleures comédies de Lubitsch. Le film fut un gros succès et contribua à lancer la vogue des comédies musicales.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Maurice Chevalier, Jeanette MacDonald, Genevieve Tobin, Charles Ruggles, Roland Young
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Remarque :
• Il est amusant de savoir que la scène la plus osée est celle où l’on voit le couple discuter dans leur lit. Il n’était pas question à l’époque de montrer un couple, même marié, dans le même lit. On peut d’autant apprécier la façon qu’a Lubitsch de jouer avec les interdits en leur faisant éteindre et rallumer la lumière. (Le code de moralité, le Code Hays, ne sera pleinement appliqué que deux ans plus tard).
• Une version en français fut tournée simultanément avec Maurice Chevalier et Jeanette MacDonald (qui parlait couramment français) gardant leur rôle, Lili Damita remplaçant Genevieve Tobin dans le rôle de Mitzi.

(1) Lubitsch et Cukor demandèrent chacun à être crédité comme seul réalisateur. C’est un tribunal qui trancha en faveur de Lubitsch. En contrepartie, Cukor obtint le droit de casser son contrat avec Paramount pour aller tourner What Price Hollywood ? à la RKO.
(2) Parade d’amour (The Love Parade, 1929), Le Lieutenant souriant (The Smiling Lieutenant, 1931), Une heure près de toi (One Hour with You, 1932) et La Veuve joyeuse (The Merry Widow, 1934).

Maurice Chevalier et Jeanette MacDonald dans Une heure près de toi (One Hour with You) d’Ernst Lubitsch.

22 juin 2024

Retour à Séoul (2022) de Davy Chou

Retour à SéoulUne jeune femme de 25 ans, née en Corée du Sud et adoptée par un couple français, retourne quelques jours dans son pays d’origine sur un coup de tête. À la suite d’un contact amical avec une coréenne parlant français, elle apprend qu’il est possible de partir à la recherche de ses parents biologiques…
Retour à Séoul est un film français écrit et réalisé par le franco-cambodgien Davy Chou, son troisième long métrage. Il s’est inspiré du parcours similaire d’une de ses amies : il a lui-même assisté à la reprise de contact avec son père biologique. C’est un récit assez fort car l’héroïne a un caractère « bien trempé et imprévisible » selon les mots du réalisateur. Cette jeune femme, que nous suivons sur plusieurs années, « ne cesse de se réinventer, se reconstruire et se réaffirmer ». Le réalisateur précise : « Dans les histoires d’adoption, on pourrait penser que la rencontre avec le parent biologique referme la blessure. Or, dans les récits que j’ai pu recueillir, c’est justement le début des problèmes ! » L’actrice Park Ji-Min est une artiste plasticienne qui n’avait jamais joué la comédie mais qui semble s’être pleinement investie dans ce personnage. C’est toute une palette de sentiments qu’elle parvient à exprimer et qui enrichissent le film. Un film émouvant et assez fort, loin des clichés.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Park Ji-min, Oh Gwang-Rok, Guka Han, Kim Sun-young, Yoann Zimmer, Louis-Do de Lencquesaing
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Park Ji-min dans Retour à Séoul de Davy Chou.

20 juin 2024

L’Homme de fer (1981) de Andrzej Wajda

Titre original : « Czlowiek z zelaza »

L'homme de fer (Czlowiek z zelaza)Pendant les grèves des chantiers navals de Gdańsk au début des années 80, Maciej Tomczyk, un ouvrier marqué par la mort de son père, milite en faveur des droits sociaux. Le gouvernement communiste charge alors Winkel, un employé de la télévision d’État, d’infiltrer le mouvement et d’enquêter sur Maciej afin de le discréditer aux yeux de l’opinion publique. Au cours de son investigation, Winkel réalise qu’il est victime d’une manipulation…
L’Homme de fer est un film polonais réalisé par Andrzej Wajda. Le film met en scène la création du premier syndicat non-gouvernemental, Solidarnosc, qui eut lieu quelques mois plus tôt, en août 1980. Réalisé à chaud, il mêle une intrigue romancée à des évènements historiques réels (Lech Walesa lui-même y apparaît). Il s’attache plus particulièrement à montrer l’emprise du gouvernement sur les médias et leurs manœuvres pour tuer un mouvement dans l’œuf. Le film a été réalisé à la hâte et cela se sent. Sa construction est calquée sur celle de L’Homme de marbre (1977), à ceci près que le journaliste est cette fois un anti-héros, servile, ivrogne et lâche (Wajda le souligne avec lourdeur). Hélas, il est loin d’en avoir la force. Il faut bien avouer que le film n’a pas de grandes qualités cinématographiques, il est beaucoup trop long, très bavard sur des sujets secondaires, avec nombre de scènes inutiles et même un romantisme convenu. Il est indéniable que la Palme d’or donnée à Cannes en 1981 saluait l’évènement historique plutôt que le film en lui-même.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jerzy Radziwilowicz, Krystyna Janda, Marian Opania, Boguslaw Linda
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Marian Opania et Boguslaw Linda dans L’homme de fer (Czlowiek z zelaza) de Andrzej Wajda.

19 juin 2024

L’Homme de marbre (1977) de Andrzej Wajda

Titre original : « Czlowiek z marmuru »

L'homme de marbre (Czlowiek z marmuru)Le film retrace l’ascension puis la disgrâce d’un maçon stakhanoviste des années cinquante, Mateusz Birkut, à travers l’enquête d’une jeune réalisatrice de la télévision, Agnieszka, qui souhaite connaître la vérité sur cet ancien héros. Contre l’avis de ses directeurs d’étude, elle persiste à rechercher les traces de Mateusz Birkut…
L’Homme de marbre est un film polonais réalisé par Andrzej Wajda. On se demande encore aujourd’hui comment le réalisateur a pu réaliser un tel film qui s’attaque à la fois au « réalisme socialiste » et à la corruption politique. Wajda donne l’impression de préfigurer le relâchement de la mainmise soviétique qui sera visible trois ans tard avec Solidarnosc. Il faut toutefois préciser que son projet croupissait depuis 1965 dans les tiroirs et qu’il lui a fallu attendre dix ans l’autorisation de le tourner. La construction narrative rappelle celle de Citizen Kane. Avec l’inexpérimentée Krystyna Janda, il crée un personnage fort de jeune femme désinhibée, décidée à prendre son destin en main, utilisant sa silhouette longiligne pour en accroitre l’impact. L’esthétisme des films précédents de Wajda laisse toutefois place à un style direct. Si l’ensemble est assez touffu, Wajda apporte ici un précieux témoignage de l’intérieur, d’une indéniable puissance.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jerzy Radziwilowicz, Krystyna Janda
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Jerzy Radziwilowicz dans L’homme de marbre (Czlowiek z marmuru) de Andrzej Wajda.
Krystyna Janda dans L’homme de marbre (Czlowiek z marmuru) de Andrzej Wajda.
Krystyna Janda et Andrzej Wajda sur le tournage de
L’homme de marbre (Czlowiek z marmuru) de Andrzej Wajda.

17 juin 2024

La Terre de la grande promesse (1975) de Andrzej Wajda

Titre original : Ziemia obiecana

La Terre de la grande promesse (Ziemia obiecana)Dans le dernier quart du XIXe siècle, un Polonais fils de propriétaire terrien, un allemand fils d’industriel et un juif débrouillard décident de faire fortune en profitant de l’industrialisation débridée de la ville de Lodz. Ils décident de construire leur propre entreprise et cherchent à financer leur projet…
La Terre de la grande promesse (Ziemia obiecana, littéralement « Terre promise ») est un film polonais écrit et réalisé par Andrzej Wajda, adapté du roman paru en 1899 de Wladyslaw Reymont (prix Nobel de littérature en 1924). Pour Wajda, il s’agit à la fois de continuer à se pencher sur les origines de la Pologne moderne et de composer une grande fresque sociale sur le développement du capitalisme sauvage de la fin du XIXe siècle. S’il n’évite pas la caricature (Wajda est d’ailleurs homme à la revendiquer), il en dresse un tableau saisissant. Ses trois personnages principaux représentent bien les trois composantes majeures (Polonais, Allemands et juifs) de la ville alors la plus industrialisée du pays, paradis de l’arrivisme, où l’argent règne sur tout, où l’absence d’humanisme fait froid dans le dos. Il s’agit d’une fresque ambitieuse de près de trois heures, dotée de grands moyens. La réalisation est superbe, elle enchante vraiment. Wajda enchaine les scènes avec frénésie, les mouvements de caméra sont magistraux, les travelings peuvent être vertigineux. Les décors frappent l’esprit. Le naturalisme des usines contraste avec l’opulence des palais. Certaines scènes montrent une outrance fellinienne et Wajda utilise (parfois) les focales courtes pour déformer les visages. Le résultat est d’une puissance rare. La Terre de la grande promesse est l’un des meilleurs films d’Andrzej Wajda et du cinéma polonais.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Daniel Olbrychski, Wojciech Pszoniak, Andrzej Seweryn, Anna Nehrebecka, Franciszek Pieczka, Danuta Wodynska
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Daniel Olbrychski dans La Terre de la grande promesse (Ziemia obiecana) de Andrzej Wajda.
La Terre de la grande promesse (Ziemia obiecana) de Andrzej Wajda.
Andrzej Seweryn, Daniel Olbrychski et Wojciech Pszoniak dans La Terre de la grande promesse (Ziemia obiecana) de Andrzej Wajda.
La Terre de la grande promesse (Ziemia obiecana) de Andrzej Wajda.

Remarque :
Le film est visible sur le site de la Cinémathèque polonaise (sous-titres anglais ou polonais, pas de français)