7 juin 2010

La porte du paradis (1980) de Michael Cimino

Titre original : « Heaven’s Gate »

La porte du paradisLui :
Nous sommes au Wyoming en 1890, à la fin de la conquête de l’Ouest, au moment du partage des terres. La Porte du Paradis fait ressurgir un épisode brutal de l’histoire des Etats-Unis. Forts de leurs appuis politiques, un groupe de grands propriétaires accuse les immigrants possédant une concession virtuelle d’être des anarchistes et des voleurs de bétail. Une milice de mercenaires est recrutée pour exterminer plus d’une centaine d’entre eux. Inspiré d’un épisode réel (1), le propos Michael Cimino ne laisse planer aucun doute sur les intentions criminelles des propriétaires de bétail face à cet afflux d’immigrants. Grâce à l’immense succès de son film précédent, Voyage au bout de l’enfer, Cimino a bénéficié d’un budget important pour filmer une grande fresque de 3h30, où les grandes scènes étourdissantes alternent avec des passages plus lents et même intimes. Il semble parfois de laisser emporter mais sans excès toutefois, car ses grandes scènes sont toujours très belles. Côté acteurs, on remarquera la belle prestation d’Isabelle Huppert, le personnage le plus volubile face aux taciturnes Kristofferson et Walken. Hélas, La Porte du Paradis reste dans l’histoire du cinéma comme l’un des films les plus injustement assassinés par la critique. Après quelques jours d’exploitation à New York, le film est retiré des salles face à l’hostilité générale et aux critiques très dures (2). Michael Cimino ramène la durée du film à 2h30… sans plus de succès. Le désastre financier fut tel qu’il participa grandement à la fin d’United Artists. Il faut voir ce beau film, même dans sa version courte, mais on peut le voir maintenant en version intégrale (3).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kris Kristofferson, Isabelle Huppert, Christopher Walken, John Hurt, Sam Waterston, Joseph Cotten, Jeff Bridges
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Cimino sur le site IMDB.

(1) Les Affrontements du Comté Johnson (« Johnson County War ») durèrent en réalité plusieurs années à partir de 1888. La Wyoming Stock Growers Association, le groupement de propriétaires qui avait alors établi une liste noire et engagé des tueurs, existe toujours aujourd’hui.  Les immigrants traqués avaient pour beaucoup travaillé à l’installation des lignes de chemin de fer. Ils avaient reçu un bout de terrain mais ne parvenaient pas à faire enregistrer leur concession. En s’installant dans de petites fermes pour élever des moutons, ils faisaient obstacle à « l’open land » voulu par les grands propriétaires de bétail. Dans la réalité, Jim Averell et sa compagne Ella Watson furent abattus par les tueurs dès le début de cette mini-guerre, soit 3 ans avant la bataille rangée. L’armée intervint pour mettre fin aux affrontements et captura les mercenaires pour qu’ils soient jugés… Le jugement n’eut cependant jamais lieu, ils furent relâchés.
(2) Il est bien entendu tentant d’expliquer l’hostilité de la critique vis à vis d’Heaven’s Gate par le fait qu’il met à mal l’idéal américain, provoquant ainsi une certaine mauvaise conscience. Certes, cela a du jouer mais ce n’est probablement pas la seule raison : Jean-Pierre Coursodon, qui était sur place, parle aussi de jalousie, de jubilation morbide et d’une volonté de la critique new-yorkaise de casser du jeune cinéaste. Il souligne aussi le fait qu’il s’agit d’un film qui réclame une certaine attention pour en saisir toutes les nuances… (Revue Cinéma n°266 de février 81). Si Jean-Pierre Coursodon est de son côté consterné face à l’assassinat du film par la critique new-yorkaise, le film ne fut guère mieux considéré en Europe quand il sortit un peu plus tard. En compétition à Cannes en mai 81, il fut plutôt ignoré.
(3) La version intégrale est disponible depuis 2013. Avant cela, c’était la version courte qui était la plus courante. Elle reste intéressante même si certaines scènes perdent un peu de leur sens : par exemple, dans le prologue à Harvard, le discours du jeune Irvine a été coupé. Après l’exposé des grandes valeurs par le doyen (que personne n’avait écouté), le discours du jeune Irvine prônait un certain pragmatisme teinté d’immobilisme et aussi un refus d’implication qu’il mettra en pratique par la suite. Tout le film est presque dans le prologue : les grandes idées se noient dans le pragmatisme économique, dans l’ignorance et l’égoïsme… Dans la version écourtée, le prologue apparaît donc plus gratuit mais il reste intéressant pour ses très belles scènes (la scène de la valse est visuellement incroyable, sur le Beau Danube Bleu de Strauss, orchestre ni plus ni moins dirigé par Leonard Bernstein).

29 mai 2010

Mélodie pour un meurtre (1989) de Harold Becker

Titre original : « Sea of Love »

Mélodie pour un meurtreLui :
L’inspecteur new-yorkais Frank Keller enquête sur une série de meurtres où les victimes ont pour point commun d’avoir passé une petite annonce de rencontre. Il décide de passer lui-même une annonce identique pour rechercher la meurtrière. Le scénario est assez solide et se déroule parfaitement mais Mélodie pour un Meurtre vaut surtout par la belle performance d’Al Pacino en policier solitaire, alcoolique, à la fois solide et vulnérable, sûr de lui et en proie au doute. Il campe ainsi un personnage pour le moins complexe et, plus que jamais, il parvient à exprimer de multiples sentiments avec son regard dont il joue comme peu d’acteurs savent le faire. Face à lui, Ellen Barkin exprime une forte sensualité qui trouve son aboutissement dans plusieurs scènes assez torrides… L’ambiance est new-yorkaise à souhait mais surtout fortement empreinte d’une tension qui ne se relâche que rarement, souvent grâce à la bonhomie rondouillarde de John Goodman. Mélodie pour un Meurtre est un film noir qui ne manque de charme. Plutôt complexe, il nous montre Al Pacino dans l’un des se meilleurs rôles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Ellen Barkin, John Goodman, Michael Rooker
Voir la fiche du film et la filmographie de Harold Becker sur le site IMDB.

Remarques :
Le titre original Sea of Love peut surprendre. En réalité, il reprend le titre d’un morceau de Phil Philips enregistré en 1959 qui a une place particulière dans cette histoire. Ce morceau a été repris de multiples fois, notamment par Iggy Pop, Tom Waits (sa version illustre le générique de fin) et plus récemment par Cat Power (dont la version est utilisée par le film Juno).

26 avril 2010

Engrenages (1987) de David Mamet

Titre original : « House of Games »

EngrenagesLui :
Première réalisation de l’auteur dramatique David Mamet, Engrenages montre le choc de deux mondes très différents : une psychanalyste, auteur de livres à succès, à la vie trop terne à son goût (Lindsay Crouse), rencontre un beau parleur, joueur et arnaqueur (Joe Mantegna). Il va lui faire découvrir un monde qui va l’attirer comme un aimant. Grâce à une écriture parfaite qui nous fait habilement pénétrer dans l’histoire, David Mamet nous capte totalement : même si nous ne sommes pas aussi trompés que certains (ne disons pas lesquels…) de ses personnages, nous sommes, nous aussi, fascinés par ce monde de tromperie et de faux-semblants. David Mamet a tourné Engrenages avec peu de moyens, évitant les acteurs de premier plan pour donner les deux rôles principaux à Lindsay Crouse, sa femme à l’époque, qui fait ici une belle prestation de femme en apparence froide qui aspire à un peu plus de piment, et à son ami Joe Mantegna, un rôle de petit escroc enjôleur qui lui va comme un gant. Non dénué de style, Engrenages est un joli suspense psychologique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lindsay Crouse, Joe Mantegna, Mike Nussbaum, Lilia Skala
Voir la fiche du film et la filmographie de David Mamet sur le site IMDB.

Voir les autres films de David Mamet chroniqués sur ce blog…

Une phrase célèbre… :
Lors de la partie de poker, quand le ton monte et que l’un des joueurs demande « mais d’où il sort celui-là ? », Joe Mantegna répond « I’m from the United States of Kiss My Ass »… formule assez largement reprise depuis.

13 mars 2010

Y-a-t-il toujours un pilote dans l’avion? (1982) de Ken Finkleman

Titre original : « Airplane II: the sequel »
Autre titre français : « Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion? »

Y-a-t-il toujours un pilote dans l'avion?Lui :
Qu’il y ait une suite à Y a-t-il un pilote dans l’avion?, après son succès en 1980, était bien prévu mais pour plus tard… Impatiente, Paramount la tournera sans attendre et sans son trio de créateurs, Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker. Trahis, ces derniers ont toujours refusé d’en voir une seule image. Au lieu d’un avion à la dérive, nous avons cette fois une navette spatiale à la dérive. Le film n’est pas mauvais en soi car il regorge d’humour, les gags fusent rapidement et il n’y a pas trop de lourdeurs. Le problème vient plutôt du fait que, pour une énorme majorité, ces gags sont repris du premier volet et dans ce cas il est préférable de re-regarder le premier plutôt que sa copie qui fait plus penser à l’application minutieuse d’une recette… Le film fut un flop et, malgré l’annonce dans les toutes dernières images d’un Airplane 3, le film Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion? resta sans suite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Robert Hays, Julie Hagerty, Lloyd Bridges, Peter Graves, William Shatner, Raymond Burr
Voir la fiche du film et la filmographie de Ken Finkleman sur le site IMDB.

18 février 2010

Ladyhawke, la femme de la nuit (1985) de Richard Donner

Titre original : « Ladyhawke »

Ladyhawke, la femme de la nuitLui :
Au XIIIe siècle, un jeune voleur parvient à s’évader du donjon de l’évêque d’Aquila. Rattrapé par la garde lancée à sa poursuite, il est sauvé par un chevalier solitaire accompagné d’un faucon qui semble avoir une grande importance pour lui. L’histoire en elle-même de Ladyhawke est assez belle, elle évoque les grandes légendes. Edward Khmara l’avait écrite dans un pur style heroic-fantasy mais Richard Donner l’a faite réécrire en gommant tous animaux fantastiques. L’histoire semble ainsi plus réelle. La photographie de Vittorio Storato est superbe (1). On ne peut hélas en dire autant de la musique qui est… épouvantable, sorte de rock symphonique qui vient gâter le bel édifice (2). Le jeune Matthew Broderick est ici dans un de ses tous premiers rôles, Michelle Pfeiffer est d’une grande beauté, comme le demande le rôle.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Matthew Broderick, Rutger Hauer, Michelle Pfeiffer, Leo McKern, John Wood, Alfred Molina
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Donner sur le site IMDB.

(1) Vittorio Storato est un talentueux directeur de la photographie italien auquel on doit également les images d’Apocalypse Now, Le dernier Empereur, Reds, Tucker, …
(2) La musique est signée Andrew Powell qui est l’arrangeur d’Alan Parsons qui a d’ailleurs produit la musique. C’est étonnant que le résultat soit si désastreux : même si j’avoue n’avoir jamais été un grand fan d’Alan Parsons Project, la musique de Ladyhawke m’a semblée être un ton nettement en dessous.

Anecdote :
La Warner prétendant dans toute sa communication que Ladyhawke était basé sur une authentique légende du XIIIe siècle, Edward Khmara s’est plaint auprès de la Writers Guild Association. La Warner a reconnu ses torts et a octroyé des dommages à l’auteur mais a ensuite continué à clamer que l’histoire était basée sur une légende médiévale… 

27 janvier 2010

Vivement dimanche! (1983) de François Truffaut

Vivement dimanche!Elle :
Note : 3 étoiles

Lui :
Vingt trois ans après Tirez sur le Pianiste, François Truffaut rend à nouveau hommage au film noir et à la comédie policière. Filmé en noir et blanc, Vivement Dimanche retrace l’enquête d’une secrétaire plutôt débrouillarde pour innocenter son patron accusé de plusieurs meurtres. Les clins d’œil de Truffaut et références sont innombrables, parfois assez appuyés, que ce soit à des classiques américains, français ou encore à lui-même. Vivement Dimanche est aussi un film qui met remarquablement en valeur Fanny Ardant, qui était alors sa compagne. Elle est resplendissante de vitalité et charme. L’histoire en elle-même passe un peu au second plan, le cinéaste se concentrant beaucoup plus sur la forme et c’est ainsi qu’il faut le voir pour apprécier cet amusant hommage au film noir. Vivement Dimanche fut, hélas, le dernier film de François Truffaut.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Fanny Ardant, Jean-Louis Trintignant, Jean-Pierre Kalfon, Philippe Laudenbach, Philippe Morier-Genoud, Caroline Sihol
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site IMDB.

Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

2 janvier 2010

2010, l’année du premier contact (1984) de Peter Hyams

Titre original : « 2010 » ou « 2010 – Odyssey two »

2010 - L'année du premier contactLui :
Mettre en scène une suite à 2001, Odyssée de l’espace n’était pas chose facile. Dans cette adaptation du roman d’Arthur Clarke, Peter Hyams s’est particulièrement impliqué : il en est le producteur, a écrit le scénario et l’a réalisé. Une mission russo-américaine va étudier le vaisseau Discovery abandonné près de Jupiter pour tenter de comprendre ce qui s’est passé. Il s’agit donc d’une vraie suite. Les deux films ne sont pas comparables : 2001 est un film onirique et atemporel alors que 2010 est plus classique et donc plus daté. Vouloir comparer les deux films amène forcément à porter un jugement négatif sur 2010 ; il ne le mérite pas car c’est un film fort bien fait et qui s’inscrit parfaitement dans l’esprit des livres d’Arthur C. Clarke. L’histoire est assez forte, même si l’on peut trouver le fond de guerre froide un peu trop présent, et les situations mises en images excitent l’imagination. Vu en 2010, alors que le cinéma de science-fiction n’est plus qu’un support à effets spéciaux, le film de Peter Hyams paraît s’inscrire dans la vraie science-fiction, celle qui sait s’épanouir dans la littérature avant de garnir nos écrans et qui n’a pas besoin de budget pharaonique. 2010 Odyssée deux est donc une suite plus qu’honorable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Roy Scheider, John Lithgow, Helen Mirren, Bob Balaban, Keir Dullea
Voir la fiche du film et la filmographie de Peter Hyams sur le site IMDB.

Remarques :
– Arthur C. Clarke fait une apparition : devant la maison blanche, l’homme sur le côté qui donne à manger aux pigeons. D’autre part, sur la couverture du magazine Times qui montre les deux grands dirigeants face à face, c’est en fait Arthur C. Clarke et Stanley Kubrick qui se font face…!
– Arthur Clarke a aussi écrit 2061 Odyssée Trois (en 1987), livre qui m’a paru moins intéressant que les deux premiers.
– On le sait maintenant : les prédictions de 2001 et de 2010 étaient passablement optimistes. Mettre sur pied un voyage vers Jupiter ne sera sans doute pas possible avant un bon siècle.

22 décembre 2009

Clockwise (1986) de Christopher Morahan

ClockwiseElle :
(pas vu)

Lui :
Le pointilleux principal d’un collège anglais manque le train qui doit l’emporter à la conférence annuelle des principaux de collège. Juste le jour il devrait la présider. Il tente d’y parvenir coûte que coûte par ses propres moyens, une folle cavalcade qui va mettre à mal tous ses grands principes. Ce principal, c’est John Cleese, l’ex-Monty Python, et il n’a pas son pareil pour caricaturer et pousser dans ses extrêmes un tel personnage guindé, rigide et engoncé dans ses principes. Il nous fait là un beau numéro et bien entendu tout le film repose sur lui. Même s’il souffre de quelques longueurs, Clockwise est amusant, souvent hilarant même, sans toutefois égaler les meilleurs films des ex-Monty Python.
Note : 3 étoiles

Acteurs: John Cleese, Sharon Maiden, Penelope Wilton, Alison Steadman
Voir la fiche du film et la filmographie de Christopher Morahan sur le site IMDB.

13 novembre 2009

Le commando de Sa Majesté (1980) de Andrew V. McLaglen

Titre original : The Sea Wolves

The Sea WolvesElle :
(pas vu)

Lui :
Relatant un fait d’armes de la Seconde Guerre Mondiale, Le Commando de sa Majesté nous transporte aux Indes où un navire espion allemand, ancré en zone neutre, donne des renseignements aux sous-marins allemands qui rôdent en mer. L’Amirauté anglaise met sur pied une expédition non officielle pour aller neutraliser le navire, un commando composé d’anciens officiers plus vraiment très jeunes. L’histoire est donc basée sur des faits réels mais, hélas, le film ne leur rend guère hommage tant la réalisation semble molle et dénuée d’entrain. Les acteurs paraissent aussi fatigués que leurs personnages et l’on doit forcer son attention. Les quelques touches d’humour très british ne suffisent pas à relever l’ensemble qui montre beaucoup de mollesse.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gregory Peck, Roger Moore, David Niven, Trevor Howard, Barbara Kellerman, Patrick Macnee
Voir la fiche du film et la filmographie de Andrew V. McLaglen sur le site IMDB.

13 octobre 2009

La fièvre au corps (1981) de Lawrence Kasdan

Titre original : « Body Heat »

La fièvre au corpsElle :
(pas vu)

Lui :
Agé d’à peine plus de trente ans, Lawrence Kasdan parvient à un degré de perfection franchement inhabituel pour un premier film (1). La Fièvre au Corps met en scène une histoire de manipulation et de femme fatale qui évoque les meilleurs films noirs des années quarante, on pense à Le facteur sonne toujours deux fois ou surtout à Assurance sur la mort, mais l’histoire de Kasdan va encore plus loin dans le machiavélisme avec notamment un twist final qui nous laisse pantois. La mise en place et le déroulement du scénario font preuve d’une grande rigueur qui approche la perfection. La Fièvre au Corps est aussi un film audacieux, tout d’abord par sa sensualité torride qui frôle l’érotisme et que Kasdan montre avec beaucoup de style, se situant là encore dans la droite ligne des films noirs. La fièvre au corps Il est audacieux aussi par le choix des acteurs : c’est le premier rôle pour Kathleen Turner qui montre une grande force dans son jeu avec une bonne dose de mystère et qui forme un couple vraiment électrique avec William Hurt qui a enfin ici un rôle de premier plan. Ils donnent beaucoup de crédibilité au film. La musique de John Barry contribue elle aussi à créer un climat très fort. Envoûtant et original, La Fièvre au Corps est une réussite sur toute la ligne. Avec le recul, on mesure mieux à quel point il ne peut se comparer qu’aux très grands films noirs, qui sont souvent ses aînés de trente ou quarante ans.
Note : 5 étoiles

Acteurs: William Hurt, Kathleen Turner, Richard Crenna, Ted Danson, J.A. Preston, Mickey Rourke
Voir la fiche du film et la filmographie de Lawrence Kasdan sur le site IMDB.

(1) Lawrence Kasdan n’était toutefois pas un débutant en tant que scénariste : il avait précédemment signé les scénarii de Les Aventuriers de l’Arche Perdue et Star Wars l’Empire contre-attaque (c’est d’ailleurs George Lucas qui a anonymement produit son film).