8 mars 2011

Boire et déboires (1987) de Blake Edwards

Titre original : « Blind date »

Boire et déboiresLui :
Pour faire bonne figure lors d’une soirée d’affaires, Walter doit venir accompagné. Son frère le met en contact avec Nadia, une amie de sa femme. Walter ne fait pas assez attention à la seule recommandation qui lui est donnée : ne jamais la faire boire d’alcool car elle peut devenir incontrôlable… Et effectivement, comme on peut s’en douter, elle va devenir franchement incontrôlable ; telle une tornade, elle va détruire rapidement le petit monde bien réglé de cet accro du boulot. Les catastrophes s’accumulent. Avec Boire et Déboires, Blake Edwards prend plaisir à saper les fondements de l’American way of life, de la yuppie culture des années 80 et du machisme. Bien qu’un peu inégal, l’ensemble est bien rythmé et comporte de très bons gags. Assez étonnamment, Blake Edwards change de style au deux tiers du film, à partir de la scène du procès. Si le début était déjà bien mené, le derniers tiers est du grand Blake Edwards, avec un humour bien plus subtil. Toute la scène dans la maison du juge est une petite merveille avec un ballet de portes, de mouvements croisés et de belles trouvailles. Bruce Willis (qui n’avait fait précédemment que de la figuration au cinéma )(1) joue avec retenue. Le film repose aussi sur de très bons seconds rôles, en tête le formidable John Larroquette en ex-amoureux forcené. Bizarrement, Boire et Déboires n’est généralement pas très apprécié. Serait-il trop farfelu…?
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kim Basinger, Bruce Willis, John Larroquette, William Daniels, George Coe, Mark Blum, Phil Hartman
Voir la fiche du film et la filmographie de Blake Edwards sur le site IMDB.

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(1) A cette époque, Bruce Willis jouait également dans une série TV, Clair de lune (Moonlighting), qui a connu une certaine notoriété entre 1985-1989.

19 décembre 2010

Full metal jacket (1987) de Stanley Kubrick

Full Metal JacketLui :
Full Metal Jacket est l’avant-dernier film de Stanley Kubrick, un film sur la guerre plus qu’un film de guerre. Dans la première moitié, nous suivons l’entrainement d’un groupe de Marines mené par un sergent gueulard, interprété avec beaucoup d’énergie par un ex-instructeur qui a improvisé une partie des dialogues. Les textes les plus hauts en couleur (un véritable flot d’obscénités) sont toutefois l’oeuvre d’un autre ex-Marine, Gustav Hasford, l’auteur du livre que Kubrick a choisi d’adapter. Cette partie est à la fois drôle et terrifiante. Elle est surtout intense. Kubrick montre sa grande virtuosité de la mise en scène, avec des travelings arrières de toute beauté qui ont largement contribué à la réputation du film. La seconde moitié se déroule au Vietnam. Après un passage à vide montrant les dessous de la presse militaire, le film retrouve toute sa force dans la dernière partie qui nous fait vivre l’affrontement d’une petite escouade de soldats avec un sniper invisible. Full Metal Jacket est un film hors normes, il n’a pas vraiment de héros ni d’histoire au sens classique du mot. Ce n’est pas vraiment un film anti-guerre : Kubrick ne porte pas de jugement, il décrit l’apprentissage de jeunes soldats à la mort. C’est en tout cas un film d’une grande force. Le perfectionnisme de Kubrick s’est traduit en plus de neuf mois de tournage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Matthew Modine, Adam Baldwin, Vincent D’Onofrio, R. Lee Ermey, Arliss Howard
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kubrick sur le site IMDB.
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Remarques :
* « Full Metal Jacket » (littéralement : entièrement enrobé de métal) est un terme qui s’applique à un certain type de munitions. En choisissant ce titre, Kubrick fait bien entendu l’analogie avec les soldats.
* Le livre de Gustav Hasford s’intitule The Short-Timers.
* La partie Vietnam a été tournée dans la banlieue de Londres, sur deux sites de complexes industriels promis à la démolition. Kubrick a eu toutes les autorisations pour les détruire à loisir.
* Les références à Mickey Mouse peuvent surprendre, notamment dans la scène finale où les soldats marchent dans la ville en flammes en chantant le thème du Club Mickey… Dans le langage des G.I., Mickey Mouse désigne tout ce qui est petit et stupide.

6 septembre 2010

Foxfire (1987) de Jud Taylor

Lui :
Après la mort de son mari, Annie est restée dans sa maison isolée des Blue Ridge Mountains, une maison où elle a toujours vécu. A 80 ans, elle n’a aucune envie de la quitter. La pression d’un promoteur et l’un de ses enfants, chanteur de country, vont-ils la faire changer d’avis? Foxfire a été produit pour la télévision américaine, dans le cadre de la série de dramatiques Hallmark Hall of Fame. Malgré une certaine authenticité, le récit est très convenu, bourré de bonnes intentions mais sans originalité. Le thème global est celui du dépeuplement des campagnes qui perdent leur âme en devenant des villages de résidences secondaires. Les bonnes interprétations de Jessica Tandy et Hume Cronyn ne suffisent pas à relever l’ensemble.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jessica Tandy, Hume Cronyn, John Denver, Gary Grubbs, Harriet Hall
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Remarques :
* Jessica Tandy et Hume Cronyn sont (ou plus exactement : étaient, puisque tous deux sont maintenant décédés) mari et femme dans la vraie vie également. Hume Cronyn s’est illustré dans de très beaux seconds rôles, surtout dans les années 40 et 50, notamment avec Hitchcock.
* Dans les scènes de concert, le banjoiste est Tony Trischka et le violoniste Kenny Kosek, deux musiciens bien connus des amateurs de bluegrass.
* La série télévisée de dramatiques Hallmark Hall of Fame existe depuis… 1951, soit à ce jour 308 films diffusés sur la chaîne CBS. Elle a été souvent primée.

Homonyme :
Foxfire de Annette Haywood-Carter (1996), collège-movie avec Angelina Jolie.

5 juillet 2010

Lili Marleen (1981) de Rainer-Werner Fassbinder

Lili MarleenLui :
L’histoire est très librement adaptée de la vie de Lale Andersen, chanteuse allemande sans grand talent qui devint l’égérie de l’Allemagne nazie avec la chanson Lili Marleen. Cette chanson eut un destin tout particulier puisqu’elle fut extrêmement populaire aussi bien auprès des soldats allemands qu’auprès des soldats alliés. Lili Marleen fait partie d’un ensemble de films de Rainer-Werner Fassbinder sur l’Histoire récente de l’Allemagne  (1). Pour traiter de la période du nazisme, il choisit l’histoire étrange de cette femme qui, tout en étant amoureuse d’un juif suisse, se retrouve propulsée parmi les plus hautes sphères du nazisme. Fassbinder la met en scène avec beaucoup de distance, sans jugement, sans mise en valeur de l’un de personnages. Cette fausse neutralité vis-à-vis du sujet a parfois été mal comprise, jusqu’à être interprétée comme preuve d’une certaine nostalgie ou du moins d’une fascination/répulsion. En réalité, son film nous questionne sur la conscience et sur les choix ; rien n’est simple. Ce sentiment de distanciation est d’ailleurs amplifié par le doublage en allemand (le film a été tourné en anglais et postsynchronisé en allemand par Fassbinder) ; ce doublage ajoute emphase et fausseté, toutes deux assez inutiles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Hanna Schygulla, Giancarlo Giannini, Mel Ferrer, Karl-Heinz von Hassel, Erik Schumann, Hark Bohm
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(1) Fassbinder déclarait à la sortie du film : « J’espère vivre assez longtemps pour réaliser une douzaine de films qui recomposeraient l’Allemagne dans sa globalité, telle que je la vois. Chacun représenterait une étape même si l’ordre chronologique n’est pas respecté. Lili Marleen est mon premier sujet sur le IIIe Reich, ce ne sera pas le dernier. Berlin Alexander Platz et Despair se situent avant, Le mariage de Maria Braun et Lola après. Je vais poursuivre jusqu’au temps présent, pas à pas. (…) Je cherche en moi où je suis dans l’histoire de mon pays, pourquoi je suis allemand. » (Le Monde du 17 avril 1981)
Hélas, la mort prématurée de Fassbinder en 1982 (à l’âge de 37 ans) ne lui a permis de mener ce projet à terme.

7 juin 2010

La porte du paradis (1980) de Michael Cimino

Titre original : « Heaven’s Gate »

La porte du paradisLui :
Nous sommes au Wyoming en 1890, à la fin de la conquête de l’Ouest, au moment du partage des terres. La Porte du Paradis fait ressurgir un épisode brutal de l’histoire des Etats-Unis. Forts de leurs appuis politiques, un groupe de grands propriétaires accuse les immigrants possédant une concession virtuelle d’être des anarchistes et des voleurs de bétail. Une milice de mercenaires est recrutée pour exterminer plus d’une centaine d’entre eux. Inspiré d’un épisode réel (1), le propos Michael Cimino ne laisse planer aucun doute sur les intentions criminelles des propriétaires de bétail face à cet afflux d’immigrants. Grâce à l’immense succès de son film précédent, Voyage au bout de l’enfer, Cimino a bénéficié d’un budget important pour filmer une grande fresque de 3h30, où les grandes scènes étourdissantes alternent avec des passages plus lents et même intimes. Il semble parfois de laisser emporter mais sans excès toutefois, car ses grandes scènes sont toujours très belles. Côté acteurs, on remarquera la belle prestation d’Isabelle Huppert, le personnage le plus volubile face aux taciturnes Kristofferson et Walken. Hélas, La Porte du Paradis reste dans l’histoire du cinéma comme l’un des films les plus injustement assassinés par la critique. Après quelques jours d’exploitation à New York, le film est retiré des salles face à l’hostilité générale et aux critiques très dures (2). Michael Cimino ramène la durée du film à 2h30… sans plus de succès. Le désastre financier fut tel qu’il participa grandement à la fin d’United Artists. Il faut voir ce beau film, même dans sa version courte, mais on peut le voir maintenant en version intégrale (3).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kris Kristofferson, Isabelle Huppert, Christopher Walken, John Hurt, Sam Waterston, Joseph Cotten, Jeff Bridges
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(1) Les Affrontements du Comté Johnson (« Johnson County War ») durèrent en réalité plusieurs années à partir de 1888. La Wyoming Stock Growers Association, le groupement de propriétaires qui avait alors établi une liste noire et engagé des tueurs, existe toujours aujourd’hui.  Les immigrants traqués avaient pour beaucoup travaillé à l’installation des lignes de chemin de fer. Ils avaient reçu un bout de terrain mais ne parvenaient pas à faire enregistrer leur concession. En s’installant dans de petites fermes pour élever des moutons, ils faisaient obstacle à « l’open land » voulu par les grands propriétaires de bétail. Dans la réalité, Jim Averell et sa compagne Ella Watson furent abattus par les tueurs dès le début de cette mini-guerre, soit 3 ans avant la bataille rangée. L’armée intervint pour mettre fin aux affrontements et captura les mercenaires pour qu’ils soient jugés… Le jugement n’eut cependant jamais lieu, ils furent relâchés.
(2) Il est bien entendu tentant d’expliquer l’hostilité de la critique vis à vis d’Heaven’s Gate par le fait qu’il met à mal l’idéal américain, provoquant ainsi une certaine mauvaise conscience. Certes, cela a du jouer mais ce n’est probablement pas la seule raison : Jean-Pierre Coursodon, qui était sur place, parle aussi de jalousie, de jubilation morbide et d’une volonté de la critique new-yorkaise de casser du jeune cinéaste. Il souligne aussi le fait qu’il s’agit d’un film qui réclame une certaine attention pour en saisir toutes les nuances… (Revue Cinéma n°266 de février 81). Si Jean-Pierre Coursodon est de son côté consterné face à l’assassinat du film par la critique new-yorkaise, le film ne fut guère mieux considéré en Europe quand il sortit un peu plus tard. En compétition à Cannes en mai 81, il fut plutôt ignoré.
(3) La version intégrale est disponible depuis 2013. Avant cela, c’était la version courte qui était la plus courante. Elle reste intéressante même si certaines scènes perdent un peu de leur sens : par exemple, dans le prologue à Harvard, le discours du jeune Irvine a été coupé. Après l’exposé des grandes valeurs par le doyen (que personne n’avait écouté), le discours du jeune Irvine prônait un certain pragmatisme teinté d’immobilisme et aussi un refus d’implication qu’il mettra en pratique par la suite. Tout le film est presque dans le prologue : les grandes idées se noient dans le pragmatisme économique, dans l’ignorance et l’égoïsme… Dans la version écourtée, le prologue apparaît donc plus gratuit mais il reste intéressant pour ses très belles scènes (la scène de la valse est visuellement incroyable, sur le Beau Danube Bleu de Strauss, orchestre ni plus ni moins dirigé par Leonard Bernstein).

29 mai 2010

Mélodie pour un meurtre (1989) de Harold Becker

Titre original : « Sea of Love »

Mélodie pour un meurtreLui :
L’inspecteur new-yorkais Frank Keller enquête sur une série de meurtres où les victimes ont pour point commun d’avoir passé une petite annonce de rencontre. Il décide de passer lui-même une annonce identique pour rechercher la meurtrière. Le scénario est assez solide et se déroule parfaitement mais Mélodie pour un Meurtre vaut surtout par la belle performance d’Al Pacino en policier solitaire, alcoolique, à la fois solide et vulnérable, sûr de lui et en proie au doute. Il campe ainsi un personnage pour le moins complexe et, plus que jamais, il parvient à exprimer de multiples sentiments avec son regard dont il joue comme peu d’acteurs savent le faire. Face à lui, Ellen Barkin exprime une forte sensualité qui trouve son aboutissement dans plusieurs scènes assez torrides… L’ambiance est new-yorkaise à souhait mais surtout fortement empreinte d’une tension qui ne se relâche que rarement, souvent grâce à la bonhomie rondouillarde de John Goodman. Mélodie pour un Meurtre est un film noir qui ne manque de charme. Plutôt complexe, il nous montre Al Pacino dans l’un des se meilleurs rôles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Ellen Barkin, John Goodman, Michael Rooker
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Remarques :
Le titre original Sea of Love peut surprendre. En réalité, il reprend le titre d’un morceau de Phil Philips enregistré en 1959 qui a une place particulière dans cette histoire. Ce morceau a été repris de multiples fois, notamment par Iggy Pop, Tom Waits (sa version illustre le générique de fin) et plus récemment par Cat Power (dont la version est utilisée par le film Juno).

26 avril 2010

Engrenages (1987) de David Mamet

Titre original : « House of Games »

EngrenagesLui :
Première réalisation de l’auteur dramatique David Mamet, Engrenages montre le choc de deux mondes très différents : une psychanalyste, auteur de livres à succès, à la vie trop terne à son goût (Lindsay Crouse), rencontre un beau parleur, joueur et arnaqueur (Joe Mantegna). Il va lui faire découvrir un monde qui va l’attirer comme un aimant. Grâce à une écriture parfaite qui nous fait habilement pénétrer dans l’histoire, David Mamet nous capte totalement : même si nous ne sommes pas aussi trompés que certains (ne disons pas lesquels…) de ses personnages, nous sommes, nous aussi, fascinés par ce monde de tromperie et de faux-semblants. David Mamet a tourné Engrenages avec peu de moyens, évitant les acteurs de premier plan pour donner les deux rôles principaux à Lindsay Crouse, sa femme à l’époque, qui fait ici une belle prestation de femme en apparence froide qui aspire à un peu plus de piment, et à son ami Joe Mantegna, un rôle de petit escroc enjôleur qui lui va comme un gant. Non dénué de style, Engrenages est un joli suspense psychologique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lindsay Crouse, Joe Mantegna, Mike Nussbaum, Lilia Skala
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Une phrase célèbre… :
Lors de la partie de poker, quand le ton monte et que l’un des joueurs demande « mais d’où il sort celui-là ? », Joe Mantegna répond « I’m from the United States of Kiss My Ass »… formule assez largement reprise depuis.

13 mars 2010

Y-a-t-il toujours un pilote dans l’avion? (1982) de Ken Finkleman

Titre original : « Airplane II: the sequel »
Autre titre français : « Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion? »

Y-a-t-il toujours un pilote dans l'avion?Lui :
Qu’il y ait une suite à Y a-t-il un pilote dans l’avion?, après son succès en 1980, était bien prévu mais pour plus tard… Impatiente, Paramount la tournera sans attendre et sans son trio de créateurs, Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker. Trahis, ces derniers ont toujours refusé d’en voir une seule image. Au lieu d’un avion à la dérive, nous avons cette fois une navette spatiale à la dérive. Le film n’est pas mauvais en soi car il regorge d’humour, les gags fusent rapidement et il n’y a pas trop de lourdeurs. Le problème vient plutôt du fait que, pour une énorme majorité, ces gags sont repris du premier volet et dans ce cas il est préférable de re-regarder le premier plutôt que sa copie qui fait plus penser à l’application minutieuse d’une recette… Le film fut un flop et, malgré l’annonce dans les toutes dernières images d’un Airplane 3, le film Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion? resta sans suite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Robert Hays, Julie Hagerty, Lloyd Bridges, Peter Graves, William Shatner, Raymond Burr
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18 février 2010

Ladyhawke, la femme de la nuit (1985) de Richard Donner

Titre original : « Ladyhawke »

Ladyhawke, la femme de la nuitLui :
Au XIIIe siècle, un jeune voleur parvient à s’évader du donjon de l’évêque d’Aquila. Rattrapé par la garde lancée à sa poursuite, il est sauvé par un chevalier solitaire accompagné d’un faucon qui semble avoir une grande importance pour lui. L’histoire en elle-même de Ladyhawke est assez belle, elle évoque les grandes légendes. Edward Khmara l’avait écrite dans un pur style heroic-fantasy mais Richard Donner l’a faite réécrire en gommant tous animaux fantastiques. L’histoire semble ainsi plus réelle. La photographie de Vittorio Storato est superbe (1). On ne peut hélas en dire autant de la musique qui est… épouvantable, sorte de rock symphonique qui vient gâter le bel édifice (2). Le jeune Matthew Broderick est ici dans un de ses tous premiers rôles, Michelle Pfeiffer est d’une grande beauté, comme le demande le rôle.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Matthew Broderick, Rutger Hauer, Michelle Pfeiffer, Leo McKern, John Wood, Alfred Molina
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(1) Vittorio Storato est un talentueux directeur de la photographie italien auquel on doit également les images d’Apocalypse Now, Le dernier Empereur, Reds, Tucker, …
(2) La musique est signée Andrew Powell qui est l’arrangeur d’Alan Parsons qui a d’ailleurs produit la musique. C’est étonnant que le résultat soit si désastreux : même si j’avoue n’avoir jamais été un grand fan d’Alan Parsons Project, la musique de Ladyhawke m’a semblée être un ton nettement en dessous.

Anecdote :
La Warner prétendant dans toute sa communication que Ladyhawke était basé sur une authentique légende du XIIIe siècle, Edward Khmara s’est plaint auprès de la Writers Guild Association. La Warner a reconnu ses torts et a octroyé des dommages à l’auteur mais a ensuite continué à clamer que l’histoire était basée sur une légende médiévale… 

27 janvier 2010

Vivement dimanche! (1983) de François Truffaut

Vivement dimanche!Elle :
Note : 3 étoiles

Lui :
Vingt trois ans après Tirez sur le Pianiste, François Truffaut rend à nouveau hommage au film noir et à la comédie policière. Filmé en noir et blanc, Vivement Dimanche retrace l’enquête d’une secrétaire plutôt débrouillarde pour innocenter son patron accusé de plusieurs meurtres. Les clins d’œil de Truffaut et références sont innombrables, parfois assez appuyés, que ce soit à des classiques américains, français ou encore à lui-même. Vivement Dimanche est aussi un film qui met remarquablement en valeur Fanny Ardant, qui était alors sa compagne. Elle est resplendissante de vitalité et charme. L’histoire en elle-même passe un peu au second plan, le cinéaste se concentrant beaucoup plus sur la forme et c’est ainsi qu’il faut le voir pour apprécier cet amusant hommage au film noir. Vivement Dimanche fut, hélas, le dernier film de François Truffaut.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Fanny Ardant, Jean-Louis Trintignant, Jean-Pierre Kalfon, Philippe Laudenbach, Philippe Morier-Genoud, Caroline Sihol
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