Victime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après 18 ans (4 ans de plus que dans le roman!) de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche grâce à un secret de son voisin de cellule, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo…
Rares sont les réalisateurs qui tournent un remake de leur propre film (1) mais c’est le cas de Robert Vernay qui a réalisé deux fois l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas Le Comte de Monte-Cristo. Onze ans après sa version en noir et blanc, il tourne cette fois en couleurs avec un acteur très populaire dans le rôle principal. Durant trois heures, le film est une fois encore divisé en deux « époques », projetées séparément : La Trahison et La Vengeance. Le ton n’est plus sombre, mais assez gai. L’histoire est modifiée, simplifiée : des personnages-clés ont disparu et les plans du comte pour se venger ne paraissent plus si élaborés que cela. L’histoire paraît finalement plus anodine. Hormis Jean Marais, mis en valeur comme il se doit, les autres acteurs sont un peu fades. Les couleurs ont bien mal vieilli (procédé Gevacolor de Gevaert, dérivé de l’Agfacolor), même après restauration. Cette nouvelle version connut un grand succès populaire.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Jean Marais, Lia Amanda, Daniel Ivernel, Folco Lulli, Louis Seigner, Noël Roquevert, Daniel Cauchy, Jean-Pierre Mocky
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Vernay sur le site IMDB.
Voir les autres films de Robert Vernay chroniqués sur ce blog…

Adaptations les plus notables :
* 1915-1917 : Le Comte de Monte-Cristo (France) en six parties découpées en 15 épisodes, un « roman-cinéma » réalisé par Henri Pouctal pour Le Film d’Art et sorti en 1918. Le film ressort en 1923 en version raccourcie de trois heures.
* 1922 : Monte Cristo (USA) par Emmett J. Flynn avec John Gilbert.
* 1929 : Monte-Cristo (France) par Henri Fescourt avec Jean Angelo (3h45 en deux parties).
* 1943 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Pierre Richard-Willm (en 2 parties)
* 1954 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Jean Marais (en 2 parties).
* 1961 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Claude Autant-Lara avec Louis Jourdan.
* 1968 : Sous le signe de Monte-Cristo (France) par André Hunebelle avec Paul Barge.
* 1979 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 90 min) de Denys de La Patellière avec Jacques Weber
* 1998 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 100 min) de Josée Dayan avec Gérard Depardieu
* 2024 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière avec Pierre Niney.
(1) Le cas le plus célèbre est Alfred Hitchcock qui a tourné deux fois L’Homme qui en savait trop (1934 et 1956) mais il y en a quelques autres :
Leo McCarey avec Elle et Lui (1939 et 1957),
Frank Capra avec Grande Dame d’un jour (Lady for a day, 1933) et Milliardaire pour un jour (Pocketfull of Miracles, 1961),
Frank Capra (encore lui) avec La Course de Broadway Bill (Broadway Bill, 1934) et Jour de chance (Riding High, 1950),
Cecil B. De Mille avec Les Dix Commandements (1923 et 1956),
Yasujiro Ozu avec Histoire d’herbes flottantes (1934) et Herbes flottantes (1959).
Plus récemment il y a le cas Michael Mann avec L.A. Takedown (1989) et Heat (1995),
etc.
Sans parler du cas le plus extrême qui, à ma connaissance, est unique :
Cecil B. DeMille a tourné 3 fois The Squaw Man en 1914, 1918 et 1931.