20 mars 2012

Bright Star (2009) de Jane Campion

Bright StarLe film de Jane Campion dépeint la rencontre et  la liaison amoureuse non consommée du poète romantique anglais John Keats avec sa voisine Fanny Brawne. Bright Star est le titre d’un des poèmes qu’il lui a dédié. Ils étaient tous deux très jeunes et bien entendu peu connus puisque le talent de Keats ne fut reconnu qu’après sa mort… Jane Campion sait éviter tout le maniérisme des films biographiques (« biopics ») ou même des films historiques. Elle traite cette histoire d’amour avec beaucoup de délicatesse et laisse s’exprimer toute l’innocence de leur relation. Elle parvient même à apporter une touche de modernité en dotant son héroïne d’un certain caractère. L’image, très belle, contribue à cette impression de délicate beauté qui se dégage du film.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Abbie Cornish, Ben Whishaw, Paul Schneider, Kerry Fox
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25 septembre 2010

Australia (2008) de Baz Luhrmann

AustraliaLui :
Une aristocrate anglaise part en Australie pour vendre sa propriété qu’elle trouve au bord de la ruine. Avec l’aide d’un cow-boy au cœur noble et d’un enfant aborigène, elle va la remettre sur pied. Australia est de toute évidence un film ambitieux, rien que son titre le montre. Baz Luhrmann a voulu traiter divers aspects de l’histoire et des caractères de son pays tout en créant un grand spectacle. Le film a beau être bardé de bonnes intentions (1), il devient rapidement ennuyeux par manque d’originalité et de scénario. Les personnages sont très typés, l’ensemble est très hollywoodien. Nicole Kidman est ici dans l’un de ses rôles décoratifs : seule sa plastique est utilisée (fort bien d’ailleurs…), et aussi sa présence certes, mais ses talents d’actrice sont très largement sous-employés.
Note : 1 étoile

Acteurs: Nicole Kidman, Hugh Jackman, David Wenham, Brandon Walters
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(1) Pour bien comprendre la réalité des « générations volées » (enfants métis aborigènes enlevés à leur famille pour être enfermés et éduqués à l’occidentale), il est préférable de regarder le film de Phillip Noyce Le chemin de la Liberté (Rabbit-proof fence).

Homonyme :
Australia de Jean-Jacques Adrien (1989) avec Fanny Ardant et Jeremy Irons.

19 janvier 2010

They’re a weird mob (1966) de Michael Powell

Titre français (vidéo) : « Drôles de zèbres »

They're a Weird MobLui :
Adapté d’un roman australien à succès, They’re a weird mob raconte l’arrivée d’un italien à Sydney et la façon dont il trouve un travail et des amis. Filmé de façon réaliste, le film revêt maintenant un indéniable caractère historique, un témoignage de la société australienne dans les années soixante. A cette époque, il y régnait un fort sentiment d’égalitarisme et il était facile à un immigrant de s’insérer, le pays offrant de multiples opportunités. Si le film est assez amusant, il comporte néanmoins certaines longueurs. They’re a weird mob n’est pas vraiment un grand film, on n’y retrouve pas l’habituelle inventivité de Michael Powell mais il n’est pas non plus sans intérêt, loin de là.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Walter Chiari, Claire Dunne, Chips Rafferty, Ed Devereaux
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29 août 2007

L’année de tous les dangers (1982) de Peter Weir

Titre original : The Year of Living Dangerously

L'année de tous les dangersElle :
Sur fond de menace communiste contre le régime militaire indonésien, Mel Gibson sillonne ce pays en tant que journaliste. C’est son rêve qui vient de se réaliser et pour le concrétiser, il est prêt à tout pour faire un scoop. Peter Weir a le mérite de montrer la corruption, la misère et la famine qui règne dans ce pays alors que les occidentaux et la classe des fortunés au pouvoir y mènent sans complexe une vie dépravée. Cependant, l’enjeu et les personnages ne sont pas assez forts pour nous captiver si bien que le film traîne un peu en longueur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette plongée au sein d’une ville indonésienne, vue par les yeux d’un jeune journaliste un peu arriviste, est particulièrement bien mise en scène par Peter Weir. On imagine sans peine comment on peut être « secoué » par un séjour dans un tel pays. Au delà de ce journaliste qui apprécie mal la gravité de la situation, le personnage le plus fascinant est celui du photographe, jouée par Linda Hunt.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mel Gibson, Sigourney Weaver, Linda Hunt, Michael Murphy
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12 août 2007

La leçon de Piano (1993) de Jane Campion

Titre original : The Piano

La leçon de pianoElle :
Très beau mélodrame sur des terres lointaines au milieu des Maoris. Magnifiques paysages de mer désolés avec le piano et les bagages d’Holly Hunter et de sa petite fille qui sont toutes les deux bouleversantes de vérité. Le piano devient un objet de convoitise entre les deux rivaux masculins car il représente le seul lien qui retient Holly Hunter à la vie. Elle est muette et ne communique au monde que par la musique. Harvey Keitel, l’amant représente la bouée de sauvetage. Le mari jaloux et brutal, ne comprend pas ces subtilités psychologiques et échoue à conquérir le coeur de sa femme.
Note : 5 étoiles

Lui :
Une seconde vision de ce film n’a rien changé de mon impression première : je n’accroche pas à cette histoire qui met en relief les non-dits, j’avoue même m’être quelque peu ennuyé.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Holly Hunter, Harvey Keitel, Sam Neill, Anna Paquin
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28 juillet 2007

Moulin Rouge ! (2001) de Baz Luhrmann

Moulin Rouge !Elle :
(pas vu)

Lui :
Dans un Paris de carton-pâte, cette comédie musicale prend comme façade l’univers du Moulin Rouge en 1900 pour le dénaturer totalement et le transformer en un fourre-tout grotesque peuplé de personnages outranciers. Le film de Luhrman est une sorte de galimatias visuel et auditif avec un montage artificiellement frénétique qui nous met les yeux en bouillie : il doit être bien difficile de trouver un plan de plus de 5 secondes. Ce n’est plus un film, c’est un clip… D’ailleurs, musicalement, Moulin Rouge est pot-pourri de nombreux standards allant de Marilyn Monroe à Elton John. Il ne faut pas trop chercher la création dans tout ce méli-mélo dépourvu d’âme.
Note : 1 eacute;toiles

Acteurs: Nicole Kidman, Ewan McGregor, John Leguizamo, Jim Broadbent, Richard Roxburgh
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Les autres films de même titre :
Moulin Rouge de Ewald André Dupont (1928), film anglais peu connu,
Moulin Rouge de Sidney Lanfield (1934) avec Constance Bennett, une comédie,
Moulin Rouge de André Hugon (1939) avec Lucien Barroux. Comédie musicale,
Moulin Rouge de John Huston (1952) avec José Ferrer, belle biographie de Toulouse-Lautrec, assez prenante.
Sur le même thème, il faut mentionner le très beau film de Jean Renoir French Cancan (1954), avec Jean Gabin et Françoise Arnoul.

17 juillet 2007

Like Minds (2006) de Gregory J. Read

Like MindsElle :
(pas vu)

Lui :
Like Minds est un thriller psychologique mettant en scène deux adolescents d’un pensionnat anglais ayant une fascination un peu trop poussée pour les Cathares et l’Ordre des Templiers. L’australien Gregory Read parvient dans son premier long métrage à créer un ensemble cohérent en installant un climat trouble et particulièrement prenant. Il est pour cela bien soutenu par le jeu des deux jeunes acteurs, notamment Eddie Redmayne qui est très crédible dans son personnage d’adoslescent assez fuyant. Certes, le scénario n’est pas du plus grand intérêt mais il parvient bien à éviter les stéréotypes du genre et comporte une bonne progression dans la tension. Like Minds est un premier film plutôt réussi qui installe parfaitement une atmosphère basée sur l’ambiguïté.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Toni Collette, Eddie Redmayne, Tom Sturridge
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13 février 2006

Lantana (2001) de Ray Lawrence

Lantana Elle :
Sur fond d’enquête policière, Ray Lawrence nous entraîne au coeur des désarrois et tourments d’hommes et femmes quarantenaires. Ces personnages à la dérive deviennent attachants malgré leurs défauts parce qu’ils sont humains : ils pleurent, souffrent et doutent. Peu satisfaits de leur vie de couple, ils rêvent d’une autre vie plus excitante et prennent des risques qu’ils finissent par regretter. Le personnage principal est un flic à la David Lynch c’est-à-dire un type fragile qui commet des erreurs et veut réparer ses fautes. Sa vie privée se trouve mêlée à son travail d’enquêteur. Epouse, amante, amie psychanalyste se croisent et se rencontrent. Tout ce puzzle est habilement mis en scène avec une musique envoûtante. On ne s’ennuie pas une seconde et on s’interroge jusqu’au bout sur les mobiles des uns et des autres.
Note : 5 étoiles

Lui :
Lantana est un film très réussi, qui traite des relations à l’intérieur de couples sur un fond d’histoire policière. Le scénariste a su mêler les deux avec une grande habileté, un scénario où tout s’entrecroise, une histoire à la fois banale et extraordinaire. Ray Lawrence, le réalisateur, a su installer une ambiance assez forte, où l’on sent l’influence (dans le bon sens du terme) de gens comme David Lynch. Il a une façon de filmer ses personnages avec une grande sensibilité, et l’acteur principal est particulièrement convaincant, rendant son personnage très riche et finalement attachant. Une vraie réussite.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Anthony LaPaglia, Rachael Blake, Kerry Armstrong, Jon Bennett, Melissa Martinez
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19 janvier 2006

Japanese Story (2003) de Sue Brooks

Japanese Story Elle :
Une géologue un peu braque est chargé d’accompagner un homme d’affaires japonais coincé dans les magnifiques paysages du désert australien. C’est avec sensibilité que Sue Brooks filme la relation amoureuse qui se tisse entre ces deux personnages car tout les oppose au départ. C’est dans l’adversité qu’ils commencent à faire tomber les masques et à se regarder d’un oeil différent. Tout passe par le regard et les gestes de douceur. Il y a peu de dialogues. La musique est lancinante comme pour exprimer l’inexorabilité de cette histoire. La réalisatrice fait chavirer brutalement la destinée du film de façon très inattendue ce qui lui redonne toute son intensité et originalité. Toni Collette exprime une belle palette d’émotions pour signifier son attachement.
Note : 4 étoiles

Lui :
A sa base, le scénario porte sur la rencontre forcée entre un japonais, jeune businessman rigide, et une jeune femme australienne, plutôt « brut de décoffrage », un peu rustaude. En fait, le film démarre plutôt mal, restant cantonné dans le très conventionnel choc des cultures et choc des personnalités. Cependant, les choses évoluant assez rapidement, Sue Brooks parvient à centrer son film sur une relation plutôt délicate qui s’établit entre ces deux personnages et trouve un bon équilibre, franchement plaisant. Au moment où le scénario semble s’étioler, Sue Brooks fait basculer son film dans un tout autre registre, bien plus dramatique où elle parvient à exprimer des sentiments assez forts tout en restant sur une base simple. Certes, Japanese Story  n’est pas un grand film, l’histoire aurait certainement gagnée à être étoffée, mais c’est un film assez réussi, plein de délicatesse… et qui accessoirement nous permet de visiter et d’admirer les déserts australiens.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Toni Collette, Gotaro Tsunashima
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29 septembre 2005

Le chemin de la liberté (2002) de Phillip Noyce

Titre original : « Rabbit-Proof Fence »

Le chemin de la libertéElle :
Philip Noyce dénonce la politique eugéniste de l’Australie qui a sévi des années trente jusqu’en 1970. Elle consistait à enlever des enfants métis aborigènes à leurs familles pour les éduquer à l’anglo-saxonne dans des centres spécifiques fermés. Les enfants étaient triés selon la couleur de leur peau ; une peau claire autorisait l’accès à l’éducation, une peau foncée menait droit au travail. Le réalisateur nous raconte l’authentique et incroyable épopée de trois fillettes enlevées à leur mère et qui parviennent à s’échapper du centre. Elles parcourent plus de deux mille kilomètres à pied pour regagner leur foyer et bravent les souffrances, la faim et la traque d’un pisteur. Philip Noyce parvient à faire un film fascinant, palpitant et poignant. Les images sont très belles et la musique de Peter Gabriel est envoûtante. A voir absolument.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le chemin de la liberté est une histoire étonnante et plutôt terrifiante en soi car elle révèle un aspect mal connu de la politique du gouvernement australien envers les aborigènes. Cette épopée de trois jeunes filles qui vont faire plus de 2000 Kms pour revenir chez elles est particulièrement bien mise en scène, assez palpitante bien que somme toute il ne se passe pas grand chose. Les trois fillettes jouent particulièrement bien, avec beaucoup de spontanéité mais aussi beaucoup de force et Kenneth Brannagh trouve le ton juste pour son personnage de fonctionnaire étriqué, persuadé du bien-fondé et de la justesse de la politique assez horrible qu’il met en oeuvre. Très belles images aussi, même si les couleurs surprennent un peu au début, et très belle musique de Peter Gabriel.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Everlyn Sampi, Laura Monaghan, Tianna Sansbury, Kenneth Branagh
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