16 juin 2022

Le Soupir des vagues (2018) de Kôji Fukada

Titre original : « Umi o kakeru »
Autre Titre français : « L’homme qui venait de la mer »

Le Soupir des vagues (Umi o kakeru)En quête de ses racines, Sachiko rend visite à sa famille japonaise installée à Sumatra. Tout le monde ici essaie de se reconstruire après le tsunami qui a ravagé l’île il y a dix ans. A son arrivée, Sachiko apprend qu’un homme mystérieux a été retrouvé sur la plage, vivant. Le village est à la fois inquiet et fasciné par le comportement de cet étranger rejeté par les vagues…
Le Soupir des vagues est un film japonais écrit et réalisé par Kōji Fukada. Il s’agit à la fois d’un conte à connotation écologique et d’un chassé-croisé amoureux. L’ensemble est délicat avec une grande simplicité de mise en scène. Une fois de plus, le cinéaste montre son attachement aux films européens, et plus particulièrement ceux d’Eric Rohmer, dans sa façon de filmer les hésitations amoureuses. Le volet « conte fantastique » de l’histoire reste retenu, sans spectaculaire. L’inconnu, qui de toute évidence symbolise la Nature et plus particulièrement la mer, évoque une présence bienveillante que l’on peut perdre. Le film est ainsi entre deux genres sans franchement tomber dans l’une ou l’autre catégorie. Kōji Fukada l’a tourné entièrement en Indonésie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dean Fujioka, Mayu Tsuruta, Taiga Nakano, Junko Abe, Adipati Dolken, Sekar Sari
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Le Soupir des vagues (Umi o kakeru)Junko Abbe et Dean Fujioka dans Le Soupir des vagues (Umi o kakeru) de Kôji Fukada.

14 février 2022

Les Fleurs de Shanghai (1998) de Hou Hsiao-hsien

Titre original : « Hai shang hua »

Les fleurs de Shanghai (Hai shang hua)Dans le Shanghai de la fin du XIXe siècle, les « maisons de fleurs » sont des maisons closes de luxe. Comme ses amis, Wang, un fonctionnaire aisé, vient y chercher la compagnie de courtisanes. Il fréquente ainsi depuis quatre ans Rubis qui n’a pas d’autres clients. Mais depuis peu, il a également une liaison avec Jasmin dans une autre maison. Rubis vient de l’apprendre…
Les fleurs de Shanghai est un film taïwanais réalisé par Hou Hsiao-hsien, écrit par sa scénariste habituelle, la romancière Chu Tien-wen. Précisons d’emblée qu’il n’est jamais question de sexe, le récit se concentre sur les rapports entre les personnages. Au début, les rapports entre Wang et ses maitresses ont certaines similitudes avec ceux d’un couple classique mais le pouvoir de l’argent se montre de plus en plus important à mesure que la situation évolue. L’enfermement des jeunes femmes est bien perceptible. Les discussions sont feutrées même lorsque les sentiments bouillonnent. Seuls les repas (très arrosés) avec quelques amis sont plus animés. Wang ne sait quelle maitresse il doit préférer (et épouser), ne pouvant décrypter les intentions de chacune. Tout se déroule en intérieur, dans deux maisons closes et même dans deux pièces seulement. Le film est bâti sur de longs plans-séquences séparés par d’ostensibles fondus au noir, l’éclairage est tamisé, le rythme est assez lent, les mouvements de caméra sont amples et d’une grande douceur. L’ensemble pourra paraître un peu long mais reste vraiment remarquable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tony Leung Chiu-Wai, Michiko Hada, Michelle Reis, Carina Lau, Jack Kao
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Les fleurs de Shanghai (Hai shang hua)Tony Leung Chiu-Wai et Michiko Hada dans Les fleurs de Shanghai (Hai shang hua) de Hou Hsiao-hsien.

26 janvier 2022

The Spy Gone North (2018) de Yoon Jong-bin

Titre original : « Gongjak »

The Spy Gone North (Gongjak)Séoul, 1993. Un ancien officier est engagé par les services secrets sud-coréens sous le nom de code « Black Venus ». Chargé de collecter des informations sur le programme nucléaire en Corée du Nord, il infiltre un groupe de dignitaires de Pyongyang en se faisant passer pour un homme d’affaires et réussi progressivement à gagner la confiance du Parti…
The Spy Gone North est un film sud-coréen coécrit et réalisé par Yoon Jong-bin. Il relate l’histoire vraie de Park Chae-seo, ancien agent sud-coréen infiltré dans les installations nucléaires nord-coréennes. C’est donc un film d’espionnage mais du type espionnage politique ; il n’y a aucune scène d’action. L’atmosphère rappelle celle des romans de John Le Carré. On assiste au long travail d’infiltration, le récit décrit précisément comment l’agent a su susciter l’intérêt de cadres du Parti et même rencontrer plusieurs fois le dirigeant suprême de la Corée du Nord. Il met aussi en scène les tractations politiques secrètes entre les deux pays. Le scénario se déroule impeccablement avec toujours des nouveaux éléments qui maintiennent notre pleine attention. Accessoirement, le film permet de familiariser avec l’histoire de la Corée dont on ne connait souvent que les grandes lignes.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Hwang Jung-min, Lee Sung-min, Cho Jin-woong, Ju Ji-Hoon
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The Spy Gone North (Gongjak)Hwang Jung-min dans The Spy Gone North (Gongjak) de Jong-bin Yoon.

The Spy Gone North (Gongjak)The Spy Gone North (Gongjak) de Jong-bin Yoon.

7 décembre 2021

Le Mystère des pingouins (2018) de Hiroyasu Ishida

Titre original : « Pengin haiwei »

Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei)Quand des pingouins apparaissent partout dans sa petite ville, semant au passage une joyeuse pagaille, le jeune Aoyama se dit qu’il y a là une enquête à mener. Ce studieux élève de CM1, accompagné de son meilleur ami, enrôle également sa rivale aux échecs et une énigmatique assistante dentaire pour percer le secret des pingouins. Mais ces petites bêtes ne sont que le premier signe d’une série d’événements extraordinaires…
Le Mystère des pingouins est un film d’animation japonais  basé sur le roman pour adolescents Penguin Highway de Tomihiko Morimi, lauréat du Grand Prix Nihon SF 2010 au Japon. Il s’agit du premier long métrage du réalisateur trentenaire Hiroyasu Ishida, jeune prodige de l’animation japonaise. L’histoire est inventive avec une bonne dose de fantastique teinté d’onirisme, une histoire qui ne cherche pas à s’inscrire dans un courant. Les personnages des enfants sont très attachants avec leur approche très méthodique et scientifique de phénomènes parfaitement irrationnels. La dernière partie est poétique et joliment surréaliste. Un très beau film.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs (voix): Kana Kita, Yû Aoi
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Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei)Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei) de Hiroyasu Ishida.

Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei)Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei) de Hiroyasu Ishida.

21 octobre 2021

Vers l’autre rive (2015) de Kiyoshi Kurosawa

Titre original : « Kishibe no tabi »

Vers l'autre rive (Kishibe no tabi)Mizuki, veuve depuis trois ans, vit seule en donnant des cours de piano aux enfants. Un soir, son mari revient à la maison. Il lui annonce que son corps a bien disparu en mer, mangé par les crabes mais que, depuis, il a parcouru le Japon et sympathisé avec des vivants et d’autres personnes « comme lui ». Il demande à Mizuki de l’accompagner pour découvrir tout ce qu’il a fait et vu…
Vers l’autre rive est un film japonais réalisé par Kiyoshi Kurosawa (qui, rappelons-le, n’a aucun lien de parenté avec Akira Kurosawa). C’est l’adaptation d’un roman de Kazumi Yumoto, auteure japonaise qui semble avoir beaucoup écrit de romans pour la jeunesse (assez étrangement, car ce film n’est pas vraiment un film pour enfants). Si le début nous intrigue surtout, c’est assez subtilement que la suite du récit nous touche plus profondément sans que l’on prenne conscience de ce changement de registre. L’art de Kiyoshi Kurosawa est de donner une apparence naturelle à des situations surnaturelles, de donner un visage très simple à des réflexions plus complexes. Il n’utilise aucun effet, évite le spectaculaire ; ses paisibles scènes du quotidien évoquent le cinéma d’Ozu. Avec subtilité et délicatesse, le récit se nourrit d’une réflexion philosophique sur l’existence, le couple, la mort, l’absence mais aussi les rencontres et les petits riens qui sont le sel de nos vies. Le film peut dérouter mais il peut aussi nous emmener assez loin et avec douceur.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Eri Fukatsu, Tadanobu Asano
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Vers l'autre rive (Kishibe no tabi)Eri Fukatsu et Tadanobu Asano dans Vers l’autre rive (Kishibe no tabi) de Kiyoshi Kurosawa.

6 septembre 2021

Les Enfants du temps (2019) de Makoto Shinkai

Titre original : « Tenki no ko »

Les Enfants du Temps (Tenki no ko)Alors qu’un phénomène météorologique extrême touche le Japon, exposé à des pluies constantes, un jeune lycéen fugueur, Hodaka, arrive à Tokyo et trouve un emploi dans une revue dédiée aux sciences occultes. Dépêché pour enquêter sur l’existence de filles-soleil, il croise la jeune Hina…
Les Enfants du Temps (titre international : Weathering with You) est un film d’animation japonais écrit et réalisé par Makoto Shinkai. Il s’agit du cinquième long métrage de celui que l’on surnomme parfois le « nouveau Miyazaki ». Bien qu’il semble en premier être destiné aux adolescents, le film a de quoi séduire bien au-delà de cette tranche d’âge. Les dessins sont magnifiques, avec beaucoup de détails et une superbe utilisation de la lumière (y compris sous la pluie qui est très présente). Le graphisme force l’émerveillement. En outre, les qualités de conteur de Makoto Shinkai sont manifestes : nous sommes happés par cette histoire somme toute assez simple (et même un peu simplette) mais qui génère en nous de multiples émotions. Habilement, le récit traite de la question du dérèglement climatique tout en introduisant des héros positifs. Tout cela fait beaucoup de qualités, on pourra juste regretter les (ostensibles) placements de produits. Très gros succès.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Kotaro Daigo, Nana Mori, Tsubasa Honda
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Remarque :
* Les Enfants du Temps semble présenter des similitudes avec Your Name. (2016), le film précédent de Makoto Shinkai, ce qui a pu décevoir ceux qui l’ont vu (personnellement, je ne l’ai pas (encore) vu).

Les Enfants du Temps (Tenki no ko)Les Enfants du Temps (Tenki no ko) de Makoto Shinkai.

Les Enfants du Temps (Tenki no ko)Les Enfants du Temps (Tenki no ko) de Makoto Shinkai.

Les Enfants du Temps (Tenki no ko)Les Enfants du Temps (Tenki no ko) de Makoto Shinkai.

16 août 2021

Hôtel Singapura (2015) de Eric Khoo

Titre original : « In the Room »

Hôtel Singapura (In the Room)L’hôtel Singapura est en pleine décrépitude mais il a connu des jours plus prestigieux. Depuis la seconde Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, des couples s’y sont retrouvés pour parler d’amour et le faire…
Hôtel Singapura (In the Room) est un film singapourien réalisé par Eric Khoo. L’idée de départ est séduisante : placer six histoires (et même un peu plus) étalées à dix ans d’intervalle sur soixante ans (et même un peu plus) dans une unique chambre d’hôtel. L’intention était de traduire l’évolution des mœurs et de la société à travers de scènes intimes où il est question d’amour (un peu) et de sexe (beaucoup). Le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur des espérances mais le film d’Eric Khoo ne manque pas de qualités. La principale est certainement d’avoir six histoires très différentes, ce qui, toutefois, n’empêche pas de ressentir une petite sensation de longueurs. Hormis la séquence hilarante des professionnelles des années cinquante, le fond du propos est d’une grande tristesse, l’amour restant inaccessible et laissant la place à des étreintes sexuelles mécanistes. Hôtel Singapura ne manque pas de style et se montre d’une indéniable originalité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Josie Ho, Ian Tan, Nadia Ar, Shô Nishino, Lawrence Wong, Choi Woo-sik
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Remarques :
* La distribution réunit plusieurs actrices et acteurs des pays d’extrême-orient : Josie Ho vient de Hong-kong, Shou Nishino est japonaise, Lawrence Wong vient de Malaisie, Netnaphad Pulsavad est thaïlandaise, George Young, Daniel Jenkins et Koh Boon sont basés à Singapour.
* Le tournage a été bouclé en dix jours.

Hôtel Singapura (In the Room)Ian Tan et Nadia Ar dans Hôtel Singapura (In the Room) de Eric Khoo.

25 juillet 2021

Wet Season (2019) de Anthony Chen

Wet SeasonDes trombes d’eau s’abattent sur Singapour. C’est la mousson. Les nuages s’amoncellent aussi dans le cœur de Ling, professeur de chinois dans un lycée de garçons. Sa vie professionnelle est peu épanouissante et son mari, avec qui elle tente depuis plusieurs années d’avoir un enfant, de plus en plus fuyant. Une amitié inattendue va briser sa solitude…
Wet Season est le second long métrage du réalisateur singapourien Anthony Chen (après Ilo Ilo en 2013). Il en a écrit le scénario et il filme son héroïne avec beaucoup de douceur et de pudeur, ce qui rend le film très agréable à regarder. Pour une meilleure compréhension, il est important de savoir que les Singapouriens regardent les chinois avec une certaine dose de mépris. La professeure, originaire de Malaisie et enseignant le chinois, ressent donc ce sentiment de n’être pleinement acceptée nulle part. Elle n’a qu’une petite connivence, muette toutefois, avec son beau-père handicapé qui, lui, est né en Chine. Ces éléments ne sont pas clairement perceptibles à priori. Mais, même sans cela, Wet Season nous touche par sa grande délicatesse.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Yann Yann Yeo, Koh Jia Ler, Christopher Ming-Shun Lee, Yang Shi Bin
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Wet SeasonKoh Jia Ler et Yann Yann Yeo dans Wet Season de Anthony Chen.

21 juillet 2021

Hotel by the River (2018) de Hong Sang-soo

Titre original : « Gangbyeon hotel »

Hotel by the River (Gangbyeon hotel)Dans un hôtel situé au bord du fleuve Han, près de Séoul, un poète sexagénaire fait venir ses deux fils. Il désire renouer des liens distendus car il affirme sentir qu’il va mourir. Dans le même hôtel, une jeune femme reçoit une amie qui tente de la consoler d’une rupture amoureuse…
Hotel by the River est écrit et réalisé par le sud-coréen Hong Sang-soo. C’est un film assez surprenant par son cheminement et sa forme. Les personnages sont assez désorientés et le cinéaste calque sa mise en scène et sa photographie sur leur état d’esprit avec des mouvements ou des mises au point en apparence maladroites. Il utilise merveilleusement la neige et une certaine lenteur pour créer une douceur onirique. On a souvent l’impression d’être en dehors du monde, entre le ciel et la terre. Les personnages sont en questionnement existentiel, résultat de difficultés de rapport aux autres dans le cadre d’une relation amoureuse ou simplement filiale. Sous une forme de fable poétique, le fond du propos est tout de même assez noir mais Hotel by the River est un beau film.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ki Joo-bong, Kwon Hae-hyo, Kim Min-hee, Song Seon-mi, Yoo Joon-Sang
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Remarque :
* Très modestement, Hong Sang-soo se définit comme « un cinéaste qui n’est ni grand public, ni auteur mais qui fait ce qu’il peut » (définition qu’il met dans la bouche d’un de ses personnages à propos du fils cinéaste.

Hotel by the River (Gangbyeon hotel)Ki Joo-bong, Kim Min-hee et Song Seon-mi dans Hotel by the River (Gangbyeon hotel) de Hong Sang-soo.

Hotel by the River (Gangbyeon hotel)Ki Joo-bong, Yoo Joon-Sang et Kwon Hae-hyo dans Hotel by the River (Gangbyeon hotel) de Hong Sang-soo.

Hotel by the River (Gangbyeon hotel)Kim Min-hee et Song Seon-mi dans Hotel by the River (Gangbyeon hotel) de Hong Sang-soo.

20 juillet 2021

Dans un jardin qu’on dirait éternel (2018) de Tatsushi Ohmori

Titre original : « Nichinichi kore kôjitsu »

Dans un jardin qu'on dirait éternel (Nichinichi kore kôjitsu)Noriko est une jeune étudiante japonaise peu sûre d’elle qui se destine à une carrière dans l’édition. Recommandée par sa mère, elle va se former à l’art de la préparation du thé auprès du professeur Takeda avec sa cousine Michiko. Peu convaincue de l’utilité de ce cérémonial très codifié et lent, elle découvre petit à petit les bienfaits de ces gestes minutieux et va trouver en sa formatrice une figure apaisante et sage…
Dans un jardin qu’on dirait éternel est scénarisé et réalisé par le japonais Tatsushi Ohmori d’après l’essai autobiographique homonyme de Noriko Morishita publié en 2008. C’est un film particulièrement original et étonnant. Il parvient à nous montrer comment les rituels de la cérémonie du thé peuvent être une passerelle vers une certaine quiétude, un apaisement qui appelle à profiter de l’instant présent et être à l’écoute de la nature et de ses saisons. C’est une démarche inhabituelle, qui peut même paraître incongrue pour nous occidentaux, mais le grand mérite du film est de nous faire percevoir cette possibilité. Tatsushi Ohmori, que l’on découvre en France avec ce film, fait preuve d’une grande délicatesse et ses trois actrices jouent toujours très juste. Dans un jardin qu’on dirait éternel est un film initiatique dans le sens où il nous fait découvrir une « discipline » dont la plupart d’entre nous ignorait l’existence.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Haru Kuroki, Mikako Tabe, Kirin Kiki
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Dans un jardin qu'on dirait éternel (Nichinichi kore kôjitsu)Haru Kuroki et Kirin Kiki dans Dans un jardin qu’on dirait éternel (Nichinichi kore kôjitsu) de Tatsushi Ohmori.

Remarque :
* La cérémonie du thé au Japon, ou « service japonais du thé », est un art traditionnel inspiré en partie par le bouddhisme zen dans lequel le thé vert en poudre, ou matcha, est préparé de manière codifiée par un praticien expérimenté et est servi à un petit groupe d’invités dans un cadre calme, ce qui, vu d’Occident, peut évoquer une cérémonie.
Chanoyu (littéralement « eau chaude pour le thé »), se réfère habituellement à l’art, alors que sadō ou chadō (« chemin du thé ») représente l’étude ou la doctrine de la cérémonie du thé sur le mode d’une « voie » spirituelle. Le terme chaji se rapporte quant à lui au service du thé complet comprenant le kaiseki (« repas léger »), le service de l’usucha (« thé léger ») et du koicha (« thé fort » ou « thé épais »), durant approximativement quatre heures ; il comprend également sumi demae, à savoir la mise en place et le réajustement, en présence des invités, des charbons de bois permettant de chauffer la bouilloire. Celui de chakai (littéralement une « rencontre autour du thé »), n’inclut pas le kaiseki et se résume le plus souvent au service de l’usucha, le koicha, suivi alors de l’usucha, est plus rarement servi à cette occasion.

Du fait qu’un praticien du chanoyu doit être familier avec la production et les différents types de thés, avec les kimonos, la calligraphie, les arrangements floraux, les céramiques, l’encens, et un large ensemble d’autres disciplines et arts traditionnels en plus des pratiques du thé enseignées dans son école, l’étude de la cérémonie du thé prend de nombreuses années, de fait toute une vie. Même pour participer en tant qu’invité dans une cérémonie du thé formelle, une connaissance du sadō est requise, incluant les gestes recommandés, les phrases à dire par les invités, la bonne manière pour boire le thé et la tenue générale à adopter dans la salle où est servi le thé. (Extraits de Wikipédia)