23 décembre 2022

Duel à Ichijoji (1955) de Hiroshi Inagaki

Titre original : « Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô »

Duel à Ichijoji (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô)Takezo, rebaptisé Musashi Miyamoto, est devenu un samouraï hors pair. Depuis des années, il parcourt le pays au gré d’affrontements dont il sort toujours vainqueur. Le voici désormais à Kyoto pour combattre maître Yoshioka. Dans la grande ville, il retrouve ses deux soupirantes : la vertueuse Otsu, ancienne fiancée de Matahachi, et la jeune Akemi, également courtisée par Yoshioka…
Duel à Ichijoji est un film japonais réalisé par Hiroshi Inagaki. C’est le deuxième film d’une trilogie relatant la vie du légendaire samouraï Miyamoto Musashi, adaptée du roman d’Eiji Yoshikawa. Alors que le premier volet, La Légende de Musashi, installait les personnages dans leur contexte, Duel à Ichijoji entre dans le sujet principal avec les faits qui ont créé la légende. Les combats sont présents mais ils le sont de façon modérée : Hiroshi Inagaki en montre le début et saute directement à l’après. Seul le dernier est montré plus longuement. L’intention est plutôt de se pencher sur l’évolution spirituelle du samouraï et sur son difficile chemin vers la sérénité. Rien n’est trop appuyé, tout est montré par petites touches. Tout est parfaitement équilibré. La photographie est une fois de plus superbe, notamment dans les crépuscules, et la chorégraphie des affrontements parfaitement réglée. De l’ensemble, se dégage une impression d’harmonie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune, Kôji Tsuruta, Mariko Okada, Kaoru Yachigusa, Michiyo Kogure, Mitsuko Mito, Akihiko Hirata, Daisuke Katô, Kurôemon Onoe
Voir la fiche du film et la filmographie de Hiroshi Inagaki sur le site IMDB.

Voir les autres films de Hiroshi Inagaki chroniqués sur ce blog…

Duel à Ichijoji (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô)Toshirô Mifune dans Duel à Ichijoji (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô) de Hiroshi Inagaki.

Duel à Ichijoji (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô)Kôji Tsuruta (au centre) dans Duel à Ichijoji (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô) de Hiroshi Inagaki.

Kenjin Iida, Kaoru Yachigusa et Kurôemon Onoe dans Duel à Ichijoji (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô) de Hiroshi Inagaki.

La 2e trilogie de Hiroshi Inagaki sur Miyamoto Musashi :
1) La Légende de Musashi (1954)
2) Duel à Ichijoji (1955)
3) La voie de la lumière (1956)

23 décembre 2022

La Légende de Musashi (1954) de Hiroshi Inagaki

Titre original : « Miyamoto Musashi »

La Légende de Musashi (Miyamoto Musashi)En l’an 1600, le Japon est divisé par une guerre civile. Jeune homme fruste rejeté par les siens, Takezo rêve de devenir samouraï. Avec son ami Matahachi, il part au combat mais se retrouve rapidement du côté des vaincus. Les deux hommes trouvent alors refuge chez la veuve Oko et sa fille Akemi. Alors que Matahachi décide de rester auprès d’elles, Takezo retourne seul au village où il sera très mal accueilli…
La Légende de Musashi est un film japonais réalisé par Hiroshi Inagaki, premier film d’une trilogie relatant la vie légendaire du samouraï Miyamoto Musashi, l’une des figures emblématiques du Japon. Ce personnage historique réel fut mythifié par le romancier Eiji Yoshikawa dans un roman-fleuve publié en 1935 (traduit en français en deux tomes : La Pierre et le Sabre et La Parfaite Lumière). Hiroshi Inagaki avait déjà adapté ce livre en une trilogie sortie entre 1940 et 1942 (aujourd’hui perdue, semble t-il). Ce premier volet de sa seconde trilogie est consacré à la formation du personnage. Miyamoto Musashi n’est encore qu’un jeune rustre belliqueux nommé Takezo qui va évoluer sous l’éducation forcée d’un moine. La mise en scène d’Hiroshi Inagaki montre une certaine modernité et n’est pas exempte de frivolité. La photographie est très belle. Le récit est simple mais très fort.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune, Rentarô Mikuni, Kurôemon Onoe, Kaoru Yachigusa, Mariko Okada, Mitsuko Mito
Voir la fiche du film et la filmographie de Hiroshi Inagaki sur le site IMDB.

Pour en savoir plus, lire la page Wikipedia sur Miyamoto Musashi
Le scénario a été récemment publié par l’Avant-Scène Cinéma….

La 2e trilogie de Hiroshi Inagaki sur Miyamoto Musashi :
1) La Légende de Musashi (1954)
2) Duel à Ichijoji (1955)
3) La voie de la lumière (1956)

La Légende de Musashi (Miyamoto Musashi)Toshirô Mifune et Mariko Okada dans La Légende de Musashi (Miyamoto Musashi) de Hiroshi Inagaki.

Les films japonais sur Miyamoto Musashi :
Miyamoto Musashi de Kintaro Inoue (1929) avec Chiezo Kataoka (film perdu)
– 1ere trilogie de Hiroshi Inagaki (1940-1942) avec Chiezo Kataoka (perdue ?)
A deux sabres (Nitōryū kaigen, 1943) de Daisuke Itō
L’Histoire de Musashi Miyamoto de Kenji Mizoguchi (1944) avec Chojiro Kawarazaki
– 2e trilogie de Hiroshi Inagaki (1954-1956) avec Toshirō Mifune
– Six films de Tomu Uchida (1962-1971) avec Kinnosuke Nakamura.
+ le personnage apparaît dans nombre de films. Par exemple, dans Les Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa, le personnage de Kyuzo, interprété par l’acteur Seiji Miyaguchi, est inspiré par Miyamoto Musashi.

6 décembre 2022

Les voleurs de chevaux (2019) de Yerlan Nurmukhambetov et Lisa Takeba

Titre original : « The Horse Thieves. Roads of Time »

Les voleurs de chevaux (The Horse Thieves. Roads of Time)Dans une steppe d’Asie centrale, un éleveur de chevaux est tué laissant derrière lui sa femme et ses trois enfants dont leur jeune fils aîné. Recueillis par des proches, l’histoire bascule avec l’arrivée lors des obsèques d’un personnage mystérieux qui jouera un rôle essentiel et dramatique dans la résolution de l’affaire…
Les voleurs de chevaux est un film réalisé conjointement par Yerlan Nurmukhambetov (Kazakhstan), qui en a également écrit le scénario, et Lisa Takeba (Japon). Il est inspiré d’un fait divers survenu au Kazakhstan à l’époque soviétique. Le récit est vu à travers les yeux de l’enfant de 12 ans. Les grandes étendues, aussi désolées que picturales, donnent au film une atmosphère particulière et questionnent sur la place de l’homme. L’histoire est plutôt simple mais assez forte. Elle interroge sur la valeur de la vie humaine. Le rythme est lent, presque contemplatif et il y a une certaine délicatesse dans l’approche. Les voleurs de chevaux fait partie de ces histoires assez simples qui ont une portée philosophique certaine. Le film n’a eu, hélas, qu’une distribution limitée.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Madi Minaidarov, Mirai Moriyama, Samal Yeslyamova
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Les voleurs de chevaux (The Horse Thieves. Roads of Time)Madi Minaidarov et Samal Yeslyamova dans Les voleurs de chevaux (The Horse Thieves. Roads of Time) de Yerlan Nurmukhambetov & Lisa Takeba.

Les voleurs de chevaux (The Horse Thieves. Roads of Time)Mirai Moriyama dans Les voleurs de chevaux (The Horse Thieves. Roads of Time) de Yerlan Nurmukhambetov & Lisa Takeba.

9 octobre 2022

Les Mondes parallèles (2019) de Yuhei Sakuragi

Titre original : « Ashita sekai ga owaru to shitemo »

Les Mondes parallèles (Ashita sekai ga owaru to shitemo)À Tokyo, des morts subites inexpliquées se multiplient. Shin, un garçon solitaire ayant perdu ses parents rencontre Jin qui lui ressemble en tout point, tel un jumeau. Ce dernier lui révèle l’existence d’un monde parallèle où il est le double de Shin. Si une personne meurt de cause non-naturelle dans un monde, son double disparaît automatiquement dans l’autre. Or cet autre Japon est une dictature féodale en proie à des guerres civiles…
Les Mondes parallèles est un film japonais d’animation de science-fiction écrit et réalisé par Yūhei Sakuragi, son premier long métrage. Il s’agit d’une animation entièrement créée par ordinateur avec certains plans qui tentent de calquer l’anime traditionnelle. L’histoire a une base intéressante et plutôt originale mais le développement est assez décevant, un véritable fourre-tout de thèmes : amours adolescents, difficultés du deuil, héros mélancoliques, mal-être adolescent, le tout saupoudré de combats bondissants où les héros face à des ersatz de zombies tranchent dans le vif. Ce sont des éléments assez classiques pour séduire un public adolescent et l’ensemble paraît calculé. En dehors du Japon, le film n’est pas sorti en salles.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs:
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Les Mondes parallèles (Ashita sekai ga owaru to shitemo)Les Mondes parallèles (Ashita sekai ga owaru to shitemo) de Yuhei Sakuragi.
Les Mondes parallèles (Ashita sekai ga owaru to shitemo)Les Mondes parallèles (Ashita sekai ga owaru to shitemo) de Yuhei Sakuragi.

26 septembre 2022

Drive My Car (2021) de Ryûsuke Hamaguchi

Titre original : « Doraibu mai kâ »

Drive My Car (Doraibu mai kâ)Alors qu’il n’arrive toujours pas à se remettre d’un drame personnel, Yusuke Kafuku, acteur et metteur en scène de théâtre, accepte de monter Oncle Vania dans un festival, à Hiroshima. Il y fait la connaissance de Misaki, une jeune femme réservée qu’on lui a assignée comme chauffeur…
Drive My Car est un film japonais coécrit et réalisé par Ryūsuke Hamaguchi, sorti en 2021. Il s’agit de l’adaptation de la nouvelle du même nom de l’écrivain japonais Haruki Murakami parue dans le recueil Des hommes sans femmes. C’est un film d’une profondeur inhabituelle, assez littéraire dans son sujet, plutôt abstrait tout en restant réaliste, avec des personnages forts et des connotations philosophiques. Hamaguchi utilise de façon inattendue la pièce de Tchekov L’oncle Vania qui devient une pure abstraction pour mieux rebondir sur la mélancolie des personnages principaux. Les quelque trois heures de film passent rapidement. Le film a été très bien reçu par la critique et le public.
Elle: 3 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Hidetoshi Nishijima, Tôko Miura, Reika Kirishima, Masaki Okad
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Drive My Car (Doraibu mai kâ)Hidetoshi Nishijima et Tôko Miura dans Drive My Car (Doraibu mai kâ) de Ryûsuke Hamaguchi.
Drive My Car (Doraibu mai kâ)Masaki Okada et Hidetoshi Nishijima dans Drive My Car (Doraibu mai kâ) de Ryûsuke Hamaguchi.

9 septembre 2022

True Mothers (2020) de Naomi Kawase

Titre original : « Asa ga kuru »

True Mothers (Asa ga kuru)Satoko et son mari sont liés pour toujours à Hikari, la jeune fille de 14 ans qui a donné naissance à Asato, leur fils adoptif. Aujourd’hui, Asato a 6 ans et la famille vit heureuse à Tokyo. Mais Hikari souhaite reprendre le contact avec la famille…
True Mothers est un film japonais coécrit et réalisé par la réalisatrice Naomi Kawase, d’après le roman homonyme de Mizuki Tsujimura. Il aborde le thème de l’adoption sous plusieurs angles en nous contant plusieurs récits habilement entrelacés de flash-back. Si le film débute par celui des parents adoptifs, il se recentre ensuite plus longuement sur celui de la mère biologique. La construction est élégante, le récit semble s’ouvrir par pétales comme une fleur. L’approche est très délicate, avec même une certaine douceur qui n’occulte pas toutefois les difficultés rencontrées par les deux mères. La nature est aussi toujours présente. La réalisatrice, qui a elle-même été élevée par des parents adoptifs, précise que l’adoption n’est pas encore très bien acceptée au Japon.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Hiromi Nagasaku, Arata Iura, Aju Makita, Hiroko Nakajima
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Remarque :
* A propos de la nature, la cinéaste explique : « Les plans autour de la nature, sur les arbres, le vent, la mer… participent à mon interprétation personnelle du monde. Je tiens énormément à la présence de la nature dans ce que je filme. À tel point que c’est devenu effectivement un code de mon cinéma. Et chaque plan de cette nature porte une signification. »

True Mothers (Asa ga kuru)Aju Makita, Hiromi Nagasaku et Arata Iura dans True Mothers (Asa ga kuru) de Naomi Kawase.

28 juin 2022

Balloon (2019) de Pema Tseden

Titre original : « Qi qiu »

Balloon (Qi qiu)Au cœur des étendues tibétaines, Drolkar et son mari élèvent des brebis, tout en veillant sur leurs trois fils, le maximum autorisé par les autorités chinoises pour les paysans tibétains. Elle se force à s’initier en secret à la contraception, pratique taboue dans cette communauté traditionnelle. La maigre réserve de préservatifs qu’elle se procure au compte-gouttes devient alors son bien le plus précieux…
Balloon est un film chinois écrit et réalisé par Pema Tseden, écrivain, réalisateur et producteur chinois d’origine tibétaine. L’histoire est basée sur une nouvelle qu’il avait écrite au début des années 2000. Elle est centrée sur deux beaux portraits de femmes tibétaines, Drolkar et sa soeur Shangchu devenue nonne à la suite d’une blessure amoureuse. Le récit montre le poids des traditions et de la religion. La mise en scène est assez délicate, sans recherche d’effets faciles avec un regard quasi ethnologique. Pema Tseden a su introduire des éléments dans son histoire pour maintenir notre attention, et aussi placer de petites touches d’humour et même quelques notes poétiques. Il a filmé tout cela au Tibet avec des acteurs non professionnels dans les rôles secondaires. Balloon est un film intéressant qui nous transporte ailleurs, dans un tout autre mode de vie.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sonam Wangmo, Jinpa, Yangshik Tso
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Balloon (Qi qiu)Sonam Wangmo dans Balloon (Qi qiu) de Pema Tseden.

17 juin 2022

Hospitalité (2010) de Kôji Fukada

Titre original : « Kantai »

Hospitalité (Kantai)Mikio Kobayashi mène une vie paisible dans sa maison de Tokyo aux côtés de sa femme Natsuki, de sa fille Eriko issue d’un premier mariage, et de sa sœur Seiko. Épaulé par sa femme à la comptabilité et d’un unique employé, Mikio gère une petite imprimerie qui occupe le rez-de-chaussée. Un jour, un inconnu fait son apparition, il se présente comme étant le fils d’un ami du défunt père de Mikio…
Hospitalité est un film japonais écrit et réalisé par Kōji Fukada. Bien qu’il ait été réalisé en 2010, alors que le cinéaste japonais n’avait que trente ans, il n’est sorti en France qu’en 2021. L’histoire est teintée d’un léger mystère qui la rend originale et plaisante. Dans sa mise en place, elle évoque celle d’Harmonium, que Fukada tournera en 2016, mais le développement est différent. Il s’agit ici à la fois d’une chronique familiale et sociale mais aussi d’une fable satirique sur l’acceptation des étrangers (qui au Japon est particulièrement faible). Fukada se moque également de l’immobilisme et de la volonté de ne pas faire de vagues, de rester dans les normes. Tout cela est traité avec humour, distillé à petites touches, dans un climat un peu étrange qui éveille et maintient notre intérêt.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kenji Yamauchi, Kiki Sugino, Kanji Furutachi, Bryerly Long
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Hospitalité (Kantai)Kiki Sugino et Kenji Yamauchi dans Hospitalité (Kantai) de Kôji Fukada.

16 juin 2022

Le Soupir des vagues (2018) de Kôji Fukada

Titre original : « Umi o kakeru »
Autre Titre français : « L’homme qui venait de la mer »

Le Soupir des vagues (Umi o kakeru)En quête de ses racines, Sachiko rend visite à sa famille japonaise installée à Sumatra. Tout le monde ici essaie de se reconstruire après le tsunami qui a ravagé l’île il y a dix ans. A son arrivée, Sachiko apprend qu’un homme mystérieux a été retrouvé sur la plage, vivant. Le village est à la fois inquiet et fasciné par le comportement de cet étranger rejeté par les vagues…
Le Soupir des vagues est un film japonais écrit et réalisé par Kōji Fukada. Il s’agit à la fois d’un conte à connotation écologique et d’un chassé-croisé amoureux. L’ensemble est délicat avec une grande simplicité de mise en scène. Une fois de plus, le cinéaste montre son attachement aux films européens, et plus particulièrement ceux d’Eric Rohmer, dans sa façon de filmer les hésitations amoureuses. Le volet « conte fantastique » de l’histoire reste retenu, sans spectaculaire. L’inconnu, qui de toute évidence symbolise la Nature et plus particulièrement la mer, évoque une présence bienveillante que l’on peut perdre. Le film est ainsi entre deux genres sans franchement tomber dans l’une ou l’autre catégorie. Kōji Fukada l’a tourné entièrement en Indonésie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dean Fujioka, Mayu Tsuruta, Taiga Nakano, Junko Abe, Adipati Dolken, Sekar Sari
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Le Soupir des vagues (Umi o kakeru)Junko Abbe et Dean Fujioka dans Le Soupir des vagues (Umi o kakeru) de Kôji Fukada.

14 février 2022

Les Fleurs de Shanghai (1998) de Hou Hsiao-hsien

Titre original : « Hai shang hua »

Les fleurs de Shanghai (Hai shang hua)Dans le Shanghai de la fin du XIXe siècle, les « maisons de fleurs » sont des maisons closes de luxe. Comme ses amis, Wang, un fonctionnaire aisé, vient y chercher la compagnie de courtisanes. Il fréquente ainsi depuis quatre ans Rubis qui n’a pas d’autres clients. Mais depuis peu, il a également une liaison avec Jasmin dans une autre maison. Rubis vient de l’apprendre…
Les fleurs de Shanghai est un film taïwanais réalisé par Hou Hsiao-hsien, écrit par sa scénariste habituelle, la romancière Chu Tien-wen. Précisons d’emblée qu’il n’est jamais question de sexe, le récit se concentre sur les rapports entre les personnages. Au début, les rapports entre Wang et ses maitresses ont certaines similitudes avec ceux d’un couple classique mais le pouvoir de l’argent se montre de plus en plus important à mesure que la situation évolue. L’enfermement des jeunes femmes est bien perceptible. Les discussions sont feutrées même lorsque les sentiments bouillonnent. Seuls les repas (très arrosés) avec quelques amis sont plus animés. Wang ne sait quelle maitresse il doit préférer (et épouser), ne pouvant décrypter les intentions de chacune. Tout se déroule en intérieur, dans deux maisons closes et même dans deux pièces seulement. Le film est bâti sur de longs plans-séquences séparés par d’ostensibles fondus au noir, l’éclairage est tamisé, le rythme est assez lent, les mouvements de caméra sont amples et d’une grande douceur. L’ensemble pourra paraître un peu long mais reste vraiment remarquable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tony Leung Chiu-Wai, Michiko Hada, Michelle Reis, Carina Lau, Jack Kao
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Les fleurs de Shanghai (Hai shang hua)Tony Leung Chiu-Wai et Michiko Hada dans Les fleurs de Shanghai (Hai shang hua) de Hou Hsiao-hsien.