Depuis qu’il a fait innocenter un meurtrier récidiviste, Maître Jean Monier ne prend plus de dossiers criminels. La rencontre avec Nicolas Milik, père de famille accusé du meurtre de sa femme, fait vaciller ses certitudes. Convaincu de l’innocence de son client, il est prêt à tout pour lui faire gagner son procès aux assises… Le Fil est un film français réalisé et interprété par Daniel Auteuil. L’acteur signe ici sa cinquième réalisation (on se souvient de sa trilogie pagnolesque La Fille du puisatier/ Fanny/Marius du début des années 2010). Il s’agit d’un film de procès basé sur l’un des récits de l’ouvrage Le Livre de maître Mô de l’avocat Jean-Yves Moyart. L’histoire démarre bien, parvenant à susciter notre intérêt, mais fait ensuite du surplace pendant une bonne heure avant un final (un peu) surprenant. De façon plutôt inattendue, le jeu de Daniel Auteuil m’a paru assez fade et j’avoue avoir échoué à percevoir le but de tout ça (une réflexion sur la vérité… sur le rôle de l’avocat… sur la fragilité ?) En revanche, la critique et le public semblent avoir plutôt bien reçu le film. Elle: – Lui :
Chargée de redorer l’image de la NASA auprès du public, l’étincelante Kelly Jones, experte en marketing, va perturber la tâche déjà complexe du directeur de la mission, Cole Davis. Lorsque la Maison-Blanche estime que le projet est trop important pour échouer, Kelly Jones se voit confier la réalisation d’un faux alunissage, en guise de plan B… To the Moon est un film américain réalisé par Greg Berlanti. Pour trouver une nouvelle approche de l’épopée de la conquête de la Lune, le scénariste Rose Gilroy est allé puiser du côté des théories conspirationnistes (sans y adhérer totalement, toutefois, mais en les légitimant) et a enrobé le tout d’une histoire romantique convenue. Bien entendu, mis à part les campagnes de publicités et le sponsoring qui ont bien existé, il n’y a pas une once de vérité dans tout cela. Plus gênant encore : le récit utilise sans originalité les ficelles habituelles du cinéma hollywoodien. A réserver aux fans de Scarlett Johansson qui est de presque tous les plans. Un peu ennuyeux. Elle: – Lui :
A Nice, suite à l’assassinat de son confrère, le commissaire Grimaud décide de faire appel à un inspecteur de la police des polices, Stanislas Borowitz, car il sait que si la mafia niçoise est impliquée c’est grâce à des policiers ripoux. Afin de les confondre, Stanislas va alors se faire passer pour un malfrat… Flic ou voyou est un film français réalisé par Georges Lautner, librement inspiré du roman L’Inspecteur de la mer de Michel Grisolia paru en 1977. Le scénario a été taillé sur mesure pour exploiter l’image de Jean-Paul Belmondo qui s’en donne à cœur joie dans ce personnage fonceur ne reculant devant rien et auquel tout réussit (et avec panache). La vraisemblance n’est pas de mise et le récit évoque quelque peu une bande dessinée. C’est divertissant. Les dialogues sont de Michel Audiard. La musique jazzy est excellente (Chet Baker, Ron Carter, Billy Cobham, Larry Coryell, … excusez du peu !) Archétype du cinéma de divertissement, le film fut un très gros succès populaire. Elle: – Lui :
Un séminariste allemand, qui a exécuté sur ordre un résistant à la libération de Paris en 1944, se livre à la justice française quatre ans plus tard, en 1948. Cette même année, un jeune français appelé au service militaire refuse de porter l’uniforme par conviction religieuse. Il est emprisonné… Tu ne tueras point est un film français réalisé par Claude Autant-Lara. Le scénario a été écrit par Jean Aurenche et Pierre Bost. Fils de la comédienne Louise Lara qui fut renvoyée de la Comédie Française en 1919 pour ses prises de position pacifistes pendant la Première Guerre Mondiale, le cinéaste désirait tourner un projet intitulé L’Objecteur depuis de nombreuses années mais ne pouvait trouver de producteur. Il dût financer lui-même le tournage. Le scénario est très bien écrit, il pose clairement les problèmes et constitue un excellent point de départ de réflexion. Il s’appuie en grande partie sur des motivations dues à la religion, tout en en s’écartant finalement. Tourné en pleine guerre d’Algérie, le film fut interdit en France (et en Allemagne et en Italie) et ne put sortir de façon très limitée qu’en 1963, soit un an après les Accords d’Evian qui mirent fin à cette guerre. La chanson de Charles Aznavour, « L’Amour et la guerre », qui ouvre le film fut également interdite dès 1960 sur les ondes nationales. Aucune chaîne de télévision ne s’est risquée à diffuser le film dans la cinquantaine d’années qui a suivi. Le film reste encore aujourd’hui très méconnu mais vient de bénéficier d’une restauration. Elle: – Lui :
Remarque : • Le statut d’objecteur de conscience (avec accomplissement d’un service civique de deux ans en remplacement du service militaire d’un an) n’a été créé en France qu’en 1963, accompagné d’une interdiction de diffuser des informations le concernant.
Horst Frank et Laurent Terzieff dans Tu ne tueras point de Claude Autant-Lara.
Homonymes : Tu ne tueras point, court-métrage de Louis Feuillade sorti en 1909 ; Tu ne tueras point, (The Trap), film muet de Robert Thornby sorti en 1923 ; Tu ne tueras point, film de Claude Autant-Lara sorti en 1961 ; Tu ne tueras point, film de Krzysztof Kieślowski sorti en 1988, 5e film au sein de son Décalogue ; Tu ne tueras point, film de Marie Fortin sorti en 1991 ; Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge), film de Mel Gibson sorti en 2016 ; Tu ne tueras point, film de Jérémie Guez sorti en 2018 ; Tu ne tueras point, téléfilm de Leslie Gwinner sorti en 2022.
Titre original : « Star Wars: Episode V – The Empire Strikes Back »
Malgré la destruction de l’Étoile Noire, l’Empire maintient son emprise sur la galaxie, et poursuit sans relâche sa lutte contre l’Alliance rebelle. Basés sur la planète glacée de Hoth, les rebelles essuient un assaut des troupes impériales et ne parviennent qu’in extremis à s’échapper… L’Empire contre-attaque est un film américain de science-fiction réalisé par Irvin Kershner. George Lucas est bien entendu le vrai créateur, il en a écrit le scénario avec la romancière Leigh Brackett (décédée après l’écriture de la première ébauche en 1978) puis avec Lawrence Kasdan (qui venait de terminer le scénario de Les Aventuriers de l’Arche perdue). En revanche, il a préféré laisser à un autre la réalisation qui était à ses yeux source de tracas. Il reste toutefois producteur exécutif, c’est-à-dire que toutes les grandes décisions passent par lui, et surtout il garde la main sur le montage où il peut façonner l’histoire, l’orienter selon ses désirs. Pour faire suite à l’immense succès de La Guerre des étoiles, George Lucas a tenu à proposer quelque chose de très différent, là où beaucoup auraient repris la même recette. Toutefois, il tient à rester dans l’esprit d’un conte qui conviendrait à un enfant de douze ans. Amour naissant, émancipation, la partie Yoda est un véritable apprentissage de passage à l’âge adulte. Ce deuxième volet (numéroté 5 dans la saga) est un épisode de transition qui recèle de belles trouvailles et montre une inventivité constante. Elle: – Lui :
L’Empire contre-attaque (Star Wars: Episode V – The Empire Strikes Back) de Irvin Kershner.Mark Hamill dans L’Empire contre-attaque (Star Wars: Episode V – The Empire Strikes Back) de Irvin Kershner.Peter Mayhew, Anthony Daniels, Carrie Fisher et Harrison Ford dans L’Empire contre-attaque (Star Wars: Episode V – The Empire Strikes Back) de Irvin Kershner.
Philip Carey, jeune étudiant en médecine handicapé d’un pied bot, tombe amoureux de Mildred Rogers, une serveuse. Cette dernière n’éprouve aucun sentiment particulier envers lui mais entend profiter de la situation. Il en a conscience mais continue à lui faire la cour. Obsédé par cette femme, il ne peut se concentrer sur autre chose. Le jour où il la demande en mariage, elle lui annonce son futur mariage avec un autre homme… L’Emprise est un film américain réalisé par John Cromwell. C’est la première adaptation du best-seller de William Somerset Maugham Of Human Bondage (Servitude humaine en français) publié en 1915. Le film a une certaine réputation, principalement pour avoir lancé la carrière de Bette Davis. L’actrice a en effet un jeu assez démonstratif avec beaucoup de moues, de regards hautains, de postures. L’intrigue n’est pas aussi prenante qu’on le souhaiterait : il est difficile de comprendre l’obsession quasi masochiste du jeune homme pour cette femme sans intérêt (le personnage de la femme n’a aucune épaisseur et c’est là probablement qu’est la faiblesse de cette histoire). La mise en scène de John Cromwell est adéquate, malgré des ellipses pour le moins brutales. Le film a été refait par deux fois, sans plus de réussite semble-t-il. Elle: – Lui :
Voir les autres films de John Cromwell chroniqués sur ce blog…
Bette Davis et Leslie Howard dans L’emprise (Of Human Bondage) de John Cromwell.
Autres adaptations : 1946 : Servitude humaine (Of Human Bondage) de Edmund Goulding avec Paul Henreid et Eleanor Parker 1964 : L’Ange Pervers (Of Human Bondage) de Bryan Forbes et Ken Hughes avec Kim Novak et Laurence Harvey
Dans un monde où l’humanité semble avoir disparu, un petit chat noir tente de survivre à une montée des eaux généralisée. Il trouve refuge sur un bateau à voile, occupé par un capybara (gros rongeur) lymphatique, rejoint ensuite par un maki catta (lémurien) collectionneur, un labrador très joueur et un messager sagittaire (oiseau) blessé. S’entendre avec ses nouveaux compagnons est, pour le chat de nature solitaire, un défi encore plus grand que surmonter sa peur de l’eau… Co-production entre trois pays, la Lettonie, la France et la Belgique, Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau est un long métrage d’animation réalisé par le letton Gints Zilbalodis. Tout juste trentenaire, il signe là son second long métrage après Ailleurs (2019) et plusieurs courts métrages. C’est un film très original, sans paroles, qui met uniquement en scène des animaux. Il se démarque très nettement de tous les films d’animation animaliers, d’une part parce que l’anthropomorphisme reste modéré, les animaux gardant en grande partie leur animalité, et d’autre part parce que l’histoire et l’environnement sont très originaux, oniriques et fantastiques. Les cités englouties évoquent les univers de Schuiten. L’animation est superbe : réalisé avec le logiciel open-source Blender, le film a été calculé à 24 images par seconde, ce qui le distingue de tous les autres. Les personnages sont ainsi très expressifs. La contrepartie est d’avoir des textures sommaires pour les animaux (pas de poils, donc), les aplats sont très visibles sur les gros plans. Le thème général est celui de l’entraide malgré les différences. Le film a reçu de nombreux prix. C’est en tous cas un film à nul autre pareil. Elle: – Lui :
Flow (Straume) de Gints Zilbalodis.Messager sagittaire et labrador (et le chat) dans Flow (Straume) de Gints Zilbalodis.Le maki catta de Flow (Straume) de Gints Zilbalodis.
Durant la Seconde Guerre mondiale, l’ex-mannequin et compagne de Man Ray, Elizabeth « Lee » Miller, devient correspondante de guerre pour le magazine Vogue. Personnage hors du commun, sa ténacité et son courage lui ont permis de réaliser des clichés historiques… Lee Miller est un film britannique réalisé par Ellen Kuras. C’est le premier long métrage de cette directrice de la photographie soixantenaire. Kate Winslet, actrice et productrice du film, a dû batailler pour mettre sur pied ce projet. Elle a été aidée par le fils de Lee Miller qui a écrit une biographie de sa mère. Il ne s’agit pas d’un biopic traditionnel mais plutôt d’un portrait de femme. Le récit se concentre sur les quelques années (1942-1945) qui bouleverseront sa vie. En plus de son travail photographique, le film insiste sur son féminisme et sa personnalité de femme libre. Kate Winslet s’est beaucoup investie dans le projet et son interprétation est assez puissante. Le film n’est pas sans défaut mais reste suffisamment intense pour nous captiver. Elle: Lui :
Titre original : « Star Wars » Titre français original : « La Guerre des étoiles »
Il y a bien longtemps, dans une galaxie très lointaine… La guerre civile fait rage entre l’Empire galactique et l’Alliance rebelle. Avant d’être capturée par les troupes de l’Empereur menées par l’impitoyable Dark Vador, la princesse Leia dissimule les plans de l’Étoile Noire, la station spatiale de l’Empereur, dans le droïde R2-D2 qui a pour mission de les remettre au Jedi Obi-Wan Kenobi… La Guerre des étoiles est un film américain de science-fiction écrit et réalisé par George Lucas. Bien que sous-titré « Épisode IV : Un nouvel espoir » (sous-titre apparu en 1981), c’est le premier film de la saga Star Wars sorti sur les écrans. L’histoire est admirablement simple, tout en étant riche de plusieurs environnements et situations, et faisant intervenir de façon presque enfantine les notions de Bien et de Mal. Le budget de George Lucas étant (toutes proportions gardées) limité, il a dû faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour réaliser les nombreux effets spéciaux (à l’ancienne bien entendu). Pour le 20e anniversaire en 1997, le réalisateur a sorti une nouvelle version après avoir refait certains effets en utilisant l’informatique (effets encore améliorés en 2004 et en 2011) (1). Le succès fut immédiat et massif. George Lucas avait créé plus qu’un film : il a créé un univers qui s’est imprimé dans notre culture. Elle: – Lui :
Voir les autres films de George Lucas chroniqués sur ce blog… Voir les livres sur Star Wars… et notamment ce livre, merveilleux gros pavé pour tout savoir sur les trois premiers films sortis.
(1) Voir les changements entre les différentes versions sur YouTube… on peut distinguer quatre versions principales : 1977 version originale 1997 version du 20e anniversaire 2004 version DVD 2011 version BluRay
Anecdote : Les studios croyaient si peu au succès de ce western galactique qu’ils laissèrent à George Lucas les droits sur les produits dérivés.
Mark Hamill, Carrie Fisher et Harrison Ford dans La Guerre des étoiles (Star Wars) de George Lucas.
La saga Star Wars remis dans l’ordre chronologique de l’histoire: (longs métrages uniquement) Star Wars, épisode I : La Menace fantôme (1999) de George Lucas Star Wars, épisode II : L’Attaque des clones (2002) de George Lucas Star Wars: The Clone Wars (2008) de Dave Filoni (animation) Star Wars, épisode III : La Revanche des Sith (2005) de George Lucas Solo: A Star Wars Story (2018) de Ron Howard Rogue One: A Star Wars Story (2016) de Gareth Edwards Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir (1977) de George Lucas Star Wars, épisode V : L’Empire contre-attaque (1980) d’Irvin Kershner Star Wars, épisode VI : Le Retour du Jedi (1983) de Richard Marquand Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force (2015) de J. J. Abrams Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi (2017) de Rian Johnson Star Wars, épisode IX : L’Ascension de Skywalker (2019) de J. J. Abrams
Autrefois fils préféré de son père décédé, Fella est réduit à être l’homme à tout faire de sa belle-mère et de ses deux méchants demi-frères. Alors qu’une princesse s’apprête à faire une visite aux États-Unis, la belle-mère organise un bal où sont invitées toutes les personnes les plus riches de Los Angeles. Fella n’est bien-sûr pas invité mais un bon génie va lui venir en aide… Cinderfella (les distributeurs français n’ont visiblement pas réussi à trouver un jeu de mots à la hauteur du titre original) est un film américain réalisé par Frank Tashlin. L’idée de base est pour le moins inattendue car Jerry Lewis n’est pas le premier acteur qui vienne à l’esprit pour interpréter Cendrillon ! Les sexes sont inversés (sauf la mère tyrannique), mais la trame globale reste celle du conte. Jerry Lewis ne joue pas sur la maladresse cette fois-ci, son personnage est plutôt habile. Hélas certaines scènes (notamment celles avec le bon génie) paraissent bien trop longues. Le meilleur du film réside dans les scènes musicales où Jerry Lewis a une gestuelle et une chorégraphie très fouillée synchronisée avec la musique de Count Basie. Ces quelques scènes sont un vrai délice. Elle: – Lui :
Voir les autres films de Frank Tashlin chroniqués sur ce blog…
Remarque : – La remontée-express du gigantesque escalier a conduit Jerry Lewis à l’hôpital. Ce fut sa première crise cardiaque.
Jerry Lewis dans Cendrillon aux grands pieds (Cinderfella) de Frank Tashlin.Count Basie (à gauche) et son orchestre dans Cendrillon aux grands pieds (Cinderfella) de Frank Tashlin, Jerry Lewis est au centre (en rouge).