30 juin 2015

Sommaire de juin 2015

Dr. Jekyll et Mr. HydeEurope 51L'EspoirGrandeur et décadenceLa Taverne de la JamaïqueLe Chemin de la vieLa Cité des femmesLes Diables

Dr. Jekyll et Mr. Hyde

(1941) de Victor Fleming

Europe 51

(1952) de Roberto Rossellini

L’Espoir

(1939) d’ André Malraux

Grandeur et décadence

(1922) de Buster Keaton

La Taverne de la Jamaïque

(1939) de Alfred Hitchcock

Le Chemin de la vie

(1931) de Nikolai Ekk

La Cité des femmes

(1980) de Federico Fellini

Les Diables

(1971) de Ken Russell

La Peste à FlorenceLe Diable boiteuxZodiacme noireL'invincible ArmadaVictoire sur la nuitSon Excellence est restée dînerIl Monaco di Monza

La Peste à Florence

(1919) de Otto Rippert

Le Diable boiteux

(1948) de Sacha Guitry

Zodiac

(2007) de David Fincher

Ame noire

(1962) de Roberto Rossellini

L’invincible Armada

(1937) de William K. Howard

Victoire sur la nuit

(1939) de Edmund Goulding

Son Excellence est restée dîner

(1961) de Mario Mattoli

Il Monaco di Monza

(1962) de Sergio Corbucci

Le Mystère de la section 8Susana la perverseLe Passé

Le Mystère de la section 8

(1937) de Victor Saville

Susana la perverse

(1951) de Luis Buñuel

Le Passé

(2013) de Asghar Farhadi

Nombre de billets : 19

29 juin 2015

Dr. Jekyll et Mr. Hyde (1941) de Victor Fleming

Dr. Jekyll et Mr. HydeC’est certainement la version la plus connue des nombreuses adaptations du roman de Robert Stevenson mais ce n’est pas la meilleure, loin de là. D’une part, le Code Hays a obligé à gommer toute connotation un tant soit peu sexuelle du récit et surtout Spencer Tracy ne paraît pas du tout taillé pour le rôle. Il a beau montrer les dents autant qu’il peut, il ne parvient pas vraiment à nous effrayer alors que la seule vue de John Barrymore ou Fredric March nous glaçait les sangs dans les versions précédentes… Ingrid Bergman a réussi à faire permuter la distribution des deux rôles féminins principaux, obtenant ainsi le rôle de la femme aux moeurs légères et laissant à Lana Turner le rôle de la fiancée très sage (et un peu insipide). C’est un choix avisé de sa part et elle montre là déjà sa prédilection pour les rôles de femmes qui souffrent. Elle parvient à donner une dimension à son interprétation. La réalisation de Victor Fleming est soignée mais cela ne suffit pas. Cette version paraît bien pâle comparée à celles qui l’ont précédée, notamment celle de Rouben Mamoulian : Docteur jekyll et Mr. Hyde (1931).
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Ingrid Bergman, Lana Turner, Donald Crisp, Ian Hunter
Voir la fiche du film et la filmographie de Victor Fleming sur le site IMDB.

Voir les autres films de Victor Fleming chroniqués sur ce blog…

Dr. Jekyll et Mr. Hyde
Spencer Tracy dans Dr. Jekyll et Mr. Hyde de Victor Fleming

Les adaptations du roman de Robert Stevenson ont été nombreuses.
Les plus notables sont probablement :
> Docteur Jekyll et Mr. Hyde de John Robertson (1920) avec John Barrymore, très belle version (à noter que la même année sortaient trois autres versions dont Der Januskopf de F.W. Murnau)
> Docteur Jekyll et Mr Hyde de Rouben Mamoulian (1931) avec Fredric March et Miriam Hopkins.
> Le Testament du Docteur Cordelier de Jean Renoir (1959) pour la télévision avec Jean-Louis Barrault.
> Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor) de Jerry Lewis (1963), version pastiche

>> Voir une liste des autres versions sur IMDB : le site liste plus de 50 adaptations !)

26 juin 2015

Livres : nouvelles parutions au 26 juin 2015

Livres : nouvelles parutions du 29 mai 2015

Livres sur le cinéma – Les sorties de la semaine :


Le populisme américain au cinéma:de D.W. Griffith à Clint EastwoodTITRE : Le populisme américain au cinéma
… de D.W. Griffith à Clint Eastwood
AUTEUR : David Da Silva
EDITEUR : LettMotif
SORTIE : 15 juin 2015
SUJET : Pays > Etats-Unis
Sous-titre : « Un héros populiste pour unir ou diviser le peuple? »
Edition reliée : ISBN 978-2367161297

Ce livre analyse comment les productions cinématographiques américaines ont souvent mis en avant l’idéologie populiste depuis les premiers films de David Wark Griffith (Les Spéculateurs) jusqu’à ceux de Clint Eastwood (Bronco Billy), en passant par des réalisateurs mythiques comme John Ford (Les Raisins de la colère) ou Frank Capra (Monsieur Smith au Sénat)…


Harry Potter, le grand atlas:La magie au cinémaTITRE : Harry Potter, le grand atlas
… La magie au cinéma
AUTEUR : Collectif
EDITEUR : Huginn & Muninn
SORTIE : 26 juin 2015
SUJET : Un Film > Harry Potter
Poudlard… sa volière, sa Grande Salle et la Forêt interdite. Mais encore le Chemin de Traverse, le Chaudron baveur et la boutique d’Ollivander. Et aussi le Terrier, le 12 Square Grimmaud et la mystérieuse banque de Gringotts…..


Le Film en suspens : la cinéstase, un essai de définitionTITRE : Le Film en suspens
… la cinéstase, un essai de définition
AUTEUR : Philippe Ragel
EDITEUR : Presses Universitaires de Rennes
SORTIE : 25 juin 2015
SUJET : Théorie
L’auteur de cet ouvrage ouvre une réflexion sur le concept de « cinéstase » et propose d’en vérifier l’opérativité…


Portrait-robotTITRE : Portrait-robot
AUTEUR : Marc Atallah
EDITEUR : Favre
SORTIE : 24 juin 2015
SUJET : Sociologie
Héritier d’une tradition symbolique que l’on peut faire remonter à l’Antiquité, le robot est devenu, au cours du XXe siècle, une figure emblématique de la science-fiction…


Alexeïeff - Parker:montreurs d'ombresTITRE : Alexeïeff – Parker
… montreurs d’ombres
AUTEUR : Collectif
EDITEUR : Éditions de l’Oeil
SORTIE : 10 juin 2015
SUJET : Histoire du cinéma
On doit à l’emblématique couple d’artistes formé par le russe Alexandre Alexeïeff (1901-1982) et l’américaine Claire Parker (1906-1981) l’invention d’un extraordinaire procédé de réalisation de cinéma d’animation : l’écran d’épingles, qu’ils utilisent pour la première fois en 1933 pour leur film « Une nuit sur le mont Chauve »…

24 juin 2015

Europe 51 (1952) de Roberto Rossellini

Titre original : « Europa ’51 »

Europe 51Mariée à un industriel romain, Irene est une femme mondaine et superficielle. La mort de son jeune fils, qui par manque d’amour s’est jeté dans l’escalier, va la pousser à s’ouvrir aux autres et à venir en aide à des personnes des quartiers les plus pauvres… Europa ’51 est le deuxième film de Roberto Rossellini avec Ingrid Bergman. Il s’agit en partie d’une parabole sur l’état du monde occidental à l’aube des années cinquante, un monde en proie à des forces contradictoires, incapable d’apporter le bonheur aux plus démunis, mais c’est aussi et surtout le parcours personnel d’une femme pour qui un drame personnel va être le déclencheur d’un éveil de conscience et l’amener vers un état proche de la sainteté. En réaction, la société qui était la sienne va la considérer atteinte de folie. Cette réflexion autour de la sainteté et de la folie rapproche l’héroïne d’Europa ’51 de grandes figures comme Jeanne d’Arc, et la fin va bien dans ce sens. La mise en scène de Rossellini est épurée, un peu austère, empreinte de néoréalisme. L’interprétation est centrée autour d’Ingrid Bergman, visiblement très inspirée par ce personnage. Elle est hélas doublée dans la version originale italienne, ce n’est que dans la version anglaise que l’on peut entendre sa voix.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ingrid Bergman, Alexander Knox, Ettore Giannini, Giulietta Masina
Voir la fiche du film et la filmographie de Roberto Rossellini sur le site IMDB.

Voir les autres films de Roberto Rossellini chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Roberto Rossellini

Remarques :
* Roberto Rossellini s’est inspiré du parcours de la philosophe et humaniste Simone Weil (1909-1943) (ne pas confondre avec la femme politique Simone Veil).
* Dans la filmographie de Rossellini, Europa ’51 vient peu après Les onze fioretti de François d’Assise (1950), film où la sainteté tient également une grande place.
* Rappelons également que Rossellini avait perdu son jeune fils (appendicite aigüe) quelques années auparavant.

Europe 51
Ingrid Bergman (au centre) et Giulietta Masina (juste derrière elle) dans Europe 51 de Roberto Rossellini

 

22 juin 2015

L’Espoir (1939) d’ André Malraux

Titre complet : « Espoir, Sierra de Teruel »

L'espoirSierra de Teruel, Espagne, 1936. Un petit groupe de combattants républicains préparent avec l’aide de la population le bombardement d’un terrain d’aviation franquiste et d’un pont… De son roman L’Espoir, André Malraux n’a porté à l’écran qu’un seul petit épisode. Commencé en 1938, le tournage a été interrompu par l’entrée des troupes de Franco à Barcelone où se trouvaient les studios. Montré clandestinement dès 1939, L’Espoir n’est sorti commercialement qu’à la Libération en 1945 avec une introduction de Maurice Schumann. André Malraux évite soigneusement tout discours, il montre simplement la réalité de ce combat très inégal, et la débrouillardise dont les combattants républicains doivent faire preuve pour pallier leur manque d’armes et de matériel. Des scènes prises sur le vif ont été mêlées aux scènes de fiction jouées non pas par des acteurs mais par des combattants qui ont vécu des scènes semblables et par la population. Le résultat donne ainsi l’impression d’être plus proche du documentaire que de la fiction et il se dégage un fort sentiment d’authenticité de l’ensemble. André Malraux parvient à faire passer le souffle de Révolution espagnole. Il a inclus des scènes tournées à l’intérieur d’un petit bombardier, ce qui constitue une première, et la descente finale le long de la montagne est une scène inoubliable, d’une ampleur phénoménale avec ses centaines de figurants, une scène qui, plus que tout grand discours, est une exaltation de ce combat pour une juste cause. Accessoirement, André Malraux nous fait là une belle démonstration de la force des images, de la force du cinéma. L’Espoir sera son unique réalisation.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Andrés Mejuto, Nicolás Rodríguez
Voir la fiche du film et la filmographie de André Malraux sur le site IMDB.

L'Espoir d'André Malraux
A l’intérieur d’un bombardier dans L’Espoir d’André Malraux, Boris Peskine

21 juin 2015

Grandeur et décadence (1922) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « Daydreams »

Grandeur et décadencePour obtenir le consentement du père de sa fiancée, Buster va prendre divers emplois, en réalité de petits boulots qu’il édulcore dans ses lettres à sa fiancée… Il est un peu difficile de juger Daydreams puisqu’il manque une dizaine de minutes aux versions que nous pouvons voir aujourd’hui (il s’agissait en réalité d’un trois bobines, soit 30 minutes environ) mais ce court métrage souffre d’un effet de construction un peu facile qui permet d’assembler des éléments assez disparates. J’avoue m’être demandé s’il ne s’agissait pas de collages de films précédents tant on a l’impression de connaitre ces gags. Le début est assez décevant. Les meilleurs moments sont dans le dernier tiers : une course poursuite avec d’abord un, puis une foule de policiers. Cette partie évoque bien entendu très fortement Cops, sorti quelques mois plus tôt, mais elle est réussie avec de quelques belles variations par rapport à son prédécesseur. Cette poursuite s’achève avec une scène superbe : Keaton pris comme un hamster dans la roue à aubes d’un bateau en mouvement. malgré cela, Daydreams semble en deçà des autres courts métrages de Buster Keaton.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Renée Adorée
Voir la fiche du film et la filmographie de Buster Keaton sur le site IMDB.

Voir les autres films de Buster Keaton et Edward F. Cline chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Buster Keaton

daydreams-large
Pour échapper à ses poursuivants, Buster se réfugie sur la roue à aubes d’un bateau mais celui-ci démarre. Il se retrouve alors pris à l’intérieur, forcé de marcher puis de courir, comme un hamster dans sa roue. Buster Keaton  dans Grandeur et décadence (1922).

Remarques :
* Le père de la fiancée de Keaton est joué par Joe Keaton, père de Buster Keaton dans la vraie vie.
* Le directeur du théâtre de music hall est joué par Edward F. Cline.
* Le scénario de Daydreams a, semble t-il, été coécrit par Buster Keaton et Fatty Arbuckle qui tentait alors de se remettre en selle après le scandale qui l’avait touché l’année précédente (une jeune fille avait trouvé la mort en tombant d’une fenêtre lors d’une de ses soirées folles).

20 juin 2015

Livres : nouvelles parutions du 19 juin 2015

Livres sur le cinéma – Les sorties de la semaine :


Mes années avec Joseph LoseyTITRE : Mes années avec Joseph Losey
AUTEUR : Patricia Losey
EDITEUR : L’Age d’Homme
SORTIE : 18 juin 2015
SUJET : Réalisateur > Joseph Losey
De leur première rencontre à Rome en 1961, sur le tournage d’Eva, naît une amitié. Leur vie commune se poursuivra jusqu’à la mort de Losey, il y a trente ans, en juin 1984 à Londres…


Le cinéma s'affiche en grandTITRE : Le cinéma s’affiche en grand
AUTEUR : Jacques Ayroles
EDITEUR : Arnaud Bizalion
SORTIE : 18 juin 2015
SUJET : Les Films > Affiches
Une histoire des affiches de cinéma grand format, destinées à l’origine aux façades des cinémas et impliquant des contraintes spécifiques pour les affichistes.


Omar Sy:L'inimitableTITRE : Omar Sy
… L’inimitable
AUTEUR : Vincent Péréa
EDITEUR : Didier Carpentier
SORTIE : 18 juin 2015
SUJET : Acteur > Omar Sy
Biographie de l’acteur français qui retrace les différentes phases de sa carrière, du SAV des émissions aux côtés de Fred Testot jusqu’au succès d’Intouchables et le César du meilleur acteur, ainsi que sa vie personnelle, son enfance à Trappes et sa rencontre avec Hélène, son épouse…


Fatty and the Broadway Stars de Roscoe ArbuckleTITRE : Fatty and the Broadway Stars de Roscoe Arbuckle
AUTEUR : Marc Vernet
EDITEUR : Presses Universitaires de Lyon
SORTIE : 18 juin 2015
SUJET : Acteur > Fatty Arbuckle
Fatty and the Broadway Stars est le titre d’un film de Roscoe Arbuckle de 1915 dont les copies ont été détruites et dont il ne reste qu’une des deux bobines aujourd’hui, parfaitement méconnue…


Guide social de l'audiovisuelTITRE : Guide social de l’audiovisuel
AUTEUR : Fabienne le Brun
EDITEUR : Dixit
SORTIE : 17 juin 2015
SUJET : Métiers et Formation
Ce guide fournit toutes les informations nécessaires à la bonne gestion sociale d’une société de l’audiovisuel pour le tournage d’œuvres pour le cinéma, la télévision et internet.


Le Pouvoir de l'oubliée:La perception au cinémaTITRE : Le Pouvoir de l’oubliée
… La perception au cinéma
AUTEUR : Lucie Roy
EDITEUR : L’Harmattan
SORTIE : 08 juin 2015
SUJET : Théorie
La matérialité de l’écriture filmique, le support soumis à ouvragement au cinéma, est rarement perçu par le spectateur. De cet ouvragement dépend néanmoins le caractère analogique, idéologique de l’image, du film, de l’intrigue, du récit…

19 juin 2015

La Taverne de la Jamaïque (1939) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Jamaica Inn »

La Taverne de la JamaïqueSur la côte de Cornouailles, au XIXe siècle, une bande de malfrats provoque des naufrages en cachant les signaux lumineux les nuits de tempête. Ils tuent ensuite tout l’équipage et s’empare de la cargaison. Leur quartier général est une taverne isolée. C’est justement là que se rend Mary, récemment orpheline, pour rejoindre sa tante… Dernier film anglais d’Alfred Hitchcock, alors qu’il avait déjà un pied outre-Atlantique, La Taverne de la Jamaïque est en général plutôt mal considéré. Il n’a su convaincre ni les lecteurs du roman de Daphné du Maurier dont il est adapté (on lui reproche de n’avoir pas su recréer l’atmosphère très sombre du livre), ni les amateurs du cinéaste : il faut reconnaitre qu’il est bien peu hitchcockien et qu’il a des raisons de ne pas l’être puisqu’Alfred Hitchcock s’en est assez vite désintéressé, d’une part car il craignait que ce drame en costumes donne à Hollywood qui allait l’accueillir une image de lui qui n’était pas la sienne, et d’autre part le fait de de diriger un acteur de la stature de Charles Laughton, coproducteur du film, ne lui laissait pas toute l’autonomie souhaitée. On ne retrouve pas ici la tension et le suspense qui font le charme des films d’Hitchcock, le ton est même plutôt assez léger. Le film est dominé par Charles Laughton qui fait une belle prestation (mais ce n’est pas sans doute pas celle dont cette histoire avait besoin). La Taverne de la Jamaïque est en outre le premier grand rôle de Maureen O’Hara.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charles Laughton, Maureen O’Hara, Robert Newton, Leslie Banks
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Alfred Hitchcock

Remarques :
* Pas de caméo (connu) d’Alfred Hitchcock dans ce film.

La Taverne de la Jamaïque
Leslie banks et Maureen O’Hara dans La Taverne de la Jamaïque d’Alfred Hitchcock

La Taverne de la Jamaïque
Maureen O’Hara et Robert Newton dans La Taverne de la Jamaïque d’Alfred Hitchcock

La Taverne de la Jamaïque
Charles Laughton et Maureen O’Hara dans La Taverne de la Jamaïque d’Alfred Hitchcock

18 juin 2015

Le Chemin de la vie (1931) de Nikolai Ekk

Titre original : « Putyovka v zhizn »

Le Chemin de la vie1923. La Première Guerre mondiale et la guerre contre les russes blancs ont laissé des milliers d’orphelins dans les rues. Violents, organisés en bandes, ils volent et terrorisent la population. Une rafle est organisée pour les empêcher de vivre dans la rue. Un éducateur moderne obtient l’autorisation d’emmener un groupe d’entre eux pour former une commune autogérée et les faire travailler… Le Chemin de la vie est le premier film de fiction parlant d’Union Soviétique. Lorsqu’il le réalise en 1931, Nikolai Ekk n’a pas trente ans. C’est à peine plus jeune que les Koulechov, Eisenstein et Poudovkine dont il a été l’élève. Pour se documenter, il est allé vivre plusieurs mois dans un centre de rééducation d’où proviennent la plupart des interprètes enfants. Le propos, la rééducation par le travail et la glorification des communes, est bien entendu fortement imprégné de propagande. Cet aspect est d’ailleurs encore plus marqué dans la version remaniée en 1957 par Ekk lui-même qui comporte une voix-off qui insiste avec lourdeur sur les valeurs communautaires, la générosité de l’état et les vertus du travail. Le scénario est assez limpide dans son déroulement. Dans un esprit très réaliste, Nikolai Ekk filme ses personnages en très gros plans. S’il n’a pas le lyrisme de ses anciens maitres, il sait créer de belles scènes comme en témoigne une fin assez remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Nikolai Batalov
Voir la fiche du film et la filmographie de Nikolai Ekk sur le site IMDB.

Le Chemin de la vie
Yvan Kyrlya est un gamin des rues, chef de bande, dans Le Chemin de la vie de Nikolai Ekk

Le Chemin de la vie
Nikolai Batalov est un éducateur progressiste dans Le Chemin de la vie de Nikolai Ekk

Remarques :
* Le Chemin de la vie est considéré comme étant le film le plus remarquable de Nikolai Ekk. A noter que, après avoir réalisé le premier film parlant, il réalisera quelques années plus tard, en 1936, le premier film soviétique en couleurs : Rossignol, petit rossignol (Grunya Kornakova).

* Avec Le Chemin de la vie, Nikolai Batalov est devenu l’un des acteurs les plus connus en Union Soviétique. Il a reçu une récompense honorifique pour ce rôle.

* A des fins de propagande, le film a été remanié en 1957 : ont été ajoutés une introduction par Vassili Kachalov, « artiste du peuple de l’URSS », une voix off à certains moments-clés et une dédicace de fin à Félix Dzerjinski (aujourd’hui plus connu pour être le créateur de la sinistre police secrète, ancêtre du KGB, que pour son action dans la lutte contre le vagabondage).

17 juin 2015

La Cité des femmes (1980) de Federico Fellini

Titre original : « La città delle donne »

La Cité des femmesAprès s’être assoupi dans un train, un homme découvre à son réveil une femme attirante assise en face de lui. Lorsqu’elle descend dans une petite gare, il la suit et se retrouve au beau milieu d’un congrès féministe… La Cité des femmes forme avec Casanova (1976) une sorte de diptyque dans le sens où ils sont tous deux centrés sur la sexualité masculine. S’il est assez exubérant dans sa forme, avec une volonté évidente de choquer les esprits, le fond du propos est finalement assez noir : les fantasmes masculins plombent l’esprit, ils sont une prison dont on ne peut s’échapper et ne débouchent que sur le vide et la solitude. A cela, s’ajoute la sempiternelle angoisse du mâle vieillissant. La Cité des femmes paraît un peu long, avec des redites, avec des scènes qui ressemblent à un pot-pourri de ses films précédents (c’est particulièrement net dans la scène du toboggan) et des allégories qui manquent de subtilité. Le film a été largement critiqué à l’époque pour la vision caricaturale qu’il donnait des féministes. Avec le recul, l’humour sur ce plan ressort mieux. On pourra toutefois disserter à loisir sur le fait de savoir si le propos est misogyne ou pas. Soulignons à ce sujet que les deux personnages masculins sont franchement pitoyables – Fellini les a d’ailleurs affublés de noms ridicules – mais cela ne signifie pas pour autant que les femmes ont le beau rôle…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Anna Prucnal, Bernice Stegers, Ettore Manni
Voir la fiche du film et la filmographie de Federico Fellini sur le site IMDB.

Voir les autres films de Federico Fellini chroniqués sur ce blog…

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La cité des femmes
Snàporaz visite le « musée » des conquêtes du Docteur Katzone…
Marcello Mastroianni dans La Cité des femmes de Federico Fellini

La cité des femmes
Bernice Stegers et Federico Fellini sur le tournage de La Cité des femmes