19 août 2009

La barbe à papa (1973) de Peter Bogdanovich

Titre original : « Paper Moon »

La barbe à PapaElle :
Une belle réusssite que ce film à la fois plein d’humour et de mélancolie qui nous plonge dans l’Amérique des années 30, en plein cœur de la crise, du temps de Roosevelt. Avec un regard sans concession, Bogdanovitch peint l’Amérique des laissés pour compte qui vivent de débrouille et de petits larçins. Les paysages dépouillés et la palette noir et blanc rehaussent la fulgurance de ce voyage échevelé et désespéré. Ryan O’Neil et sa fille Tatum interprètent un duo émouvant. La fillette pourtant ébranlée par la mort de sa mère se révèle être déjà une petite femme courageuse qui sait ce qu’elle veut tandis que son père hâbleur transpire la fragilité. Le désir de parternité d’Addie scelle la folle course à travers l’Amérique de ce couple hors du commun. Elle évoque aussi bien l’univers de Chaplin que celui de Bonnie and Clyde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans les années trente dans le centre des Etats-Unis, une gamine de 10 ans, dont la mère vient de mourir, fait équipe avec un escroc à la petite semaine qui pourrait être son père. Elle se révèle étonnamment maligne et débrouillarde… En amoureux du cinéma, Peter Bogdanovich semble ici se situer à mi-chemin entre John Ford et Howard Hawks : il réussit à faire un film qui restitue l’atmosphère de la Grande Dépression avec beaucoup d’humour dans les dialogues et les situations. Tout repose sur les deux personnages principaux interprétés par Ryan O’Neal et Tatum O’Neal, sa fille, qui montre là un énorme talent (elle reçut l’Oscar du second rôle… elle aurait pu tout aussi l’avoir pour le premier rôle tant elle est présente dans le film). La photographie noir et blanc de László Kovács est superbe et de l’ensemble se dégage un fort sentiment d’authenticité. La barbe à Papa est sans aucun doute l’un des films père-fille les plus attachants.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ryan O’Neal, Tatum O’Neal, Madeline Kahn
Voir la fiche du film et la filmographie de Peter Bogdanovich sur le site IMDB.

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Remarques :
* Ami de Bogdanovich, Orson Welles lui a conseillé d’utiliser un filtre rouge pour augmenter le contraste. Par ailleurs, La Barbe à Papa semble avoir été presque entièrement tourné en grand angle en hyperfocale, c’est à dire avec une très grande profondeur de champ.
* Le film connut un grand succès mais fut (comme les autres films de Peter Bogdanovich) généralement méprisé par la critique. Le fait qu’il soit lui-même ancien critique pouvant expliquer cela (les transfuges ne sont jamais très appréciés… !).

18 août 2009

Tara Road (2005) de Gillies MacKinnon

Tara RoadElle :
(pas vu)

Lui :
Une américaine, qui vient de perdre son fils de 15 ans dans un accident, et une irlandaise, que son mari vient de quitter, décident d’échanger leur maison pour un mois afin de surmonter ce cap difficile dans leur vie. Peu importe que ce départ de scénario (et ce qui suit) soit crédible ou pas, ce drame sentimental de Gillies Mac Kinnon cherche plutôt à dresser le portrait de deux femmes fortement déstabilisées et leur façon de faire face. Production irlandaise, Tara Road n’a pas le maniérisme un peu agaçant des films hollywoodiens et cela lui permet d’avoir une certaine délicatesse dans le traitement. On peut toutefois regretter une certaine superficialité dans les différents portraits. Côté acteurs, si Olivia Williams livre une interprétation pleine de sensibilité, Andie McDowell tend à trop charger son personnage et certains rôles secondaires semblent également surjoués. Au final, Tara Road laissera certainement peu de traces dans nos esprits mais peut se laisser regarder sans réel déplaisir.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Olivia Williams, Andie MacDowell, Iain Glen, Stephen Rea, Jean-Marc Barr
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17 août 2009

Le voyeur (1960) de Michael Powell

Titre original : « Peeping Tom »

Le voyeurElle :
(pas vu)

Lui :
Un jeune assistant de cinéma filme le visage angoissé de jeunes femmes avant de les tuer. Il pense ainsi prolonger les travaux de son père sur les expressions de la peur. Le Voyeur est, on l’aura compris, un film assez particulier, un film que l’on peut classer dans les films d’épouvante, le plus épouvantable étant certainement que ce personnage n’est pas un monstre sanguinaire, il est séduisant, timide et plutôt proche de nous. Michael Powell nous livre là une réflexion sur la fabrication de l’image et sur le rapport du cinéaste au monde réel, la caméra mettant le cinéaste en dehors de la vie, en état de frustration permanente. Presque clinique dans son approche, Le Voyeur paraît assez en avance sur son temps : si, par certains côtés, il peut s’inscrire dans la lignée des films psychanalytiques des années 40, il va beaucoup loin et il est surtout plus dérangeant du fait de la proximité du héros. Pour cette raison, il fit scandale et fut violemment rejeté par la critique et le public de l’époque. Le Voyeur aurait été certainement mieux accueilli s’il était sorti ne serait-ce que dix ans plus tard…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Karlheinz Böhm, Moira Shearer, Anna Massey, Maxine Audley
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16 août 2009

Scarface (1932) de Howard Hawks

Titre original : « Scarface, shame of a nation »

ScarfaceElle :
(pas vu)

Lui :
Public Enemy, Little Caesar et Scarface sont les trois grands films de biographie de gangster du tout début des années trente. Contrairement à ses deux prédécesseurs, Scarface est une production indépendante : Howard Hughes avait acheté les droits d’un livre d’Armitage Trail mais Howard Hawks et Ben Hecht ont réécrit l’histoire en ne gardant pratiquement rien du livre. L’idée de Hawks était de décrire la montée d’Al Capone « comme s’il s’agissait des Borgia venus s’installer à Chicago ». De fait, on retrouve dans le traitement de l’histoire un certain côté de tragédie, notamment par l’introduction des éléments incestueux de l’histoire des Borgia.

La succession de meurtres et l’absence de jugement moral ne plut guère à la censure de l’époque et la sortie du film fut retardée de plusieurs mois et ne put se faire qu’après avoir tourné une nouvelle fin (1), coupé plusieurs scènes, ajouté un avertissement musclé en prologue (2) et accolé le sous-titre « Honte de la nation ». Ces interdictions peuvent faire sourire aujourd’hui où notre tolérance à la violence est bien plus grande (par exemple, la violence dans le remake de Scarface de De Palma en 1983 est sans aucune mesure) mais l’effet à l’époque était assez fort : ainsi, malgré l’énorme succès populaire, Hollywood prit l’engagement de ne plus tourner un tel déploiement de sauvagerie (4). Pourtant, le recul permet de se rendre compte que Scarface est l’un des films de gangsters qui fait le moins l’apologie du crime. Hawks ne rend pas son personnage sympathique, en revanche il réussit à donner à son personnage une dimension qui appartient à la tragédie et fait de Scarface un film totalement à part.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Paul Muni, Ann Dvorak, George Raft, Karen Morley, Boris Karloff
Voir la fiche du film et la filmographie de Howard Hawks sur le site IMDB.

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(1) La fin originelle montrait Scarface abattu par la bande rivale. Elle fut interdite. Hawks en tourna une autre, celle que l’on peut voir actuellement. Toujours insatisfait, le comité de censure exigea de retourner une fin où il était jugé puis pendu. Cette version (où une doublure vue de dos a été utilisée à la place de Paul Muni) a été commercialisée bien qu’entre temps Howard Hughes ait réussi à faire rétablir la seconde fin, la plus puissante, qui donne un petit côté de héros romantique à Scarface du fait de cet amour incestueux impossible.
(2) Cet avertissement trouve un prolongement par une scène au milieu du film où quelques notables réunis dans le bureau d’un directeur de journal réclame l’intervention de l’armée et une législation sur les armes. Cette scène fut ajoutée sur ordre du comité de censure.
(3) Avant Scarface, Georges Raft était surtout un danseur mondain dans les cafés. Voyant son manque d’expérience d’acteur et ses postures figées, Howard Hawks eut l’idée de lui faire lancer une pièce de monnaie en l’air. Cette image est restée célèbre et a été maintes fois copiée, y compris (paraît-il…) par de vrais gangsters.
(4) Dans son livre sur le Film Noir (1979), François Guérif parle de Scarface en ces termes : « Scarface aura été le plus grand film de gangster en même temps que leur chant du cygne. Le destin tragique du gangster allait laisser la place à l’éloge de la loi et de ceux qui la défendent. »
(5) Les journaux de l’époque ayant l’habitude de montrer les emplacements de cadavres par un X sur les photos, Howard Hawks s’est amusé à placer de nombreux X dans tout le film, à commencer par la toute première image du générique. Ensuite, à chaque fois qu’il y a un mort, il y a un X quelque part dans l’écran, un croisillon, un X sur une feuille de score, etc…

Remake :
Scarface de Brian De Palma (1983) avec Al Pacino.

15 août 2009

Les promesses de l’ombre (2007) de David Cronenberg

Titre original : « Eastern promises »

Les promesses de l'ombreElle :
(pas vu)

Lui :
Après la mort d’une jeune fille lors d’un accouchement, un jeune infirmière anglaise tente de trouver le nom de ses proches dans son journal intime écrit en russe. Sans le savoir, elle va trouver face à elle un gang de mafieux russes unis par un fort code d’honneur. Si Les Promesses de l’ombre semblent s’inscrire dans la lignée du film précédent de Cronenberg, A history of violence, ils n’ont pas tant de points communs et surtout il manque à ces Promesses de l’ombre la force de scénario de son prédécesseur. L’histoire est ici assez classique et sans surprises, il faut donc se contenter de la forme, de l’atmosphère lourde et froide que Cronenberg est parvenu à recréer pour nous faire pénétrer dans cette secte, une plongée dans un univers quasi cauchemardesque. Il joue aussi sur la fascination de la mafia et de la violence et effectivement les scènes d’hyper-violence ont fortement contribué à la popularité du film. Bonne interprétation, assez intense.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Naomi Watts, Viggo Mortensen, Vincent Cassel, Armin Mueller-Stahl
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14 août 2009

L’aventure de Madame Muir (1947) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « The ghost and Mrs. Muir »

L'aventure de Madame MuirL’aventure de Mme Muir est un film comme il y en a peu, inclassable et guère comparable à d’autres films. Contrairement à son habitude, Mankiewicz n’a pas écrit lui-même le scénario, cette adaptation d’un roman d’une femme écrivant sous le pseudonyme R.A. Dick. Une jeune veuve quitte sa belle famille pour venir vivre au bord de la mer. Elle loue une maison qui est, dit-on, habitée par le fantôme d’un capitaine. Entre eux deux vont se nouer des relations assez étroites…
L’aventure de Mme Muir n’a toutefois absolument rien d’un film de fantôme dans le sens classique du terme. Il s’agit plutôt de la rencontre de deux êtres qui, malgré leurs fortes différences, ont beaucoup de choses en commun : la solitude, la quête du bonheur, une certaine mélancolie qui abolit la frontière entre rêve et réalité. L'aventure de Madame MuirTout est parfait dans ce film : la mise en scène, les dialogues, la musique très lyrique de Bernard Herrmann, les décors et bien entendu l’interprétation avec cette fantastique rencontre entre l’imposant Rex Harrison et la fragile Gene Tierney. L’actrice parvient admirablement à exprimer à la fois la douceur, la délicatesse mais aussi la détermination, voire l’obstination, qui caractérisent son personnage ; c’est l’un de ses plus beaux rôles. Oui, L’aventure de Mme Muir est vraiment un film parfait, un film dont chaque vision enchante, un petit chef-d’oeuvre.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Gene Tierney, Rex Harrison, George Sanders, Edna Best, Natalie Wood
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13 août 2009

Cow-boy (1958) de Delmer Daves

Titre original : Cowboy

Cow-boyElle :
(pas vu)

Lui :
On retrouve souvent dans les westerns de Delmer Daves le thème de l’homme qui découvre un autre mode de vie. C’est le cas ici dans ce film adapté du livre autobiographique de Frank Harris. Simple employé d’un hôtel de Chicago, le jeune Frank force la main à un convoyeur de troupeau pour partir avec ses hommes et vivre la vie d’un vrai cow-boy. L’histoire est assez simple mais bien dosée dans sa progression. Le film est avant tout remarquable par sa photographie, Delmer Daves utilisant merveilleusement la flamboyance du Technicolor et de larges mouvements de camera : un vrai régal visuel. Cowboy a par certains côtés l’apparence d’un documentaire tant il nous plonge dans cet univers auquel rêvait le jeune citadin. C’est aussi un film sur l’amitié avec un beau face à face entre l’apprenti cow-boy Jack Lemmon, assez convaincant dans ce rôle pourtant à contre-emploi, et Glenn Ford très à l’aise dans son rôle d’homme aguerri et bougrement séduisant. Cowboy nous offre vraiment un très beau spectacle et un western assez… authentique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Jack Lemmon, Anna Kashfi, Brian Donlevy
Voir la fiche du film et la filmographie de Delmer Daves sur le site IMDB.

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12 août 2009

Le démon de la chair (1946) de Edgar G. Ulmer

Titre original : « The strange woman »

Le démon de la chairElle :
(pas vu)

Lui :
Le titre français Le démon de la chair peut faire sourire mais, pour une fois, ce n’est pas une si mauvaise traduction (strange étant à prendre dans le sens « étrangère » ou même « possédée »). L’histoire est adaptée d’un roman à succès de Ben Ames Williams : la jeune Jenny utilise sa grande beauté pour se sortir de son milieu et échapper à son père alcoolique. Elle épouse un riche commerçant et utilise son argent pour venir en aide aux pauvres de sa ville. Mais elle découvre aussi qu’elle peut manipuler les hommes… Le démon de la chair est donc une histoire de femme fatale, à ceci près qu’elle se déroule le Maine rural du XIXe siècle, un monde fruste et sans le clinquant coutumier à genre d’histoire. Habitué aux productions à très petit budget, Edgar G. Ulmer parvient à bien tirer parti du solide scénario (1). Le film est également porté par son interprétation, notamment par Hedy Lamarr qui s’est largement impliquée dans le projet (2) ; celle que l’on a surnommée « la plus belle actrice d’Hollywood » sait ici jouer avec son image et parvient à mêler parfaitement les côtés ange et démon de son personnage, faisant largement ressortir le côté ange et séducteur… Par son scénario et son interprétation, Le démon de la chair montre une belle et constante intensité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Hedy Lamarr, George Sanders, Louis Hayward, Gene Lockhart
Voir la fiche du film et la filmographie de Edgar G. Ulmer sur le site imdb.com.

(1) Douglas Sirk aurait réalisé certaines scènes (peut-être même terminé le film) sans être crédité au générique.
(2) L’actrice Hedy Lamarr venait de se libérer de son contrat avec la MGM. Dans son autobiographie « Ecstasy and me », elle présente Le démon de la chair comme un projet assez personnel, une histoire qu’elle avait choisie un an auparavant. De fait, elle a participé au financement du projet. Elle raconte également, les hésitations et incertitudes de Ulmer sur le tempérament de l’héroïne et sur la meilleure façon de l’interpréter.
Elle présente Edgar G. Ulmer comme étant peu connu (« not an expensive talent« ) mais ayant bonne réputation, notamment en Europe (il est d’origine autrichienne tout comme Hedy Lamarr). Elle précise qu’il avait déjà réalisé 128 films auparavant (IMDB n’en liste de 30 avant 1946 mais s’il s’agit de films européens, c’est effectivement possible).

11 août 2009

Les mondes futurs (1936) de William Cameron Menzies

Titre original : « Things to Come »
Autre titre français : « La vie future »

La vie futureElle :
(pas vu)

Lui :
Les Mondes futurs est l’adaptation cinématographique du roman de H.G. Wells « The shape of things to come ». C’est Wells lui-même qui a écrit le scénario (1). Le producteur anglais Alexander Korda confie le projet à William Cameron Menzies, décorateur américain de génie. Les mondes futurs est le film de science-fiction le plus cher et le plus ambitieux des années trente, l’un des tous premiers grands films de ce genre avec Metropolis (2). Le film se déroule sur trois grandes périodes, anticipant ainsi les cent années à venir : 1940 avec le début d’une guerre qui durera 25 ans, 1972 où le monde exsangue est revenu à une civilisation de type féodal et enfin 2036 où règne le culte du progrès sous un régime de technocrates bienveillants.

Outre son côté prophétique (3), ce sont les décors qui sont le plus remarquables, tout particulièrement dans la période 2036 où Menzies montre tout son talent et son inventivité pour créer des illusions de gigantisme et de puissance. La transition vers cette période future est assez étonnante avec plusieurs minutes d’effets visuels de machineries gigantesques, un jeu de superpositions sans cesse renouvelé. Hélas, si Menzies est l’un des décorateurs les plus brillants d’Hollywood, il montre clairement ses limites sur le plan de la direction des acteurs dont le jeu est statique et qui déclament leur texte sans y insuffler suffisamment de vie. Pour cette raison, le film ne révèle pas être à la hauteur des talents mis en œuvre. Toutefois, Les mondes futurs reste l’un des films les plus importants de science-fiction et vaut la peine d’être vu, ne serait-ce que pour la qualité de ses décors et de ses prospectives.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Raymond Massey, Edward Chapman, Ralph Richardson, Margaretta Scott
Voir la fiche du film et la filmographie de William Cameron Menzies sur le site imdb.com.

Voir aussi : un excellent site sur le film Things to come avec notamment une superbe collection de posters et photos de tournage.

Notes:
(1) Wells a écrit « The shape of things to come » en 1933. Après avoir écrit l’adaptation cinématographique, il en a publié le script (ou une version très proche) sous le titre « Things to come: a film story » en 1935, peu avant la sortie du film. Ni l’un ni l’autre ne semblent avoir été traduits en français.
(2) H.G. Wells haïssait le film Metropolis de Fritz Lang (1927) et le disait haut et fort à toute l’équipe.
(3) Les mondes futurs place le début de la seconde guerre mondiale en décembre 1940, ne se trompant ainsi que de 15 mois. On y voit des attaques aériennes surprise sur l’Angleterre. Ce sont des bombes de gaz : à cette époque, la crainte que les allemands utilisent massivement les gaz, comme à la fin de première guerre mondiale, était très forte. La période de 2036 montre une civilisation plutôt pacifique mais gouvernée par des technocrates. Rejetant le progrès, la population se révolte ; il est encore trop tôt pour juger la qualité de cette prédiction… En revanche, le plus discutable est l’utilisation d’un canon géant pour envoyer des hommes sur la lune, faisant ainsi revivre l’idée de Jules Verne (et que Wells avait déjà reprise dans son livre de 1901 « Les premiers hommes sur la Lune » ) : en 1935, Wells devait savoir que ce n’était pas possible.

10 août 2009

Les cerfs-volants de Kaboul (2007) de Marc Forster

Titre original : « The kite runner »

Les Cerfs-Volants de KaboulElle :
Quand Dreamworks s’emmêle en Afghanistan… une vision très hollywoodienne de la réalité de ce pays… certainement un film à oublier très vite.
Note : pas d'étoile

Lui :
Les Cerfs-Volants de Kaboul est l’adaptation d’un best-seller de Khaled Hosseini qui est resté longtemps numéro un des ventes aux Etats-Unis. Dans les années 70, le jeune fils d’un notable de Kaboul est très lié avec le fils des domestiques de la maison. Sous l’effet de la peur, il le trahit un peu honteusement. Vingt ans plus tard, alors qu’il a émigré aux Etats-Unis, il revient dans son pays pour apaiser la culpabilité qui le ronge. Il s’agit donc avant tout d’un film sur le remords, la recherche du pardon plutôt qu’une vision sur la réalité de l’Afghanistan, même si le film met en relief le fort contraste entre l’Afghanistan de 1970 et celui des Talibans. On peut certainement reprocher au scénario  son côté conventionnel (c’est un best-seller…) mais Les Cerfs-Volants de Kaboul est porté par son interprétation assez authentique : les deux enfants sont remarquablement interprétés par deux jeunes apprentis comédiens afghans, et Khalid Abdalla, le héros adulte, donne beaucoup de force à son personnage. La réalisation est classique avec toutefois des scènes de cerfs-volants filmées comme des batailles aériennes. Fait suffisamment rare pour être noté (pour un film américain) : les deux tiers des dialogues sont en langue afghane. Cela contribue certainement à donner cette impression de véracité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Khalid Abdalla, Homayoun Ershadi, Zekeria Ebrahimi, Ahmad Khan Mahmoodzada, Atossa Leoni, Shaun Toub
Voir la fiche du film et la filmographie de Marc Forster sur le site imdb.com.