20 août 2009

Scarface (1983) de Brian De Palma

ScarfaceElle :
(pas vu)

Lui :
Réfugié cubain, Tony Montana fait rapidement fortune dans le trafic de drogue à Miami en laissant beaucoup de cadavres sur son chemin. Pseudo-remake du film d’Howard Hawks, le Scarface de Brian De Palma se place dans un cadre plus récent, la vente d’alcool par la mafia italienne a fait place au trafic de cocaïne par les cubains, mais le personnage du petit caïd qui fonctionne à l’instinct reste. De Palma livre un film particulièrement violent, qui fonctionne par coups de poing successifs et qui joue sur la répétition allant jusqu’à la démesure dans la scène finale (démesure rendue pittoresque par ses excès). On retrouve le thème du gangster qui retourne les idéaux américains à son avantage, le fameux « the world is yours » (= le monde vous appartient) ainsi que les rapports incestueux avec la sœur mais ces aspects sont placés de façon presque anecdotique. La longueur du film (2 h 45) est d’autant plus pesante que, finalement, il ne se passe pas grand-chose… Le Scarface de De Palma semble bien loin de son modèle.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Steven Bauer, Michelle Pfeiffer, Mary Elizabeth Mastrantonio, Robert Loggia, Paul Shenar
Voir la fiche du film et la filmographie de Brian De Palma sur le site IMDB.
Voir les autres films de Brian De Palma chroniqués sur ce blog…

L’original :
Scarface de Howard Hawks avec Paul Muni

31 réflexions sur « Scarface (1983) de Brian De Palma »

  1. Tout à fait d’accord.
    A cela s’ajoutent une esthétique particulièrement datée années 80 (la musique en est un bon exemple) et le manque de présence de certains acteurs dans des rôles importants (je pense notamment au personnage de Manny, sans aucune envergure – alors que l’on se souvenait de George Raft autant que de Paul Muni dans le film de Hawks). On croirait parfois un mauvais et interminable épisode de Rick Hunter.
    C’est à se demander ce que peuvent trouver dans ce film beaucoup d’adolescents et de jeunes qui idolâtrent presque ce personnage finalement pitoyable.
    Bien loin de son modèle en effet!
    Félicitations pour votre blog.

  2. Absolument pas d’accord avec ce billet.
    C’est ma première venue sur ce blog et je suis surpris par cette critique.
    Je vais lire vos autres billets pour voir si nos analyses diffèrent totalement.
    C’est clair que SCARFACE a peut être mal vieilli esthétiquement (quoi de plus normal pour un film qui a presque 30 ans aprsè tout) et qui s’inscrit et revendique sa vision, son témoignage des années 80.
    En revanche quelle modernité, quelle vérité dans l’ascension coute que coute d’une petite frappe ambitieuse assoiffé de pouvoir. Aveuglé par la violence, sa violence.
    Et tout le circuit de la drogue, les forunisseurs, la corruption, les boites de nuit machine à blanchir,…Ceci existe, aujourd’hui encore plus qu’en 1983, c’est pour cela que ce film sonne juste.

    TONY MONTANA idole et modèle de pas mal de jeunes dans les quartiers pauvres des grandes villes (j’habite dans le XVème à Marseille…) démontre la justesse de ce film et de son interprétation.
    Regardez THE WIRE et vous y trouverz aussi du SCARFACE 1983.
    Après…tout dépend de sa sensibilité…de sa vision…de son vécu…mais vous m’avez surpris en étant aussi sévère sur ce film.

  3. Je suis surpris aussi de la sévérité de la critique, je trouve que scarface est un Grand film. Aucun rapport avec une quelconque série B, je trouve que les dialogues et le personnage principal sont très justes. C’est certain que Tony Montana avec cette rage et cette envie de réussir ds le milieu du crime donne le tournis, un grand Al Pacino.

  4. Tout à fait d’accord avec votre commentaire.

    J’ai regardé ce film assez récemment et j’en ai été très déçu. Pourtant admirateur de Brian de Palma, j’ai trouvé le film d’une platitude étonnante. Je ne comprends toujours pas l’adoration voué à ce personnage finalement minable et sans charisme. Une vraie déception.

  5. Absolument pas d’accord avec ce billet.

    Certes, le personnage de Tony Montana est creux. Mais c’est là la trouvaille de ce film. Car le film repose justement sur le caractère pitoyable du personnage principal.

    C’est une bonne illustration de la quête frénétique de pouvoir, d’argent, d’influence, de tous ces aspects quantitatifs qui ne donneront jamais, seuls, du sens à une vie. La dernière scène enfonce le clou et souligne le vide qui s’est créé autour de Tony Montana.

    Ce film a malheureuesement souvent été mal interprêté par un public qui y voyait une éloge de la violence, et qui s’identifiait même au petit caïd.

  6. A Marceau :
    Non, le film n’est pas daté… il est simplement bien ancré, de par les jeux de lumière, la musique, la présence constante du soleil et des palmiers, dans le contexte historico-social qu’il dépeint, à savoir l’arrivée massive de réfugiés cubains dans la ville de Miami pendant les années 80.

    Ensuite, vous évoquez le manque de présence des autres personnages.
    Ceci est complètement volontaire. Le film raconte l’ascension et la chute d’une petite crapule dénuée de tout scrupule, du point de vue du « héros »… Grâce à son incroyable égoïsme et son avidité inextinguible de pouvoir, d’argent, de luxe, il accède au pouvoir… mais il sombre dans la parano et la mégalomanie, et cela le perdra. Les autres n’existent donc pas pour lui (en tout cas comme des individus) : dans son optique, ils sont soit des moyens, soit des empêchements d’arriver à ses fins.

    Comparer ce film à un épisode de Rick Hunter, c’est franchement… â côté de la plaque. Vous oubliez le savoir-faire, la composition magistrale de Pacino, l’ultra-réalisme et la mise en scène puissante de la démesure et du grotesque du personnage principal.
    Les 2 films ont donc chacun quelque chose à dire, une optique, un approche différente.

    Je vous rejoins sur un point, tout de même : vous qualifiez le personnage de pathétique. Et cela est vrai. Les 2 scarface sont avant tout moraux, et loin de faire du personnage principal un héros, ils s’attachent avant tout à décrire en lui un anti-modèle, un individu exclusivement attaché à la quête de pouvoir et à la satisfaction de ses désirs, voulant à tout prix conformer la réalité à ses volontés car étant incapable de s’insérer dans le monde, ce qui, finalement, causera sa perte.

  7. A Mo :
    Vous avez trouvé le terme juste : la rage.
    C’est bien ce sentiment totalitaire (en ce sens qu’il ne laisse de place pour rien d’autre), presque « animal » qui habite Tony Montana. C’est ce qui lui donne cette force, cette puissance que rien ni personne ne semble capable de limiter ou d’éteindre. Une espèce de feu volcanique, qui le fait avancer tel un buldozer… La prestation de Al Pacino est incroyable de justesse, de pertinence, de violence rentrée (c’est ça le « truc » qui rend l’interprétation de Pacino fascinante : on croit qu’il peut exploser à tout moment).

  8. A Amazone
    Peut-être la comparaison était-elle un peu excessive… Il y a bien longtemps que je ne me suis pas infligé la vision d’un épisode de Rick Hunter…
    Cependant le film demeure pour moi daté en plus d’être ancré. La mise en scène, avec ses excès d’effets (ces mouvements de caméra « virtuoses » au point que l’on a l’impression que le réalisateur nous les souligne à l’oreille lors de la vision – certes c’est l’un des tic de DePalma, et fonctionne parfois: voir la scène d' »arrestation » de Franck Nitti sur les toits dans Les incorruptibles) et ses excès tout court – dans la surenchère de violence, justement tout sauf réaliste, dans la grossièreté verbale fatigante de répétition qui est aujourd’hui devenue un cliché mais n’en relevait pas moins du procédé déjà à l’époque, ou encore dans le ridicule des situations (ah… la montagne de farine dans laquelle éternue Tony Montana).
    Quant à la prestation de Pacino elle ne fait pas honneur à son talent par ailleurs certain, et semble elle aussi répétitive (certains ne se sont-ils pas amusés à compter le nombre de « fuck » qu’il scande? je ne sais plus).
    Je faisais enfin référence au manque d’épaisseur des acteurs et non des personnages.
    Quoi qu’il en soit le nombre des inconditionnels de ce film que je trouve pour ma part pompier et complaisant ne laisse pas de me surprendre, et je crains de passer à côté du chef-d’oeuvre.
    Comme il ne s’agit pas d’un chef-d’oeuvre en péril et que ses défenseurs ne manquent pas, je ne m’inquiète pas.

  9. Tout à fait d’accord avec le commentaire : film long , boursouflé, ennuyeux, voire décevant, frisant le ridicule dans la dernière séquence.

    Voir et revoir LE Scarface d’ Howard Hawks : magnifique !

  10. Tout à fait d’accord, c’est très mauvais. Mais c’est un film culte pour les voyous qui se le repassent en boucle. Ceci dit je cherche toujours un « bon » film de De Palma. Je n’en ait pas encore trouvé.

  11. Pas d’inquiétude à avoir pour la survie du film, ça non.

    C’est un classique, aussi 80 que les films d’Orson Welles sont de leur époque (et leurs contre-plongées décadrées maniérées, et leurs éclairages artificiels, et le surjeu des acteurs, et cette musique pompeuse, et ce noir et blanc ennuyeux,… on peut faire la même !).

    À Amazone : Je dirais même plus, c’est un film des années 80 sur les années 80, et leurs valeurs. Tony Montana, c’est l’enfant chéri des années Reagan. C’est le Trader que rien n’arrête jamais. Pas même un krach en 2008.
    Mais, DePalma étant catho, c’est aussi le fils maudit par sa mère (avec, dans le cadre, un portrait de la Vierge entre le fils banni et l’honnête Cubaine laborieuse).

    Il faudra attendre 91 et American Psycho —le bouquin, pas le mauvais film— de Bret Easton Ellis pour trouver une critique aussi radicale de l’arrivisme érigé en seul but de la vie.

    Non, Scarface, c’est un p… de bon film.

    (En revanche, DePalma, à partir du Bûcher des vanités et des Incorruptibles, il baisse beaucoup. Les gros budgets ne lui ont pas réussi.)

  12. Les annees 80 etaient boursouflees, superficielles et terriblement creuses: le film et son heros sont donc completement en phase avec leur epoque. Si Tony Montana fascine encore aujourd’hui c’est peut-etre parce que notre epoque valorise aussi ce genre d’ascension fulgurante. Je suis etonnee de ne pas voir mentionnee la « suite » de Scarface, Carlito’s way, il me semble que les 2 sont indissociables. Pas d’ accord non plus pour jeter toute la filmo de de Palma avec l’ eau du bain, Snake Eyes quand meme…

  13. Pour les amateurs de statistiques :
    Le mot fuck et ses dérivés (qui sont somme toute peu nombreux…) est utilisé 226 fois, soit 1,32 fois par minute. Rendons à César que qui appartient à César : c’est un film pionnier sur ce point… Les Affranchis ont toutefois fait mieux : 296 fois soit 2,04 fois par minute mais ils s’y mettent à 2 : De Niro est un jeune homme guère poli, certes, mais Joe Pesci est vraiment ce que l’on peut appeler « un grossier personnage »… (je pense qu’il ne faut pas hésiter à le dire… foutrebleu!)
    :-))

  14. A Alexandre Clement :
    Sur votre blog vous qualifiez Dirty Harry de pire film de Siegel. Aucun film de De Palma ne trouve grâce à vos yeux… (même pas Carrie, Blow out, phantom of the paradise, Obsession ????)
    Comment vous dire ? Je crois qu’en matière de cinéma nous ne pouvons évidemment pas nous entendre ! ;-o

    A Alain et Marceau :
    film boursouflé, surenchère visuelle, violence excessive… c’est souvent les défauts que l’on reproche aux films de De Palma.
    Je trouve pourtant que sur ce film, il ne tombe pas dans ses travers, il frôle le ridicule et le grotesque, peut-être, mais sans jamais y tomber. Sur ce plan, je trouve que ce film, toujours sur le fil du rasoir en matière de crédibilité, est vraiment un modèle du genre. (une des meilleures séquences qui prouvent à quel point De Palma est un maître dans l’art de la mise en scène et un sacré manipulateur, c’est celle de la tronçonneuse. Tout le monde est convaincu d’avoir vu la boucherie, or De Palma ne fait que la suggérer !).
    Le personnage principal est excessif, le film est donc à son image. Je n’y vois que de la cohérence ! Pour une fois que le style de De Palma est en accord avec le sujet… ;-o

    A Jean-Balthazar :
    j’approuve tout ce que vous avez écrit.
    Ce qu’il nous faut, maintenant, c’est un Scarface des années 2000 ! 😮

  15. À Amazone, la scène de la tronçonneuse, bien sûr.

    Dans la douche.

    Comme dans son original, Psychose, en réalité il n’y a rien à l’écran. Un long panoramique extérieur, 2-3 jets d’hémoglobine sur le rideau et 3 gros plans : sur les visages et sur l’outil, c’est tout.
    Il me semble d’ailleurs que Psychose en montre plus : on y voit au moins le bras s’agiter avec le couteau.

    Et puis quoi ? 2 ou 3 fusillades, et deux assassinats (couteau et balle). Pas pire qu’une série télé. Mais mieux tourné, et, surtout, mieux écrit.

    La violence du film est celle du personnage.

    Dans une interview, Al Pacino raconte qu’à la sortie, un journaliste l’avait pris au dépourvu en lui demandant « comment avez-vous pu jouer dans un film aussi violent ? ». Durant tout le tournage, l’acteur n’avait jamais pensé le film comme violent, et s’était concentré sur la dimension shakespearienne de Tony Montana. Il trouvait que la question relevait d’un « Vous apparaissez dans Richard III. Comment avez-vous pu jouer une pièce aussi violente ? »…

  16. Je ne suis pas surpris par le nombre de commentaires sous cette chronique ! 😉

    Bien qu’en ayant entendu du bien par pas mal de monde, je n’ai toujours pas vu ce Scarface, qui ne m’attire pas tellement, en fait. Impossible dès lors de prendre position.

    Je suppose toutefois que je finirai par le voir, comme tout « film culte » qui se respecte. Disons que ce n’est pas ma priorité.

    Je note la présence au casting de Mary Elizabeth Mastrantonio, que j’avais bien aimé dans Abyss.

  17. Bien que ce film ne figure pas dans mon pantheon personnel, je vous trouve bien dur dans votre notation. Cela reste tres bon film amha avec un Al Pacino au sommet de son art. Et si Tony Montana est tellement detestable comme le disent certains n’est ce pas grace/a cause de la force que lui donne Pacino?
    Sinon je suis d’accord sur certains points negatifs: certains seconds roles qui manquent de charisme, et un film qui a mal vieilli esthetiquement.

  18. Je suis absolument pas d’accord avec ceux qui dise que le film Scarface n’est pas un grand film, car c’est un très grand film, et il a toujours autant de succès ce film, bon toute manière il y aura toujours des gens qui critiqueront que sa soit n’importe quel film, mais faut que vous sachez que ce film a fait beaucoup de succès et il en aura toujours autant, pi faut vous dire que c’est d’après une histoire vrai, qu’avant c’était comme sa, donc ils ont pas exagéré, bon un petit peu à la fin, quant-il se prend plein de bal, mais si non il n’est pas du tout exagéré, les dialogues sont très juste, il est génial ce film, Al Pacino joue super bien son rôle c’est un grand acteur, et moi j’aime bien ce perso (Tony Montana) les autres acteurs jouent très bien leur rôle aussi, faut arrêté de dire n’importe quoi, j’aimerais bien vous voir vous, c’est facile de critiqué, j’en connais pas beaucoup qui dise que se film n’est pas super, au contraire, la plupart me disent qu’ils le trouve génial, et que c’est un grand film, alors arrêté, vous vous aimez peut-être pas, mais il y en a beaucoup qui aime bien ce film, c’est sur c’est peut-être pas exactement comme le livre, mais moi je trouve qu’ils ont bien réussi ce film, et vous savez les livres sont jamais pareil que les films, c’est comme sa, pi alors on s’en fou du moment que le film est bien. De toute manière c’est que vous vous y connaissez pas en film un point c’est tout, car vous ne savez pas ce que sait qu’un bon film, vous ne voyez même pas que les dialogue sont juste, je vous fais remarquez que se film date de 1983 et que donc la qualité du film est très bien, et que c’est bien filmé, et vous ne voyez même pas le talent des acteurs, en particulier d’ Al Pacino qui est un super acteur, et qui a super bien joué son rôle. Au revoir.

    Ps : Si tu trouve que ce film n’est pas super, pourquoi avoir fait un article sur ce film ? Moi je ne sais pas mais quand je n’aime pas un film ou une série, je ne fais pas un article dessus, pour pas embêté les autres avec mes critiques.

  19. Enfin j’ai dit que c’était peut-être pas exactement comme le livre, mais je sais pas si vous avez lu le livre? Car vous parlez surtout de Sarface de 1932.

  20. Franchement moi je trouve et plein d’autres personnes aussi, que Scarface de 1983 est largement mieux réussi que Scarface de 1932.

  21. C’est mieux fait, les acteurs jouent mieux, les dialogues sont mieux etc… enfin bref tout sa pour dire que le Scarface de 1983 est génial, que c’est un très grand film, et qu’il est largement mieux réussi que le Scarface de 1932, et que les auteurs sont plus talentueux. Bon aller Au revoir.

  22. Vous avez tout à fait le droit d’aimer le film et de le dire.
    Une petite remarque, toutefois : ce n’est pas parce qu’un film remporte un grand succès qu’il peut être qualifié de « grand film ». Si c’était le cas, on pourrait faire un classement des meilleurs films d’après les nombres d’entrées en salles… (oui, je sais, certains le font 🙂 )

    Et aussi : il est inutile d’agresser les personnes qui ne sont pas d’accord avec soi… On peut discuter sans agresser, c’est mieux pour la planète… 🙂

  23. Je suis tout à fait d’accord avec cette critique de Scarface. On a beau adorer Al Pacino…l’accent cubain passe moyennement, et toute l’esthétique année 80 non plus… De Palma n’est pas tout à fait le plus grand de tous les grands cinéastes Italo Américains: Carrie est une réussite du genre; Pour le reste il est loin loin derrière Scorsese, Coppola, Cimino…
    Le Scarface original en revanche, est une merveille!

  24. Mais voulait-il ressembler à son modèle ? Car si l’opus de Hawks se passe durant la prohibition, le film de De Palma s’inscrit dans le contexte des cartels de la drogue colombien, à la mode, à l’époque. De Palma modernise l’ancien pour nous faire un film assez « bling bling » où Pacino cabotine à mort, comme à son habitude, dans un Miami qui deviendra la ville du Vice, un an plus tard, avec la série éponyme produite par MIchael Mann ! Avec De Palma, la violence côtoie un monde superficiel où l’apparence se fait reine, et où l’esthétique supplante le réalisme.

  25. Je ne suis pas non plus fan de ce film, mais je reste admiratif devant l’impressionnante interprétation de Pacino et la force de certaines scènes (en particulier celle de la tronçonneuse). Il est vrai cependant que le film souffre de plusieurs lacunes: il a effectivement vieilli (contrairement au Parrain, qui est sorti dix ans avant), le scénario est peu original et comporte des longueurs. Quant à l’acteur jouant Manny, il ne dégage pas grand-chose. Malgré tous ces défauts, j’apprécie ce film.

  26. L’article a déjà quelques années mais ayant vu Scarface (83) il n’y a pas longtemps j’aimerais donner mon avis.

    Je ne pourrais pas le comparer avec son grand frère celui de 1932 car je ne l’ai pas vu mais d’après ce que j’ai compris ils sont très différents. Cependant, je ne pense pas qu’on puisse faire une étude comparative de ces deux films. Peut être que De Palma s’en ai inspiré tout simplement sans pour autant vouloir lui être fidèle à 100 %.

    On ne peut pas dire qu’il soit nul sous prétexte qu’on a préféré le premier.

    De nos jours Scarface peut paraître basique, c’est ce que diront certains. Cependant il faut remettre les choses dans un cadre correct. Les années 80. Je pense qu’on ne voyait pas ça tous les jours. Une petit frappe qui n’est presque rien en arrivant aux Etats Unis et qui gravis l’échelle du grand banditisme à une telle vitesse.
    De plus il ne s’agit pas de n’importe qu’elle petite frappe. Il dit quelque chose et il le fait. Il n’est pas arrogant, il n’est pas prétentieux, il est lui même.
    Certains ont dit que c’était un Tony Montana pathétique que l’on voyait. Oui c’est vrai, il a quelque chose de pathétique. Mais en quoi cela est un défaut ? C’est un film, un univers à part. Quand on y réfléchit, tous les caïds on cet air pathétique.
    On a face à nous un homme aux ambitions démesurées, prêt à tout mais dont le but presque « ultime » je dirais est de fonder une famille …
    Cela mérite réflexions. Les cinéastes ne font pas les choses par hasard. Ca ne devrait pas être le cas logiquement.
    Et ce côté pathétique de Tony n’est à mon avis pas lié au hasard. Il est de plus, extrêmement bien joué par Al Pacino. C’est un personnage extrêmement méfiant, il n’offre sa totale confiance à personne et la seule personne en qui il peut avoir confiance ( Manny ) il la tue. Et ce au moment ou il aurait eu le plus besoin de lui puisque son manoir se fait attaquer.
    Ses penchants l’ont mené à l’apogée, ils le guident alors vers sa chute. C’est totalement pathétique. Et c’est voulu.

    A la fin du film il n’est rien. Autant au début il pouvait espérer à être quelque chose et on savait, nous spectateur qu’il deviendrait quelqu’un, autant à la fin, il n’est plus rien et ne pourra jamais plus être quelqu’un. C’est cela qu’il faut voir.

    Enfin, lorsqu’il tombe, criblé de balles, c’est bien sous le globe ou l’on voit écrit « the world is yours ». De plus cela se passe chez lui, maison qu’il a sans doute obtenue à force de « travail », et ce globe, sans doute que c’est lui qui l’a fait faire pour au final que quelqu’un lui prenne sa place, au sommet.
    Tout cela est pathétique. Et c’est ce qui dégage pour moi, la force de ce film. Nous avons tous ce côté Tony Montana je pense.

    Désolé pour ce long commentaire, je m’arrêterai là car je pourrais continuer encore longtemps. Cela dit, je respecte vos avis à tous. Si vous n’avez pas aimer ou quoi que ce soit, vous en avez entièrement le droit et je le respecte tout à fait.

  27. Le commentaire de Bilal est intéressant. Je rajouterais que Tony Montana est un homme seul, et ce dès le début du film. Il n’a pas vraiment d’amis, pas de femme(s), même sa mère ne veut plus le voir… Et s’il ‘roule des mécaniques’ comme on dit c’est pour essayer de paraître être quelqu’un. Il croit que devenir riche et puissant lui permettra de trouver l’amour des gens autour de lui, et notamment des femmes (la fameuse réplique ‘in this country you got to make money first…’). Mais plus il est riche et puissant et plus il est seul. Et il meurt seul dans son manoir, haï de tous.
    Donc oui je rejoins Bilal sur le fait que la fin du personnage est pathétique à dessein. La fin d’un homme dont le but n’était finalement pas l’argent ou le pouvoir, mais bien de briser sa solitude. Et il a tout fait à l’envers. En tout cas c’est comme ça que j’ai compris le personnage…

  28. Le film Scarface est une belle réalisation de Brian De Palma que j’ai eu le plaisir de découvrir il y a dix ans. Je l’ai revue en streaming à travers cette application iTunes [lien supprimé]. Je trouve que le cinéaste a parfaitement su mettre en scène l’histoire de cet homme assoiffé de pouvoir.

  29. En vrac : la musique, hyper kitsch (les années 80), très laide… à l’image de l’ensemble des personnages : une galerie de pauvres types totalement méprisables : on n’éprouve pas la moindre empathie pour un seul des personnages du film, c’est cet aspect qui m’a marqué le plus. Les seconds rôles ne sont pas assez fouillés, il y a un aspect artificiel très marqué (le pavillon de la mère… on n’y croit pas une seconde : décor grossier !). Bref, un film plein de défauts… mais j’ai bien aimé ! Je n’ai pas vu le temps passer et on se prend bien au jeu de cette description de la montée et de la chute aussi fulgurante l’une que l’autre de Montana. Même si parfois on a l’impression d’être dans un épisode de Miami Vice… ce n’est pas toujours du cinéma de haute volée… Mais bon, allez : 3 sur 5 ?

  30. J’ai revu ce film hier soir et ai été surpris de le trouver relativement médiocre. Je l’ai découvert lors de sa sortie au cinéma. Je me souviens avoir été frappé (c’est le mot !) par la crudité des scènes violentes, séduit par nombre de séquences bien mises en scène, par son sujet même, ses anti-héros… Et aussi par Michelle Pfeiffer !
    A cette époque, rares étaient les films non genrés à montrer des horreurs – on est allé depuis beaucoup plus loin. Et si l’on exclut « Le Parrain », on n’avait pas grand chose de valable à voir dans le registre « mafia ».
    Je m’explique le coup de vieux qu’a pris ce « Scarface » par la multiplication des formidables films (Scorsese !) et séries qui ont été tournés par la suite (« Sopranos », « The Wire », « Narcos », « Gomorra »…). Le niveau a diablement monté. Et il faut dire que Oliver Stone, scénariste de cette version, n’est pas des plus subtils…

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