31 août 2008

Sommaire d’août 2008

Les mystères d'une âmeThe two JakesAgence CupidonL'ami de la familleIl était un pèreChronique d'un scandaleFantasmesLa maladie de Sachs

Les mystères d’une âme

(1926) de Georg Wilhelm Pabst

The two Jakes

(1990) de Jack Nicholson

Agence Cupidon

(1951) de George Cukor

L’ami de la famille

(2006) de Paolo Sorrentino

Il était un père

(1942) de Yasujiro Ozu

Chronique d’un scandale

(2006) de Richard Eyre

Fantasmes

(1967) de Stanley Donen

La maladie de Sachs

(1999) de Michel Deville

Eros + massacreMetropolisMetropolisTrust the manDialogue avec mon jardinierLa croisée des destinsBreakfast on PlutoLes liaisons dangereuses 1960

Eros + massacre

(1969) de Yoshishige Yoshida

Metropolis

(1927) de Fritz Lang

Metropolis

(2001) de Rintaro

Trust the man

(2005) de Bart Freundlich

Dialogue avec mon jardinier

(2007) de Jean Becker

La croisée des destins

(1956) de George Cukor

Breakfast on Pluto

(2005) de Neil Jordan

Les liaisons dangereuses 1960

(1959) de Roger Vadim

L'enfant sauvageRembrandtC'est quoi la vie?Le roi et l'oiseauAdieu Cuba2 Days in ParisLe paradis des mauvais garçonsGuerre au crime

L’enfant sauvage

(1970) de François Truffaut

Rembrandt

(1999) de Charles Matton

C’est quoi la vie?

(1999) de François Dupeyron

Le roi et l’oiseau

(1979) de Paul Grimault

Adieu Cuba

(2005) de Andy Garcia

2 Days in Paris

(2007) de Julie Delpy

Le paradis des mauvais garçons

(1952) de Josef von Sternberg et Nicholas Ray

Guerre au crime

(1936) de William Keighley

CasablancaLes européensAnna M.

Casablanca

(1942) de Michael Curtiz

Les européens

(1979) de James Ivory

Anna M.

(2007) de Michel Spinosa

Nombre de billets : 27

31 août 2008

Les mystères d’une âme (1926) de Georg Wilhelm Pabst

Titre original : « Geheimnisse einer Seele »
Autre titre français : « Le cas du Professeur Mathias »

Les mystères d’une âmeLui :
(film muet) Les mystères d’une âme semble être le premier film qui utilise les théories de Freud qui étaient en plein développement dans ces années 20. Le film fait même plus que les utiliser puisqu’il nous fait une véritable démonstration d’un cas précis où la psychanalyse permet de soigner une névrose en apparence inexplicable. Le cas est inspiré de faits réels et deux psychanalystes ont participé à l’écriture du scénario. La première moitié du film expose le cas : un homme marié  a soudain la phobie des couteaux et a des pulsions de meurtre envers sa femme qu’il aime pourtant plus que tout au monde. L’homme est également en proie à des rêves étranges qui permettent à Pabst de montrer toute son inventivité pour créer ces images oniriques, dans un style proche de l’expressionnisme allemand. La seconde moitié du film est occupée par l’explication du psychanalyste que l’homme va consulter, explication qui n’omet aucune des scènes auxquelles nous avons assisté. La démonstration est presque didactique. Je ne dirais pas que Les mystères d’une âme est un grand film mais il est intéressant à visionner en le replaçant bien entendu dans son époque. Le choix des acteurs peut laisser perplexe puisqu’il y a une grande différence d’âge entre les trois acteurs principaux alors qu’ils sont censés avoir grandi ensemble. Cela a tendance à nous mettre d’ailleurs sur une fausse piste.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Werner Krauss, Ruth Weyher, Jack Trevor, Pavel Pavlov
Voir la fiche du film et la filmographie de Georg Wilhelm Pabst sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Georg Wilhelm Pabst chroniqués sur ce blog…

30 août 2008

The two Jakes (1990) de Jack Nicholson

Titre canadien  : « Piège pour un privé »

The two JakesElle :
(pas vu)

Lui :
Jack Nicholson se met lui-même en scène pour cette suite (16 ans après) à Chinatown. Hélas Nicholson n’est pas Polanski et sa mise en scène, tout en étant techniquement sans défaut majeur, nous paraît sans âme et The Two Jakes n’a pas cette atmosphère qui aurait pu le sublimer. Il ne reste donc que l’histoire, embrouillée à souhait mais finalement assez simple et pas bien passionnante, impression qui tourne à la déception vers la fin du film. Jack Nicholson est pourtant convaincant dans son rôle de privé, l’acteur étant certainement l’un des plus aptes à prolonger l’esprit des films noirs des années 40. Assez mal définis, les seconds rôles sont plus fades, nous sommes par exemple loin des meilleures prestations d’Harvey Keitel. Un troisième film était prévu : Chinatown traitait de l’eau dans les années 30, The Two Jakes des forages de pétrole dans les années 40, Cloverleaf aurait du traiter des dégâts dus à la construction des autoroutes dans les années 50. Le film ne vit jamais le jour.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Harvey Keitel, Meg Tilly, Madeleine Stowe, Eli Wallach
Voir la fiche du film et la filmographie de Jack Nicholson sur le site IMDB.

29 août 2008

Agence Cupidon (1951) de George Cukor

Titre original : « The Model and the Marriage Broker »

La croisée des destinsElle :
(pas vu)

Lui :
George Cukor est connu pour ses portraits de femmes et ce film n’échappe pas à la règle. Agence Cupidon est plus profond que le titre français ne le laisse supposer. Mae Swasey, une énergique quadragénaire que la vie n’a pas toujours épargnée, tente de maintenir à flot sa petite agence matrimoniale. Elle organise des rencontres, conseille, donne un coup de pouce à des personnes qui n’ont pas tous les atouts pour y parvenir seuls. Un hasard va mettre une jeune et jolie femme-mannequin sur sa route. Tout le film repose sur la performance de Thelma Ritter, actrice de grand talent, éternellement vouée aux seconds rôles du fait de son physique trop « ordinaire », une sorte de Pauline Carton américaine. Thelma Ritter Le fait que son nom ne figure qu’en 3e position au générique d’Agence Cupidon montre bien toute l’injustice du physique pour les acteurs : Jeanne Crain n’a pour travail que de montrer son joli minois, et elle n’en fait pas beaucoup plus d’ailleurs… mais elle se retrouve en tête d’affiche. Quoiqu’il en soit, le rôle principal est bien tenu par Thelma Ritter et elle ne laisse pas passer cette occasion hélas trop rare : avec son accent new-yorkais, elle se donne totalement pour donner vie à ce personnage au grand cœur. Elle sait apporter à la fois une dimension dramatique et beaucoup d’humour, parfois dans la même scène. Sa performance permet à Agence Cupidon d’être assez relevé et plaisant à regarder.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Jeanne Crain, Scott Brady, Thelma Ritter
Voir la fiche du film et la filmographie de George Cukor sur le site IMDB.

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28 août 2008

L’ami de la famille (2006) de Paolo Sorrentino

Titre original : « L’amico di famiglia »

L’ami de la familleElle :
(pas vu)

Lui :
Dès le générique de L’ami de la famille, le ton est donné : Paolo Sorrentino cherche à créer des images qui surprennent et qui frappent à la manière d’un clip. Cette impression ne nous quitte plus ensuite : on a constamment l’impression que l’on cherche à nous épater avec des plans surprenants, des transitions saugrenues, des effets visuels faciles. Le contenu passe au second plan et c’est un peu dommage car le personnage de ce septuagénaire radin et cupide qui prête de l’argent à tout son voisinage (moyennant des taux d’intérêt faramineux) pouvait prêter à une belle comédie à l’italienne. Hélas, l’histoire se développe, certes, mais de façon trop prévisible et peu intéressante et surtout les personnages rencontrés sont trop survolés pour donner de la substance à cet Ami de la Famille.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Giacomo Rizzo, Laura Chiatti, Fabrizio Bentivoglio
Voir la fiche du film et la filmographie de Paolo Sorrentino sur le site imdb.com.

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27 août 2008

Il était un père (1942) de Yasujiro Ozu

Titre original : « Chichi ariki »

Il était un pèreElle :
(pas vu)

Lui :
Il était un père est l’un des rares films qu’Ozu a réalisé pendant la guerre, une période où étant mobilisé il dut interrompre ses tournages et qui semble avoir marqué un tournant dans sa façon de filmer. Traitant des relations père-fils, le thème peut sembler proche de Le Fils Unique de 1936, son premier film parlant (Ozu s’est mis très tard au parlant) mais le développement est tout autre puisque ici il s’agit d’une relation assez fusionnelle et d’une adoration sans limite d’un fils pour son père. La forme est aussi très différente car Ozu montre dans Il était un père tous les prémices du style qui marquera ses films des années 50 : une histoire très simple de gens simples et surtout cette façon de filmer en plans fixes avec une caméra au ras du sol et ces plans transitionnels, personnages vus de dos, couloirs vides, … Ce style épuré est déjà très présent dans Il était un père, un film que l’on a découvert que récemment en France. L’histoire est d’autant plus forte qu’elle est très simple avec une réflexion sur le temps, la transmission des générations, sur le sens que nous donnons à nos vies. La présence de Chishu Ryu, acteur que l’on retrouvera dans nombre des ses films ultérieurs, renforce cette impression de visionner l’un des premiers films du « style Ozu ».
Note : 4 étoiles

Acteurs: Chishu Ryu, Shûji Sano, Shin Saburi, Takeshi Sakamoto
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26 août 2008

Chronique d’un scandale (2006) de Richard Eyre

Titre original :  Notes on a scandal

Chronique d’un scandaleElle :
Suspense psychologique d’une certaine intensité pour ce film porté par deux grandes actrices Judi Dench et Cate Blanchett. Il s’agit de la confrontation entre une vieille enseignante happée par le désir pour des jeunes femmes et une jeune femme qui succombe aux charmes d’un adolescent de son lycée. Parfum de scandale, perversité, machiavélisme, mensonges, naïveté, pièges, l’ensemble est assez bien mené. Sans être un grand film, on passe un bon moment.
Note : 3 étoiles

Lui :
Une enseignante londonienne, vivant seule et à la veille de la retraite, voit en une jeune et nouvelle collègue l’amie dont elle a toujours rêvée. Quand celle-ci a une aventure avec un jeune élève, leur relation va prendre un tout autre tour. Chronique d’un scandale repose beaucoup sur ses deux actrices principales et surtout Judi Dench qui donne beaucoup de profondeur à son personnage, restituant toute l’ambiguïté de la situation, provoquant à la fois sympathie, compréhension et condamnation. Face à elle, Cate Blanchett joue avec une authenticité certaine, trouvant le ton juste, à la fois coupable et victime. Chronique d’un scandale se déroule de façon précise et sans temps mort, laissant le spectateur constamment concentré. Sans jamais tomber dans la facilité, le film se révèle être assez intense.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Judi Dench, Cate Blanchett, Andrew Simpson, Bill Nighy
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24 août 2008

Fantasmes (1967) de Stanley Donen

Titre original : « Bedazzled »

”Fantasmes”Elle :
(pas vu)

Lui :
Précisons d’emblée que le titre français et l’affiche peuvent induire en erreur… Non, le Bedazzled de Stanley Donen est en fait une variation amusante sur le thème de Faust : un jeune homme timide, amoureux d’une femme qui l’ignore, vend son âme au diable pour avoir le droit d’exaucer sept vœux. Le diable est interprété par un Peter Cook très dandy et délicieusement british. Peter Cook et Dudley Moore étaient à l’époque un duo comique assez célèbre sur la BBC. Ils ont signés tous deux le scénario de Bedazzled. Les sept vœux forment en quelque sorte sept sketches qui leur permettent de passer à la moulinette la société anglaise des années 60. Satire et dérision sont donc les maîtres mots de Bedazzled, l’humour étant le plus réussi quand il va loin dans le côté loufoque comme dans la scène avec les religieuses et dans les facéties minables du Diable. D’ailleurs on cite parfois le duo comique Peter Cook et Dudley Moore comme inspirateurs des Monty Python. On notera aussi l’apparition remarquée de Raquel Welch pour personnifier l’un des sept péchés capitaux (la luxure bien entendu… voir l’affiche du film). Les dialogues sont assez fabuleux, avec beaucoup de jeux de mots et de sous-entendus, un humour effectivement tout à fait dans le futur style des Monty Python. L’ensemble fleure bon les années 60 ; l’actrice principale Eleanor Bron avait d’ailleurs fait ses débuts dans le film Help deux ans auparavant. Bien que Stanley Donen ait affirmé qu’il s’agissait de son film préféré, Bedazzled est un film plutôt atypique dans la filmographie du cinéaste. C’est aussi un film atypique tout court…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Cook, Dudley Moore, Eleanor Bron, Raquel Welch
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Donen sur le site imdb.com.

Remake :
L’endiablé (Bedazzled) de Harold Ramis (2000) avec Brendan Fraser et Elizabeth Hurley, remake américain sans intérêt.

23 août 2008

La maladie de Sachs (1999) de Michel Deville

La maladie de SachsElle :
(En bref) Le portrait du Docteur Sachs illustre le rôle essentiel qu’un médecin de province exerce sur la population d’une ville. C’est l’accoucheur des corps mais aussi des âmes. Le fait que chacun de nous puisse s’y retrouver rend le film vraiment attachant.
Note : 4 étoiles

Lui :
(En bref) Ce portrait d’un médecin généraliste nous intéresse et nous amuse parfois. Certes La Maladie de Sachs ne respire pas l’optimisme, le film est même assez sombre par toutes les détresses qu’il montre mais c’est surtout le portrait d’un homme,  un portrait admirablement bien dressé dans lequel Michel Deville montre un grand style narratif. Très belle prestation d’Albert Dupontel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Albert Dupontel, Valérie Dréville, Dominique Reymond
Voir la fiche du film et la filmographie de Michel Deville sur le site imdb.com.

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21 août 2008

Eros + massacre (1969) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Erosu purasu Gyakusatsu »

Eros MassacreElle :
Il faut découvrir absolument ce grand cinéaste japonais pour l’audace de ses scénarios qui abordent des thèmes osés pour l’époque mais également pour la forme très novatrice de son cinéma. Dans ce film, il met en scène un anarchiste des années 1910 qui prône l’amour libre et en parallèle un très jeune couple perdu des années 60. Sur le fond, la première partie d’Eros + Massacre est très intéressante ; dommage que le scénario devienne plus répétitif et ennuyeux dans sa seconde moitié. En revanche, la forme est un pur régal visuel. Yoshida est un véritable artiste photographe à l’œil très contemporain. Il se permet toutes les audaces de cadrages, de composition, de flou, d’éclairage et ça fonctionne formidablement bien. C’est une véritable leçon photographique qui défile sous nos yeux, chaque plan est une petite merveille d’inventivité et de beauté.
Note : 4 étoiles

Lui :
Eros + Massacre met en parallèle l’histoire de deux femmes séparée par un demi-siècle : d’une part, celle de la troisième femme de Sakae Osugi, anarchiste des années 20 et partisan de l’amour libre ; d’autre part, celle d’une jeune fille de 20 ans, vivant librement une sexualité sans joie en cette fin des années 60, qui se livre à une enquête sur la première. Avec son ami (le seul qui se refuse à elle), ils cherchent un sens aux théories de Sakae Osugi. En tout premier, c’est la liberté sur la forme qui frappe le spectateur, Kiju Yoshida casse la cadre traditionnel de l’image en cadrant ses personnages au niveau du cou et en laissant beaucoup d’espace au dessus. En outre, le cinéaste crée très souvent un cadre dans le cadre, utilisant tous les objets et architectures à sa disposition. L’inventivité et l’audace dont il fait preuve au niveau de la composition de ses images n’ont pas d’équivalent. L’image est en noir et blanc saturé, créant une impression d’irréalité, ou plutôt au dessus du réel, mais surtout d’atemporalité. Sur le fond, Yoshida se penche sur l’anarchisme et la libération des mœurs mais aussi sur la notion de réalité historique qu’il met un peu à mal (Sakae Osugi est une figure célèbre au Japon). Originellement de 202 minutes, le film fut réduit à 165 minutes pour sa sortie au Japon. Eros + Massacre n’est pas un film facile et qui peut paraître un peu long dans sa seconde moitié, mais son image épurée, ses cadrages totalement en dehors des normes en font une œuvre qui force l’admiration.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mariko Okada, Toshiyuki Hosokawa, Yûko Kusunoki, Kazuko Ineno
Voir la fiche du film et la filmographie de Yoshishige Yoshida sur le site imdb.com.

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