Le professeur Quignard et son équipe de chercheurs étudient la PPM, une protéine immunisante produite par les manchots. Christophine, jeune thésarde un peu maladroite et émotive, est prête à tout pour aider le professeur dans ses recherches et, ainsi, se rapprocher de lui… Le Secret des banquises est une comédie française écrite et réalisée par Marie Madinier. C’est son premier (et unique à ce jour) long métrage. Il s’agit d’une histoire romantique qui a le mérite d’être très originale. Elle est aussi très farfelue malgré une base de départ bien réelle (la protéine PPM du manchot royal, la sphéniscine, est réellement étudiée en laboratoire). Belle réalisation et bonne interprétation. Le scénario aurait gagné à être un peu plus étoffé, il nous laisse une impression de longueurs dans la seconde partie (malgré la brièveté du film). L’ensemble reste amusant et léger. Le film n’a eu aucun succès. Elle: Lui :
Selma, 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal et Élise. Des nuages de pluies acides et dévastatrices s’abattent sur la France. Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s’unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d’y échapper… Acide est un film français coécrit et réalisé par Just Philippot. Il avait déjà réalisé un court métrage du même nom en 2018. Le réalisateur n’a pas cherché à être crédible ou réaliste, il se veut « naturellement irrationnel » et refuse les « explications rationnelles ». Donc, puisque tout est permis, c’est de l’acide quasiment pur qui tombe du ciel. La pluie est capable de trouer les toitures (mais les voitures peuvent rouler… les fabricants de pneus vont être contents de voir leurs produits résister). Mais le plus gros défaut du film est plutôt du côté de la minceur du scénario qui tente de mêler maladroitement crise sociale et crise climatique. Aucun des personnages principaux n’est sympathique, tous trois survoltés, agressifs et insupportables. La relation compliquée père/fille n’engendre aucune émotion ni intérêt. J’avoue avoir regardé en accéléré une bonne partie de la seconde moitié du film. Même les critiques les plus indulgents semblent s’accorder à dire qu’Acide est beaucoup moins réussi que le premier long métrage de Just Philippot, La Nuée (2020) (que je n’ai pas vu). Elle: – Lui :
Max, riche propriétaire d’un hôtel-restaurant, et sa femme Véro invitent chaque année leurs amis dans leur maison au Cap Ferret pour le début des vacances d’été. Mais cette année sera bien différente des précédentes… Les petits mouchoirs est une comédie dramatique française écrite et réalisée par Guillaume Canet, son troisième long métrage. S’il parvient parfaitement à créer une comédie, avec des dialogues relevés et un zeste de vulgarité bien contrôlée, il échoue totalement sur le plan dramatique. En voulant donner de l’épaisseur à son récit, il insère des scènes qui ne réussissent qu’à rajouter de la longueur (2h34). On peut sans risque sauter toute la fin (la pénible scène de l’enterrement). Le plateau d’acteurs est assez prestigieux avec de très bons acteurs qui semblent prendre du plaisir à jouer. Vu comme une comédie, Les Petits Mouchoirs est amusant mais nul doute que l’ambition de Guillaume Canet ne se limitait pas à cela… Elle: – Lui :
50 avant Jésus Christ. La fille unique de l’Impératrice de Chine, emprisonnée par un prince félon, vient demander de l’aide à Astérix et Obélix. Ils se mettent en route alors que César et sa puissante armée prennent eux aussi la direction de l’Empire du Milieu… Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu est un film français coécrit et réalisé par Guillaume Canet. Il s’agit du cinquième film en prise de vues réelles de la série Astérix et Obélix, adaptations des personnages créés par René Goscinny et Albert Uderzo. L’histoire n’est pas issue d’une bande dessinée. Le scénario est assez simple, Guillaume Canet a visiblement tenu à garder un côté enfantin pour créer un grand divertissement familial. Malgré les nombreuses allusions à notre société actuelle et les jeux de mots, l’humour ne fonctionne pas bien et se montre répétitif (Astérix est amoureux, Obélix est amoureux, César est amoureux, les personnages secondaires sont amoureux, … ). Astérix en dépressif chronique n’est pas très réussi. Certains personnages sont franchement ratés et pénibles. Le plateau d’acteurs connus est un peu trop fourni, cela ressemble à un défilé. Le budget fut bien entendu conséquent. Si le film n’est pas très bon, il ne méritait sans doute pas d’être vilipendé et attaqué comme il l’a été. Elle: – Lui :
Voir les autres films de Guillaume Canet chroniqués sur ce blog…
Gilles Lellouche, Guillaume Canet, Julie Chen et Jonathan Cohen et dans Astérix & Obélix: L’Empire du Milieu de Guillaume Canet.
Adaptations en images réelles : 1. Astérix et Obélix contre César de Claude Zidi (1999) 2. Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat (2002) 3. Astérix aux Jeux olympiques de F. Forestier et T. Langmann (2008) 4. Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté de Laurent Tirard (2012) 5. Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu de Guillaume Canet (2023)
Adaptations en animation : 1. Astérix le Gaulois de Ray Goossens (1967) 2. Astérix et Cléopâtre de René Goscinny et Albert Uderzo (1968) 3. Les Douze Travaux d’Astérix de René Goscinny et Albert Uderzo (1976) 4. Astérix et la Surprise de César de Gaëtan et Paul Brizzi (1985) 5. Astérix chez les Bretons de Pino Van Lamsweerde (1986) 6. Astérix et le Coup du menhir de Philippe Grimond (1989) 7. Astérix et les Indiens de Gerhard Hahn (1994) 8. Astérix et les Vikings de Stefan Fjeldmark et Jesper Møller (2006) 9. Astérix : Le Domaine des dieux d’Alexandre Astier et Louis Clichy (2014) 10. Astérix : Le Secret de la potion magique d’Alexandre Astier et Louis Clichy (2018)
Un compositeur en mal d’inspiration, qui vient de quitter femme et enfants, pense trouver refuge dans une vieille maison à flanc de falaise, sur une île bretonne presque déserte. Dans ce lieu étrange et isolé, il ne va trouver qu’un piano désaccordé et des visiteurs bien décidés à ne pas le laisser en paix…
Guillaume Canet a écrit le scénario de Lui alors que son projet Astérix et Obélix l’Empire du Milieu était stoppé à cause du COVID. Il dit l’avoir écrit sans véritable réflexion ni logique, sans même imaginer que cela deviendrait un film. Il précise également avoir puisé des éléments dans sa vie personnelle sans que ce soit autobiographique toutefois. Si le résultat n’est pas convaincant, il faut reconnaitre qu’il n’a pas hésité à prendre des risques : son film repose sur le principe de faire dialoguer le personnage avec lui-même en faisant visuellement apparaître ses proches qui lui donnent la réplique. Guillaume Canet reconnait l’influence de Bertrand Blier… mais il n’arrive pas à l’égaler, hélas. Son histoire tourne en rond et reste bien trop conventionnelle, les dialogues sont souvent vulgaires (dans les deux sens du mot, communs et grossiers). Le film n’a pas créé l’enthousiasme, autant du côté de la critique que du public. Elle: – Lui :
Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour… La Belle Époque est le second long métrage écrit et réalisé par Nicolas Bedos. Après avoir mis en scène son couple, il met en scène son milieu social, un milieu bourgeois aisé très parisien où il est de bon ton de paraître désabusé et revenu de tout. Ses personnages principaux sont tous odieux et les dialogues ne sont qu’une suite de répliques vachardes. S’il n’y en avait que quelques-unes, ce serait amusant mais, en suite ininterrompue, cela devient consternant. Et quand il abandonne le registre de la méchanceté, Nicolas Bedos tombe dans la mièvrerie la plus plate, la fin en est embarrassante. Il avait pourtant réuni un beau plateau d’acteurs qui sont loin toutefois de se montrer sous leur meilleur jour. Le film a été bien reçu par une partie de la critique et a fait un tabac à la cérémonie des César de 2020. Elle: – Lui :
Pierre a 25 ans quand il rentre du Wyoming pour retrouver Claire sa fiancée et reprendre la ferme familiale. Vingt ans plus tard, l’exploitation s’est agrandie, la famille aussi. Mais les dettes s’accumulent et Pierre s’épuise au travail. Malgré l’amour de sa femme et ses enfants, il sombre peu à peu… Au nom de la terre est tiré de la propre histoire du réalisateur Edouard Bergeon. Son personnage principal est directement inspiré du père agriculteur du cinéaste. De son côté, Guillaume Canet connait bien le monde agricole, son père était éleveur de chevaux. L’acteur s’est particulièrement impliqué dans son personnage. Hormis l’hommage à son père, le cinéaste désirait témoigner des conditions difficiles des agriculteurs aujourd’hui, qui conduisent certains à se donner la mort. On ne peut que trouver ses intentions louables. En revanche, on peut trouver le propos trop démonstratif, sans réelle profondeur dans les personnages et le film ne parvient pas hélas à nous émouvoir autant qu’il le devrait. Elle: Lui :
Bertrand, dépressif, rejoint un petit groupe d’hommes qui s’entrainent à la natation synchronisée sous la direction d’une ex-championne alcoolique…
L’idée de départ de Le Grand Bain semble avoir été calquée sur celle de Full Monty de Peter Cattaneo (1997) : prendre l’activité normalement féminine la plus improbable pour des quarantenaires/cinquantenaires bedonnants. Le strip-tease est remplacé ici par la nage synchronisée en s’inspirant de l’histoire d’un club suédois réel. Gilles Lellouche passe derrière la caméra et réunit un plateau d’acteurs qu’il connait bien. Il en résulte une comédie sur le thème de la volonté (« oui, on peut faire entrer un rond dans un carré »). L’humour de ce feel-good movie a bien fonctionné puisque le film a connu un gros succès en salles, avec un marketing important il est vrai. On peut toutefois, comme ce fut notre cas, trouver les personnages et situations caricaturaux et trouver les deux heures de films interminables. Elle: Lui :
Voir les autres films de Gilles Lellouche chroniqués sur ce blog…
Philippe Katerine, Jean-Hugues Anglade, Benoît Poelvoorde, Félix Moati, Mathieu Amalric, Balasingham Thamilchelvan, Alban Ivanov, Guillaume Canet, et (à l’arrière-plan) Leïla Bekhti dans Le Grand bain de Gilles Lellouche.
Remarque :
Un film anglais s’inspirant de la même histoire de ce club suédois est sorti quelques mois auparavant : Regarde les hommes nager (Swimming with Men) d’Oliver Parker (2018) avec un succès populaire qui semble bien moindre.