7 octobre 2008

Pharaon (1966) de Jerzy Kawalerowicz

Titre original : « Faraon »

Pharaon Elle :
(pas vu)

Lui :
Pharaon relate l’accession au pouvoir du jeune Ramsès XIII. Refusant d’entrer dans le jeu des intrigues, il s’oppose aux grands prêtres qui usent de leur pouvoir spirituel pour mieux asseoir leurs positions. Précisons d’emblée que Ramsès XIII n’a jamais existé (le dernier pharaon de la XXe dynastie est Ramsès XI). Non, il s’agit d’un souverain inventé par l’écrivain polonais Boleslaw Prus pour son roman Le Pharaon paru en 1895. Ce film en est l’adaptation. Pharaon est plus une réflexion sur le pouvoir, sur l’oppression du peuple (illustrant ainsi l’oppression du peuple polonais par les Tsars en cette fin du XIXe siècle), thèmes assortis d’un anticléricalisme marqué, ces grands prêtres étant totalement coupés du peuple. La réalisation est assez grandiose, le tournage dans le désert d’Ouzbekistan ayant nécessité deux années de préparation et deux milles figurants prêtés par l’Armée Rouge. Toutefois, à la différence de certains péplums hollywoodiens, le décorum ne prend pas le dessus sur le contenu et cela rend Pharaon d’autant plus passionnant. Cette vision du pouvoir, des forces qui s’y exercent et de ses contradictions est suffisamment profonde pour être marquante.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jerzy Zelnik, Wieslawa Mazurkiewicz, Barbara Brylska, Piotr Pawlowski
Voir la fiche du film et la filmographie de Jerzy Kawalerowicz sur le site imdb.com.

Pour en savoir plus :
Lire une analyse précise du film et de son contexte sur le site peplums.info

6 octobre 2008

Nuages flottants (1955) de Mikio Naruse

Titre original : « Ukigumo »

Nuages FlottantsElle :
Une histoire forte pleine d’intensité dramatique et une femme au visage de porcelaine qui est victime de la muflerie des hommes. Naruse nous invite comme souvent à entrer dans un scénario construit autour de flash back. On remonte ici dans la vie d’une jeune femme qui tombe amoureuse pour toujours d’un homme qui profite d’elle quand il en a besoin et l’abandonne quand il va bien. Elle se sacrifie totalement pour lui. Le cinéaste dénonce la lâcheté et l’égoïsme des hommes. Il nous fait également découvrir la vie des petites rues, l’atmosphère de pauvreté qui règne en cette année 1946. Un film riche et poignant d’une grande beauté visuelle.
Note : 4 étoiles

Lui :
Juste après la fin de la guerre, une jeune femme tente de revoir un homme dont elle s’est éprise alors qu’elle était secrétaire. Cet homme marié lui avait alors promis de vivre avec elle. Nuages Flottants nous montre la vie d’une femme qui ne recherche qu’une chose : vivre avec l’homme qu’elle aime. Hélas, elle se heurtera à son égoïsme. Hideko Takamine est assez bouleversante dans ce rôle, avec ce mélange de candeur et de détermination qui rend son personnage attachant. Beaucoup de résignation aussi et ce, dans tous les personnages féminins. Les hommes, eux, ne sont guère à la fête, lâches, manipulateurs ou pire encore. Sans insister, Mikio Naruse aborde de nombreux sujets difficiles : le viol, la prostitution, l’avortement, les difficultés de l’après-guerre. Très belle (et intense) scène finale.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Hideko Takamine, Masayuki Mori, Mariko Okada, Isao Yamagata
Voir la fiche du film et la filmographie de Mikio Naruse sur le site IMDB.

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5 octobre 2008

Le Parrain 3 (1990) de Francis Ford Coppola

Titre original : « The Godfather, part III »

Le Parrain 3Elle :
(pas vu)

Lui :
C’est contraint et forcé que Francis Ford Coppola s’attelle, 15 ans plus tard, à filmer un troisième film sur le thème du Parrain de Mario Puzo : ses difficultés financières des années 80 ne lui laissent guère d’autre choix. Sur le plan du scénario, ce 3e volet est plutôt plus intéressant que les deux précédents car il montre un homme qui cherche à échapper à son destin, qui tente par-dessus tout d’inverser le cours des choses. Hélas, pour faire bonne figure à côté des deux premiers Parrain, Coppola étire le récit au maximum et nous sommes presque pressés d’en finir alors qu’arrive la plus belle scène, la scène finale de l’opéra, réglée comme du papier à musique (!) La mise en scène est assez fastueuse sans que ce soit, cette fois, de façon trop ostensible. Le fond du propos s’ancre dans le thème de la « conspiration occulte » (des hommes puissants et invisibles tirent les ficelles), théorie qui est devenue très en vogue depuis, mais il faut reconnaître qu’elle ne l’était pas autant en 1990 ; on ne peut accuser les scénaristes d’avoir cédé à la mode. C’était certainement pour Coppola un moyen de donner à la mafia un adversaire à sa mesure et de lancer au passage des piques bien appuyées à l’Eglise. Sur le plan des acteurs, on peut noter la présence au premier plan de la sœur de Coppola, Talia Shire, et de sa fille, Sofia Coppola. Mais le rôle en or, le rôle du jeune protégé que tant d’acteurs convoitaient, c’est Andy Garcia qui le décrocha et il fait là une belle prestation, pleine de vigueur et de colère contenue. Le succès populaire du Parrain 3 fut moindre et le film n’eut donc cette fois aucun Oscar… C’est toutefois, à mes yeux du moins, le meilleur des 3 volets.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Al Pacino, Andy Garcia, Eli Wallach, Diane Keaton, Talia Shire
Voir la fiche du film et la filmographie de Francis Ford Coppola sur le site imdb.com.

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La trilogie du Parrain de Francis Ford Coppola :
Le Parrain (1972) avec Marlon Brando et Al Pacino
Le Parrain 2 (1974) Avec Al Pacino et Robert De Niro
Le Parrain 3 (1990) Avec Al Pacino et Andy Garcia.

4 octobre 2008

Le Parrain 2 (1974) de Francis Ford Coppola

Titre original : « The Godfather, part II »

Le Parrain 2Elle :
(pas vu)

Lui :
Si Francis Ford Coppola n’avait pas eu tous les moyens qu’il désirait pour réaliser Le Parrain, il est visible qu’il a pu se rattraper avec Le Parrain 2 : les reconstitutions sont spectaculaires avec un nombre impressionnant de figurants dans certaines scènes. Le film se déroule sur deux périodes mises en parallèle. Les scènes de la période contemporaine sont assez ennuyeuses, plombées par des sempiternelles histoires de famille pas bien passionnantes. Toutes les scènes se déroulant au début du siècle sont bien plus intéressantes, avec une belle photographie et une reconstitution réussie. Marlon Brando ayant mis dans son contrat initial une clause par laquelle il refusait toute suite, c’est De Niro qui joue le rôle du Parrain jeune et c’est amusant de le voir imiter Brando au niveau de la voix (en italien s’il vous plait). Le film est vraiment très long, plus de 3 heures ; il paraît d’autant plus long qu’il n’a pas la vivacité du premier volet dans le montage, il est beaucoup plus policé, standardisé. Le Parrain 2 fut comme son prédécesseur un gros succès commercial, un succès qu’Hollywood salua en lui accordant pas moins de six Oscars.
Note : 2 eacute;toiles

Acteurs: Al Pacino, Robert De Niro, Robert Duvall, Diane Keaton
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La trilogie du Parrain de Francis Ford Coppola :
Le Parrain (1972) avec Marlon Brando et Al Pacino
Le Parrain 2 (1974) Avec Al Pacino et Robert De Niro
Le Parrain 3 (1990) Avec Al Pacino et Andy Garcia.

3 octobre 2008

Après lui (2007) de Gaël Morel

Après luiElle :
Après Lui est un film douloureux sur le travail de deuil d’une mère après le décès de son fils dans un accident de voiture. Celle-ci est interprétée par une Catherine Deneuve émouvante et habitée par sa douleur. Au lieu de se réfugier auprès sa famille et ses amis, elle les repousse. Elle préfère entretenir une relation ambiguë avec le meilleur ami de son fils qui conduisait la voiture. Elle le harcèle, tente d’en faire son deuxième fils alors qu’il faudrait le laisser oublier ce tragique accident pour qu’il déculpabilise. Est-ce pour mieux vivre les derniers instants de son fils, pour mieux le connaître ou pour mieux se chercher…. Tout est possible. Le réalisateur ne donne pas de clé. Il montre une belle maîtrise de sa caméra, de son scénario troublant et révèle une grande sensibilité.
Note : 4 étoiles

Lui :
Sur un sujet qui peut faire peur, Gaël Morel réussit à faire un film assez surprenant. Le comportement déroutant de cette mère noyée de chagrin tourne presque à l’obsession sans que l’on puisse vraiment comprendre ses motivations, ce qui la pousse réellement à se rapprocher de l’ami de son fils. Catherine Deneuve fait une interprétation assez riche et restitue bien toute l’ambiguïté et la détresse de son personnage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Guy Marchand, Thomas Dumerchez, Elodie Bouchez
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2 octobre 2008

L’homme qui tua Liberty Valance (1961) de John Ford

Titre original : The man who shot Liberty Valance

L’homme qui tua Liberty ValanceElle :
(pas vu)

Lui :
Avec L’homme qui tua Liberty Valance, John Ford nous plonge une fois de plus dans une période charnière de l’Histoire, le moment où la loi des armes s’efface : la naissance de la démocratie. La pensée de John Ford a trop souvent été réduite à la phrase qu’il fait prononcer à un journaliste « Quand la légende dépasse la réalité, c’est la légende que l’on publie » mais, en fait, Ford nous montre autant la réalité que la légende. L’homme qui tua Liberty ValanceL’homme qui tua Liberty Valance s’inscrit parmi les tous derniers films de John Ford et le réalisateur y montre tout son talent pour faire un récit vif, très rythmé, intense et riche. James Stewart et John Wayne livrent chacun une des interprétations les plus enthousiasmantes de toute leur carrière. Le film est en noir et blanc, tourné entièrement en studio, donc assez en dehors des normes du début des années 60. D’être confiné à quelques lieux n’enlève rien de sa force, bien au contraire et L’homme qui tua Liberty Valance est l’un des films les plus fascinant de toute l’histoire du cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, John Wayne, Vera Miles, Lee Marvin, Edmond O’Brien
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1 octobre 2008

L’object de mon affection (1998) de Nicholas Hytner

Titre original : The object of my affection

L'objet de mon affectionElle :
(En bref) Comédie sans grand intérêt et crédibilité. Le charme de Jennifer Aniston ne suffit pas…
Note : 1 étoile

Lui :
(En bref) Film plaisant avec un scénario plutôt original mais manquant un peu rythme. Le charme du film tient surtout à la présence de Jennifer Aniston (actrice de la série Friends) et surtout du séduisant Paul Rudd…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Paul Rudd, Jennifer Aniston, Kali Rocha
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30 septembre 2008

Sommaire de septembre 2008

Still LifeJustin de MarseilleAfter the weddingMarie StuartBarakaLe vieux jardinLe ParrainLe cirque infernal

Still Life

(2006) de Jia Zhang Ke

Justin de Marseille

(1934) de Maurice Tourneur

After the wedding

(2006) de Susanne Bier

Marie Stuart

(1936) de John Ford

Baraka

(1992) de Ron Fricke

Le vieux jardin

(2006) de Im Sang-soo

Le Parrain

(1972) de Francis Ford Coppola

Le cirque infernal

(1953) de Richard Brooks

Ensemble, c'est toutToi, le veninL'histoire de la femmeLa bande du DrugstoreKekexili, la Patrouille SauvageSatyriconPersepolisZiegfeld Follies

Ensemble, c’est tout

(2007) de Claude Berri

Toi, le venin

(1958) de Robert Hossein

L’histoire de la femme

(1963) de Mikio Naruse

La bande du Drugstore

(2002) de François Armanet

Kekexili, la Patrouille Sauvage

(2004) de Lu Chuan

Satyricon

(1969) de Federico Fellini

Persepolis

(2007) de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

Ziegfeld Follies

(1946) de Vincente Minnelli

Une Journée particulièreJohnny GuitareDancing at LughnasaRidiculeUn poisson nommé WandaGrandeur et descendanceLa ChienneLa rue rouge

Une Journée particulière

(1977) de Ettore Scola

Johnny Guitare

(1954) de Nicholas Ray

Dancing at Lughnasa

(1998) de Pat O’Connor

Ridicule

(1996) de Patrice Leconte

Un poisson nommé Wanda

(1988) de Charles Crichton

Grandeur et descendance

(1993) de Robert Young

La Chienne

(1931) de Jean Renoir

La rue rouge

(1945) de Fritz Lang

Grand PrixVous avez un message

Grand Prix

(1975) de Ivo Caprino

Vous avez un message

(1998) de Nora Ephron

Nombre de billets : 26

30 septembre 2008

Still Life (2006) de Jia Zhang Ke

Titre original : « Sanxia haoren »

Still LifeElle :
Still Life est un film d’une grande richesse tant sur le plan de la beauté visuelle, de l’histoire humaine des personnages, des messages qu’il fait passer, de l’atmosphère étrange qui y règne, des interprétations qu’on peut y trouver. C’est une plongée étrange et touchante aux abords de l’énorme barrage des Trois Gorges qui nécessite l’engloutissement des villages par les eaux et un important déplacement de population. Le long du fleuve maudit, on suit un homme qui recherche sa femme qu’il n’a pas vu depuis seize ans et une femme qui n’a plus de nouvelles de son mari depuis deux ans. Les trajectoires de vie sont déstructurées au fur et à mesure que le temps passe, les gens se perdent et se retrouvent, les bâtiments sont détruits à coup de masse. On croise les paysans traditionnels, les anciens Mao et les artisans de la nouvelle Chine qui veulent moderniser le pays en bouleversant le patrimoine et les modes de vie. Un parfum de destruction et de tristesse flotte sur les immeubles béants comme si la guerre les avait rasés. Le réalisateur donne à voir des compositions artistiques étonnantes et de toute beauté en jouant sur les flous, les ombres chinoises, les formes découpées, les contrastes, les symboles avec le funambule ou l’immeuble qui s’écroule. A voir absolument.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans la province de Fengje, la construction du gigantesque barrage des Trois Gorges provoque l’engloutissement de villes entières et provoque des déplacements de population. Dans cet environnement si particulier, Jia Zhang Ke met en parallèle (ou en opposition) deux histoires symétriques (ou complémentaires) : un homme recherche sa femme et sa fille qu’il ne connaît pas, une femme recherche son mari dont elle est sans nouvelle. Still Life nous plonge en plein cœur de la Chine qui détruit pour reconstruire, qui déplace les populations avec les éloignements et drames familiaux qui en découlent. Il est même assez étonnant que ce film ait pu passer la censure chinoise car Still Life nous montre une Chine où l’autorité est désorganisée (à l’image de cet ex-directeur d’usine impuissant) et où l’individu ne compte guère : le rouleau compresseur de la rénovation écrase tout sur son passage. Seul un superbe pont (qu’un nouveau riche vaniteux fait allumer pour épater ses invités) est là pour symboliser la reconstruction… Tout cela n’est guère engageant. Le rythme adopté par Jia Zhang Ke est placide, à l’image de la résignation de ses deux personnages principaux qui montrent toutefois une inébranlable ténacité dans leur quête.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Zhao Tao, Han Samming
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29 septembre 2008

Justin de Marseille (1934) de Maurice Tourneur

Justin de MarseilleElle :
(pas vu)

Lui :
Justin de Marseille met en scène un petit caïd des quartiers populaires de Marseille. Maurice Tourneur s’est inspiré d’un vrai personnage, Carbone, qui était à l’époque le roi de pègre marseillaise. Pour éviter tout problème, il est même allé le voir pour lui demander l’autorisation avant de tourner. Est-ce pour cela que le portrait qu’il nous en fait est assez flatteur ? Quand il ne réceptionne pas ses paquets d’opium qui arrivent par bateau, ce Justin de Marseille a tout d’un gentlemen, il défend la veuve et l’orphelin dans la rue, sauve une jeune suicidée de la noyade. Tout le monde l’adore. C’est un peu idyllique mais peu importe car l’attrait du film de Maurice Tourneur réside surtout dans le climat qu’il a réussi à recréer. On retrouve toute l’atmosphère du vieux port, avec l’accent chantant des gens qui s’interpellent, une atmosphère qui tranche avec les scènes de nuit (superbe éclairage) et les scènes d’action. Le montage est particulièrement vif avec un rythme qui évoque les films de gangster américains de la Warner de la même époque. Sur ce plan, Justin de Marseille est une vraie surprise, un petit bijou du cinéma français.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Antonin Berval, Pierre Larquey, Alexandre Rignault, Ghislaine Bru
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