26 novembre 2009

Tous en scène (1953) de Vincente Minnelli

Titre original : « The Band Wagon »

Tous en scèneElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Tous en scène peut être vu comme l’apothéose d’un genre, la comédie musicale. Vincente Minnelli y fait l’apologie du spectacle en tant que divertissement (That’s entertainment, « le monde est une scène, la scène est un monde de divertissement ») et se moque gentiment d’une certaine intellectualisation à Broadway (1). Le film reprend le titre et les morceaux d’une comédie musicale de Broadway de 1931 dans laquelle jouait déjà Fred Astaire. Vincente Minnelli y ajoute une histoire, celle du montage d’un show qui, trop prétentieux, sera d’abord un bide complet avant de revenir à plus de simplicité pour rencontrer le succès. Vincente Minnelli s’appuie sur les caractères de ses deux principaux acteurs pour asseoir leur personnage : Fred Astaire a plus de cinquante ans quand il interprète cet acteur qui cherche à renouer avec le succès et Cyd Charisse a effectivement été danseuse classique avant de devenir actrice. Tous en scène comporte de nombreux ballets ou morceaux chantés qui sont passés dans la légende ; Girl hunt (The band wagon) on peut citer la chanson That’s entertainment, l’hilarant The triplets où les acteurs jouent (à genoux) trois bambins dans leurs chaises d’enfant ou encore le très célèbre ballet final de treize minutes Girl Hunt, fortement mis en scène et qui mêle intrigue policière, onirisme et une très forte sensualité (2). Toutefois, le plus beau, le plus gracieux, Dancing in the dark (The band wagon) le plus émouvant est probablement Dancing in the Dark où Cyd Charisse et Fred Astaire, tous deux vêtus de blanc, marchent dans Central Park ; d’abord assez distants, ils esquissent quelques pas de danse qui évoluent en une gracieuse chorégraphie toute empreinte de complicité. C’est l’un de ces instants magiques que nous offre parfois le cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Fred Astaire, Cyd Charisse, Oscar Levant, Nanette Fabray, Jack Buchanan
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincente Minnelli sur le site IMDB.

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(1) Il est toutefois un peu paradoxal que la pièce maîtresse du film de Minnelli soit finalement un ballet fortement scénarisé et intellectualisé : Girl Hunt. A l’opposé, le numéro musical le plus traditionnel, Louisiana Hayride avec ses cow-boys dansant au milieu des bottes de foin, est le seul moment terne et ennuyeux du film.
(2) Dans un documentaire de 1994 That’s entertainment III, la MGM a montré pour la première fois une scène coupée du ballet final de Tous en scène : Two-faced woman, morceau dansé et chanté où Cyd Charisse était doublée par la chanteuse India Adams. Le morceau chanté fut finalement utilisé tel quel dans le film Torch Song de Charles Walters (1953) où Joan Crawford a mimé les paroles. Cette scène coupée est maintenant visible sur la version DVD de Tous en scène.

25 novembre 2009

Le voyage aux Pyrénées (2008) de Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu

Le voyage aux PyrénéesElle :
(pas vu)

Lui :
Un couple d’acteurs célèbres arrive dans un petit village des Pyrénées pour de petite vacance. En réalité, il s’agit de soigner la nymphomanie naissante de Madame par le grand air des sommets. Au village, on ne parle que de l’ours… Le Voyage aux Pyrénées est une petite facétie des Frères Larrieu, centrée autour d’un trio : Sabine Azéma, Jean-Pierre Darroussin et… les Pyrénées. Aucune vraisemblance n’est recherchée dans cette histoire qui mêle allégrement mysticisme, sensualité, écologie et surnaturel. Si elle comporte de bons passages, cette comédie débridée soufre hélas de certaines longueurs et apparaît même laborieuse parfois. Le couple Azéma / Darroussin se livre à un beau numéro, ils prennent visiblement plaisir à jouer, plaisir qui culmine à la fin, complètement farfelue, un des meilleurs moments du film. A noter de superbes plans de montagne, dans cette majestueuse et sauvage chaîne des Pyrénées.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sabine Azéma, Jean-Pierre Darroussin, Jocelyne Desverchère, Amira Casar
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24 novembre 2009

Je ne voudrais pas être un homme (1918) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Ich möchte kein Mann sein »

Je ne voudrais pas être un hommeElle :
(pas vu)

Lui :
Je ne voudrais pas être un homme fait partie des films assez courts réalisés par Ernst Lubitsch pendant la Première Guerre Mondiale. Ce sont des comédies berlinoises, souvent en deux ou trois actes ; le ton est assez leste, aucune censure ni contrainte ne pesait alors, et l’ensemble est plutôt relevé. Ici, Lubitsch joue déjà avec l’inversion des sexes, base de scénario qui sera l’un des meilleurs moteurs de la comédie américaine dans les décennies suivantes. Une jeune fille, turbulente et mal élevée, se déguise en homme pour échapper à sa gouvernante et aller faire la fête dans un cabaret mondain. La jeune fille, c’est Ossi Oswalda, actrice que l’on a surnommée la « Mary Pickford allemande » et qui a beaucoup tourné avec Lubitsch. Elle a ici 21 ans et nous fait un sacré numéro, débordante de tonus et d’énergie, semblant se donner pleinement à son personnage. Le rythme est d’autant plus enlevé que le film est assez court : 41 minutes. Je ne voudrais pas être un homme ne manque pas de charme et montre bien la vitalité de la comédie allemande de cette époque.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ossi Oswalda, Curt Goetz, Margarete Kupfer
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23 novembre 2009

Faut pas s’en faire (1923) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Titre original : « Why worry? »
Autre titre français (Belgique) : « Pourquoi s’en faire? »

Why Worry?Elle :
(pas vu)

Lui :
Un jeune millionnaire hypocondriaque part avec son infirmière et son valet en Amérique du Sud pour y trouver le calme. Ils ignorent qu’une révolution est sur le point d’y éclater. Dans Faut pas s’en faire (Why worry ?), Harold Lloyd n’hésite pas à interpréter un personnage assez peu avenant au premier abord mais qui gagne rapidement notre sympathie par ses côtés lunaires : le monde peut s’écrouler autour de lui, tant qu’il a ses petites pilules à prendre, tout va bien. Et le monde n’est pas loin de s’écrouler puisqu’il va devoir affronter un comploteur particulièrement fourbe et des hordes de soldats révolutionnaires survoltés (on ne sait toutefois pas très bien qui se bat et contre qui). Pour ce faire, il parvient à mettre de son côté un sacré colosse, interprété par l’impressionnant John Aasen : 2m67 et 250 kilos!  Pourquoi s'en faire? Le personnage joué par Harold Lloyd utilise avec beaucoup de flegme à la fois la force de son nouveau compagnon et aussi sa propre inventivité pour mettre ses adversaires en déroute. Il y a beaucoup de bonnes trouvailles. Le rythme s’accélère tout au long du film et les quinze ou vingt dernières minutes sont les plus trépidantes et aussi les plus hilarantes. Faut pas s’en faire (Why worry ?) est aussi le premier film où apparaît Jobyna Ralston en partenaire d’Harold Lloyd, Mildred Davis ayant arrêté sa carrière pour devenir Mme Lloyd…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Jobyna Ralston, John Aasen, Jim Mason
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22 novembre 2009

Sherlock Jr. (1924) de Buster Keaton

Sherlock Jr.Elle :
(pas revu)

Lui :
Sherlock Jr. est un moyen métrage de 45 mn seulement et c’est cette brièveté qui l’a tenu à l’écart des listes des meilleurs films. Sherlock Jr. est pourtant d’une inventivité de tout premier ordre. Un projectionniste de cinéma qui rêve d’être détective va vivre en rêve des aventures glorieuses dérivées de sa vie réelle qu’il juge trop terne. Buster Keaton trouve un moyen très ingénieux pour mettre cela en scène : son personnage de projectionniste va « traverser » l’écran pour pénétrer dans l’univers du film qu’il projette (on voit où Woody Allen a puisé son inspiration pour La rose pourpre du Caire ). Au passage, il joue avec le télescopage des univers ; n’étant pas encore parfaitement intégré à son nouvel univers, son personnage subit les changements de scènes : alors qu’il s’assoit sur une chaise par exemple, le plan change et il s’assoit dans le vide. Keaton s’amuse ainsi avec la distanciation du cinéma et nous montre en même temps sa dextérité dans les trucages car les raccords sont parfaits (1). Bien entendu, Sherlock Jr a aussi quelques prouesses en terme de cascade : être assis sur le guidon d’une moto lancée à haute vitesse sans pilote n’est pas exempt de dangers (2). Surréaliste et merveilleux, riche en rebondissements, enlevé à un rythme trépidant, Sherlock Jr. est bien l’un des films comiques les plus remarquables.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Kathryn McGuire, Joe Keaton, Erwin Connelly, Ward Crane
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(1) On retrouve plusieurs effets en cours de film dont la fameuse scène où il passe à travers le corps d’une vendeuse de fleurs pour disparaître. Il faut garder à l’esprit que ce genre de scène était tourné en une seule prise sans traficotage ou retouche d’image comme on le fait aujourd’hui aisément. Il fallait donc concevoir tout un appareillage pour créer l’illusion. Ici le personnage est en réalité couché suspendu à un panneau pivotant. Keaton passe en réalité à travers la palissade préalablement découpée et le personnage est redressé aussitôt pour qu’il puisse s’éloigner de la palissade comme si de rien n’était… La scène de la robe dans le cerceau est aussi réalisée sans trucages. Pour la scène du billard, Keaton s’est très longuement entraîné…
(2) Keaton a déclaré que la scène était très dangereuse car la moto n’avait pas de frein! Keaton fut plusieurs fois projeté en avant lors de chocs. De plus, dans la scène où il tombe du train et reçoit une tonne d’eau sur la tête, Buster Keaton s’est presque brisé la nuque. Il a fallu près de dix ans à ses docteurs pour trouver qu’il en avait gardé une lésion qui lui occasionnait de forts maux de tête et que l’accident aurait pu être fatal.

Remarque :
Sherlock Jr. était vu ici avec une musique du Club Foot Orchestra’s de 1993, illustration sonore très riche et colorée mais qui a le gros défaut d’être trop présente, d’appuyer trop fortement les effets visuels et les gags. Si cela est possible, il est préférable de couper la musique ou du moins de baisser le volume sonore.

21 novembre 2009

The Kid (1921) de Charles Chaplin

Titre français parfois utilisé : « Le gosse »

The KidElle :
(pas revu)

Lui :
En 1920, Charlie Chaplin a enfin toute la liberté qu’il souhaitait sous l’égide de la First National. Perfectionniste et exigeant, il mettra un an pour tourner son premier long métrage, The Kid, qui réalise une symbiose parfaite entre mélodrame et comédie. La base de l’histoire est simple : un vagabond élève comme il peut un enfant trouvé. Chaplin met beaucoup de lui-même dans cette histoire, il a été, lui aussi, abandonné par sa mère, il a grandi dans les quartiers pauvres de Londres. La pièce où vit son vagabond dans The Kid est une réplique de celle où il a vécu. La réussite du film doit beaucoup au personnage du gosse. Chaplin a découvert par hasard Jackie Coogan alors qu’il faisait un numéro sur scène avec son père et il s’est reconnu en lui. Il en a fait un petit Chaplin. The Kid Le jeune Jackie Coogan montre un sens de la comédie et une forte présence à l’écran (1). Chaplin et l’enfant forment un tandem parfait, ils se compètent merveilleusement, chacun mettant l’autre en valeur. The Kid a aussi son lot de scènes de comédies, l’hilarante bagarre avec le gros costaud par exemple, ou le permanent jeu de cache-cache avec le policier. Mais tout l’art de Chaplin, c’est de trouver ce subtil équilibre entre le rire et les larmes. La comédie n’empiète en rien sur la profondeur du sujet, au contraire elle en amplifie la portée. Certains ont pu toutefois trouver les aspects mélodramatiques trop appuyés, surtout dans la version longue (2). Même s’il surprit un peu le public, le film fut un énorme succès à l’époque. C’est toujours un plaisir de le voir aujourd’hui, c’est l’une des merveilles du 7e Art…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Jackie Coogan, Edna Purviance, Tom Wilson
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The Kid (1) Après l’avoir trouvé, Chaplin lui avait d’abord donné un petit rôle pour le tester dans le court métrage A day’s pleasure (Une journée de plaisir). Après l’énorme succès de The Kid, Jackie Coogan tournera dans divers mélodrames sans retrouver la force de son jeu. Il ne fera finalement pas une grande carrière d’acteur et finira dans des séries télévisées comme Adams Family dans les années 60. A noter aussi que Jackie Coogan n’a jamais rien touché de l’argent qu’il a gagné avant sa majorité, argent dilapidé par ses parents. Il est ainsi à l’origine d’une loi californienne appelée le Coogan Act qui protège maintenant les enfants acteurs.
(2) La version originale faisait 6 bobines, environ 68 minutes. La version la plus courante aujourd’hui en vidéo est celle de 50 minutes. Une version plus complète a toutefois été éditée en Laserdic puis dans certaines éditions DVD. Les scènes manquantes dans la version courte sont essentiellement des scènes mélodramatiques, notamment celles entre la mère et le vrai père de l’enfant.

20 novembre 2009

Le point de non-retour (1967) de John Boorman

Titre original : « Point Blank »

Point BlankElle :
(pas vu)

Lui :
Le point de non-retour est le second long métrage de John Boorman, c’est celui qui l’a vraiment dévoilé. Laissé pour mort lors d’un mauvais coup, un truand va rechercher son complice qui l’a trahi. C’est donc une simple histoire de vengeance mais le film est très à part, à la fois par sa construction parfois déstructurée qui utilise ellipses et flash-back pour casser la linéarité, par son univers qui passe d’une certaine froideur impersonnelle à un certain onirisme et par la mise en scène d’une certaine violence. Il est indéniable qu’en venant à Hollywood, John Boorman a emporté avec lui ses influences européennes, anglaises mais aussi françaises : on peut penser à Alain Resnais ou au Godard d’Alphaville. Dans ce sens, Le point de non-retour est un cinéma d’auteur qui casse un certain nombre de codes, à commencer par l’absence de fin morale. Le film doit aussi beaucoup à Lee Marvin (1), magistral dans le rôle de ce truand obstiné et insensible, avec une présence physique énorme. A l’époque, le film fut qualifié de très violent, aujourd’hui ce point est moins évident mais il préfigurait les films suivants de Boorman qui mettent toujours en scène une certaine violence assez brute. Le point de non-retour est un film novateur qui a marqué la naissance d’un réalisateur de premier plan.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lee Marvin, Angie Dickinson, Keenan Wynn, Carroll O’Connor, Sharon Acker
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(1) John Boorman a raconté que c’est grâce à l’insistance de Lee Marvin, fraîchement oscarisé, que la MGM a accepté qu’un jeune réalisateur britannique inconnu prenne en main les rênes d’un tel film.

Remake :
Payback (1999) de Brian Helgeland avec Mel Gibson
Homonyme :
Point Blank (1998) de Matt Earl Beesley avec Mickey Rourke.

19 novembre 2009

Scarlet Dawn (1932) de William Dieterle

Scarlet DawnElle :
(pas vu)

Lui :
En 1917, un prince russe échappe de peu à la révolution. Il s’enfuit de Moscou avec l’une de ses servantes jusqu’à Constantinople où il doit travailler pour survivre. Scarlet Dawn est un film très court, il fait partie des très nombreux films que William Dieterle tourna pour la Warner après son arrivée à Hollywood. La reconstitution est assez soignée, que ce soit à Moscou ou en Turquie, avec décors souvent somptueux dus à Anton Grot. Douglas Fairbanks est on ne peut plus séduisant, il permet de faire passer un léger érotisme sous-jacent ; l’histoire est assez riche en évènements. Pourtant, Scarlet Dawn laisse le spectateur sur un sentiment plutôt mitigé, probablement du fait du déroulement du scénario : alors qu’il est très soutenu dans sa première moitié, notamment lors des évènements en Russie, le rythme devient ensuite plus inégal, semblant subir de brusques ralentissements et accélérations. La fin paraît précipitée, voire un peu brouillonne. Film plutôt rare, Scarlet Dawn reste toutefois intéressant à découvrir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Douglas Fairbanks Jr., Nancy Carroll, Lilyan Tashman, Guy Kibbee, Sheila Terry
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17 novembre 2009

Les producteurs (1968) de Mel Brooks

Titre original : « The Producers »

The ProducersElle :
(pas revu)

Lui :
Premier film de Mel Brooks, Les Producteurs peut aussi être qualifié comme étant son seul « vrai film » : c’est le seul qui ne soit pas un pastiche. Un producteur sur le retour (Zero Mostel) et un comptable fantasque et complexé (Gene Wilder) cherchent à mettent sur pied un four à Broadway pour pouvoir garder une partie de l’argent de la production. Mel Brooks se lâche totalement et ne recule devant aucune surenchère pour faire rire. Le mauvais goût est son arme de choix et il sait parfaitement l’utiliser : le show que ces producteurs vont monter s’appelle « Springtime for Hitler » (Le printemps d’Hitler) et c’est une comédie musicale… L’auteur est un nostalgique du 3e Reich parfaitement azimuté (Kenneth Mars), avec casque germanique et accent à couper au couteau. Faisant preuve d’une indéniable maîtrise, Mel Brooks parvient étonnamment à trouver l’équilibre alors que tout apparaît outrancier, forcé presque à l’extrême, à commencer par le jeu tonitruant de Zero Mostel et le jeu hystérique de Gene Wilder. Il est tout aussi surprenant aujourd’hui de voir à quel point cette comédie totalement débridée ne vieillit pas, elle a toujours la même capacité à nous faire rire à gorge déployée. Il n’y a aucun temps mort, le rythme est soutenu. Un coup de maître pour Mel Brooks.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Zero Mostel, Gene Wilder, Dick Shawn, Kenneth Mars
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Remarque :
Alors qu’il faillit être bloqué à sa sortie par crainte de mauvais goût (le titre initial était d’ailleurs « Springtime for Hitler »), le film remporta un grand succès à l’époque. Résultat : il gagna un Oscar pour le scénario et Gene Wilder, dont c’est le premier grand rôle, fut même nominé pour l’Oscar du meilleur second rôle!

Remake :
Les Producteurs (The producers) de Susan Stroman (2005) avec Matthew Broderick et Nathan Lane.

16 novembre 2009

Frigo à l’Electric Hotel (1922) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : The Electric House

The Electric HouseElle :
(pas vu)

Lui :
(Court métrage de 23 mn) Un jeune ingénieur a pour tâche de mettre l’électricité dans une maison. Il va en fait beaucoup plus loin car il place de multiples appareillages et gadgets : un escalier mécanique, un petit train pour apporter les assiettes à table, une machine qui lave la vaisselle (!) et beaucoup d’autres. Bien entendu, tout cela va finir par se dérégler… Ce qui est assez remarquable dans The Electric House, c’est la quantité d’inventions, d’automates divers. L’ensemble est bien entendu très amusant mais le tournage fut aussi dangereux (1). Un des meilleurs courts métrages de Keaton
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Joe Roberts, Virginia Fox
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The Electric House (1) À la suite d’un mauvais fonctionnement, l’escalator projeta Buster Keaton qui fit une chute de presque quatre mètres. Il se cassa une jambe et dut arrêter tout tournage. Quand il fut remis sur pied, quatre mois plus tard, il ne se remit pas tout de suite sur The Electric House, il tournât plusieurs courts-métrages avant de reconstruire les décors pour le reprendre pratiquement en entier. La scène où il se casse la jambe est présente dans le film.

Remarque :
Pour comprendre le titre, il faut savoir que Buster Keaton avait été à l’époque surnommé par les distributeurs français à la fois Frigo (par Gaumont) et Malec (par Superfilm).