Titre original : « Fort Apache »
Lui :
Premier film de la trilogie de John Ford sur la cavalerie (1), Le Massacre de Fort Apache retrace la défaite du Général Custer à Little Big Horn. John Ford s’attache à la réalité historique, du moins une version de celle-ci (2), tout au plus déplace t-il la scène un peu plus au sud en la plaçant dans le décor majestueux de Monument Valley, son décor préféré. C’est d’ailleurs la beauté des images qui frappent en premier, perfection dans le cadrage, la composition et la position de la caméra. Certains plans vous coupent le souffle par leur perfection. Cette maestria frappe d’autant plus que John Ford entrait alors dans une période où il avait atteint une simplicité qui fait fantasmer tous les réalisateurs depuis 50 ans : c’est parfait et évident. On retrouve cette simplicité dans le déroulement du récit et dans les dialogues, aucune scène ne semble superflue. Sur le fond, John Ford rétablit « la vérité » sur la fin de Custer tout en justifiant son édulcoration : nous avons besoin de héros (3). Avec Le Massacre de Fort Apache, il redonne aussi aux indiens une dignité dans le sens où leur combat nous est montré comme étant légitime, justifié par les faits, pendant que Custer est dépeint comme un raciste et sans respect de la parole donnée. Au final, si on peut, bien entendu, être effarouché par les grandes valeurs d’exaltation véhiculées, Le Massacre de Fort Apache n’en est pas moins un film quasiment parfait par sa force et son évidence.
Note :
Acteurs: John Wayne, Henry Fonda, Shirley Temple, Pedro Armendáriz, Ward Bond, George O’Brien
Voir la fiche du film et la filmographie de John Ford sur le site IMDB.
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(1) Trilogie sur la cavalerie par John Ford :
– Le Massacre de Fort Apache (Fort Apache) (1948)
– La Charge Héroïque (She wore a yellow ribbon) (1949)
– Rio Grande (1951)
(2) Le sujet fait toujours couler beaucoup d’encre. Plusieurs théories s’affrontent. John Ford adopte celle où c’est l’aveuglement de Custer qui l’a conduit à la défaite.
(3) Cette fin fait penser à celle de l’Homme qui tua Liberty Valance qu’il tournera 13 ans plus tard où le patron de presse dit : « Quand la légende devient si réelle, il faut imprimer la légende » (« When the legend becomes fact, print the legend. »)