Quand il quitte l’orphelinat qui l’abritait depuis sa naissance, Bernie Noël est âgé de trente ans. Il n’a qu’un seul but : connaître ses origines. Commence alors un parcours semé d’embûches pour ce garçon névrosé et déconnecté du monde réel… Bernie est un film français réalisé par Albert Dupontel. C’est son premier long métrage. Il en co-écrit le scénario avec Gilles Laurent. Le moins que l’on puisse dire est que le film bouscule toutes les conventions et ne ressemble à nul autre. Albert Dupontel n’hésite pas à aller jusqu’à l’outrance et le mauvais goût, son personnage fait irruption dans la vie réelle comme un chien dans un jeu de quilles. C’est un massacre. Si certains moments peuvent déranger, le film offre des scènes assez mémorables et délirantes. Excellente interprétation. Un film vraiment déjanté. Elle: – Lui :
Gomez et Morticia Addams engagent une nourrice nommée Debbie Jellinsky pour s’occuper de leur nouvel enfant. Ils ignorent que Debbie est une veuve noire psychopathe qui épouse de riches célibataires avant de les tuer. Quand Debbie séduit Oncle Fester, les soupçons des enfants grandissent mais Debbie réussit à les éloigner en faisant croire à Gomez et Morticia que leurs enfants veulent aller en colonie de vacances… Les Valeurs de la famille Addams est un film humoristique américain réalisé par Barry Sonnenfeld, suite de La Famille Addams du même réalisateur, sorti deux ans plus tôt. Les deux films ont été conçus d’après La Famille Addams, bande dessinée de Charles Addams, qui retournait tous les codes de la famille américaine. Cette suite exploite deux histoires : l’irruption d’une veuve noire décidée à s’emparer d’une partie du trésor familial en se mariant avec l’oncle, et les enfants dans leur colonie de vacances bon chic bon genre. Les gags sont toujours nombreux, tous différents, sans répétition entre les deux films. Même sans l’effet de surprise du premier film, on se délecte de cet humour macabre de belle facture. Elle: – Lui :
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Anjelica Huston, Christina Ricci, Jimmy Workman, Carel Struycken et Raul Julia dans Les Valeurs de la famille Addams (Addams Family Values) de Barry Sonnenfeld.Christina Ricci et Jimmy Workman dans Les Valeurs de la famille Addams (Addams Family Values) de Barry Sonnenfeld.Christopher Lloyd et Joan Cusack dans Les Valeurs de la famille Addams (Addams Family Values) de Barry Sonnenfeld.
Un homme hagard (Gérard Depardieu) court à l’aveugle dans un forêt sous l’orage. Il est recueilli par une patrouille de policiers qui l’emmènent au chaud dans un commissariat spartiate. Un commissaire (Roman Polanski) vient l’interroger. Quand on lui demande son nom, il donne celui d’un écrivain célèbre que le commissaire admire. Mais l’homme ne se rappelle de rien… Une pure formalité est un film franco-italien réalisé par Giuseppe Tornatore (réalisateur de Cinema Paradiso). Il en a écrit le scénario avec l’écrivain Pascal Quignard (futur Prix Goncourt 2002). Il s’agit d’un huis clos qui se déroule entièrement dans l’unique pièce d’un commissariat plutôt délabré alors qu’un orage déverse des trombes d’eau qui suinte jusqu’à l’intérieur. C’est un face à face entre deux hommes, un interrogatoire car l’on comprend rapidement qu’un meurtre a été commis. Les dialogues sont très bien écrits, l’ensemble est assez littéraire. L’interprétation est remarquable : Depardieu montre toute la palette de son jeu et Roman Polanski est saisissant dans son personnage (1). La fin est surprenante, personnellement je n’avais rien vu venir (veillez à ne pas trop lire sur ce film avant de le regarder). Le film a fait partie des nominés à Cannes 1994 mais n’a pas fait une grande carrière, me semble-t-il du fait de critiques très mitigées. A découvrir. Elle: – Lui :
Remarque : (1) Roman Polanski a demandé à porter en permanence un corset très inconfortable pour donner de la raideur à son personnage. Il est vrai qu’il m’a fait penser par moments à Erich von Stroheim.
Gérard Depardieu et Roman Polanski et Sergio Rubini dans Une pure formalité (Una pura formalità) de Giuseppe Tornatore.
Rejeté par la communauté des autres égyptologues en raison de ses théories sur les pyramides d’Égypte qui seraient selon lui des lieux d’atterrissage de vaisseaux spatiaux, le docteur Daniel Jackson est recruté pour travailler sur un projet secret de l’armée américaine… Stargate, la porte des étoiles est un film américain de science-fiction réalisé par Roland Emmerich. Le scénario résulte de la mise en commun de deux histoires, l’une de Romand Emmerich et l’autre du scénariste Dean Devlin. Basé sur l’idée de donner une explication ufologique à la présence des pyramides, le récit se révèle finalement plutôt décevant dans son développement car il est peu riche en évènements. En revanche, les clichés abondent. Les dialogues sont bien pauvres. Il y a cependant quelques bonnes trouvailles et l’ensemble forme un spectacle divertissant. Le film fut un succès et l’idée de base fut exploitée plus profondément (et plutôt mieux semble-t-il) dans une série Stargate SG-1. Plusieurs autres séries suivirent mais les suites au long métrage ne virent jamais le jour. Elle: – Lui :
Le jeune Vincenzo mène une vie misérable et pleine de frustration, ne parvenant à obtenir un travail de professeur malgré ses diplômes. Son voisin septuagénaire est fatigué d’être à la merci de sa femme despotique, une ex-artiste de music-hall devenue obèse et alcoolique. Il propose à Vincenzo de tuer sa femme… Le Roman d’un jeune homme pauvre est un film italien réalisé par Ettore Scola. Il en a coécrit le scénario avec sa femme et Giacomo Scarpelli, le fils de Furio Scarpelli (Age et Scarpelli). Précisons tout de suite que le film n’a rien à voir avec le roman homonyme d’Octave Feuillet plusieurs fois adapté à l’écran (notamment par Abel Gance en 1935). Ici, la base de l’histoire évoque un suspense à la Hitchcock mais il n’en est rien. En fait, c’est le portrait d’un homme assez atypique : terne, il semble se contenter de la médiocrité et n’a que mépris pour la réussite sociale. Le récit montre ainsi une indéniable cruauté dans sa première partie. Face à lui, le personnage du septuagénaire (Alberto Sordi dans l’un de ses tous derniers rôles) est un geignard, hâbleur et rusé. On notera la présence inattendue d’André Dussollier, évidemment (mal) doublé et pas vraiment à sa place. L’ensemble a le mérite de l’originalité des personnages mais manque de force directrice et paraît assez long. Un film bien mineur et peu connu d’Ettore Scola, plutôt décevant. Elle: – Lui :
La célébrité devient un cauchemar pour une vedette qui tout à coup, sans comprendre, reçoit gifles et coups de poing à la place de demandes d’autographes… Grosse Fatigue est un film français réalisé par Michel Blanc. Il en a coécrit le scénario sur une idée de base de Bertrand Blier. Pour Michel Blanc, c’était l’occasion de sortir de son personnage habituel de râleur et de loser, de nous surprendre avec une histoire inattendue. Il réussit effectivement et en jouant son propre rôle, comme tous les autres acteurs d’ailleurs (à noter toutefois qu’il n’a pas vécu cela mais l’histoire est librement inspirée d’une mésaventure arrivée à Gérard Jugnot). Il fait un tandem surprenant avec Carole Bouquet qui désirait elle aussi sortir de ses personnages habituels de femme glacée et inaccessible pour jouer un rôle comique. Le résultat est original, amusant et très surprenant. Prix du meilleur scénario à Cannes 1994. Elle: Lui :
La pittoresque famille Addams est en émoi lorsque débarque l’oncle Fester disparu vingt-cinq ans plus tôt. Ne serait-il pas un usurpateur qui cherche à les tromper pour faire main basse sur leur trésor caché ?… La Famille Addams est un film humoristique américain réalisé par Barry Sonnenfeld. Il s’agit d’une adaptation cinématographique des personnages de bandes dessinées créés par Charles Addams et popularisés par la série télévisée du même nom de 1964. La famille Addams est une inversion satirique de la famille américaine idéale : un clan aristocratique riche et étrange qui se délecte du macabre et ne se soucie pas que les autres les trouvent bizarres ou effrayants. Ainsi, l’humour est constitué par l’inversion de scènes familières (par exemple, à table, la mère dit a sa fille « n’oublie pas de jouer avec la nourriture avant de la manger »). C’est le plus souvent de l’humour noir et même macabre. La mère, Morticia Addams (ici interprétée par Anjelica Houston), fut l’un des premiers personnages gothiques dans les années soixante. Le rythme est très enlevé, l’humour ne faiblit jamais, les personnages sont hauts en couleur. Le film n’a pas vieilli et nous amuse toujours autant. Elle: – Lui :
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Raul Julia et Christopher Lloyd dans La Famille Addams (The Addams Family) de Barry Sonnenfeld.Christina Ricci et Anjelica Huston dans La Famille Addams (The Addams Family) de Barry Sonnenfeld.
Jeune coureur automobile, Cole Trickle est intégré à l’écurie de Tim Daland où il s’entraîne aux courses de Nascar. Véritable tête brûlée, Cole remporte de nombreux trophées tout en rêvant de remporter la coupe à Indianapolis… Jours de tonnerre est un film américain écrit par Robert Towne et réalisé par Tony Scott. Cette transposition inavouée de Top Gun (1986) dans le milieu de la course automobile met en scène le jeune (28 ans), mais déjà star, Tom Cruise qui impose Nicole Kidman (23 ans) après l’avoir vue dans Calme blanc de Phillip Noyce (1989). Les deux acteurs tomberont amoureux et se marieront peu après. Qu’y a-t-il d’autre à dire sur ce film? Hum… les scènes de courses sont plutôt réussies, les entre-deux étant nourris d’amitiés viriles (et d’huile de moteur) avec bien entendu un peu de romance ; les dialogues sont réduits au minimum vital. Elle: – Lui :
Le jeune D’Artagnan quitte sa Gascogne natale afin d’intégrer la célèbre compagnie des mousquetaires du roi. Or, une fois dans la capitale, il apprend la triste nouvelle : le cardinal de Richelieu vient de dissoudre la célèbre garde. Avec Athos, Porthos et Aramis, D’Artagnan va contrer les plans machiavéliques de Richelieu… Les Trois Mousquetaires est un film d’aventure américain de Stephen Herek, produit par les studios Disney. C’est une adaptation très libre du roman l’Alexandre Dumas père. Plus de ferrets, plus d’amour secret entre la reine et le Duc de Buckingham, … Bien d’autre changements ont été faits pour simplifier l’histoire. Les gentils sont très gentils et les méchants sont très méchants, Richelieu et le Comte de Rochefort font les frais de ce manichéisme appuyé. Bien rythmé, le récit est relevé de la dose d’humour réglementaire. L’ensemble est simple et joyeux. Ce n’est pas franchement mauvais, c’est même divertissant, mais on ne peut que regretter de voir une histoire dénaturée à ce point. Elle: – Lui :
Dans le Japon de 2029, le major Motoko Kusunagi, une femme cyborg ultra-perfectionnée, a pour mission de démasquer un mystérieux hacker qui se fait appeler Puppet Master. Elle va chercher à pénétrer l’un des corps du hacker pour analyser son « ghost » (sa conscience, son âme) … Ghost in the Shell est un film d’animation de Mamoru Oshii, adaptation cinématographique du manga homonyme de Masamune Shirow, paru en 1989. C’est l’un des films majeurs dans le courant de la science-fiction cyberpunk. Mêlant animation traditionnelle par celluloïd et images d’ordinateur, il a marqué les esprits à son époque, tant par son contenu que par sa forme. Hélas, vu aujourd’hui, la prouesse technique n’est plus remarquable, loin de là : le film ressemble plus à un comix animé. Mais il reste la richesse des dessins avec mêmes des scènes particulièrement belles. La mégapole futuriste évoque celle de Blade Runner avec des espaces de beauté. L’animation est rudimentaire et les ajouts en CGI manquent parfois de résolution. Le contenu, en revanche, garde toutes ses qualités aujourd’hui. L’intrigue est un peu complexe mais le propos a une profondeur inattendue et une indéniable portée philosophique. Les cogitations intérieures de l’héroïne renvoient en effet à la question de la définition de l’humanité, ce qui caractérise un être humain. Le film n’a pas connu un grand succès à sa sortie mais a acquis ensuite une solide réputation. Il a influencé de nombreux films ultérieurs, le premier qui vient à l’esprit est bien entendu Matrix. Elle: – Lui :
Remarque : * La version doublée en anglais est épouvantable (la voix de l’héroïne est insupportable). En l’absence de la version japonaise, la version doublée en français m’a semblé préférable.
Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.
Remake : Ghost in the Shell 2.0 (2008) de Mamoru Oshii, identique à l’original si ce n’est que l’animation traditionnelle a été numérisée pour pouvoir refaire certaines scènes en images de synthèse.
Autres adaptations du manga : Ghost in the Shell: The New Movie de Kazuya Nomura (2015) film d’animation Ghost in the Shell (2017) de l’américain Ruper Sanders avec Scarlett Johansson (en prises de vue réelles).
Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.
James Cameron l’a décrit comme « vrai premier film d’animation pour adulte à atteindre un niveau d’excellence littéraire et visuel ».