9 mai 2011

Les nuits blanches (1957) de Luchino Visconti

Titre original : « Le notti bianche »

Les nuits blanchesElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Jeune employé fraichement muté, Mario erre le soir dans les rues de Livourne, en proie à la solitude. Il remarque sur un pont une jeune fille en pleurs. Il parvient à lui parler et à la raccompagner chez elle, mais à peine a-t-il le dos tourné qu’elle retourne sur le pont… Les nuits blanches est l’adaptation du roman homonyme de Dostoïevski sur la passion amoureuse. Luchino Visconti se démarque à la fois du néoréalisme de ses débuts et des fastes colorés de son film précédent, Senso. Il revient ici au noir et blanc (superbe photographie de Giuseppe Rotunno) et recrée entièrement en studio un quartier de Livourne avec ses ruelles et ses canaux. Cela donne une atmosphère irréelle au film, une sensation d’être hors du temps, impression amplifiée par le fait que toutes les scènes sont nocturnes, aucun plan ne montre les personnages dans leur vie diurne, et aussi par la présence de Jean Marais qui nous évoque Cocteau. Les nuits blanches Maria Schell fait une belle interprétation, tourmentée, oscillant entre la joie et le désespoir, presque dévote dans son amour désincarné et Mastroianni montre comme toujours beaucoup de présence, de tendresse et de richesse dans son jeu. Les nuits blanches a parfois été considéré comme mineur dans la filmographie de Visconti. Assez injustement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Maria Schell, Marcello Mastroianni, Jean Marais
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Remarques :
Les (très belles) scènes de brouillard ont été créées en utilisant des kilomètres de tulle, technique habituellement utilisée au théâtre (et rappelons que Visconti est aussi un metteur en scène de théâtre).

Autre adaptation du roman de Dostoïevski « Nuits blanches » :
Quatre nuits d’un rêveur de Robert Bresson (1971)
En outre, le roman a été une source d’inspiration pour James Gray pour son Two Lovers.

28 avril 2011

Les Girls (1957) de George Cukor

Titre original : « Les Girls »

Les GirlsLui :
Mariée à un lord anglais, une ex-danseuse de la troupe Les Girls vient d’écrire un livre sur son passé. Son ancienne collègue et amie, elle aussi mariée depuis, l’attaque en justice car un chapitre raconte comment elle aurait tenté de se suicider par désespoir d’amour… Les Girls mélange deux genres : la comédie musicale et la satire de mœurs. George Cukor nous dresse le portrait de trois femmes : une française spontanée, une anglaise un peu cynique et une américaine réservée. C’est aussi un film sur le mensonge puisque trois personnes nous racontent la même histoire de façon totalement différente. Cukor semble nous dire qu’un bon mensonge peut être préférable à une vérité gênante. Le scénario est assez élaboré, on l’a dit trop sophistiqué pour que le film soit un grand succès populaire. Les musiques sont signées Cole Porter et la scène chorégraphiée la plus remarquable montre Gene Kelly en blouson de cuir, parodie de Marlon Brando dans L’équipée sauvage ; ce numéro n’est pas non plus sans rappeler le ballet final de Tous en Scène dans sa construction. L’ensemble est plaisant et réussi. Les Girls est l’une des dernières grandes comédies musicales de la MGM.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gene Kelly, Mitzi Gaynor, Kay Kendall, Taina Elg, Jacques Bergerac, Patrick Macnee
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Remarque :
* Le scénario est basé sur une nouvelle de Vera Caspary, auteur de Laura. L’historien et critique de cinéma Jacques Lourcelles nous fait pertinemment remarquer qu’elle est spécialiste des histoires basées sur des trios : Chaînes conjugales (Letter to three wives) de Mankiewicz, Three Husbands d’Irving Reis et La femme au Gardénia de Fritz Lang…
* Le film a fait connaître Kay Kendall à Hollywood. L’actrice (d’origine anglaise) a été alors décrite comme « l’importation anglaise la plus pétillante depuis le Schweppes ». Kay Kendall a ensuite tourné avec Minelli (The reluctant debutante) puis avec Stanley Donen. Talentueuse, elle aurait certainement fait une belle carrière si elle n’avait pas été emportée deux ans plus tard par une leucémie.

25 avril 2011

L’esclave libre (1957) de Raoul Walsh

Titre original : « Band of Angels »

L'esclave libreLui :
Fille d’un grand propriétaire du Kentucky, la jeune Amantha Starr passe une enfance sans histoire et fréquente les meilleures écoles. Lorsque son père meurt subitement, peu avant le début de la Guerre de Sécession, elle apprend que sa mère, qu’elle n’a jamais connue, était en réalité une esclave noire ce qui fait d’elle aussi une esclave. Elle est emmenée de force à La Nouvelle Orléans pour être vendue aux enchères afin de couvrir les dettes de son père. Hamish Bond, un riche planteur, se porte tout de suite acquéreur… L’esclave libre (Band of Angels) est l’adaptation d’un roman de Robert Penn Warren. C’est un grand film romanesque de la fin de carrière de Raoul Walsh. Au-delà de l’histoire d’amour, ou plus exactement, L'esclave libre imbriqués dans cette histoire d’amour, se retrouvent plusieurs thèmes sur la traite des noirs, l’importance du passé, les rapports entre blancs et noirs ; ces thèmes sont abordés sous de multiples facettes, de façon assez subtile. Raoul Walsh a le talent d’éviter tout excès de pathos et toute lourdeur. Il filme même cette histoire de façon assez délicate avec de beaux et lents mouvements de caméra. L’esclave libre a été injustement maltraité par la critique à sa sortie (1). Le film fut un échec commercial. Etait-il trop subtil ?
Note : 4 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Yvonne De Carlo, Sidney Poitier, Andrea King, Rex Reason, Patric Knowles
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Remarques :
(1) Band of Angels a dès le début été rapproché ou comparé à Autant en emporte le vent. Il s’est trouvé affublé du surnom peu avantageux de « l’ombre d’Autant en emporte le vent » (« ghost of Gone with the Wind ») ; ce surnom fut certes l’occasion de faire un mot d’esprit pour ceux qui l’ont colporté mais la comparaison est totalement inappropriée : hormis la période qui est la même et la présence de Clark Gable, il n’y a guère de points communs, les propos sont totalement différents.

14 avril 2011

Association criminelle (1955) de Joseph H. Lewis

Titre original : « The big combo »

The big comboLui :
Un policier obstiné enquête depuis de nombreux mois sur un homme à la tête d’une organisation criminelle. Alors qu’il est pressé par son supérieur de lâcher l’affaire, une nouvelle piste s’ouvre enfin à lui… Association criminelle est un film noir assez méconnu et pourtant il ne manque pas d’attraits. Tout d’abord par son ambiance très forte, donnée en grande partie par une superbe photographie noir et blanc signée John Alton : un jeu superbe sur les ombres et sur le champ de vision (1). Ensuite par les rapports entre ses personnages, ambigus, complexes avec toujours une forte notion de dépendance : rapport entre le policier et la maitresse du truand, entre le policier et une danseuse qu’il fréquente, entre le truand et son second, entre les deux tueurs (une homosexualité qui flirte avec les limites de la censure de l’époque). Joseph H. Lewis dépeint le monde du crime organisé, un monde inquiétant, malsain, violent. Association criminelle est un film noir de fort belle facture qui a heureusement pu être redécouvert, 50 ans après sa sortie, grâce à une sortie en DVD sous son titre original The Big Combo.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Cornel Wilde, Richard Conte, Brian Donlevy, Jean Wallace, Robert Middleton, Lee Van Cleef, Helen Walker
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Remarques :
(1) John Alton est l’un des directeurs de la photographie les plus talentueux d’Hollywood. On lui doit cette phrase : « L’important n’est pas ce que vous éclairez mais plutôt ce que vous n’éclairez pas »

24 mars 2011

Le déjeuner sur l’herbe (1959) de Jean Renoir

Le déjeuner sur l'herbeLui :
Un éminent biologiste développe une théorie pour faire adopter l’insémination artificielle afin de faire progresser la race humaine. Nénette, déçue de l’amour après une expérience malheureuse, désire se porter volontaire. La jeune fille descend de son mas isolé de Provence alors que le guindé scientifique organise un déjeuner sur l’herbe pour officialiser ses fiançailles avec sa cousine… Parfois jugé réactionnaire quand il est sorti en 1959, le film de Jean Renoir prend une nouvelle résonnance aujourd’hui : il s’agit d’une fable assez poétique qui fustige le développement scientifique aveugle et prône le rapprochement à la nature. Avec le recul, le film peut paraître étonnamment visionnaire sur certains points. Le déjeuner sur l'herbe d'Edouard Manet Le titre est bien entendu une référence au tableau homonyme de Manet qui mêle, tout comme le film, nature, sexualité et intellectualisme. L’influence ou hommage à l’impressionnisme est d’ailleurs présente dans le film sous plusieurs formes, ne serait-ce que par cette glorification de la nature que son père, Auguste Renoir, a si souvent peinte (1). Catherine Rouvel peut aussi évoquer certains modèles du peintre. Le déjeuner sur l’herbe est un film plein de fraîcheur et de simplicité, avec une certaine naïveté attachante. Les personnages sont admirablement typés, volontairement avec excès pour certains. Paul Meurisse excelle dans ce style de personnage guindé, pompeux et maniéré ; le film regorge de seconds rôles hauts en couleur. Constamment, de petits détails relance l’humour, la satire. Le Déjeuner sur l’herbe est un film qu’il faut regarder avec un certain abandon pour se laisser gagner par sa grande fraîcheur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Paul Meurisse, Catherine Rouvel, Fernand Sardou
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Remarques :
(1) Le film a été tourné dans la propriété familiale des Renoir, « Les Collettes » à Cagnes-sur-Mer, où Auguste Renoir a vécu les vingt dernières années de sa vie. Jean Renoir était alors enfant.
Si les images sont remarquables, Jean Renoir a été probablement handicapé par le nouveau procédé qu’il testait, celui de filmer avec plusieurs caméras (de 3 à 8). Si ce système permettait effectivement de jouer des scènes avec une certaine continuité, évitant les interruptions et les reprises pour changer de plan, il était trop contraignant sur le placement des caméras car il fallait éviter que chacune ne soit dans le champ des autres. Il avait utilisé ce même procédé sur Le testament du Docteur Cordelier.
* Le berger à la flute est une figuration provençale du dieu Pan, le dieu de la nature et de la fécondité. Il peut être vu comme une façon pour Renoir de se représenter lui-même.

19 mars 2011

L’arte di arrangiarsi (1954) de Luigi Zampa

L'arte di arrangiarsiLui :
L’arte di arrangiarsi (traduction littérale : l’art de la débrouille) nous retrace le parcours sur quarante ans d’un arriviste intéressé par les femmes et l’argent. Impliqué dans la vie politique, il change radicalement de bord suivant ses intérêts et trempe dans des magouilles de troisième ordre… Luigi Zampa est un réalisateur qui a souvent dépeint la société italienne dans ses travers et imperfections. Sa satire est souvent légère, manquant un peu de mordant ce qui fait qu’il n’a pas eu le même impact que d’autres réalisateurs. C’est ici le cas, L’arte di arrangiarsi est une comédie plaisante, bien enlevée par un Alberto Sordi en bonne forme, mais il manque l’étincelle qui aurait porté le film beaucoup plus haut. En bon scénariste, Zampa sait créer de belles situations, chacune ayant un très fort potentiel de développements mais ceux-ci se révèlent être trop sages, notamment au niveau des dialogues. Ce film, assez rare, n’en reste pas moins une bonne comédie qui met en relief avec humour un certain art de la « débrouillardise »…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Armenia Balducci, Carlo Sposito, Elli Parvo
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13 mars 2011

Les mines du roi Salomon (1950) de Compton Bennett et Andrew Marton

Titre original : « King Solomon’s mines »

Les mines du roi SalomonLui :
A la fin du XIXe siècle, en Afrique Noire, une anglaise engage le guide de chasse Allan Quatermain pour monter une expédition à la recherche de son mari disparu depuis deux ans. Celui-ci était parti vers des contrées inexplorées, à la recherche des mythiques mines du roi Salomon, des mines de diamants… Ce film a en quelque sorte  marqué un tournant dans le film d’aventures car il a été très largement tourné en décors naturels. Le producteur Sam Zimbalist (qui avait déjà produit plusieurs Tarzan) a en effet emmené réalisateurs et acteurs pour un long voyage de 40 000 kilomètres en Afrique. Les tribus présentes sont donc de vraies tribus, notamment les énigmatiques Watutsi. Même la bande son (aucune musique, seulement les tambours et chants des tribus) est authentique. Les images en Technicolor sont superbes et souvent impressionnantes, mêlant habilement l’aspect presque documentaire des nombreux plans d’animaux sauvages à l’histoire de cette expédition pleine de péripéties et de dangers. Le film ouvrit ainsi de nouveaux horizons au public et fut un très grand succès. Il n’a pas perdu de sa magie, bien que nous soyons aujourd’hui largement gavés d’images, grâce à son subtil mélange d’aventures et d’exotisme.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Deborah Kerr, Stewart Granger, Richard Carlson, Hugo Haas
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Remarques :
* Le film a été tourné au Congo, Kenya, Ouganda, Tanzanie avec quelques scènes additionnelles tournées dans des parcs nationaux américains. Les images tournées ont été réutilisées pour d’autres films, notamment pour Mogambo de John Ford.

* Notons que la MGM avait déjà tenté précédemment d’envoyer une équipe tourner en Afrique : c’était pour le film Trader Horn de W.S. Van Dyke en 1931. Le voyage avait duré une année entière, coûté une fortune et le film, sorti en pleine dépression, avait été un échec. Il aura fallu donc presque 20 ans pour que l’aventure soit enfin retentée.

* Les Mines du roi Salomon est adapté du roman homonyme de l’anglais Rider Haggard (1856-1925), auquel on doit aussi She.
Ce livre a été adapté plusieurs fois au cinéma :
Les mines du roi Salomon (King Solomon’s Mines) de l’anglais Robert Stevenson (1937)
Les mines du roi Salomon (King Solomon’s Mines) de 1950 (ce film)
Watusi (King Solomon’s Mines) de Kurt Neumann (1959)
Allan Quatermain et les mines du roi Salomon (King Solomon’s Mines) de J. Lee Thompson (1985)
+ le personnage d’Allan Quatermain a également été utilisé pour créer des pâles copies d’Indiana Jones, à la télévision et au cinéma.

6 mars 2011

Les sept femmes de Barbe-Rousse (1954) de Stanley Donen

Titre original : « Seven brides for seven brothers »

Les sept femmes de Barbe-RousseLui :
Quand Milly arrive à la ferme de son mari bucheron, elle découvre que celui-ci a six frères, aux manières plutôt rustres. Elle va les civiliser afin qu’ils puissent, eux aussi, trouver une femme… L’originalité de la comédie musicale Les Sept Femmes de Barbe-Rousse n’est pas à rechercher du côté de son scénario : artificiel, convenu, souvent laborieux, ce n’est pas lui qui peut déclencher l’enthousiasme, loin de là. En revanche, Stanley Donen est très novateur dans le traitement, en mettant en scène des numéros musicaux dansés très énergiques. Cette danse très acrobatique est très présente dans la scène la plus marquante du film : la construction de la grange au village. Le film vaut la peine d’être vu, ne serait-ce que pour cette longue scène hautement dynamique, chorégraphiée par Michael Kidd. Les Sept Femmes de Barbe-Rousse n’est pas une adaptation de comédie de Broadway mais a été écrit pour le cinéma (on peut toutefois le voir comme une très libre adaptation de l’enlèvement des Sabines). Les sept femmes de Barbe-Rousse Stanley Donen a du travailler avec un budget très réduit et cela se voit aux décors ; la MGM avait préféré tout misé sur Brigadoon. Le public pensa différemment : le film de Stanley Donen devint l’un des plus grands succès du studio. Il a en tous cas ouvert la voie à un autre style de comédie musicale, reposant sur des chorégraphies dynamiques et pleines d’énergie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Howard Keel, Jane Powell, Jeff Richards, Russ Tamblyn, Tommy Rall
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Remarques :
* Les Sept Femmes de Barbe-Rousse fut le premier film tourné en Cinémascope par la MGM. La compagnie craignant que tous les exploitants ne soient équipés, deux versions furent tournées : cinémascope (2.55 :1) le matin et normale (1.85 :1) l’après-midi. Stanley Donen a affirmé que la version « normale » n’a jamais été utilisée, d’autres sources disent qu’elle a servi lors de passages à la télévision.

Les sept femmes de Barbe-Rousse * Les Sept Femmes de Barbe-Rousse a été tourné en Anscocolor, procédé de pellicule couleur dérivé de l’Agfa Color et mis au point pendant la seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis (la branche américaine d’Agfa ayant alors été renommée Ansco). Ce procédé donne des couleurs assez pétantes : les affiches annoncent « in blushing colors » (couleurs éclatantes de rouge) ou encore « in gayest colors » (les couleurs les plus gaies). Seuls quelques films de la M.G.M. ont utilisé ce procédé : The Man on the Eiffel Tower (L’homme de la Tour Eiffel, 1949)(partiellement), The Wild North (Au pays de la peur) d’Andrew Marton (1951), Escape from Fort Bravo (Fort Bravo, 1953) de John Sturges, Kiss Me, Kate (Embrasse-moi, Chérie, 1953), Seven Brides for Seven Brothers (1954), Brigadoon (1954) et Lust for Life (La vie passionnée de Vincent van Gogh, 1956) plus un film d’United Artists : Stranger on horseback de Jacques Tourneur (1955).

5 mars 2011

Le grand Méliès (1952) de Georges Franju

Le grand MélièsLui :
Au début des années cinquante, Georges Franju réalise un court métrage sur la vie de Georges Méliès, pionnier du cinéma qui n’était pas, alors, pleinement reconnu. Ce film de 31 minutes est assez émouvant car le rôle de Méliès est tenu par son fils, André. Même s’il n’est visiblement pas un acteur, celui-ci donne un certain souffle au film, aidé par la présence de la seconde femme du réalisateur, Jeanne d’Alcy qui, à 87 ans, joue son propre rôle. Aucun texte n’est dit par les acteurs ; la narration est donnée en voix-off par François Lallement, collaborateur de Méliès à l’époque et parfois acteur (1). Le film retrace la vie du réalisateur dans ses grandes lignes, reconstitue la fameuse rencontre avec Louis Lumière, recrée le premier lieu de tournage en plein air, explique quelques trucages (notamment la tête qui grossit dans L’homme à la tête de choux) et la fin de Méliès comme vendeur de bonbons et de jouets à la Gare Montparnasse, le tout agrémenté d’extraits de quelques films, notamment du Voyage dans la Lune. L’ensemble est un peu austère mais constitue un bel hommage à ce grand pionnier du cinéma.
Note : 3 étoiles

Acteurs: André Méliès, Jeanne d’Alcy
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Remarques :
Rappelons que Georges Franju est, avec Henri Langlois, l’un des fondateurs de la Cinémathèque Française en 1936.

(1) Dans Le Voyage dans la Lune, François Lallement joue le personnage qui dirige le petit groupe de girls lors de la mise à feu. Il le précise lui-même dans sa narration.

Autre film documentaire :
La magie Méliès de Jacques Meny (TV, 1997)

16 février 2011

Miracle à Milan (1951) de Vittorio De Sica

Titre original : « Miracolo a Milano »

Miracle à MilanElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Enfant trouvé, Toto a été élevé par une vieille dame enjouée. Devenu adulte, il est désorienté par la froideur des habitants de Milan et finit par vivre parmi les sans-abri dans un grand terrain vague où il retrouve une certaine chaleur. Il organise l’amélioration des abris de fortune et, avec bonhommie, veille aux bonnes relations entre les gens. Mais un grand promoteur est, lui aussi, intéressé par le terrain… Ce résumé peut donner une fausse idée du film car Vittorio de Sica a choisi de s’écarter du néoréalisme dans lequel il avait fait des petites merveilles comme Le Voleur de Bicyclette. Miracle à Milan est plutôt une fable, un « conte de fées du XXe siècle » comme le réalisateur le dit lui-même. C’est un film optimiste, plein de vie et de mouvement, qui met en relief l’humanisme mais aussi les travers de l’humain. Il émane de ce Toto une grande bonté naturelle. Rien ne paraît forcé et pourtant beaucoup de scènes sont assez fortes. De Sica utilise même quelques effets spéciaux amusants, car l’humour est aussi omniprésent. Miracle à Milan est joli film très poétique et aussi très humain.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emma Gramatica, Francesco Golisano, Paolo Stoppa, Guglielmo Barnabò
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Remarques :
Le scénariste Cesare Zavattini avait écrit cette histoire comme un scénario en 1940. Il l’avait sorti en livre quelques années plus tard sous le nom de « Toto le Bon ».