A Nice, suite à l’assassinat de son confrère, le commissaire Grimaud décide de faire appel à un inspecteur de la police des polices, Stanislas Borowitz, car il sait que si la mafia niçoise est impliquée c’est grâce à des policiers ripoux. Afin de les confondre, Stanislas va alors se faire passer pour un malfrat… Flic ou voyou est un film français réalisé par Georges Lautner, librement inspiré du roman L’Inspecteur de la mer de Michel Grisolia paru en 1977. Le scénario a été taillé sur mesure pour exploiter l’image de Jean-Paul Belmondo qui s’en donne à cœur joie dans ce personnage fonceur ne reculant devant rien et auquel tout réussit (et avec panache). La vraisemblance n’est pas de mise et le récit évoque quelque peu une bande dessinée. C’est divertissant. Les dialogues sont de Michel Audiard. La musique jazzy est excellente (Chet Baker, Ron Carter, Billy Cobham, Larry Coryell, … excusez du peu !) Archétype du cinéma de divertissement, le film fut un très gros succès populaire. Elle: – Lui :
Un séminariste allemand, qui a exécuté sur ordre un résistant à la libération de Paris en 1944, se livre à la justice française quatre ans plus tard, en 1948. Cette même année, un jeune français appelé au service militaire refuse de porter l’uniforme par conviction religieuse. Il est emprisonné… Tu ne tueras point est un film français réalisé par Claude Autant-Lara. Le scénario a été écrit par Jean Aurenche et Pierre Bost. Fils de la comédienne Louise Lara qui fut renvoyée de la Comédie Française en 1919 pour ses prises de position pacifistes pendant la Première Guerre Mondiale, le cinéaste désirait tourner un projet intitulé L’Objecteur depuis de nombreuses années mais ne pouvait trouver de producteur. Il dût financer lui-même le tournage. Le scénario est très bien écrit, il pose clairement les problèmes et constitue un excellent point de départ de réflexion. Il s’appuie en grande partie sur des motivations dues à la religion, tout en en s’écartant finalement. Tourné en pleine guerre d’Algérie, le film fut interdit en France (et en Allemagne et en Italie) et ne put sortir de façon très limitée qu’en 1963, soit un an après les Accords d’Evian qui mirent fin à cette guerre. La chanson de Charles Aznavour, « L’Amour et la guerre », qui ouvre le film fut également interdite dès 1960 sur les ondes nationales. Aucune chaîne de télévision ne s’est risquée à diffuser le film dans la cinquantaine d’années qui a suivi. Le film reste encore aujourd’hui très méconnu mais vient de bénéficier d’une restauration. Elle: – Lui :
Remarque : • Le statut d’objecteur de conscience (avec accomplissement d’un service civique de deux ans en remplacement du service militaire d’un an) n’a été créé en France qu’en 1963, accompagné d’une interdiction de diffuser des informations le concernant.
Horst Frank et Laurent Terzieff dans Tu ne tueras point de Claude Autant-Lara.
Homonymes : Tu ne tueras point, court-métrage de Louis Feuillade sorti en 1909 ; Tu ne tueras point, (The Trap), film muet de Robert Thornby sorti en 1923 ; Tu ne tueras point, film de Claude Autant-Lara sorti en 1961 ; Tu ne tueras point, film de Krzysztof Kieślowski sorti en 1988, 5e film au sein de son Décalogue ; Tu ne tueras point, film de Marie Fortin sorti en 1991 ; Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge), film de Mel Gibson sorti en 2016 ; Tu ne tueras point, film de Jérémie Guez sorti en 2018 ; Tu ne tueras point, téléfilm de Leslie Gwinner sorti en 2022.
Maria, qui n’est plus toute jeune, est auxiliaire de vie : elle aide des personnes plus âgées qu’elle et qui l’adorent. Elle leur vole, aussi, quelques euros pour donner des cours de piano à son petit-fils qui montre de grandes capacités. Jusqu’au jour où le fils d’une de ces personnes s’en mêle… La Pie voleuse est un film français réalisé par Robert Guédiguian. Il en a écrit le scénario avec Serge Valetti, c’est leur quatrième collaboration. Il s’agit d’une fable humaniste qui mêle amour, empathie et entraide. Il s’est entouré de sa troupe habituelle de comédiens et a filmé son histoire dans son quartier, L’Estaque à Marseille, dont on peut admirer le cadre toujours aussi magnifique : « Il y a un invariant à L’Estaque : la vue est belle. C’est misère avec vue… J’ai moi-même grandi dans un appartement de 30 m2 sans toilettes, mais avec un balcon qui offrait un point de vue infini sur la mer » (extrait du dossier de presse). Un film très humain. Elle: Lui :
Delphine et Solange sont deux sœurs jumelles à Rochefort. Delphine, la blonde, donne des leçons de danse et Solange, la rousse, des cours de solfège. Elles vivent dans la musique et rêvent de rencontrer le grand amour. Une grande foire se prépare et une équipée de jeunes forains arrivent en ville… Les Demoiselles de Rochefort est un film musical français écrit et réalisé par Jacques Demy sur une musique composée par Michel Legrand. Le film nous plonge dans un univers de danse et de chansons où le bonheur et l’amour règnent. Jacques Demy a fait repeindre toute la place principale de la ville et le résultat est une féérie de couleurs. Dès le début, les danses évoquent West Side Story et la présence de George Chakiris renforce cette impression. Par la suite, l’apparition de Gene Kelly nous fait penser à Un américain à Paris et nous avons aussi un clin d’œil très appuyé au duo Marylin Monroe / Jane Russell dans Les hommes préfèrent les blondes d’Howard Hawks. Mais Jacques Demy a su créer un univers onirique, dans un style bien à lui, devenu depuis l’archétype de la comédie musicale à la française. Le réalisateur se permet en outre des petites fantaisies comme écrire des dialogues en alexandrin pour la scène du dîner. Le film a été tourné simultanément en français et en anglais (Gene Kelly parle couramment français). Les parties chantées sont interprétées par des chanteurs et chanteuses (Anne Germain et Claude Parent pour les deux sœurs), seule Danielle Darrieux interprète ses chansons. Un petit plaisir. Elle: – Lui :
Août 92. Une vallée perdue dans l’Est, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus. Anthony, quatorze ans, s’ennuie ferme. Un après-midi de canicule au bord du lac, il rencontre Stéphanie. Le coup de foudre est tel que le soir même, il emprunte secrètement la moto de son père pour se rendre à une soirée où il espère la retrouver. Lorsque le lendemain matin, il s’aperçoit que la moto a disparu, sa vie bascule… Leurs enfants après eux est un film français écrit et réalisé par les frères (jumeaux) Ludovic et Zoran Boukherma. Il s’agit de l’adaptation du roman du même nom de Nicolas Mathieu, Prix Goncourt 2018. Le récit du film se déroule sur quatre étés à deux ans d’intervalle de 1992 à 1998 mais, à la différence du livre, il est centré seulement sur le personnage d’Anthony. Ce qui était une peinture sociale très pertinente devient plus banal avec une tendance à forcer le trait. La mise en scène est bien maitrisée mais l’ensemble est trop long (2h14). L’accueil de la critique a été plutôt bon mais tout de même mitigé. Elle: Lui :
Pascal, un crieur de journaux parisien au tempérament bourru et candide, sauve un homme de la noyade. Celui-ci raconte qu’il est victime d’un complot ourdi par sa femme qui cherche à s’emparer de ses biens en le faisant passer pour fou… 125 rue Montmartre est un film policier français réalisé par Gilles Grangier. Le scénario est l’adaptation du roman d’André Gillois (1), prix du Quai des Orfèvres 1958. Le film est peu connu mais il mérite le détour : une bonne intrigue, une excellente interprétation relevée de Lino Ventura qui personnifie à merveille l’homme simple très « brave garçon » et des dialogues de Michel Audiard avec de belles réparties. Tout est vu à travers les yeux du personnage principal et nous sommes aussi perdu que lui. Gilles Granger a su inclure de nombreuses scènes de vie qui sonnent très authentiques. Un film à découvrir. Elle: – Lui :
Michelle, une grand-mère bien sous tous rapports, vit sa retraite paisible dans un petit village de Bourgogne, pas loin de sa meilleure amie Marie-Claude. A la Toussaint, sa fille Valérie vient lui rendre visite et déposer son fils Lucas pour la semaine de vacances. Mais rien ne se passe comme prévu… Quand vient l’automne est un film français écrit et réalisé par François Ozon. Le scénario est particulièrement bien écrit. Les personnages sont à la fois particuliers tout en restant ordinaires et François Ozon réussit à trouver un bel équilibre pour finalement nous intriguer et jeter le trouble. En outre, il installe une atmosphère assez plaisante, où la nature et la vie à la campagne tiennent une bonne place, servie par une belle photographie. Le regard qu’il porte sur la vieillesse semble très juste. Une petite pointe d’amoralité vient pimenter l’ensemble. Le film fut plutôt bien reçu par la critique et le public. Elle: Lui :
Hélène Vincent et Josiane Balasko dans Quand vient l’automne de François Ozon.Pierre Lottin et Hélène Vincent dans Quand vient l’automne de François Ozon.
Paul Dorgères, un riche industriel qui s’est fait beaucoup d’ennemis, est retrouvé assassiné. L’inspecteur principal Bonnardel, efficacement secondé par les inspecteurs Richard et Sylvestre, mène l’enquête. Sa maitresse du moment est rapidement suspectée… Ouvert contre X… est un film français réalisé par Richard Pottier. Le film est surprenant car il est d’excellente facture malgré l’absence de noms de premier plan. Le scénario est signé par l’un des grands avocats français : René Floriot. Il ne montre des faiblesses que dans son dénouement, un peu trop rapide. Les dialogues sont l’œuvre de Marc-Gilbert Sauvajon. Ils distillent un humour discret mais bien présent, avec de belles réparties dans la bouche des policiers. La qualité de l’interprétation est indéniable même si les acteurs sont de second plan. Le film se regarde comme un Maigret, sans déplaisir. Elle: – Lui :
Voir les autres films de Richard Pottier chroniqués sur ce blog…
Anecdote: « Il ne faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages » dit en substance l’un des personnages, preuve que l’expression, que beaucoup pensent avoir été inventée par Michel Audiard pour son film daté de 1968, existait bien avant cela… En réalité, l’expression a été rendue populaire par Antoine Blondin avec son roman Les Enfants du Bon Dieu paru en 1952 (mais il n’est pas certain que l’écrivain soit le créateur de l’expression).
Yves Vincent et Yves Deniaud dans Ouvert contre X… de Richard Pottier.
A Clermont-Ferrand, Médéric tombe amoureux d’Isadora, une prostituée de 50 ans, mais elle est mariée. Alors que le centre-ville est le théâtre d’une attaque terroriste, Selim, un jeune sans-abri se réfugie dans l’immeuble de Médéric provoquant une paranoïa collective. Tout se complique dans la vie de Médéric, tiraillé entre son empathie pour Sélim et son désir de vivre une liaison avec Isadora… Viens je t’emmène est un film français coécrit et réalisé par Alain Guiraudie. Le récit oscille entre drame et comédie, le propos de l’auteur étant de fustiger les préjugés, du moins peut-on le supposer car il est difficile de voir la finalité de l’ensemble. L’humour ne passe pas bien la plupart du temps et l’on est souvent plutôt accablé. Au mieux, on peut trouver cela un peu loufoque. L’interprétation n’est de toute évidence pas le point fort du film. Les avis de la critique et du public sont partagés. Elle: Lui :
Ellias est le nouveau directeur artistique d’une célèbre maison de haute couture française. Quand il apprend que son père, qu’il ne voit plus depuis de nombreuses années, vient de mourir d’une crise cardiaque, il se rend au Québec pour régler la succession… Le Successeur est un film français écrit et réalisé par Xavier Legrand, son second long métrage après le remarqué Jusqu’à la garde (2017). Le scénario est très librement inspiré d’un roman d’Alexandre Postel, L’Ascendant publié en 2015. Le cinéaste reste dans le thème de la famille. La mise en place est très longue avant que le réalisateur change brusquement de registre pour installer une atmosphère anxiogène, avec une bande-son exagérément angoissante. Il y a presque deux films en un, deux films qui semblent refuser de se mêler. Mais le problème principal est certainement l’invraisemblance du scénario. Les réactions de son personnage sont trop absurdes pour que l’on accroche et on est pressé que cela finisse. Le réalisateur dit avoir voulu traiter le thème du patriarcat mais le résultat n’est guère convaincant. C’est plutôt un film de genre un peu bancal. Les avis et critiques ont été très partagés. Elle: – Lui :