26 mars 2005

Une vie à t’attendre (2004) de Thierry Klifa

VieaattendreElle :
Un premier film pas mal mis en scène mais avec un sujet bien éculé et assez ennuyeux: les retrouvailles de deux amants après douze ans d’absence. Patrick Bruel incarne l’amant hésitant en permanence entre une nouvelle vie avec la jeune Claire ou refaire sa vie avec son ancienne compagne (Nathalie Baye) plus âgée que lui. Il sourit tout le temps et nous sert tout un flot de platitudes sur le sens de la vie. Le traitement du film est très convenu et bourré de clichés sur l’amour. Les seconds rôles qui gravitent autour des personnages principaux manquent d’épaisseur. Thierry Klifa a du mal à remplir et à finir son film.
Note : 2 étoiles

Lui :
Cette histoire d’amour inachevée il y a 15 ans est on ne peut plus conventionnelle, on y trouve toute la panoplie des dialogues de circonstance les plus banals et l’on a toujours l’impression de pouvoir prédire la suite. La mise en place des personnages est assez confuse. Patrick Bruel sourit beaucoup, il passe même tout le film à sourire (il faut reconnaître qu’il est d’ailleurs assez bon pour sourire, il pleure une fois vers la fin, mais c’est plus moyen…) Nathalie Baye sourit beaucoup aussi ; en revanche, les seconds rôles font franchement la gueule… Pour un premier film, la mise en scène est plutôt réussie mais le film est franchement desservi par un scénario trop faible et bien trop conventionnel.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nathalie Baye, Patrick Bruel, Géraldine Pailhas
Voir la fiche du film et la filmographie de Thierry Klifa sur le site IMDB.

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25 mars 2005

Zatôichi (2003) de Takeshi Kitano

ZatoichiElle :
Kitano comme dans tous ses films incarne le personnage central du film. Ici il s’agit de Zatôichi, un vieil aveugle qui joue du sabre plus vite que son ombre. C’est un héros populaire au Japon. Kitano transpose son personnage blond platiné dans le Japon des samouraïs. Il lui faut éliminer des bandes de bandits. L’histoire se construit également autour d’une sœur et d’un frère déguisé en femme qui veulent venger la mort de leurs parents. Les images sont belles et les scènes d’action sont saisissantes. Il n’hésite pas à utiliser à jouer les effets de surprise et de décalage, à parsemer son scénario d’humour et à utiliser une musique contemporaine étonnante à base de percussions. Kitano se fait plaisir et jongle avec sa caméra. Malgré quelques petites longueurs, on passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Kitano s’est visiblement amusé en mettant en scène ce personnage de héros japonais, il s’est amusé mais pour notre plus grand plaisir. Zatôichi est par certains côtés proche d’une bande dessinée par les côtés « super héros » de son personnage principal. Les hommes tombent comme des mouches mais Kitano sait montrer juste ce qu’il faut, sans complaisance envers la violence. Il joue beaucoup avec la construction du film, plaçant des flash-back assez courts sans prévenir, et aussi avec la musique, les percussions. La scène finale est complètement décalée et presque délirante, puisque des paysans du XIXe siècle y font des claquettes… La mise en scène est particulièrement efficace, sans failles. Un très beau moment de pur divertissement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Takeshi Kitano, Tadanobu Asano, Michiyo Ookusu
Voir la fiche du film et la filmographie de Takeshi Kitano sur le site IMDB.

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24 mars 2005

Chemins de traverse (2004) de Manuel Poirier

CheminstraverseElle :
Manuel Poirier renoue avec le thème de l’errance de gens marginalisés qui ont coupé les ponts avec le travail et la famille. On retrouve à nouveau Sergi Lopez en père itinérant de ville en ville avec son fils de 16 ans. Il est à la recherche de quelque chose d’inaccessible et rate tout ce qu’il entreprend. Le fils subit ce mode de vie l’excluant de toute vie sociale mais reste très attaché à ce père inconscient. Il finit par prendre les choses en main sans heurter le père et les rôles s’inversent. Le réalisateur parvient à relater les problèmes de communication et les relations tendues de ces deux personnages avec sensibilité. C’est par petites touches, avec des longs silences, des regards, des tons de voix qu’il arrive à exprimer ce que ce père et ce fils ne parviennent pas à se dire. Un film très touchant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Sur une histoire qui aurait pu être terne et démoralisante, Manuel Poirier réussit à faire un film plein de demi-teintes et de délicatesse, sans forcer le trait, sans caricaturer ses personnages. De ce fait, on se sent très proche du personnage interprété par Sergi Lopez, personnage sans domicile fixe, entraînant son fils de ville de ville enchaînant les boulots tous aussi foireux les uns que les autres. On voit le rapport entre lui et son fils évoluer, empreint d’une certaine connivence et d’un amour certain, malgré un mutisme ambiant. C’est la force de ce rapport qui au final est toute leur richesse.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sergi Lopez, Kevin Miranda
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23 mars 2005

Les Choristes (2004) de Christophe Barratier

ChoristesElle :
Blockbuster français de l’année 2004, ce film remporta les suffrages grâce aux thèmes pleins de bons sentiments qu’il développe : nostalgie d’une certaine enfance de l’après-guerre, mise en lumière des humbles tel ce surveillant au cœur d’or interprété par Gérard Jugnot, amour et mise en valeur de ces enfants turbulents ou abandonnés grâce au chant. Les tyranniques et caractériels comme le directeur de l’internat sont vilipendés. Christophe Barratier dresse le portrait d’une école où tout est noir ou blanc, les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Les problèmes de comportement s’y résolvent un peu trop simplement grâce à la chorale. Les protagonistes sont assez caricaturaux et on ne croit guère à un internat qui ne comporte qu’une seule classe. Cette vision idéalisée en fait un film gentillet qui se laisse regarder sans déplaisir mais sans grand enthousiasme.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est un film plein de bonnes intentions, auquel on peut certainement reprocher son côté simple et presque caricatural car les personnages sont vraiment très typés. A part le méchant directeur… qui est vraiment méchant, tous les autres ont un bon fond qui ne demande qu’à être révélé. C’est un film optimiste qui se laisse regarder sans déplaisir, mais auquel on ne peut demander beaucoup plus.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Jugnot, François Berléand
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22 mars 2005

La vie ne me fait pas peur (1999) de Noémie Lvovsky

ViefaitpaspeurElle :
Décidément, je n’accroche pas aux films de Noémie Lvovsky. Je trouve ses films assez superficiels. Elle s’attache trop aux apparences et pas assez à son scénario. Elle filme des tranches d’adolescence des années 70 et les parsème de quelques trouvailles visuelles humoristiques. Je suppose qu’il s’agit de son parcours personnel. Les personnages sont assez outranciers et ennuyeux.
Note : 1 étoiles

Lui :
Il est un peu difficile de s’intéresser à ces quatre adolescentes que l’on voit évoluer sur plusieurs années, il faut dire que dès le début on est assailli, presque agressé, par force cris et jeux de gamines futiles, la réalisatrice ayant peut-être cherché à recréer un univers qu’elle avait personnellement connu.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Magali Woch, Ingrid Molinier, Julie-Marie Parmentier, Camille Rousselet, Valeria Bruni TedeschiVoir la fiche du film et la filmographie de Noémie Lvovsky sur le site IMDB.

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21 mars 2005

La Noce (2000) de Pavel Lungin

Titre original : « Svadba »

NoceElle :
Pavel Lungin nous invite à la noce d’un jeune couple au sein d’une famille russe haute en couleur. La mariée, ancien mannequin retourne au pays pour retrouver l’amour de son enfance. Le réalisateur échafaude une histoire loufoque autour d’un vol de boucles d’oreilles qui implique le marié et par conséquent le destine à la prison le soir de son mariage. La journée va virer au cauchemar. On passe du rire au drame et de l’amitié aux coups de poing en un clin d’œil ; les personnages sont truculents et attachants. Pavel Lounguine parvient à faire passer de la chaleur humaine dans cette soirée échevelée et fait virevolter sa caméra avec habileté.
Note : 4 étoiles

Lui :
La Noce est un film russe gentiment déjanté, cette histoire de mariage à l’improviste étant le prétexte à une multitude de situations plutôt hautes en couleurs. La galerie de portraits est vraiment complète… mais sans trop exagérer, ni forcer le trait. On rit souvent franchement mais le climat passe parfois très brutalement du comique au tragique. le film est aussi intéressant dans le sens où il nous permet de connaître un peu mieux la Russie ordinaire, loin des traditionnels clichés.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marat Basharov, Mariya Mironova
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20 mars 2005

In the Cut (2003) de Jane Campion

InthecutElle :
Quelle idée a eu Jane Campion de se lancer dans ce genre de thriller macabre qui joue à la fois sur le sexe et le côté sanglant. Seul point positif, Jane Campion parvient à créer un style visuel intéressant en créant des flous sur une partie de l’image, des gros plans, des plans fugitifs et une belle lumière chaude. Elle se concentre trop sur la forme et oublie de donner un peu d’épaisseur au scénario. C’est Meg Ryan avec son joli minois qui est chargée de soutenir l’édifice. Un meurtre de femme désarticulée, deux flics ambigus et notre belle qui évolue dans les bars louches. Il ne passe quasiment rien et on commence à s’ennuyer au bout de 20 minutes.
Note : 1 étoiles

Lui :
Jane Campion semble se concentrer plus sur la forme que sur le fond: Elle a une façon d’utiliser la caméra assez intéressante, même si elle semble abuser des effets de flous partiels sur l’image et de la caméra à l’épaule, mais par contre l’histoire n’est pas très intéressante, ni très crédible d’ailleurs et l’on se désintéresse hélas rapidement de l’ensemble.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Meg Ryan, Mark Ruffalo, Jennifer Jason Leigh
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18 mars 2005

Violence des échanges en milieu tempéré (2003) de Jean-Marc Moutout

Echanges tempereElle :
Le réalisateur évite les clichés caricaturaux sur le monde de l’entreprise et privilégie l’analyse étayée des rapports sociaux entre employés et dirigeants. On découvre cet univers au travers d’un jeune consultant (Jérémie Renier) qui doit faire un audit précis d’une entreprise afin qu’elle puisse être rachetée par un grand groupe. Le jeune homme est confronté entre son désir de réussir professionnellement et ses scrupules vis-à-vis des salariés qu’il doit interroger pour pouvoir les licencier ensuite. Doit-il se rebeller ou adhérer à la doctrine de son employeur « Work Hard, Play Hard » ? Jean-Marc Mourtout fait des portraits sensibles de tous ces personnages et montre les contradictions d’un monde où l’entreprise doit faire du profit pour survivre mais en même temps doit gérer des hommes qui lui ont permis d’être en place.
Note : 5 étoiles

Lui :
En évitant les écueils de la caricature et de la simplification, Jean-Marc Moutout réussit là un film qui montre bien la réalité des entreprises et notamment de ces audits. Le manichéisme est donc évité pour se concentrer sur les rapports humains. Ce n’est pas vraiment positif, dans le sens où le petit jeune qui monte accepte de jouer le rôle de coupeurs de têtes. La mise en scène est assez carrée et précise, à l’image du sujet. Bonne interprétation de Jérémie Rénier.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jérémie Renier, Laurent Lucas, Cylia Malki
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16 mars 2005

Peppermint Candy (2000) de Chang-dong Lee

Titre original : « Bakha satang »

PeppermintcandyElle :
Sentiments mitigés sur ce film coréen qui laisse une impression de lourdeur et d’inachevé. Le plus intéressant est la vision assez noire du peuple coréen ainsi que la construction du film en forme de compte à rebours. Il s’agit de reconstituer la vie d’un policier qui se suicide tragiquement sous un train lors d’un pique-nique. Par conséquent, on remonte dans le temps par palier de 5 ans en voyageant dans un train à l’envers. Ces intermèdes sont les passages les plus paisibles. La vie de ce jeune homme n’est qu’une somme d’occasions amoureuses ratées, de tortures infligées aux opposants à la dictature coréenne, de sévices infligés lors de son passage dans l’armée. Le plus frustrant, c’est qu’on n’aura pas de réponse à ses délires paranoïaques.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le film est surtout remarquable par sa construction. On remonte le fil du temps pour tenter de comprendre les événements qui ont conduit un homme à se suicider. On le découvre ainsi petit à petit, lui et ses évènements manqués. C’est aussi pour le réalisateur l’occasion de dresser un portrait de la Corée du Sud, un portrait assez noir, sans attraits, sans illusions ni joies, marquée par un régime totalitaire aux méthodes policières effroyablement brutales. Le film souffre de longueurs dans certaines scènes qui paraissent mineures.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sol Kyung-Gu, So-Ri Moon, Kim Yeo-Jin
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15 mars 2005

Casino (1995) de Martin Scorsese

CasinoLui :
Restant dans la lignée des Affranchis, Martin Scorcese traite une nouvelle fois de la montée d’un petit truand, ici à la tête d’un casino. Ce personnage, qui tend à se ranger et à s’assagir, présente des contrastes intéressants avec son ancien partenaire, petite frappe qui ne sait utiliser que la violence pour arriver à ses fins. Martin Scorsese, on le sent à nouveau, est franchement fasciné par ce milieu et nous offre quelques scènes mémorables. Le scénario peut  tout de même paraître un peu faible. Le film est long, très long même, cause beaucoup (en voix off surtout) mais se laisse regarder.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Sharon Stone, Joe Pesci
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