11 mai 2011

Les trois mousquetaires (1921) de Henri Diamant-Berger

Les trois mousquetairesLui :
(Film muet à épisodes de 12 x 60 mn réédité en 14 x 26 mn) Cette version française des Trois mousquetaires est sortie presque simultanément à la version américaine avec Douglas Fairbanks (1). Elles sont très différentes l’une de l’autre, ne serait-ce que par le format. Le jeune (25 ans) Henri Diamant-Berger choisit d’en faire un film à épisodes, format qui avait été extrêmement populaire quelques années auparavant, notamment avec les feuilletons de Louis Feuillade. Il réussit à obtenir un très gros budget de 2,5 millions de francs de la part de Pathé pour réaliser une production ambitieuse.

Les trois mousquetaires Longtemps considéré comme perdu, le film a été récemment restauré. Il est un peu difficile de juger le film car il a été profondément modifié lors de cette restauration (2), mais une chose est sûre, cette adaptation est très fidèle au roman d’Alexandre Dumas. La reconstitution est soignée et fait intervenir de nombreux lieux et de nombreux figurants. La réalisation est plutôt classique mais solide et bien maitrisée. Aimé Simon-Girard, acteur réputé de théâtre dont c’est ici la première appartition à l’écran, manque hélas souvent de présence et son jeu d’expressions de visage est certainement trop réduit pour donner une vraie dimension à son personnage.

Le rythme est marqué par les scènes d’action, régulièrement réparties. Malgré la longueur de l’ensemble, on ne s’ennuie pas une seconde. A l’époque, cette série eut un très grand succès. Henri Diamant-Berger tournera dès l’année suivante la suite, 20 ans après. Il fera aussi une version parlante des Trois mousquetaires en 1932.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Aimé Simon-Girard, Henri Rollan, Charles Martinelli, Pierre de Guingand, Pierrette Madd, Jeanne Desclos, Claude Mérelle, Armand Bernard, Édouard de Max
Voir la fiche du film et la filmographie de Henri Diamant-Berger sur le site IMDB.

Les trois mousquetaires(1) Henri Diamant Berger dit, dans ses mémoires, avoir contacté Douglas Fairbanks pour interpréter le rôle principal. L’acteur aurait refusé car, d’une part, il ne voulait jouer dans un film à épisodes et, d’autre part, il ne voulait tourner qu’à Hollywood. (Voir la présentation de la version américaine des Trois mousquetaires)

(2) Réalisée par Jérôme et Guillaume Diamant Berger, descendants du réalisateur, la restauration a été faite dans l’optique de moderniser le film. Partant d’une version anglaise retrouvée, les intertitres ont été supprimés pour être remplacés par une voix off (Patrick Préjean) et des sous-titres, la segmentation a été revue pour correspondre aux normes actuelles de la télévision (de 12 épisodes de 60 minutes, on est passé à 14 épisodes de 26 minutes), des bruitages ont été rajoutés et une nouvelle musique a été composée.

Les trois mousquetaires Ces choix sont assez discutables : supprimer les intertitres oblige à mettre bout à bout des scènes qui n’étaient pas prévues pour être enchaînées et change le rythme, ajouter des sous-titres explicatifs empêchent de « lire » sur les visages les expressions des acteurs, modifier le nombre et la durée des épisodes est franchement du domaine de la mutilation… En outre, le passage de 720 minutes à 360 ne peut s’expliquer que par la suppression des intertitres et des résumés de début d’épisode, de nombreuses scènes ont probablement été supprimées. En revanche, l’ajout de bruitages (qui, j’avoue, me faisait très peur à priori) est plutôt réussi car intelligemment fait, avec parcimonie. La nouvelle musique est parfaite et colle très bien à l’image.

Ce n’est donc pas à proprement parler une restauration du film d’Henri Diamant Berger que ses descendants ont réalisée mais plutôt une transformation car ils en ont profondément changé la nature. « Le cinéma muet, cela m’ennuie profondément » dit l’un d’eux… cette phrase explique beaucoup. Certes, on pourra toujours souligner que de tels projets permettent de donner une nouvelle vie à des films qui autrement resteraient enfouis et ignorés… mais ce genre de transformation pose un problème de fond : s’ils se multipliaient, on perdrait la vraie trace d’une des plus grandes époques du cinéma.

 Les 12 épisodes originaux : …………
(12 x 60 mn)

 Les 14 épisodes de la version restaurée :
(14 x 26 mn)

1. L’auberge de Meung
2. Les mousquetaires de M. de Tréville
3. La lingère du Louvre
4. Pour l’honneur de la Reine
5. Les ferrets de diamant
6. Le Bal des Echevins
7. Le Pavillon d’Estrées
8. L’auberge du Colombier Rouge
9. Le bastion de Saint-Gervais
10. La Tour de Sportmouth
11. Le couvent de Béthune
12. La Cabane de la Lys

1. L’auberge de Meung
2. Les mousquetaires de M. de Tréville
3. La lingère du Louvre
4. Pour l’honneur de la Reine
5. Les ferrets de diamant (1e partie)
6. Les ferrets de diamant (2e partie)
7. Le Bal des Echevins
8. Le Pavillon d’Estrées
9. Les conquêtes de D’Artagnan
10. L’auberge du Colombier Rouge
11. Le conseil des mousquetaires
12. Milady prisonnière
13. Le couvent de Béthune
14. La vengeance des mousquetaires

Autres versions chroniquées sur ce blog :
1921: The Three Musketeers de Fred Niblo (USA, 119 mn) avec Douglas Fairbanks
1921: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 720 mn) avec Aimé Simon-Girard
1922: L’étroit mousquetaire de Max Linder (USA, 58 mn) avec Max Linder (parodie)
1948: The Three Musketeers de George Sidney (USA) avec Lana Turner et Gene Kelly
1961: Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (France en 2 parties) avec Gérard Barray et Mylène Demongeot

10 mai 2011

La reine des pommes (2009) de Valérie Donzelli

La reine des pommesElle :
Note : 3 étoiles

Lui :
Adèle est dévastée par la récente rupture avec son ami Mathieu. Anéantie, elle est recueillie par sa cousine qui l’encourage à voir d’autres hommes. Peu à peu, elle reprend goût à la vie… Pour son premier long métrage, Valérie Donzelli réalise un film au ton très original. Le début de La reine des pommes peut surprendre mais on se laisse gagner peu à peu par son humour et son personnage déboussolé en manque d’amour. On peut sentir l’influence de Truffaut, Rohmer ou Varda mais la réalisatrice parvient à garder une cohérence et surtout trouver un style. Elle cultive aussi un petit côté désuet, l’accentuant même en cadrant tout le film dans une fenêtre 4/3. A noter, une belle trouvaille pour les rôles masculins qui, lorsque l’on s’en aperçoit, donne un sens nouveau au film. Tout comme les films d’Emmanuel Mouret, La reine des pommes apporte un ton nouveau à la comédie, original et joliment enlevé, assez unique au cinéma français.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, Béatrice De Staël, Laure Marsac
Voir la fiche du film et la filmographie de Valérie Donzelli sur le site IMDB.

9 mai 2011

Les nuits blanches (1957) de Luchino Visconti

Titre original : « Le notti bianche »

Les nuits blanchesElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Jeune employé fraichement muté, Mario erre le soir dans les rues de Livourne, en proie à la solitude. Il remarque sur un pont une jeune fille en pleurs. Il parvient à lui parler et à la raccompagner chez elle, mais à peine a-t-il le dos tourné qu’elle retourne sur le pont… Les nuits blanches est l’adaptation du roman homonyme de Dostoïevski sur la passion amoureuse. Luchino Visconti se démarque à la fois du néoréalisme de ses débuts et des fastes colorés de son film précédent, Senso. Il revient ici au noir et blanc (superbe photographie de Giuseppe Rotunno) et recrée entièrement en studio un quartier de Livourne avec ses ruelles et ses canaux. Cela donne une atmosphère irréelle au film, une sensation d’être hors du temps, impression amplifiée par le fait que toutes les scènes sont nocturnes, aucun plan ne montre les personnages dans leur vie diurne, et aussi par la présence de Jean Marais qui nous évoque Cocteau. Les nuits blanches Maria Schell fait une belle interprétation, tourmentée, oscillant entre la joie et le désespoir, presque dévote dans son amour désincarné et Mastroianni montre comme toujours beaucoup de présence, de tendresse et de richesse dans son jeu. Les nuits blanches a parfois été considéré comme mineur dans la filmographie de Visconti. Assez injustement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Maria Schell, Marcello Mastroianni, Jean Marais
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Remarques :
Les (très belles) scènes de brouillard ont été créées en utilisant des kilomètres de tulle, technique habituellement utilisée au théâtre (et rappelons que Visconti est aussi un metteur en scène de théâtre).

Autre adaptation du roman de Dostoïevski « Nuits blanches » :
Quatre nuits d’un rêveur de Robert Bresson (1971)
En outre, le roman a été une source d’inspiration pour James Gray pour son Two Lovers.

8 mai 2011

Océans (2009) de Jacques Perrin

OcéansElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Après nous avoir fait voler avec les oiseaux dans Le Peuple Migrateur, Jacques Perrin nous entraîne dans les profondeurs des océans. Il nous montre toute la diversité de la vie en une féérie de mouvements et d’images spectaculaires tournées aux quatre coins du globe : utilisant un petit drone télécommandé, il nous fait approcher les baleines nageant en surface de très près ou encore, grâce à une caméra spécialement développée, il nous fait nager avec les poissons les plus agiles. Certaines images sont exceptionnelles. On pourra regretter un parti-pris étonnant sur l’étalonnage des couleurs qui donnent parfois une impression d’artificialité (un peu la même impression qu’une photo HDR) ; la musique épique et le discours accompagnateur sont très classiques. Si Océans reste un beau film, il est toutefois moins enthousiasmant que La Planète Bleue, le très beau film de la BBC sur le même sujet.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jacques Perrin
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Remarques :
L’enfant aux côtés de Jacques Perrin est Lancelot Perrin, son plus jeune fils.

7 mai 2011

Swords and Hearts (1911) de David W. Griffith

Titre français : « Epées et coeurs »

Swords and HeartsLui :
(Muet, 17 minutes) Swords and Hearts fait partie des films de Griffith sur la guerre de Sécession (1) tournés entre 1909 et 1911. Nous sommes en Virginie et le fils d’un riche fermier est aimé en secret par une jeune fille pauvre… On retrouve dans ce film de Griffith le thème de l’humiliation de la défaite sudiste et aussi, et surtout, celui de l’amour qui transcende les barrières sociales créées par l’argent. Le scénario est assez élaboré, les intertitres servant à structurer le film en onze chapitres. L’ensemble a beaucoup de force. Dorothy West fait une belle prestation, la jeune actrice montrant d’étonnantes capacités lors des scènes d’action à cheval.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Wilfred Lucas, Claire McDowell, Dorothy West
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(1) Cette guerre était, rappelons-le, encore très présente dans les esprits puisqu’elle ne s’était terminée que 45 ans plus tôt.

7 courts métrages de Griffith sur la guerre de Sécession tournés en 1910-1911:
In the Border States (1910), The House with Closed Shutters (1910), The Fugitive (1910), His Trust (1911), His Trust Fulfilled (1911), Swords and Hearts (1911), The Battle (1911).

7 mai 2011

The Battle (1911) de David W. Griffith

Titre français : « La bataille »

The BattleLui :
(Muet, 19 minutes) Un jeune homme envoyé sur le front comme officier est pris de panique et fuit les combats. Il finira par montrer sa valeur lors d’une expédition pour aller chercher des stocks de munitions… The Battle fait partie des quelques films de Griffith sur la guerre de Sécession tournés entre 1909 et 1911. Le film est assez proche de The house with closed shutters tourné l’année précédente qui traite aussi de la lâcheté. Le scénario n’est pas toutefois le côté le plus remarquable de ce court-métrage ; c’est plutôt la mise en scène des combats qui retient l’attention : ces scènes prennent indéniablement de l’ampleur. On remarquera aussi le grand nombre de figurants employés pour la scène du départ du régiment.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles West, Blanche Sweet, Robert Harron, Donald Crisp
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Remarques :
The Battle a un figurant (un conducteur de chariot) promis à un bel avenir : Lionel Barrymore. C’est son second film.

6 mai 2011

The Ghost Writer (2010) de Roman Polanski

The Ghost WriterLui :
Un jeune écrivain est recruté pour terminer l’écriture des mémoires d’un ex-premier ministre britannique. Il doit prendre la suite d’un autre « nègre » mort accidentellement. Il se rend sur une île au large de Boston où vit l’homme politique. Rapidement, l’entreprise semble plus périlleuse que prévue… The Ghost Writer est adapté d’un livre du romancier et ancien journaliste anglais Robert Harris qui s’empresse de préciser que ce roman ne s’inspire pas de personnage réel. Donc cet ex-premier ministre n’est pas Tony Blair (1)… il s’agit d’une fiction politique. Roman Polanski structure admirablement son film, avec une progression par petites touches, par petits indices, mais très régulière avec une tension qui monte lentement et continuellement. Le rythme est remarquable. Nous sommes baignés avec cet écrivain dans un univers très particulier sur cette île isolée, avec une grande maison moderne et sans âme, presque un univers semi-carcéral. Un huis clos en plein air. Très travaillé, sans fioriture inutile, The Ghost Writer montre une maitrise totale de la mise en scène. Il s’inscrit parmi les meilleurs films du cinéaste.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Olivia Williams, Kim Cattrall, James Belushi, Robert Pugh
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Remarques :
Roman Polanski a terminé la postproduction de The Ghost Writer à distance alors qu’il était en prison puis assigné à résidence dans sa maison en Suisse.

(1) Robert Harris est un ex-journaliste politique de la BBC, supporter de Tony Blair jusqu’à la guerre d’Irak qu’il désapprouvait totalement.

5 mai 2011

Le refuge (2009) de François Ozon

Le refugeElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Héroïnomane, Mousse se réveille à l’hôpital et apprend en même temps que son ami est mort d’une overdose et qu’elle est enceinte de deux mois. Elle se réfugie dans une maison prêtée dans le sud. Le frère de son ami vient lui rendre visite… Le refuge est à la fois une réflexion sur la grossesse et un portrait d’une jeune femme, fragile, incertaine, qui ne sait pas encore quel sens donner à sa vie. Isabelle Carré a tourné le film pendant sa grossesse et donne une vraie dimension à son personnage en pleine reconstruction. François Ozon sait épurer son récit, il évite toute lourdeur, s’écarte des conventions. Bien que le film soit tourné en caméra HD numérique, la photographie est belle. Le refuge est un beau film, sobre, très intime, porté par Isabelle Carré. La qualité est d’autant plus impressionnante que le film a été tourné assez rapidement et avec un budget limité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Louis-Ronan Choisy, Pierre Louis-Calixte, Melvil Poupaud
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4 mai 2011

L’école des auteurs (1933) de Germain Fried

L'école des auteursLui :
(Court métrage de 28 minutes) Un auteur timoré va chez son éditeur pour la énième fois afin d’obtenir une petite avance. L’éditeur est absent. En attendant le retour du patron, son secrétaire entreprend d’expliquer à l’auteur comment s’y prendre pour obtenir ce qu’il désire, en usant d’audace et de fermeté… Ce court métrage récemment redécouvert était initialement prévu pour être passé en première partie de soirée. Cette comédie hilarante repose sur d’excellents dialogues d’Henri Jeanson, qui était alors au tout début de sa carrière d’écrivain pour le cinéma. Le texte est remarquablement servi par un duo d’acteurs que l’on a plus souvent l’habitude de voir dans des seconds rôles : Armand Bernard et Pierre Larquey. L’école des auteurs est une petite merveille d’humour. Une véritable petite pépite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Armand Bernard, Pierre Larquey, Rognoni, Nane Germon
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3 mai 2011

Cinquième colonne (1942) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : « Saboteur »

Cinquième colonneLui :
A la suite d’un incendie meurtrier dans une usine d’aviation, un jeune ouvrier est accusé à tort de sabotage. Alors qu’il est recherché par la police, il part lui-même à la poursuite du vrai saboteur qu’il a aperçu avant le drame… Cinquième colonne est la contribution d’Hitchcock à l’effort de guerre. Le scénario préfigure celui de La Mort aux Trousses sous plusieurs aspects : dans les deux cas, le héros doit chercher les vrais coupables tout en étant traqué par la police et il devra traverser les Etats-Unis pour trouver la vérité. Cinquième colonne est toutefois moins réussi, en grande partie du fait de l’interprétation et de son manque de consistance, de sa moindre présence (1). Le film ne manque pas de scènes fortes : la fusillade dans la salle du Radio City Music Hall (2), scène largement copiée depuis, et le final dans et sur la statue de la Liberté ont été les plus remarquées. Toutes les scènes se déroulant durant le gala de charité sont certes moins spectaculaires mais tout aussi remarquables. Mais, force est de constater qu’en dépit de ses qualités, Cinquième colonne reste moins intense que de nombreux autres films du réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Priscilla Lane, Robert Cummings, Otto Kruger, Norman Lloyd
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Remarque :
Ne pas confondre Sabotage (Agent secret en français), film anglais d’Alfred Hitchcock de 1936 avec Saboteur (Cinquième colonne en français), film américain d’Alfred Hitchcock de 1942.

(1) Hitchcock reconnaitra plus tard que Robert Cummings « appartient à la catégorie des acteurs légers (…) Quand il est vraiment dans une situation mauvaise, on ne peut pas le lire sur sa figure. »
Quant à Priscilla Lane, l’actrice fut imposée à Hitchcock par Universal. D’apparence très classique (le type « girl next door »), l’actrice est à l’opposé du type de femme qu’Hitchcock affectionne (les beautés froides).
(2) Il faut savoir que le Radio City Music Hall était à l’époque le cinéma de New York où avaient lieu les premières des films d’Hitchcock. L’effet a été donc décuplé pour ceux qui y assistaient.

Remarque :
Quand l’espion Fry se déplace en taxi, Hitchcock a inséré un plan d’actualité montrant le paquebot Normandie chaviré dans le port de New York. L’espion a un rictus de satisfaction. La Navy a réussi à faire supprimer cette scène (dans certains états seulement) car elle laissait à penser que le Normandie avait été victime d’un sabotage, ce qui n’était pas le cas. Le Normandie, paquebot français réquisitionné de force par les Etats-Unis, a été victime d’un incendie en 1942 dans le port de New York alors qu’il était transformé en navire transporteur de troupes. Après des tentatives de réparation, le paquebot a finalement été demantelé en 1946.