30 juin 2008

Sommaire de juin 2008

Ne touchez pas la hacheMorgan, fou à lierLe GuépardLe limierTime FliesChercheuses d'orL'italienCléo de 5 à 7

Ne touchez pas la hache

(2006) de Jacques Rivette

Morgan, fou à lier

(1966) de Karel Reisz

Le Guépard

(1963) de Luchino Visconti

Le limier

(1972) de Joseph L. Mankiewicz

Time Flies

(1944) de Walter Forde

Chercheuses d’or

(1933) de Mervyn LeRoy

L’italien

(2005) de Andrei Kravchuk

Cléo de 5 à 7

(1962) de Agnès Varda

CélineInland EmpireMy Blueberry NightsCasino RoyaleSilent runningLe Maître des EléphantsJuste un BaiserMa place au soleil

Céline

(1992) de Jean-Claude Brisseau

Inland Empire

(2006) de David Lynch

My Blueberry Nights

(2007) de Wong Kar-wai

Casino Royale

(2006) de Martin Campbell

Silent running

(1971) de Douglas Trumbull

Le Maître des Eléphants

(1995) de Patrick Grandperret

Juste un Baiser

(2001) de Gabriele Muccino

Ma place au soleil

(2007) de Eric de Montalier

La momieJe suis un aventurierLa ruptureLa femme infidèleAmes libresBoratProfession reporterJ'attends quelqu'un

La momie

(1999) de Stephen Sommers

Je suis un aventurier

(1955) de Anthony Mann

La rupture

(1970) de Claude Chabrol

La femme infidèle

(1969) de Claude Chabrol

Ames libres

(1932) de Clarence Brown

Borat

(2006) de Larry Charles

Profession reporter

(1975) de Michelangelo Antonioni

J’attends quelqu’un

(2007) de Jérôme Bonnell

The walker

The walker

(2007) de Paul Schrader

Nombre de billets : 25

30 juin 2008

Ne touchez pas la hache (2006) de Jacques Rivette

Ne touchez pas la hacheElle :
(pas vu)

Lui :
Ne touchez pas la hache est l’adaptation du roman d’Honoré de Balzac « La Duchesse de Langeais ». Ce roman fait partie de « L’Histoire des Treize » que Jacques Rivette avait très librement adapté en 1971 avec Out 1. Cette fois, le style est radicalement différent, loin de toute improvisation, très proche de l’esprit et du texte original. Il choisit de mettre face à face Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu, deux acteurs qui forment un couple assez anachronique tant leurs jeux sont différents. Sans doute est-ce là une volonté de réunir classicisme et modernité mais cela place une certaine distance qui durera tout le film. Néanmoins, Rivette parvient à transcrire l’atmosphère de cette passion aliénante par une mise en scène épurée, parfaitement réduite à l’essentiel (en revanche on peut s’interroger sur l’intérêt de mixer si fort les bruitages). Ne touchez pas la hache ne manque pas de charme.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Jeanne Balibar, Guillaume Depardieu, Michel Piccoli, Bulle Ogier
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Rivette sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Jacques Rivette chroniqués sur ce blog…

Ne touchez pas la hache est le titre que Balzac utilisa en premier pour publier son roman.
Autres adaptations du roman :
La Duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli (1942) avec Edwige Feuillère dans une adaptation signée Jean Giraudoux.
La Duchesse de Langeais (TV) de Jean-Daniel Verhaeghe (1995) avec Laure Duthilleul et Robin Renucci.

29 juin 2008

Morgan, fou à lier (1966) de Karel Reisz

Titre original : « Morgan: a suitable case for treatment »

Morgan, Fou à lierElle :
Un film très années 60 plein de fantaisie et de provocation dans l’Angleterre très sage et conventionnelle de ces années là. Morgan dont la femme demande le divorce continue de la poursuivre de ses assiduités avec quantité de cocasseries. Fils de la classe populaire qui honore Trotski et Karl Marx, il évolue dans le milieu la haute bourgeoisie de manière totalement décalée et inattendue. Ses apparitions donnent lieu à des scènes truculentes qui font passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Lui :
Morgan est un doux rêveur excentrique marié avec une fille de bonne famille. Une procédure de divorce est en cours mais Morgan est prêt à tout pour garder la femme qu’il aime. Morgan, fou à lier est un film assez étonnant, totalement débridé, empreint de vie et de liberté. Vu avec du recul, on a tendance à l’étiqueter pré-68 dans le sens où il préfigure cette envie de casser le cadre strict d’une société trop bien policée et mise en place. Morgan, effectivement, ne correspond pas aux codes standards et a bien du mal à trouver sa place dans une société qu’il refuse, il vit dans un monde semi-imaginaire semi-réel, n’acceptant ni le monde ouvrier de ses parents ni le monde aseptisé et ennuyeux de ses riches beaux-parents. C’est un regard avec beaucoup de tendresse que Karel Reisz porte sur ce couple un peu agité : il parvient, malgré la gravité du fond du propos, à maintenir un climat bon enfant et très amusant. Morgan, fou à lier se regarde encore aujourd’hui avec beaucoup de plaisir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: David Warner, Vanessa Redgrave, Robert Stephens, Irene Handl
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28 juin 2008

Le Guépard (1963) de Luchino Visconti

Titre original : Il Gattopardo

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Elle :
(En bref) Grosse déception pour cette nouvelle projection de ce film si vanté de Visconti par rapport au souvenir que j’en avais gardé. Palme d’Or 1963 et souvent présenté comme chef d’oeuvre du 7e Art, Le Guépard me semble avoir bien vieilli. Burt Lancaster est toutefois particulièrement émouvant.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) Avec cette nouvelle vision, Le Guépard m’est apparu d’un esthétisme trop formel, trop descriptif de l’univers de Visconti, presque laborieux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Claudia Cardinale, Alain Delon
Voir la fiche du film et la filmographie de Luchino Visconti sur le site imdb.com.

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28 juin 2008

Le limier (1972) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « Sleuth »

”Le limierElle :
(pas vu)

Lui :
C’est le dernier film de Joseph Mankiewicz et l’un de ses chefs-d’œuvre. Loin des superproductions comme Cléopâtre (dont l’insuccès lui fit tant de mal), Le limier est un petit tour de force : parvenir à tenir en haleine le spectateur pendant plus de deux heures avec seulement deux acteurs n’est en effet pas un tâche facile même si le lieu est un vaste manoir anglais empli d’automates. Un écrivain à succès, amateur de jeux, (Laurence Olivier) a invité l’amant de sa femme (Michael Caine) à venir le rencontrer. La confrontation sera étonnante… Il s’agit de l’adaptation d’une pièce d’Anthony Shaffer dont le déroulement du scénario est absolument parfait et qui ne se départit jamais d’une forte intensité. Le jeu dans le jeu, le face à face de deux mondes, retournements et faux-semblants alimentent constamment Le Limier pour former un ensemble particulièrement riche, que seuls deux grands acteurs et un très grand réalisateur pouvaient porter à de tels sommets.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Laurence Olivier, Michael Caine
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Remake :
Kenneth Branagh a tourné un remake en 2007, Le Limier où Michael Caine joue cette fois le rôle de l’aristocrate face au jeune Jude Law.

28 juin 2008

Time Flies (1944) de Walter Forde

Time fliesElle :
(En bref) Un petit groupe de quatre personnes se retrouvent propulsé dans l’Angleterre du XVIe siècle après avoir accidentellement actionné une machine à remonter le temps. Je n’ai pas accroché du tout à ce film qui souffre d’un manque de moyens trop évident. L’humour qui est censé s’en dégager passe très mal.
Note : 1 étoile

Lui :
(En bref) Ce film anglais assez rare est une bonne surprise : cette histoire de voyage dans le temps est traitée de façon assez directe et avec beaucoup d’humour, une simplicité qui fait défaut à beaucoup de nos films de science fiction actuels. Ce serait le premier film à utiliser une machine à remonter le temps.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tommy Handley, Evelyn Dall, George Moon, Felix Aylmer
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27 juin 2008

Chercheuses d’or (1933) de Mervyn LeRoy

Titre original : « Gold Diggers of 1933 »

”ChercheusesElle :
(pas vu)

Lui :
Précisons d’emblée que Chercheuses d’Or n’a rien à voir avec la ruée vers l’or… Non, le terme Gold Digger désigne familièrement une aventurière. Trois jeunes femmes artistes de music-hall trouvent enfin du travail dans un nouveau show. Un concours de circonstances va les faire rencontrer des hommes de la haute société. Chercheuses d’Or s’inscrit dans la lignée de 42e Rue (où Mervyn LeRoy, malade, fut remplacé par Lloyd Bacon) c’est-à-dire de comédies musicales d’un nouveau genre : dans une Amérique ébranlée par la Grande Dépression, le public désirait voir des comédies avec un contenu plus ancré dans la réalité. Chercheuses d’Or n’est pas une comédie musicale à part entière (il n’y a que 4 numéros musicaux) mais plutôt une comédie avec les difficultés économiques de la Dépression en toile de fond. ”ChercheusesLe dernier numéro musical, « Remember my forgotten man » traite même sans équivoque et de manière très directe de la guerre et du chômage. Même si elle ne semble pas totalement aboutie, la satire sociale est aussi bien présente dans ce face à face entre haute et basse société. Mais l’ensemble reste (ou semble rester) dans une tonalité légère et libre, voire libertine : cet équilibre subtil est la grande réussite de Chercheuses d’Or qui est un film très facile et plaisant. Encore plus nettement que dans 42e Rue, Busby Berkeley montre son inventivité dans la chorégraphie des ballets, franchement époustouflants, s’inscrivant parmi les meilleurs du genre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Warren William, Joan Blondell, Aline MacMahon, Ruby Keeler, Dick Powell, Ginger Rogers
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Les 4 ballets musicaux de Chercheuses d’Or 1933 signés Busby Berkeley :
We’re in the money (chanté par Ginger Rogers) en ouverture, très beau jeu avec de grosses pièces d’or,
Pettin’ in the park, étonnamment audacieux et érotique (nous sommes juste avant la généralisation du Code Hays et de sa censure) avec une fantastique scène avec les ballons,
The Shadow Waltz, l’un des ballets les plus célèbres de Busby Berkeley, avec ses violons blancs lumineux, une merveille…
Remember my forgotten man, le plus sombre et réaliste mais aussi le plus puissant, parlant du chômage des soldats de retour de la Grande Guerre.

Du fait du grand succès du film, il y eut également :
Gold Diggers of 1935 par Busby Berkeley (1935)
Gold Diggers of 1937 de Lloyd Bacon et Buby Berkeley (1936)
Gold Diggers in Paris de Ray Enright (1938)
mais le Gold Diggers of 1933 reste le plus réussi et le plus marquant.

18 juin 2008

L’italien (2005) de Andrei Kravchuk

Titre original : « Italianetz »

L’ItalienElle :
Une découverte cinématographique bouleversante qui nous plonge avec vérité et sobriété au coeur de la misère russe avec ses enfants des rues abandonnés à leur sort et livrés aux appétits financiers des vendeurs d’enfants. Inspiré d’un fait divers, cette histoire met à jour les dérives de la société russe, sa pauvreté, sa corruption, ses abandons, sa décadence. Le jeune orphelin Vania, sur le point d’être adopté par une famille italienne, ne pense qu’a retrouver sa mère avec une ténacité et une intelligence incroyables. Le cinéaste fait monter progressivement l’intensité de ce destin émouvant avec un scénario bien construit, des acteurs convaincants et touchants, une ambiance sonore un peu dissonante et déstructurée. La mise en scène tout en effets de brume, de gris pastel et de neige délavée est superbe. La délicatesse de ces jeunes enfants perdus s’oppose à la violence de bandes de malfrats tout aussi abandonnés dans la vie. La caméra se pose avec une grande tendresse sur ces visages innocents et mélancoliques qui attendent résignés peu de choses de la vie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Andrei Kravchuk parvient à trouver le bon équilibre et le ton juste pour raconter cette histoire d’un petit garçon russe abandonné qui veut retrouver sa vraie mère. En toile de fond, il montre le commerce qui se développe autour des adoptions en l’occurrence par un jeune couple italien (d’où le titre). Présenté ainsi, le film peut faire craindre un excès de misérabilisme mais il n’en est rien car le réalisateur a parfaitement su éviter les écueils de ce genre d’histoire : sa narration apparaît très authentique sans jamais verser dans le pathos. L’image est particulièrement belle et dépouillée de tout artifice tout comme la musique. Le jeune acteur principal est franchement étonnant par la puissance et le naturel qu’il dégage. L’italien est le second long métrage de ce réalisateur russe. Une belle réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kolya Spiridonov, Mariya Kuznetsova, Nikolai Reutov, Yuri Itskov
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17 juin 2008

Cléo de 5 à 7 (1962) de Agnès Varda

Cléo de 5 à 7Elle :
Cléo de 5 à 7 nous plonge en nostalgie délicieuse dans le Paris très vivant du début des années 60. Agnès Varda filme en très grande liberté les rues, les gens et son personnage principal interprété par Corinne Marchand. Cette jeune femme chanteuse attend les résultats d’un examen médical avec grande anxiété. Cette attente insupportable va lui donner l’occasion de partir en quête d’elle-même pendant 1h30 dans les quartiers de Paris. Du terrible diagnostic d’une cartomancienne, Cléo ouvre petit à petit les yeux sur ce qu’est réellement la vie en dehors des apparences qu’il faut préserver dans son métier. Parmi ses rencontres, elle tombe sur un militaire qui lui tient un tout autre langage sur le sens de la vie. L’angoisse fait place à la sérénité pour la première fois. Un film émouvant en très beau noir et blanc.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cléo est une jeune chanteuse qui attend les résultats de ses examens médicaux. Elle pense être atteinte d’une maladie grave. Cléo de 5 à 7 se déroule en temps réel sur presque deux heures (en réalité de 5h à 6h30) où Cléo va essayer de chercher du soutien dans son entourage. Ce faisant elle va mesurer la futilité de son existence mais trouvera quelque chose qu’elle n’attendait pas. Le film d’Agnès Varda est très teinté « nouvelle vague » avec ce pari audacieux de filmer de longues scènes de rues en plans-séquences qui nous replongent dans le Paris des années 60. Au-delà de cette prouesse technique de réussir à maîtriser ainsi le temps, Agnès Varda parvient à aborder des sujets graves avec une vitalité et un optimisme peu courants. Cléo de 5 à 7 est presque une vraie leçon de vie.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Corinne Marchand, Antoine Bourseiller, Dominique Davray, Dorothée Blank, Michel Legrand
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La séquence « Les fiancés du Pont Mac Donald » est un mini-film dans le film dans lequel Agnès Varda fait jouer beaucoup de ses amis (non mentionnés au générique). Les « fiancés » sont Jean-Luc Godard et Anna Karina et on peut aussi y voir Sami Frey, Jean-Claude Brialy, Yves Robert, Eddie Constantine et Danièle Delorme.

Corinne Marchand dans Cléo de 5 à 7 (1962) de Agnès Varda

17 juin 2008

Céline (1992) de Jean-Claude Brisseau

CélineElle :
(En bref) Céline, jeune femme prête à se suicider, est recueillie par une infirmière qui lui apprend à se détendre. Je n’ai pas été vraiment convaincue par cette histoire qui mélange problèmes existentiels et visions surnaturelles.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) Après un démarrage qui nous laisse supposer une variation supplémentaire autour du mal de vivre, on se laisse gagner par l’atmosphère de ce film lorsqu’il prend soudain une dimension spirituelle qui permet d’élargir le champ du scénario. Au final, Céline se révèle agréable et même rafraîchissant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Pasco, Lisa Heredia, Daniele Lebrun, María Luisa García
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