8 juin 2008

La femme infidèle (1969) de Claude Chabrol

La femme infidèleElle :
(En bref) Soupçonnant sa femme de le tromper, un mari engage un détective privé pour en avoir le coeur net. Quelle atmosphère inquiétante Claude Chabrol a su créer à partir d’un scénario somme toute assez classique! Stéphane Audran et Michel Bouquet sont admirables et  Chabrol s’en donne à coeur joie pour dépeindre les travers de la bourgeoisie.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Un classique de Chabrol qui se laisse revoir toujours avec grand plaisir. La minutie avec laquelle Michel Bouquet réalise son forfait traduit bien la vision de Claude Chabrol sur la bourgeoisie parisienne.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Stéphane Audran, Michel Bouquet, Michel Duchaussoy, Maurice Ronet
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7 juin 2008

Ames libres (1932) de Clarence Brown

Titre original : « A free soul »

Ames libresElle :
(pas vu)

Lui :
A Free Soul fait partie des premiers grands mélodrames du parlant. C’est l’adaptation d’un roman presque autobiographique d’Adela Rogers St John. L’âme libre (on peut se demander pourquoi le titre a été traduit par Ames Libres au pluriel), c’est la fille d’un avocat plutôt brillant mais alcoolique, une jeune femme sûre d’elle et très libérée qui va se retrouver dans une position fort délicate. Norma Shearer montre beaucoup de présence dans ce rôle qu’elle interprète avec beaucoup d’aplomb avec un mélange d’assurance et de cette sensualité exubérante qui caractérise les films du début des années 30 (ses robes de satin fluide révèlent plus qu’elle ne cachent…) ”Ames L’avocat alcoolique, c’est un Lionel Barrymore au meilleur de son art : sa scène de la plaidoirie finale (qu’il a tournée en une seule prise) a de quoi arracher des larmes aux cœurs les plus endurcis ; elle lui valut un oscar et un contrat à vie à la MGM. Le troisième acteur marquant de Ames Libres aurait du être Leslie Howard, mais c’était sans compter le jeune Clark Gable qui montre beaucoup de charme et de magnétisme dans le rôle d’un séduisant gangster et chef de gang. Le pauvre Leslie Howard paraît bien fade face à lui. Ce fut d’ailleurs ce film qui révéla vraiment Clark Gable au grand public car A Free Soul remporta un franc succès à l’époque. Vu 75 ans plus tard, il est aisé de comprendre pourquoi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Norma Shearer, Lionel Barrymore, Clark Gable, Leslie Howard, James Gleason
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6 juin 2008

Borat (2006) de Larry Charles

Titre complet : « Borat : Leçons culturelles sur l’Amérique pour profit glorieuse nation Kazakhstan »

Titre original : « Borat: Cultural Learnings of America for Make Benefit Glorious Nation of Kazakhstan »

”Borat”Elle :
(pas vu)

Lui :
Borat est un (faux) journaliste de télévision du Kazakhstan, un personnage créé par le comique anglais Sacha Baron Cohen. Borat, le film, se présente comme le documentaire de ce journaliste fictif lors d’un voyage aux Etats-Unis. Là où cela se complique, c’est que le film a été tourné en grande partie en « caméra volée », c’est-à-dire que les américains qu’il rencontre pensent avoir affaire à un vrai journaliste kazakh (certains d’entre eux l’auraient d’ailleurs attaqué en justice après la sortie du film). Borat joue le faussement candide, il n’hésite pas à tout bousculer, à piétiner le bon goût et le politiquement correct, tout cela afin de faire ressortir la bêtise et l’antisémitisme pour mieux les ridiculiser : il parvient à faire scander des slogans haineux et guerriers à toute une foule venue assister à un rodéo avant de leur chanter un hymne américain revu à sa sauce… à devenir une attraction lors d’un congrès évangéliste passablement exalté… à faire dire à un vendeur de gros 4×4 à quelle vitesse il faut rouler pour renverser un juif sans abîmer la voiture… Brrr ! Tout n’est pas toutefois aussi frappant, certains passages semblant un peu plus faciles, comme par exemple effrayer les passants en voulant les embrasser ou encore le fait de ne se faire bien accueillir *que* par les minorités. Borat ne ménage pas non plus le Kazakhstan : la présentation de son village natal au début du film vaut son pesant de cacahuètes ; le Kazakhstan a officiellement protesté (on les comprend tout de même). Au final, il est indéniable que Borat a un rôle assez actif dans la dénonciation de la bêtise et de la xénophobie, même si on peut trouver qu’il flirte parfois assez dangereusement avec certaines limites. En tout cas, ses « leçons culturelles » sont un véritable tour de force.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sacha Baron Cohen, Ken Davitian
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Remarque : Le film a démarré sous la direction du réalisateur Todd Phillips. Il a quitté la production après avoir tourné la scène du rodéo, sans doute d’accord sur le fond mais pas sur la forme.

4 juin 2008

Profession reporter (1975) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « Professione : reporter »

Profession reporterElle :
Profession Reporter fait partie des films les plus marquants d’Antonioni. Le cinéaste pose des questions sur le destin de chaque individu : peut-on échapper à la monotonie de sa trajectoire de vie en en choisissant une autre comme le fait Jack Nicholson, en se faisant passer pour mort et emprunter les habits d’un trafiquant d’armes. Peut-on vivre sous une autre identité totalement différente ? Le nouveau costume se révèle vite difficile et lourd à porter. Cette quête existentielle est une fuite éperdue en avant sans aucun espoir de retour. Le tout dernier plan qui s’échappe de la fiction et de cette vie rêvée par les barreaux de la chambre et revient à la réalité des personnes et de la vie est tout à fait inédit.
Note : 4 étoiles

Lui :
Profession reporter Un reporter ressent fortement l’échec de sa vie alors qu’il est en reportage dans un village isolé du désert africain. Profitant du décès accidentel de son voisin de chambre, il décide de prendre sa place, d’échanger sa vie avec la sienne et retourne en Europe avec son identité. Profession Reporter peut donner l’impression de présenter comme un polar mais, en réalité, Antonioni traite une fois de plus de la quête d’identité avec cet homme qui voudrait reprendre le contrôle de sa vie pour laisser libre cours au hasard. Son film est plastiquement assez superbe avec de très beaux plans à Barcelone et dans le sud de l’Espagne. Et bien entendu, il y a ce fameux plan final d’un travelling très lent de plusieurs minutes sur l’extérieur d’une chambre par une fenêtre ouverte où Antonioni suggère l’action qui s’y déroule sans la montrer, un des plus célèbres plans du cinéma.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson , Maria Schneider, Jenny Runacre
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3 juin 2008

J’attends quelqu’un (2007) de Jérôme Bonnell

J'attends quelqu'unElle :
Une petite ville provinciale dans laquelle cinq personnages un peu perdus se frôlent et attendent celui ou celle qui va apporter un plus à leur vie. Un couple en désir de se retrouver et le passage d’un amant, un jeune homme à la recherche de son enfant, un propriétaire de bar amoureux d’une prostituée et cette même femme enceinte qui espère enfin trouver le bonheur grâce à son futur bébé. Ce film subtil est à la fois plein de tendresse et de mélancolie. Les acteurs dont Jean-Pierre Darroussin, Emmanuelle Devos et Eric Caravacca rendent leur personnage attachant et sensible ; ils parviennent à transmettre de purs moments d’émotion et de fantaisie.
Note : 3 étoiles

Lui :
J’attends quelqu’un nous fait pénétrer dans la vie de plusieurs personnages d’une petite ville de province. Les liens entre certains de ces personnages sont assez étroits, d’autres plus ténus et lointains : ils ne feront que se croiser. Plusieurs ont en commun le problème de la solitude. Il ne faut pas toutefois penser que le film de Jérôme Bonnell est triste et austère ; non, le réalisateur porte un regard simple sur ces tranches de vie pour nous faire partager, non sans un certain humour parfois, leurs attentes, leurs hésitations. Ces vies, si elles sont assez différentes au premier abord, montrent certaines résonances entre elles. Les acteurs, Jean-Pierre Darroussin et Emmanuelle Devos en tête, apportent beaucoup d’authenticité par leur jeu assez direct, à la fois simple et complexe.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Darroussin, Emmanuelle Devos, Eric Caravaca, Florence Loiret, Sylvain Dieuaide
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2 juin 2008

The walker (2007) de Paul Schrader

The WalkerElle :
Cette histoire de gigolo qui accompagne les femmes riches et mûres ne m’a guère convaincue. Pour soutenir l’une d’entre elles, ce séducteur à l’accent campagnard et au goût douteux se retrouve mêlé au meurtre de son amant. Paul Shrader nous fait pénétrer dans les arcanes de la haute société américaine de façon un peu futile et rabâchée. L’argent, le sexe, le pouvoir y sont rois. On a l’impression d’avoir vu ce scénario mille fois. A quand des films américains qui nous montrent la vie de gens un peu plus « normaux »…?
Note : 2 étoiles

Lui :
Paul Schrader est un réalisateur qui aime explorer les tabous et leur coexistence avec le rigorisme moral de la société américaine. Son personnage principal est un walker, c’est-à-dire un gigolo mondain, qui va se retrouver impliqué dans une affaire de meurtre au sein de la haute société de Washington. L’intrigue en elle-même apparaît d’abord assez obscure pour aboutir sur bien peu de choses et, après une mise en place assez longue mais parfois amusante, l’on a tendance à s’en désintéresser. Le côté amusant vient du jeu de Woody Harrelson, pris ici à contre-emploi, avec une alliance surprenante entre le comportement précieux et poli de son personnage et un accent du Sud à couper au couteau. Mais cela ne suffit pas pour maintenir l’intérêt et The Walker est un film dont il ne restera que peu de choses dans nos mémoires.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Woody Harrelson, Kristin Scott Thomas, Lauren Bacall, Moritz Bleibtreu, Lily Tomlin
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