31 juillet 2006

Sommaire de juillet 2006

L’Anglaise et le Duc

(2001) de Eric Rohmer

Little Senegal

(2001) de Rachid Bouchareb

Presque célèbre

(2000) de Cameron Crowe

Saving grace

(2000) de Nigel Cole

Les quatre cents coups

(1959) de François Truffaut

L’amour à vingt ans

(1962) de François Truffaut

Baisers volés

(1968) de François Truffaut

Domicile conjugal

(1970) de François Truffaut

Le dahlia bleu

(1946) de George Marshall

Monterey Pop

(1968) de D.A. Pennebaker

Imposture

(2005) de Patrick Bouchitey

La fiancée syrienne

(2004) d’ Eran Riklis

Zéro de conduite

(1933) de Jean Vigo

L’Atalante

(1934) de Jean Vigo

La répétition

(2001) de Catherine Corsini

Love will tear us apart

(1999) de Nelson Yu Lik-wai

Yi yi

(2000) de Edward Yang

Le dernier trappeur

(2004) de Nicolas Vanier

Comment j’ai tué mon père

(2001) d’ Anne Fontaine

M le maudit

(1931) de Fritz Lang

Le tailleur de Panama

(2001) de John Boorman

Dans la nuit

(1929) de Charles Vanel

Kwaidan

(1964) de Masaki Kobayashi

Les mots bleus

(2005) d’ Alain Corneau

Le Trou

(1960) de Jacques Becker

La grande course autour du monde

(1965) de Blake Edwards

Une hirondelle a fait le printemps

(2001) de Christian Carion

Million Dollar Baby

(2004) de Clint Eastwood

Nombre de billets : 28

31 juillet 2006

L’Anglaise et le Duc (2001) d’Eric Rohmer

L'Anglaise et le Duc Elle :
Film historique très original de par sa mise en scène audacieuse et son scénario riche en dialogues et rebondissements. En extérieur, les personnages de la Révolution évoluent au sein de tableaux peints. Ce choix délibéré permet de recréer des décors disparus de Paris à cette époque et donne une magie et une poésie à l’histoire de cette Grace Elliott, une royaliste anglaise réfugiée en France qui défend le roi et brave les révolutionnaires. Lucy Russell incarne brillamment cette femme révoltée. Le Duc d’Orléans, interprété par le talentueux Jean-Claude Dreyfus, vote pour la mort du roi et tente de sauver Grace de la guillotine. Rohmer s’est inspiré du journal de Grace Elliott pour nous donner une autre vision, sanglante, de la Révolution.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’anglaise et le duc. Ce film de Rohmer est (une fois de plus) une grande réussite. Réussite esthétique tout d’abord : les scènes en extérieurs tout en décors peints (l’incrustation est numérique) sont magnifiques, elles donnent l’impression d’être face à un tableau vivant. Malgré le peu de scènes, elles donnent une tonalité particulière à tout le film. Réussite sur le fond également car cette vision de la Révolution Française, vue à travers les yeux d’une aristocrate anglaise, est très intéressante, même si bien entendu l’on ne partage pas forcément la ferveur royaliste de l’héroïne. Comme toujours avec Rohmer, la mise en scène est sobre mais parfaite, les dialogues tiennent une place prépondérante, tout comme les rapports entre les personnages.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Claude Dreyfus, Lucy Russell
Voir la fiche du film et la filmographie de Eric Rohmer sur le site IMDB.

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31 juillet 2006

Little Senegal (2001) de Rachid Bouchareb

Little Senegal Elle :
Alloune, un vieux sénégalais, part à la recherche de ses ancêtres et arrive à New-York où il retrouve son neveu. Il parvient à s’intégrer et découvre la vie d’un ghetto de sénégalais immigrés échoués dans New-York. Il finit par nouer une relation amoureuse avec une femme issue de son village africain. Alloune tente de prendre en main le destin de ces êtres paumés inconscients de la richesse de leurs racines. Cette quête initiatique et minutieuse révèle un monde en marge inconnu dans lequel évoluent des personnages très touchants et magnifiquement interprétés. La mise en scène est également très belle et empreinte de tristesse impuissante qu’accentue une musique de jazz au piano. Une intéressante et émouvante découverte.
Note : 5 étoiles

Lui :
Little Senegal est un film très attachant et assez touchant, cette histoire de sexagénaire sénégalais qui part sur les traces de ses ancêtres, aux Etats-Unis. Il y a une simplicité et une authenticité que l’on ne rencontre que rarement. Malgré une fin un peu obscure, c’est un excellent film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sotigui Kouyaté, Sharon Hope
Voir la fiche du film et la filmographie de Rachid Bouchareb sur le site IMDB.

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31 juillet 2006

Presque célèbre (2000) de Cameron Crowe

Titre original : « Almost Famous »

Presque célèbre Elle :
Film autobiographique sur la rencontre d’un journaliste adolescent avec le milieu rock des années soixa,te dix. William, passionné de rock, a l’opportunité de suivre la tournée d’un groupe sur lequel il doit écrire un article pour le magazine musical « Rolling Stone ». Fasciné, il découvre un monde parallèle exaltant dans lequel évoluent les groupies, les managers, mais aussi un univers assez glauque de défonce, d’alcool et de querelles intestines. Participant de plus en plus à la vie du groupe, il partage les confidences des musiciens mais aussi s’affranchit d’une mère possessive, et découvre ses premiers émois sexuels. De grands souvenirs qui ont laissé des traces indélébiles au réalisateur. On peut reprocher certaines longueurs et un scénario un peu inconsistant dans lequel le cinéaste oublie un peu le spectateur pour épancher sa nostalgie.
Note : 3 étoiles

Lui :
Basé sur les propres souvenirs du réalisateur, ce film met en scène le monde des groupes de rock « presque célèbres » du début des années soixante dix. Si l’aspect « ambiance musicale » crée en soi un bon spectacle, le film globalement déçoit car, d’une part, on ne croit pas aux personnages (soit trop caricaturaux, soit d’apparence trop actuelle) et, d’autre part, le film a bien du mal à se trouver un but et traîne en longueur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Billy Crudup, Frances McDormand, Kate Hudson
Voir la fiche du film et la filmographie de Cameron Crowe sur le site IMDB.

14 juillet 2006

Saving Grace (2000) de Nigel Cole

Saving Grace Elle :
Amusante comédie britannique à l’humour débridé. Brenda Blethyn en veuve ruinée et criblée de dettes est parfaite. Elle s’acoquine avec son jardinier pour faire pousser du cannabis dans sa serre et rembourser ses dettes. Le coup de projecteur sur ce petit port de pêche de Cornouailles et ses habitants est très réussi. Un peu plus poussive et exagérée est la partie concernant la recherche de trafiquants de drogue. Dans l’ensemble, on passe un bon moment de détente.
Note : 4 étoiles

Lui :
Saving Grace une comédie plaisante, assez conventionnelle car la volonté de rester « tous publics » transparait souvent, mais très amusante. L’humour (très british of course) est surtout basé sur le décalage, un humour qui fonctionne ici très bien : on rit souvent et franchement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Brenda Blethyn, Craig Ferguson, Martin Clunes, Tchéky Karyo
Voir la fiche du film et la filmographie de Nigel Cole sur le site IMDB.

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13 juillet 2006

Les quatre cents coups (1959) de François Truffaut

Les quatre cents coups Elle :
Un petit chef-d’oeuvre de cruauté, d’émotion et de drôlerie dans le Paris de la fin des années cinquante. Les décors parisiens aux cadrages et éclairages à la Doisneau participent au douloureux destin de ce jeune garçon turbulent. Jean-Pierre Léaud incarne avec beaucoup de naturel et sensibilité Antoine Doinel à l’âge de treize ans. Ce film est en partie autobiographique puisque Truffaut n’a jamais connu son père. Le cycle Doinel se poursuivra avec Baisers volés et Domicile conjugal.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un film très complet, à la fois tendre, comique, tragique et surtout très authentique. On sent toute la passion de Truffaut à filmer ce récit autobiographique et Jean-Pierre Léaud a une force impressionnante dans ce rôle. Quand on le replace dans son époque, on imagine aisément l’aspect novateur de ce film, précurseur de la Nouvelle Vague.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site IMDB.

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Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

13 juillet 2006

L’amour à vingt ans (1962) de François Truffaut, Andrzej Wajda, Shintarô Ishihara, Marcel Ophüls et Renzo Rossellini

L'amour à vingt ansElle :
(pas vu).

Lui :
(Film à sketches) 5 capitales, 5 réalisateurs. Le sketch italien et le sketch allemand sont plutôt inintéressants car trop conventionnels. Le sketch japonais est plus original sans être remarquable, le polonais (signé Wajda) a un petit quelque chose. Cet ensemble de sketches aurait probablement été oublié depuis longtemps s’il n’avait pas abrité le second volet de l’histoire d’Antoine Doinel, épisode que Truffaut a appelé « Antoine et Colette ». Antoine Doinel a 17 ans. Beaucoup de sensibilité et d’humour dans ce court métrage.
Note : 4 étoiles(sketch de Truffaut)
Note : 1 étoiles(autres sketches)

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Marie-France Pisier
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site imdb.com.

Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

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13 juillet 2006

Baisers volés (1968) de François Truffaut

Baisers volés Elle :
Dix ans après Les 400 coups, nous retrouvons Jean-Pierre Léaud pour ce troisième volet de la série des Antoine Doinel. Le petit garçon est devenu un jeune homme hésitant, timide, instable. Le film nous entraîne dans ses différentes expériences professionnelles et amoureuses à la sortie de son service militaire. Les situations incongrues et cocasses abondent. Un petit chef d’oeuvre de drôlerie et d’humour tendre.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le plus remarquable dans ce classique de François Truffaut, c’est la galerie de portraits qu’il déploie devant nos yeux : il y a bien-sûr le personnage d’Antoine Dionel, éternel décalé, insatisfait chronique, mais il y a aussi toute cette kyrielle de personnages, pittoresques mais très réalistes car Truffaut est toujours aussi minutieux dans sa mise en scène. L’humour est omniprésent, parfois presque surréaliste (Mr Tabard chez le détective privé) et le film est parfaitement équilibré. La magie du cinéma façon Truffaut.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Delphine Seyrig, Claude Jade, Michael Lonsdale
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Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

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13 juillet 2006

Domicile conjugal (1970) de François Truffaut

Domicile conjugal Elle :
Quatrième volet de la série des Antoine Doinel, Truffaut réalise à nouveau un petit chef-d’oeuvre d’humour et de tendresse touché par la grâce. Le scénario dépeint les difficultés de vie commune du jeune couple. Les scènes de la vie quotidienne dans l’appartement et dans la cour de l’immeuble sont truculentes et tendres à la fois. La liaison de Doinel avec la mystérieuse japonaise est également un régal. Truffaut a l’art de mélanger la banalité du quotidien à la petite étincelle qui fait que la vie devient lumineuse. Il sait à merveille forger des personnages attachants, des seconds rôles de premier plan et des dialogues savoureux. Emotion, sobriété et vérité sont les qualités essentielles du cinéma de Truffaut.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce quatrième volet de la saga Doinel est souvent considéré comme inférieur aux autres. Plutôt à tort, à mon avis. Il est vrai qu’Antoine Doinel paraît s’embourgeoiser quelque peu, sa vie devient plus conventionnelle (même si les métiers qu’il exerce ne sont pas banals), Truffaut n’exploite que très peu l’arrivée du bébé et par contre l’implique dans une histoire d’adultère assez terne. Malgré cela, le film reste un réel plaisir à regarder, les dialogues sont vifs et succulents, et il y a toujours cette authenticité, due à la caméra de Truffaut qui croque la réalité avec beaucoup de précision. Si l’essentiel tourne autour du jeune couple, les personnages secondaires ont plus de présence que dans les précédents volets.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Claude Jade, Hiroko Berghauer
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Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

12 juillet 2006

Le Dahlia Bleu (1946) de George Marshall

Titre original : « The Blue Dahlia »

Le Dahlia Bleu Elle :
Voilà un film noir comme je les aime, très classique mais sans être trop complexe. Alan Ladd revient de la guerre avec deux compagnons et se rend compte que sa femme (Veronica Lake) le trompe. Il la quitte mais elle est retrouvée assassinée le soir-même. Le suspense est bien maintenu jusqu’à la fin car toutes les pistes sont possibles. Seule petite déception, la solution est presque trop simple.
Note : 5 étoiles

Lui :
Parmi les quelques films noirs dont le scénario est signé Raymond Chandler, Le Dahlia Bleu est un peu particulier du fait des circonstances dans lequel il fut tourné : pressé par le fait qu’Alan Ladd devait retourner sous les drapeaux, Chandler écrivit le scénario au jour le jour, tenant le choc grâce au whisky (selon la légende). Acteurs et même réalisateur ne savaient pas quelle scène ils tourneraient le lendemain. Paramount voulait à tout prix réutiliser le couple Alan Ladd / Veronica Lake que l’on avait déjà vu dans This gun for hire (1942) et The glass key (La clé de verre, 1942). Le scénario est souvent présenté comme assez faible ce qui est un peu sévère à mes yeux : c’est certes un peu simple pour du Raymond Chandler et il comporte quelques scènes bâclées mais cela reste assez prenant et intrigant. De plus l’armée fit pression pour changer la fin qui, de ce fait, paraît un peu faible sur la dernière minute avec des aveux faits à la va-vite : le meurtrier qui était prévu par Chandler a du laisser la place… Les ambiances nocturnes sont parfaites, avec de très belles scènes sous la pluie. Alan Ladd joue de façon assez retenue, Veronica Lake est superbe. Cela reste indéniablement un beau film noir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alan Ladd, Veronica Lake, William Bendix, Howard Da Silva, Doris Dowling
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