31 juillet 2005

Sommaire de juillet 2005

Le rôle de sa vie

(2004) de François Favrat

Adieu Philippine

(1963) de Jacques Rozier

Depuis qu’Otar est parti…

(2003) de Julie Bertucelli

Le Principe de l’Incertitude

(2002) de Manoel de Oliveira

Les Sept Samouraïs

(1954) de Akira Kurosawa

Steamboat Round the Bend

(1935) de John Ford

I Am Josh Polonski’s Brother

(2001) de Raphaël Nadjari

Violence et Passion

(1974) de Luchino Visconti

Chicago

(2002) de Rob Marshall

Le Coût de la vie

(2003) de Philippe Le Guay

Elle est des nôtres

(2003) de Siegrid Alnoy

Polly et Moi

(2004) de John Hamburg

Arrête-moi si tu peux

(2002) de Steven Spielberg

Nombre de billets : 13

31 juillet 2005

Le rôle de sa vie (2004) de François Favrat

Le rôle de sa vieElle : (pas vu)

Lui :
Une jeune femme au tempérament effacé devient l’assistante d’une star de cinéma. Premier long métrage de François Favrat, Le Rôle de sa Vie n’est pas sans qualité mais m’a paru souffrir d’une mise en place un peu délicate, Agnès Jaoui a notamment un peu de mal avec son personnage de star qui manque un peu d’ampleur. Mais peu à peu, le film trouve son rythme et prend un côté plus attachant, à la fois par la bonne prestation de Karin Viard en assistante trop dévouée et par une bonne dose d’humour dans les dialogues. L’ensemble reste toutefois très léger, l’aspect « réflexion sur la célébrité » restant à un niveau assez simple.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Karin Viard, Agnès Jaoui, Jonathan Zaccaï
Voir la fiche du film et la filmographie de François Favrat sur le site IMDB.

15 juillet 2005

Adieu Philippine (1963) de Jacques Rozier

Adieu PhilippineElle :
Pour le dernier film de notre rétrospective Jacques Rozier, nous avons droit à un délicieux moment de grâce, fraîcheur, spontanéité et humour. Adieu Philippine est son tout premier film et, à mes yeux, le meilleur ; il fait partie des petits joyaux de la Nouvelle Vague. Cette histoire de rivalité amoureuse entre deux amies inséparables pour Michel, opérateur à la télévision se passe au tout début des années 60 sur fond de guerre d’Algérie. Jacques Rozier jette un regard malicieux et insouciant sur la société française qui commence à se débrider sur des airs de rock et de tcha-tcha-tcha. Il nous entraîne également dans les coulisses de la télévision et du Club Méditerranée de Corse. Le film bien construit cette fois-ci reflète avec sensibilité l’élan de la jeunesse de cette époque.
Note : 5 étoiles

Lui :
Adieu PhilippineCe premier film de Jacques Rozier est vraiment attachant, dépeignant de façon assez libre et originale un trio de deux jeunes filles et un garçon. Contrairement à ses films suivants (auxquels je n’accroche absolument pas), l’improvisation ne se sent pas dans Adieu Philippine, elle est parfaitement intégrée au film et lui donne une incroyable fraîcheur. Vu quarante ans après sa sortie, il revêt en plus un caractère quasi documentaire sur la vie à 20 ans en 1960. Il y a aussi quelques scènes montrant les coulisses d’un tournage des émissions de télévision, avec un nombre incroyable d’acteurs entrevus au détour des plans. Un beau film, réaliste, tendre et plein d’humour.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Stefania Sabatini, Yveline Céry, Jean-Claude Aimini, Daniel Descamps
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Rozier sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jacques Rozier chroniqués sur ce blog…

14 juillet 2005

Depuis qu’Otar est parti… (2003) de Julie Bertucelli

Depuis qu'Otar est partiElle :
Regard original et plein de délicatesse sur trois générations de femmes géorgiennes la grand-mère, la fille et petite fille qui pleurent l’absence d’Otar, exilé sans papiers à Paris. La mère et la fille cachent la mort d’Otar à la grand-mère de peur la vieille dame ne résiste pas au chagrin. Ce n’est pas sans rappeler le thème de Good-Bye Lenin mais en plus subtil et moins caricatural. Sur fond de délabrement de la société géorgienne suite à la chute du communisme, Julie Bertucelli filme avec justesse la tristesse et les petits plaisirs minuscules de la vie. La grand-mère pleine de finesse et de générosité, consolide les fêlures des deux autres femmes déstabilisées et ne leur dévoile pas qu’elle est au courant de la mort de son fils bien aimé pour ne pas leur faire de peine.
Note : 4 étoiles

Lui :
Depuis qu’Otar est parti… est un portrait de 3 femmes de Georgie, représentant chacune une génération et par ce triple portrait, c’est aussi un témoignage sur l’attitude de ces 3 générations face aux changements profonds de leur pays. L’atmosphère pendant tout le film est d’ailleurs un peu dominée par ce sentiment de culpabilité de la génération intermédiaire, culpabilité dont la plus jeune a bien du mal à supporter le poids. Le quatrième membre de la famille est un fils parti vivre en occident, symbolisant ce rêve encore inaccessible, rêve qui subsiste même après avoir perdu de sa superbe. Le film est assez proche de ses personnages, tout en comportant quelques petites longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Esther Gorintin, Nino Khomasuridze, Dinara Drukarova
Voir la fiche du film et la filmographie de Julie Bertucelli sur le site imdb.com.

13 juillet 2005

Le principe de l’incertitude (2002) de Manoel de Oliveira

Titre original : « O princípio da incerteza »

Principe_incertitudeElle :
Pas facile à aborder les films de Manuel de Oliveira. Sa façon de filmer devient de plus en plus sombre et morbide. Il a tendance à s’appesantir longuement sur les plans fixes et à théâtraliser le jeu des acteurs. Les personnages sont des ombres errantes sans expression. L’ensemble est assez pesant. Cette histoire de mariage arrangé entre Camilla, la petite fille pauvre avec Antonio, riche propriétaire de vignes dans le Douro finit par tourner dans le vide. La maîtresse d’Antonio s’oppose à l’épouse et toutes les deux débitent à n’en plus finir leurs frustrations.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le jeu est certes très théâtral, avec beaucoup d’emphase, presque caricatural, mais ce n’est pas cela qui gêne le plus. Le problème se situe surtout au niveau du scénario car on a bien du mal à s’intéresser à ces personnages. Le personnage de la femme, personnage autour duquel tout s’articule, ne passe pas bien, censé avoir presque des pouvoirs magnétiques, elle paraît bien fade. Le film semble bien long, avec de longs longs plans intermédiaires et on a fini par craquer…
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Leonor Baldaque, Leonor Silveira, Ricardo Trepa
Voir la fiche du film et la filmographie de Manoel de Oliveira sur le site imdb.com.
Lire une analyse plus complète du film sur le site fluctuat.com.

Voir les autres films de Manoel de Oliveira chroniqués sur ce blog…

12 juillet 2005

Les Sept Samouraïs (1954) de Akira Kurosawa

Titre original : « Shichinin no samurai »

Shichinin no samuraiElle :
Ce film mythique, vu ici dans sa version intégrale de 3h20, illustre la venue de sept samouraïs venus défendre un village de paysans pauvres dans le japon du 16ème siècle. Kurosawa fait une mise en scène somptueuse aux multiples facettes et bourrée de symboles chers à la philosophie japonaise. Il utilise les symboles de la pluie, de la terre, du feu pour mettre en avant les thèmes de la fertilité, la sexualité, la violence qui animent ses personnages. Il met en constante opposition le monde paysan synonyme de vie et celui des guerriers symbole de mort même si temporairement ils parviennent à communier. Les batailles et combats sont filmées avec audace en utilisant des ralentis novateurs pour l’époque. Et surtout, il parvient à nous tenir en haleine pendant ces trois heures grâce à ses personnages attachants et cocasses tel le samouraï fantasque.
Note : 5 étoiles

Les Sept Samouraïs Lui :
Vu dans sa version intégrale, Les sept samouraïs prend une tout autre dimension, mettant en avant plus le monde paysan que les samouraïs eux-mêmes et la stratégie qu’ils mettent en oeuvre. On peut ainsi se rendre compte à quel point la version courte de 2h10 était réductrice, trop centrée sur les scènes d’actions. La version complète semble mieux équilibrée, plus entière et complète dans les thèmes abordés. Le film est toujours aussi puissant, avec des plans fortement symboliques, hautement lyriques. Kurosawa montre une grande précision dans la mise en scène, une mise en scène qui servira de source d’inspiration à de nombreux metteurs en scène. « Film éternel » par excellence, le temps ne semble pas avoir de prise sur Les Sept Samouraïs.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune, Takashi Shimura, Yoshio Inaba, Seiji Miyaguchi
Voir la fiche du film et la filmographie de Akira Kurosawa sur le site IMDB.
Lire une analyse plus complète du film.

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11 juillet 2005

Steamboat round the bend » (1935) de John Ford

Autre titre : « Steamboat Bill »
Titre français : (pas de titre français)

Steamboat Round the BendElle :
Un meurtre commis par le jeune Duke pour sauver sa petite amie des griffes de sa famille est le point de départ de cette histoire qui se situe sur les bords du Mississipi au temps des bateaux à vapeur. John Ford y exalte les valeurs de fraternité et de générosité au travers de l’oncle John qui protège le couple maudit et notamment la jeune fille avec qui il se comporte comme un père. Malgré certaines longueurs et clichés, il y a de bonnes choses notamment sur la vie à cette époque avec les prédicateurs hallucinés qui haranguaient les foules crédules. L’humour habite des personnages haut en couleur. Le plus exaltant est la course de bateaux à vapeur crachant de la fumée noire que John Ford met habilement en scène.
Note : 3 étoiles

Lui :
Film assez plaisant, qui met en avant des valeurs très simples (la famille, acceptation de l’autre, … etc). Le film a toutefois un peu vieilli et certaines scènes semblent s’allonger inutilement. Il est surtout intéressant pour ses personnages principaux, caractères admirablement brossés au travers de cette connivence un peu forcée entre un quinquagénaire et la fiancée de son neveu, le tout dans le monde si particulier des bateaux à aubes sur le Mississippi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Will Rogers, Anne Shirley
Voir la fiche du film et la filmographie de John Ford sur le site IMDB.

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10 juillet 2005

I Am Josh Polonski’s Brother (2001) de Raphaël Nadjari

Autre titre : « Burnt »

I Am Josh Polonski's BrotherElle :
Le réalisateur français Raphaël Nadjari réalise ce film très personnel en super 8 dans le milieu juif de New-York, à l’image d’un certain cinéma américain indépendant. Il privilégie le grain de la pellicule, les images floues, les mouvements de caméra furtifs pour accentuer la fuite en avant et mortelle de Josh Polonski. C’est son frère Abe qui retrace le parcours de ce frère apparemment sans histoire mais tué par balles. Abe très perturbé par la mort de Josh, rejette sa famille et ne respecte plus les interdits du deuil juif. Il fréquente l’amie prostituée de son frère, s’endette, rencontre les malfrats, pénètre dans les bouges mal famés. C’est sombre et noir tout comme cette vie qui bascule de la normalité vers les bas-fonds de New-york.
Note : 3 étoiles

Lui :
Filmé volontairement de façon primitive avec une caméra qui a probablement vu la guerre (la première…), un grain d’image assez proche du plat de lentilles et un manque de lumière permanent, ce film n’est pas sans charme par son côté documentaire et son aspect authentique. Cependant, le scénario aurait gagné à être un peu plus étoffé, les personnages sont assez mal brossés, peu étudiés en profondeur et on a l’impression de perdre beaucoup de temps en discussions inintéressantes. C’est un peu dommage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Richard Edson, Jeff Ware
Voir la fiche du film et la filmographie de Raphaël Nadjari sur le site IMDB.

9 juillet 2005

Violence et passion (1974) de Luchino Visconti

Titre original : « Gruppo di famiglia in un interno »

Violence et passion Elle :
Cet avant-dernier film de Visconti, deux ans avant sa disparition, reflète au travers de Burt Lancaster les angoisses d’un vieil homme face au chamboulement des moeurs suite à mai 68, à l’effritement des valeurs familiales et la crainte du retour du fascisme. La vie monacale et solitaire de cet homme se trouve bouleversée par l’irruption dans sa vie d’une famille extravagante dont tous les codes moraux sont renversés. La mère a un gigolo qui lui-même couche avec sa fille. Cette cellule de personnages évolue dans une atmosphère étouffante, survoltée et malsaine. Le vieillard comprend son isolement et sort de sa coquille attiré par la jeunesse, la beauté des corps et le mouvement. Visconti joue en permanence sur l’ambiguïté des personnages ainsi que l’homosexualité refoulée du vieil homme. Tous les thèmes sont abordés, la solitude, la vieillesse, la mort, le sens de la vie, l’amour, le respect des valeurs. Visconti s’interroge et émet ses doutes sur une société en mouvement.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cette confrontation d’un homme déjà âgé et de jeunes et riches oisifs revêt chez Visconti de nombreux aspects: politique, culturel, sociologique, etc… Ce n’est pas qu’un conflit de génération, c’est la confrontation de deux mondes et l’inaptitude du personnage principal à s’identifier avec ce monde bougeant. Comme toujours avec Visconti, les personnages sont très forts, même quand le trait est très appuyé et que les caractères sont très marqués. C’est un beau film, assez sombre dans son dénouement, comme un dernier regard de Visconti sur ce monde qu’il redoute et ne comprend plus.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Helmut Berger
Voir la fiche du film et la filmographie de Luchino Visconti sur le site imdb.com.
Plus d’infos sur ce film sur un site consacré à Visconti

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8 juillet 2005

Chicago (2002) de Rob Marshall

ChicagoElle :
Abandon au bout de 30mn. Comédie musicale à oscars assez indigeste à mes yeux. La musique de jazz revisitée à la sauce Hollywood et les chorégraphies tape à l’œil me donnent envie de me replonger dans les bonnes vieilles comédies musicales des années 30 et 40.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Cette comédie musicale nous a semblé rapidement ennuyeuse. Déjà, personnellement, je fais un gros blocage sur la musique et l’esthétisme très (trop) travaillé style années 20 me font penser que l’on est tout de même assez loin de Bob Fosse. Arrêt rapide de la projection.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Catherine Zeta-Jones, Renée Zellweger, Richard Gere
Voir la fiche du film et la filmographie de Rob Marshall sur le site IMDB.
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