3 juillet 2005

Arrête-moi si tu peux (2002) de Steven Spielberg

Titre original : « Catch Me If You Can »

Arrête-moi si tu peux Elle :
Je n’ai été du tout convaincue et captivée par cette histoire d’escroquerie à grande échelle basée sur une histoire vraie. DiCaprio en escroc qui prend plusieurs identités n’est pas très crédible, le rythme échevelé du film est agaçant, la musique omniprésente est usante. C’est le Spielberg sauce Hollywood que je n’affectionne pas. Seul point positif, le générique du début qui est un bijou d’inventivité.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Traité comme une comédie, cette histoire apparemment véridique d’un jeune faussaire brillant est particulièrement bien enlevée et plaisante. Dans Arrête-moi si tu peux, Di Caprio peut s’en donner à coeur joie dans ce rôle aux multiples facettes, mais sans jamais forcer le trait. Tom Hanks joue pour sa part le chasseur qui sait attendre sa proie, et offre un personnage tout opposé, empreint de froideur et de rigidité. Spielberg, bien évidemment, met tout cela en place avec grande maîtrise et nous offre au final un merveilleux divertissement qui s’inscrit dans la meilleure des traditions hollywoodiennes. Sorte d’ode à l’enfance (on est presque dans un esprit de plaisanterie d’écoliers), le film est assez rafraîchissant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Leonardo DiCaprio, Tom Hanks, Christopher Walken, Martin Sheen, Nathalie Baye
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Spielberg sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Steven Spielberg chroniqués sur ce blog…

4 réflexions sur « Arrête-moi si tu peux (2002) de Steven Spielberg »

  1. Le générique du début fait référence à ceux de Saul Bass réalisé dans les années 60.Mais sino,Je ne vois pas pourquoi ce film est classé dans la catégorie « comédie »…c’est curieux.
    J’adore ce film d’une force! 🙂

  2. J’ai fini par voir ce film et… je rejoins plutôt « Elle » !

    Je trouve tout le propos très vain. Il n’y a pas d’intention. C’est un film qui n’est qu’illustratif, mais qui n’illustre pas grand chose : aucun des personnages n’est intéressant, cette fuite dans la fabrication de faux chèques n’a ni ossature, ni subversion, ni objectif. Tout ça pour ça ?

    Même le jeu d’acteurs m’apparaît mineur. Tom Hanks est égal à lui-même (= plat, sans charisme, c’est désespérant). Et je ne suis pas du tout d’accord pour dire que le rôle de Leonardo DiCaprio serait « à multiples facettes ». C’est pourtant ce que j’attendais vu ce que l’on m’en avait dit et vu la manière dont le film avait été présenté à l’époque, et hélas je conteste vigoureusement cette affirmation ! Il n’a qu’une seule et unique facette : celle d’un jeune homme charmant qui récolte des millions par une activité de faussaire. Prétendre qu’il serait successivement pilote d’avion, médecin, avocat, etc., est une pure imposture, une insulte à la notion de « rôle » : à aucun moment il n’est l’un ou l’autre. Il est un jeune homme qui se déguise en ces personnages – mais à aucun moment ne les incarne. Je m’explique : il ne pilote jamais, il ne soigne jamais, il ne plaide jamais ; il n’a pas usurpé ces métiers puisqu’il a juste « fait semblant » en portant des costumes. Des costumes ! C’est tout ! Il n’a rien fait d’autre que porter un costume de co-pilote, il n’est aucunement crédible comme tel. Ah, OK, il a réussi à se faire embaucher formellement comme médecin-urgentiste mais uniquement dans un bureau (sa seule incursion devant un malade ne durant que quelques secondes et ne lui valant qu’une pirouette pour s’enfuir vomir, même pas la moindre tentative de donner le change, même pas le moindre essai « d’être médecin » brièvement). Oublions le running-sujet du concours d’avocat, qui n’est qu’évoqué et artificiel : à aucun moment DiCaprio n’incarne réellement un avocat dans ce film, à aucun moment il ne joue l’avocat autrement que le co-pilote, le médecin ou le bellâtre ; il ne varie pas, il ne joue pas, il endosse juste des costumes.

    Ce n’est pas l’histoire d’un jeune homme qui se glisse dans des métiers successifs. Certainement pas. C’est l’histoire d’un jeune homme qui se glisse dans des costumes successifs. De tout le film, il n’exerce qu’une seule activité : faussaire ; il ne joue qu’un seul rôle : porter des costumes. Son jeu est monolithique. Simpliste. Bellâtre, souriant, arnaqueur. Rien d’autre. Son jeu n’évolue pas du début à la fin, n’a aucune épaisseur.

    J’ajoute un grand malaise : ce film est monstrueusement misogyne. Peu de femmes, et aucune d’entre elles n’est intelligente, aucune d’entre elles n’est « actrice » du récit, elles sont des arrière-plan ou des prétextes accessoires et sans épaisseur. Des minables. La mère est une traitresse qui quitte le père dès qu’il est ruiné pour se jeter dans les bras d’un riche avocat. Les conquêtes féminines de DiCaprio sont soit des cruches (l’hôtesse de l’air, l’employée de banque qui est même une caricature assez grossière de nunuche), soit une prostituée de luxe qui se jette sur lui parce qu’il est habillé comme un flambeur riche (l’ancienne mannequin), soit à nouveau une nunuche ridicule, geignarde et lâche (sa fiancée). D’ailleurs, toutes les conquêtes du jeune faussaire peuvent se résumer à « l’habit fait le moine ».

    Ah, tiens, j’ai donc trouvé UNE moralité à ce film : « Portez un beau costume (prestigieux ou riche) et vous tomberez les filles ». À part ça, rien. Et ce « ça » est assez nauséabond, en fait.

  3. Oups, j’oubliais deux choses :

    — OK, Spielberg sait réaliser, c’est clair. Le film est bien construit et bien mené. Mais c’est d’autant plus décevant quand c’est pour enchâsser du vide. Le côté positif, c’est que même en m’étant ennuyé j’ai quand même regardé jusqu’au bout car ça se laisse regarder.

    — DiCaprio m’a donné l’impression de vouloir imiter Matt Damon (par ex. Ripley, sorti quelques années plus tôt et dont la composition de DiCaprio est un pâle succédané), d’être ici un sous-Damon : davantage « beau gosse » mais moins de charisme et moins de qualité d’acteur.

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