31 mai 2005

sommaire de mai 2005

Phone Game

(2002) de Joel Schumacher

La Femme est l’avenir de l’homme

(2004) de Hong Sangsoo

And now for something completely different

(1971) de Ian MacNaughton

Le Divorce

(2003) de James Ivory

Osama

(2003) de Siddiq Barmak

Rosetta

(1999) de J.P. et Luc Dardenne

Lost in Translation

(2003) de Sofia Coppola

Face

(1997) d’ Antonia Bird

Eureka

(2000) de Shinji Aoyama

Le Convoyeur

(2004) de Nicolas Boukhrief

You only live once

(1937) de Fritz Lang

Pollock

(2000) d’ Ed Harris

S1m0ne

(2002) d’ Andrew Niccol

Sauve-moi

(2000) de Christian Vincent

La Jeune Fille à la Perle

(2003) de Peter Webber

Triple agent

(2004) d’ Eric Rohmer

Confidences trop intimes

(2004) de Patrice Leconte

Identity

(2003) de James Mangold

Grand Hotel

(1932) de Edmund Goulding

Confidence

(2003) de James Foley

Printemps, été, automne, hiver…
et printemps

(2003) de Kim Ki-duk

Feux rouges

(2004) de Cédric Kahn

Les Rivières pourpres 2
Les anges de l’apocalypse 

(2004) de Olivier Dahan

La Vie et tout le reste

(2003) de Woody Allen

Nombre de billets : 24

31 mai 2005

Phone Game (2002) de Joel Schumacher

Titre original : Phone Booth

Phone gameElle :
Je ne vais pas m’étendre sur ce film puisque j’ai abandonné rapidement la projection : Cette histoire de téléphone ne m’attirait guère !
Note : pas d'étoiles

Lui :
A priori, avec Phone Game, on pourrait penser que l’on va voir un thriller ultra classique (et je dois bien avouer ne pas être un grand fan des films de Joel Schumacher…), et pourtant il s’agit là d’un film extrêmement original. Point d’effets spectaculaires, de meurtres ou d’explosions photogéniques, non… seulement du scénario et du bon : un suspense d’1h15 dans une cabine téléphonique (!), basé sur une idée de départ simple et développée très efficacement pour vous tenir en haleine jusqu’à la fin. Ce genre de scénario fait penser à Hitchcock et je n’ai pas été surpris de lire que le scénario lui avait été proposé dans les années 70. La réalisation est des plus simples (Phone Game aurait été tourné en 10 jours) et mis à part Forest Whittaker, point d’acteurs très connus. Du scénario pur… Ah quel plaisir !
Note : 4 étoiles

Acteurs: Colin Farrell, Radha Mitchell, Forest Whitaker, Katie Holmes
Voir la fiche du film et la filmographie de Joel Schumacher sur le site IMDB.

30 mai 2005

La Femme est l’avenir de l’homme (2004) de Hong Sangsoo

Titre original : « Yeojaneun namjaui miraeda »

La Femme est l’avenir de l’homme Elle :
Cette vision désenchantée de la jeunesse coréenne met en scène deux jeunes intellectuels désoeuvrés qui se raccrochent aux souvenirs d’une jeune femme. C’est une vision assez sombre de la jeunesse. Les années ont passé, les corps se sont alourdis, les rêves se sont enfuis. Restent le sexe mécaniquement consommé et l’alcool. Ils vivent au présent et sans projet d’avenir. Le réalisateur imbrique les allers et retours dans le temps et crée une atmosphère un peu pesante. On assiste avec un peu d’ennui à la décomposition des relations entre les membres de ce trio. No future.
Note : 3 étoiles

Lui :
La femme est l’avenir de l’homme : Deux amis se retrouvent et vont rendre visite à une jeune femme dont ils étaient tous deux amoureux. Ce scénario, Hong Sangsoo choisit de le traiter uniquement sous l’angle du rendez-vous manqué : ces deux garçons semblent avoir raté leur vie qui est devenue parfaitement vide et sans intérêt malgré les apparences (ils font tous deux un travail plutôt intéressant à priori). Le film ne regarde que vers le passé, on vivote dans le présent et l’avenir n’est pas à l’ordre du jour. Le problème est que cette vacuité, ce désenchantement se ressent un peu trop en tant que spectateur, il n’y a franchement pas d’élément auquel se raccrocher. Le seul personnage un tant soit peu positif (la jeune femme) est en fait peu développé.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Yu Ji-tae, Tae-woo Kim, Hyeon-a Seong
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Hong Sang-soo

30 mai 2005

And now for something completely different (1971) de Ian MacNaughton

Titre français de 1974 : « Pataquesse »
Titre français actuel : « La première folie des Monty Python »

La première folie des Monty PythonElle : (pas vu).

Lui :
Au départ, il y eut Monty Python Flying Circus, une série de 45 épisodes bourrés de sketches, diffusée sur la BBC entre 1969 et 1974. Cette série constitue un concentré d’humour qui n’a sans aucun doute jamais été égalé depuis. Une sélection de sketches des deux premières années avait, à l’époque, été tournée à nouveau pour une sortie cinéma. Cette sélection est assez bonne car on y retrouve bon nombre des meilleurs sketches. Par rapport à la série TV, il y a moins de spontanéité, les textes sont les mêmes mais on sent une diction plus travaillée. Les transitions sont également revues, c’était d’ailleurs un peu le défaut des Monty Python : ils avaient souvent du mal à (ou même refusaient de) finir leurs sketches avec une belle chute, ce qui occasionnait des enchaînements parfois périlleux… d’où cette fameuse phrase And now for something completely different. Même si je préfère les sketches de la série TV, cette compilation permet d’avoir un bel échantillon de l’humour si anglais des Monty Python. On en redemande…
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Cleese, Graham Chapman, Eric Idle, Terry Gilliam, Michael Palin, Terry Jones, Carol Cleveland
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Ian MacNaughton
Pour en savoir plus sur les Monty Python.
Voir l’affiche originale signée Gotlib

28 mai 2005

Le divorce (2003) de James Ivory

Le divorce Elle :
Film artificiel et bourré de clichés sur la France, ses habitants et leurs moeurs. Une jeune américaine va à Paris pour rendre visite à sa sœur (Naomi Watts) qui vient de se faire plaquer par son mari. Il ne se passe rien ; on se retrouve entre « gens du beau monde » qui n’ont rien à dire. James Ivory est certainement plus fasciné par ses actrices que par son scénario.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le Divorce est une comédie parfaitement futile et molle, il est vraiment étonnant qu’un tel film soit signé James Ivory. Le choc des cultures se réduit à une interminable série de clichés sur les français et les américains, et surtout le scénario manque totalement d’intérêt. Ce ratage est d’autant plus dommage que la distribution était excellente avec bon nombre d’acteurs intéressants dans les seconds rôles.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Kate Hudson, Naomi Watts, Thierry Lhermitte, Glenn Close, Leslie Caron, Sam Waterston
Voir la fiche du film et la filmographie de James Ivory sur le site IMDB.

Voir les autres films de James Ivory chroniqués sur ce blog…

27 mai 2005

« Osama » (2003) de Siddiq Barmak

OsamaElle :
Ce premier film afghan sur le régime des Talibans est à la fois poignant et lumineux grâce à la petite Osama, cette jeune adolescente qui doit se faire passer pour un garçon pour subvenir aux besoins de sa famille. Ce film fait avec peu de moyens parvient à restituer les sentiments de terreur qu’éprouvent les femmes afghanes. Humiliation, emprisonnement, lapidation, pas de droit à l’éducation et au travail. Elles sont condamnées à vivre emprisonnées dans leur statut de femme sans aucun espoir d’en sortir. Le réalisateur montre également la répression et le machisme des hommes, leurs rites mécaniques, la formation des futurs talibans dans les écoles coraniques. Les images sont belles et émouvantes. Pas un mot de trop… reste surtout le regard bouleversant d’Osama qui appelle au secours.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un film témoignage, qui nous dresse un portrait assez terrifiant de la position des femmes en Afghanistan sous le régime des Talibans. Siddiq Barmak sait montrer simplement les choses sans chercher à faire des images-choc, sans en rajouter sur côté émotionnel. Ce n’est pas un documentaire puisque le scénario nous fait suivre le trajet de la petite Osama qui doit se travestir en garçon pour tenter de faire vivre sa famille. Fort bien réalisé, c’est un film à la fois poignant et révoltant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marina Golbahari
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Siddiq Barmak

26 mai 2005

Rosetta (1999) de Jean-Pierre et Luc Dardenne

RosettaElle :
Les frères Dardenne nous offre un film rude à l’image de son héroine Rosetta, une jeune femme prête à tout pour obtenir un travail, même à éliminer son seul ami. Les mouvements de caméra sont vifs, l’objectif effleure les corps comme pour mieux exprimer leurs souffrances morales et physiques. Rosetta est en colère. Toujours en mouvement, elle secoue sa mère alcoolique, se rebelle contre ses licenciements, se débrouille pour survivre sans faire de mendicité. Elle veut garder la tête haute pour sortir du trou et trahit son seul soutien pour lui prendre son travail. C’est un combat désespéré qui révèle le mal être social de toutes ces personnes défavorisées à la dérive.
Note : 4 étoiles

Lui :
Faisant un blocage sur la forme, je ne peux parler de ce film dont je n’ai vu que les 20 premières minutes. Je comprends bien que cette caméra à 10 cm des personnages permet de nous asséner le film comme un coup de poing mais, ayant toujours beaucoup de mal avec les films « caméra à l’épaule », c’est franchement au-delà de ce que j’arrive à supporter.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Emilie Dequenne, Fabrizio Rongione, Olivier Gourmet
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre et Luc Dardenne sur le site IMDB.

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24 mai 2005

Lost in Translation (2003) de Sofia Coppola

Lost in TranslationElle :
Un quadragénaire esseulé et une jeune femme délaissée par un mari branché se rencontrent dans un grand hôtel aseptisé de Tokyo. Avec Lost in Translation, Sofia Coppola a choisi de décrire la solitude, la perte des repères, la remise en cause de l’existence et de l’identité qui les étreint dans ce Japon moderne, bruyant et déshumanisé. Elle a le mérite d’aller contre les clichés habituels du coup de foudre charnel et préfère mettre en avant l’attirance, le désir esquissé, l’amitié, le soutien moral qui les réunit pendant quelques jours. Elle aime ses personnages et les filme avec beaucoup de douceur et d’émotion. Elle capte des regards qui en disent long et préfère nous laisser imaginer le sens de cette curieuse relation. Elle parsème également Lost in Translation de petites touches d’humour sur les mœurs de la société japonaise contemporaine. Bill Murray excelle pour exprimer l’air désabusé et la chaleur humaine qui se dégage de cet acteur sur le déclin. Scarlett Johansson utilise davantage le registre du regard et du sourire. Les belles images colorées sont accompagnées d’une musique étrange et décalée qui accentue cet effet de dissonance avec le monde qui les entoure.
Note : 5 étoiles

LostintranslationLui :
Plongés dans un environnement qui leur est étranger et impénétrable (Tokyo), deux êtres vont se rapprocher pour tromper leur solitude et une sorte de connivence va se créer entre eux. Sofia Coppola filme cette histoire avec beaucoup de douceur et de délicatesse. Le film n’apporte pas d’éléments qui nous permettraient de qualifier cette relation tout en demi-teintes, qui semble osciller entre deux pôles : amitié… amour ? Lost in Translation est un beau film de Sofia Coppola, on peut juste lui reprocher d’avoir un peu trop typé (par humour) certains personnages secondaires. Belle interprétation de Bill Murray et de Scarlett Johansson.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bill Murray, Scarlett Johansson
Voir la fiche du film et la filmographie de Sofia Coppola sur le site IMDB.

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23 mai 2005

Face (1997) d’ Antonia Bird

FaceElle :
Pas courant les films policiers anglais contemporains. Le réalisateur situe son histoire à Londres et dans ses banlieues sombres, sur fond de bonnes musiques anglaises. Il parvient à créer une atmosphère de grisaille sociale et à retranscrire les échecs et les désillusions d’une génération. Robert Carlyle incarne un ex-gauchiste qui faute d’avoir pu changer le monde se réfugie dans la grande délinquance. Ce rappel régulier par l’image est d’ailleurs un peu exagéré et simpliste. Lui et sa « joyeuse » bande de braqueurs pas du tout attachants font des braquages et se font piquer le magot. Le principal ressort de Face tourne donc autour de ce fichu argent qu’il faut récupérer à tout prix. C’est un peu court et répétitif. Il aurait fallu donner un peu plus d’épaisseur au scénario et de profondeur aux personnages afin d’éviter les redondances et rendre ce thriller plus crédible et captivant.
Note : 2 étoiles

Lui :
Primé au festival du film policier de Cognac, ce polar anglais a incontestablement un style bien à lui. Antonia Bird nous place habilement très près de ses personnages, un petit groupe de petits malfrats accomplissant un casse, des personnages dont on va partager l’univers et comprendre les motivations. Cette approche s’inscrit bien dans le cinéma anglais, et le côté presque social peut faire penser parfois à Ken Loach. Mais il s’agit là d’un polar, le scénario de Face est d’ailleurs assez bien ficelé, nous tenant en haleine pendant 1h40. L’utilisation assez importante de la musique (rock anglais) contribue également à la personnalité de ce film, bien mis en place, et qui sait trouver une voie différente, bien loin du policier américain classique. Une réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Robert Carlyle
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22 mai 2005

« Eureka » (2000) de Shinji Aoyama

EurekaElle :
Cette longue errance de 3h 30 nous entraîne aux côtés de trois survivants d’une prise d’otage sanglante dans un bus. Un frère et sa jeune sœur sont pris sous la protection du chauffeur de ce bus. Cet évènement dramatique marque à jamais leur existence sous le sceau de la malédiction. Les enfants devenus autistes et le chauffeur malade et dépressif ne parviennent pas à sortir de leur traumatisme. Le réalisateur travaille beaucoup ses images et l’environnement sonore pour provoquer l’émotion. Il utilise des palettes noir et banc, sépia avec de subtils passages à la couleur quand l’espoir renaît. Les panoramiques offrent de beaux cadrages et éclairages. Les paysages encombrés de pylônes, de poteaux, de verticales accentuent l’effet d’emprisonnement. Les dialogues peu nombreux, le son ambiant ponctué parfois de musique répétitive contribuent à restituer cette ambiance de désolation et de solitude. Ce voyage intérieur immobile au début puis itinérant ensuite mérite le détour malgré quelques petites longueurs.
Note : 4 étoiles

Lui :
EurekaC’est le récit d’une lente reconstruction de trois personnages qui ont subi un véritable cataclysme dans leur vie, le genre de catastrophe qui balaie tout sur son passage et bouleverse à jamais la personnalité. Shinji Aoyama adopte un rythme très lent à l’image des évolutions de ses personnages. Jouant habilement avec le noir et blanc (ou sépia) et avec des images très composées, il parvient à traduire par une beauté assez crue le dénuement intérieur de ses personnages et une grande mélancolie. Même si le propos est au fond assez sombre (tendant à démontrer que l’on recommence avec les mêmes schémas), il n’est jamais franchement négatif ou désespéré. Un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kôji Yakusho, Aoi Miyazaki, Masaru Miyazaki, Yoichiro Saito
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