30 janvier 2015

Soleil vert (1973) de Richard Fleischer

Titre original : « Soylent Green »

Soleil vertNew York en 2022 compte quarante millions d’habitants, la plupart sans domicile, se nourrissant des nourritures synthétiques en plaque fabriquées par la compagnie Soylent. Le policier Thorn a la chance d’avoir un minuscule appartement qu’il partage avec Sol, un vieillard qui l’aide dans ses enquêtes. La mort suspecte d’un « homme riche » va les amener à découvrir un terrible secret… Soleil vert, l’un des films majeurs de la science-fiction au cinéma, est l’adaptation d’un roman d’Harry Harrison. Si le film est remarquable, ce n’est pas tant par le déroulement de l’enquête, ni même par la découverte du terrible secret (que le spectateur devinera certainement très tôt dans le film, s’il ne l’a pas appris à l’avance à la lecture d’un résumé), mais plutôt par la vision qu’il nous permet d’avoir d’un futur proche, celle d’un monde asphyxié par une surpopulation extrême, une pollution omniprésente, une pénurie généralisée, une perte totale des liens avec la nature. Certaines scènes sont vraiment marquantes (comme celle des camions-bennes anti-émeute) mais la puissance du film vient certainement de la proximité du monde décrit avec notre monde actuel, autant celui de 1973 que celui du troisième millénaire. Bien entendu, notre monde n’a (heureusement) pas atteint ce niveau de surpopulation mais le point important dans cette vision est de nous montrer un monde en pleine « dé-socialisation », en proie à un délitement total des rapports entre les hommes, à la perte progressive de la valeur humaine. Cette préoccupation reste très actuelle : l’accroissement de la valeur humaine, que l’on pourrait sans doute nommer progrès de l’humanité, pourrait-elle à un moment donné culminer pour nous faire basculer dans une régression ? La question se situe bien au-delà de la simple préoccupation de savoir si cette vision est pessimiste ou pas (elle l’est, mais c’est secondaire). Soleil vert se situe donc bien dans la lignée des grands romans ou films de science-fiction qui, 1984 en tête, jouent le rôle de lanceurs d’alerte en extrapolant. Ils nous questionnent sur notre monde, celui d’aujourd’hui, le monde dans lequel nous vivons. Ils ont ainsi une indéniable dimension philosophique.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Edward G. Robinson, Chuck Connors, Joseph Cotten
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Fleischer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Richard Fleischer chroniqués sur ce blog…

Soleil Vert
Charlton Heston découvre le secret du Soleil vert dans le film homonyme de Richard Fleisher.

Remarques :
* Le mot « Soylent » est formé avec la première syllabe des deux mots « soybeans & lentils » (soja et lentilles).
* Le roman de Harry Harrison s’intitule Make room ! Make room ! (1966). En dehors de ce roman, ses histoires étaient souvent marquées par un certain humour. Il a notamment créé les personnages Ratinox (The Stainless Steel Rat) et Bill, le héros galactique (Bill, the Galactic Hero) (récemment porté à l’écran) qu’il a fait vivre dans plusieurs romans. Harry Harrison a eu sans doute plus d’influence en étant éditeur de plusieurs magazines publiant des nouvelles.
* La composition si particulière du Soleil vert n’était pas dans le roman. Cette facette a été introduite par le scénariste Stanley R. Greenberg.
* Soleil vert est le dernier film d’Edward G. Robinson. L’acteur était très malade pendant le tournage et en outre était devenu presque totalement sourd. Il est décédé en janvier 1973, avant même la sortie du film.
* Le jeu vidéo auquel joue la jeune femme dans l’appartement de Joseph Cotten est Computer Space. Ce jeu créé en 1971 par Nolan Bushnell (futur créateur d’Atari) est le premier jeu vidéo en machine d’arcades (à pièces). A l’époque du tournage, c’était le seul. Pong apparaitra quelques mois plus tard.

 

Soleil vert (1973) de Richard Fleischer
Charlton Heston et Edward G. Robinson dans Soleil vert de Richard Fleischer

Soleil vert (1973) de Richard Fleischer
Les camions-bennes anti-émeute à l’oeuvre dans un monde en proie à la surpopulation dans Soleil vert de Richard Fleischer.

24 décembre 2014

Barbarella (1968) de Roger Vadim

BarbarellaEn l’an 4000, l’astronaute Barbarella reçoit pour mission d’aller retrouver un savant disparu sur une planète proche de Tau Ceti. Inventeur d’une arme absolue, il pourrait être tenté de l’utiliser ou de la vendre et ainsi de faire renaître les guerres qui ont depuis longtemps disparu… Prendre Barbarella trop au sérieux ne peut que nous entraîner à porter un jugement sévère et à décréter doctement que l’histoire est indigente et que tout ceci n’est qu’un prétexte pour Roger Vadim de dévoiler au monde entier les courbes gracieuses de sa femme Jane Fonda. Oui, c’est certainement le cas… Mais l’intérêt de Barbarella est avant tout dans l’adaptation fidèle d’un univers créé par le dessinateur Jean-Claude Forest avec des lieux, des costumes, des objets, des appareils aussi inventifs qu’inattendus. Barbarella Vadim pimente tout cela d’un érotisme qui anticipe la libération sexuelle mais aussi d’une bonne dose d’humour qui nous montre qu’il ne se prend guère au sérieux. Les effets psychédéliques (assez réussis), les costumes de Paco Rabanne (1) et la photographie de Claude Renoir donnent une certaine élégance au film. Le film fut un échec et reste peu apprécié encore aujourd’hui. Il peut certes apparaître kitsch mais Barbarella est néanmoins l’une des meilleures transpositions de bande dessinée à l’écran car Vadim n’a pas cherché le réalisme mais a su préserver tout l’onirisme, l’inventivité, l’humour… et l’érotisme bien entendu.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jane Fonda, John Phillip Law, Anita Pallenberg, Milo O’Shea, Marcel Marceau, David Hemmings, Ugo Tognazzi
Voir la fiche du film et la filmographie de Roger Vadim sur le site IMDB.
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Remarques :
Barbarella Jean-Claude Forest* Créé par Jean-Claude Forest, le personnage de Barbarella (physiquement inspiré de Brigitte Bardot) apparaît en 1962 et étonne tout de suite car il s’agit d’une femme qui revendique le droit au plaisir et à la sensualité. Il fait scandale et, en 1964, le ministre de l’intérieur proclame l’interdiction de la bande dessinée Les Aventures de Barbarella. L’affaire fait grand bruit et il faudra attendre 1968 (après la sortie du film) pour la voir réapparaitre (un peu plus habillée).

* Le striptease de Jane Fonda en apesanteur qui ouvre le film a été filmé d’en haut, l’actrice étant placée sur une grande plaque de plexiglas au dessus d’un décor de vaisseau (c’est assez évident lorsque l’on passe la scène en accéléré).

* Le nom du savant Durand Durand a été source d’inspiration pour le groupe Duran Duran.

* Anita Pallenberg (la Reine Noire) est surtout connue pour avoir été l’égérie des Rolling Stones (elle a eu une relation avec successivement Brian Jones, Keith Richards et Mick Jagger).

* Le mot de passe farfelu, Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch (le correcteur d’orthographe va faire une surchauffe), est en réalité le nom d’un petit village du Pays de Galles (en gallois « l’église de sainte Marie dans le creux du noisetier blanc près d’un tourbillon rapide et l’église de saint Tysilio près de la grotte rouge »).

* Dans la vie de Jane Fonda, Barbarella est antérieur à sa prise de conscience politique qui l’amènera notamment à militer pour la cause féminine.

* Le choix de Marcel Marceau (alias le Mime Marceau) pour le rôle du Docteur Ping est assez étonnant car c’est tout de même un personnage avec beaucoup de texte…!

* A propos de la musique (très moyenne hélas) de Bob Crewe : David Gilmour (futur Pink Floyd) est à la guitare.

(1) Il serait plus exact de dire « le » costume de Paco Rabanne car il semble qu’il n’y ait que la dernière tenue de Jane Fonda qui soit du créateur.

Barbarella de Roger Vadim
L’ange aveugle Pygar (John Phillip Law) et Barbarella (Jane Fonda).

20 décembre 2014

Le Survivant (1971) de Boris Sagal

Titre original : « The Omega Man »

Le survivantAu volant de sa décapotable, Robert Neville sillonne les rues désertes de Los Angeles. Une guerre bactériologique a décimé la population mais il n’est pas le seul survivant : un groupe de mutants le chasse inlassablement, la nuit seulement car leurs yeux se sont modifiés et ne supportent pas la pleine lumière…
The Omega Man est la seconde tentative d’adapter le célèbre roman post-apocalyptique de Richard Matheson Je suis une légende (I am Legend) . « Le premier film était très mal fait mais était fidèle au livre, le second ne ressemble en rien à mon livre » a déclaré Matheson. Le propos est effectivement simplifié à l’extrême pour privilégier l’action et Charlton Heston est armé jusqu’aux dents pour tenir tête à une bande de va-nu-pieds hostiles et passablement teigneux. Tout autre propos a été évacué.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Charlton Heston, Anthony Zerbe, Rosalind Cash
Voir la fiche du film et la filmographie de Boris Sagal sur le site IMDB.

Remarques :
* Le baiser entre Charlton Heston et Rosalind Cash serait l’un des premiers baisers interraciaux sur grand écran.
* Les scènes de rues désertes ont été tournées principalement dans le quartier des affaires de Los Angeles le dimanche matin.

* Précédente adaptation :
Je suis une légende (The Last Man on Earth) de Sidney Salkow et Ubaldo Ragona (1964) avec Vincent Price. Richard Matheson avait contribué au scénario (sous le pseudonyme Logan Swanson).
* Adaptation ultérieure :
Je suis une légende (I am Legend) de Francis Lawrence (2007) avec Will Smith

Le Survivant
Evitez de vous promener dans la rue lorsque Charlton Heston pense être le dernier survivant…

22 octobre 2014

Livre : Dictionnaire du cinéma fantastique et de science-fiction (2014)

de Frank Lafond – Editions Vendémiaire – 416 pages – 26 €

Dictionnaire du cinéma fantastique et de science-fiction Historien du cinéma, Frank Lafond nous propose ce Dictionnaire du cinéma fantastique et de science-fiction. Les entrées de ce dictionnaire sont constitués par des films (les plus remarquables), des réalisateurs, les thèmes majeurs (par exemple « voyage dans le temps », « fin du monde », « invasion », etc.), des motifs récurrents (personnages ou créatures, mais aussi objets) et enfin des procédés cinématographiques (« cadrage », « effets spéciaux », etc.)

De bonne longueur, chacun des articles va en profondeur de son sujet. En ce sens, c’est bien plus qu’un dictionnaire. Les films sont décrits et analysés, la filmographie d’un réalisateur est largement commentée. C’est dans les articles sur les thèmes que l’on peut mesurer la qualité du travail de l’auteur qui ne se contente pas de lister ou de répertorier,  il nous livre une vraie analyse du sujet. Le champ d’étude couvre toute l’histoire du cinéma, avec un bon équilibre entre les incontournables et des titres ou créateurs moins connus, tout en sachant que ce type d’ouvrage ne pourra jamais être exhaustif. Quelques photos sont regroupées sur une dizaine de pages en couleurs au centre de l’ouvrage. Au chapitre des regrets, citons l’absence d’index ou de liste des films cités.

Ce Dictionnaire du cinéma fantastique et de science-fiction est un ouvrage d’une belle profondeur dont la lecture est vraiment enrichissante. Un must pour les amateurs de cinéma de science-fiction et de fantastique.
Note: 5 étoiles

Voir la fiche du livre sur Livres-cinema.info
Le livre sur le site de l’éditeur
Le livre sur Amazon
ou en Librairies sur Price minister…

Remarque :
Par rapport à l’encyclopédie de Jean-Pierre Andrevon parue en 2013 chez Rouge Profond, ce dictionnaire de Frank Lafond comporte certes moins d’entrées mais est plus analytique, chaque article étant bien plus étoffé.

13 octobre 2014

La machine à explorer le temps (1960) de George Pal

Titre original : « The Time Machine »

La machine à explorer le tempsLe 31 décembre 1899, un inventeur anglais fait la démonstration d’une machine qui permet de voyager dans le temps à trois de ses amis. Devant l’incrédulité de ces derniers, il décide d’expérimenter lui-même cette même machine et de partir vers le futur…
La machine à explorer le temps est l’un des plus beaux romans de H.G. Wells. C’est à la fois une belle fable de science-fiction et une réflexion sur la nature profonde de l’homme et sur l’ère industrielle. Le film de George Pal simplifie l’ensemble pour mettre en avant une histoire d’amour et gommer tous les aspects pessimistes du roman. Mais il y a tout de même de beaux restes : la mise en scène est soignée, les effets spéciaux utilisés lors des voyages dans le temps frappent l’imagination, le design de la machine est ravissant, des notes d’humour sont distillées ça et là. En revanche, on ne trouvera pas le pessimiste saut final dans l’ultra-futur et encore moins les parallèles que fait Wells avec la société de son temps. En fait, c’est tout le contenu ayant une certaine portée qui a été écarté, le pessimisme a laissé place à l’optimisme, une indéfectible foi en la nature humaine. Le film de George Pal est avant tout un divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rod Taylor, Alan Young, Yvette Mimieux
Voir la fiche du film et la filmographie de George Pal sur le site IMDB.

Remake :
La machine à explorer le temps (The Time Machine) de Simon Wells (2002), nouvelle adaptation qui a simplifié encore davantage le propos pour en faire un film d’action.

La machine à explorer le temps (The Time Machine)Rod Taylor dans La machine à explorer le temps (The Time Machine) de George Pal.

30 juillet 2014

La Femme nue et Satan (1959) de Victor Trivas

Titre original : « Die Nackte und der Satan »

La femme nue et SatanLe Docteur Abel (Michel Simon) a inventé un sérum qui lui a permis de maintenir en vie la tête d’un chien après la mort de son corps. Se sachant sur le point d’avoir un arrêt du coeur, il demande à son assistant fraichement recruté, le Docteur Ood, de lui faire une transplantation cardiaque. Il ignore que ce dernier a d’autres desseins… La Femme nue et Satan : derrière ce titre qui peut paraître un peu racoleur, se cache l’un des films les plus étranges qui soient. On peut le classer parmi les films de science fiction, rayon « savant fou », mais il ne ressemble vraiment à aucun autre. La présence de Michel Simon (doublé en allemand) dans un rôle si particulier (une tête seule) rend en effet le film assez unique. D’origine russe, le réalisateur Victor Trivas a débuté comme décorateur en Allemagne dans les années vingt, travaillant alors avec Pabst notamment, et en a gardé des amitiés : ainsi le chef décorateur de ce film n’est autre qu’Hermann Warm, l’un des chefs décorateurs du Cabinet du Dr Caligari, qui a joué ici sur le contraste entre de grandes pièces avec des passages étroits. Bien entendu, héritage de l’expressionisme, les éclairages sont assez travaillés. L’histoire n’est à aucun moment crédible mais cela importe peu, La Femme nue et Satan est assez unique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Horst Frank, Karin Kernke, Michel Simon
Voir la fiche du film et la filmographie de Victor Trivas sur le site IMDB.

Remarque :
Victor Trivas a peu réalisé. Son film le plus marquant est Niemandsland (La Zone de la mort), un pamphlet pacifique réalisé dans l’Allemagne de 1931, dont les nazis ont détruit toutes les copies présentes en Allemagne. Réfugié en France puis aux Etats Unis, il a ensuite surtout travaillé comme scénariste (notamment pour Orson Welles et Otto Preminger). Revenu en Allemagne, il tourne La femme nue et Satan qui sera son ultime réalisation.

27 juin 2014

Livre : The Making Of Stanley Kubrick’s « 2001 – A Space Odyssey » (2014)

par Piers Bizony (Editions Taschen)

The Making Of Stanley Kubrick's 2001(19 x 44 cm, 1386 pages) L’éditeur Taschen vient d’éditer un remarquable ouvrage sur le film de Stanley Kubrick 2001, l’odyssée de l’espace dans un coffret métallique en forme de monolithe. L’éditeur précise que « cet ensemble de quatre volumes abondamment illustrés présente des centaines de photos et de documents inédits, ainsi qu’un témoignage personnel du coscénariste de Kubrick, Arthur C. Clarke. (…)
The Making Of Stanley Kubrick's 2001Volume 1 : Photographies de plateau
Volume 2 : Dans les coulisses (inclus des entretiens avec les acteurs principaux, les chefs décorateurs et les experts en effets spéciaux)
Volume 3 : Fac-similé du scénario original
Volume 4 : Fac-similé des notes de production originales de 1965
Bonus surprise: une petite BD comique.  »

Cette édition-monument en anglais est limitée à 1500 exemplaires. Elle est vendue 500 € …

Il s’agit en fait d’une version très enrichie d’un livre de Piers Bizony 2001: Filming the Future (Aurum Press, 1994) qui a été traduit en français sous le titre 2001, le futur selon Kubrick (Ed. Cahiers du cinéma, 2000), livres hélas très difficiles à trouver aujourd’hui.

Voir la fiche du livre sur Livres-cinema.info
Voir la présentation sur le site de Taschen

 

 

16 novembre 2013

Bienvenue à Gattaca (1997) de Andrew Niccol

Titre original : « Gattaca »

Bienvenue à GattacaDans un futur « pas si lointain », la génétique permet de sélectionner les meilleurs gènes pour son futur enfant afin de réduire les risques de maladies graves, créant ainsi une élite au patrimoine génétique parfait. Vincent, lui, n’a pas été conçu ainsi, c’est un enfant naturel et pourtant il rêve de partir dans l’espace. Il va utiliser un important stratagème pour parvenir à ses fins… Ecrit et réalisé par Andrew Niccol, Bienvenue à Gattaca est un film de science-fiction dont la force repose sur un scénario original et une interprétation impeccable. Loin des films spectaculaires à effets spéciaux, il s’agit d’un film de prospective dans la veine du Meilleur des Mondes de Huxley. La réflexion sur les dangers de la génétique se double d’une enquête policière parfaitement intégrée qui vient rehausser l’ensemble. Ethan Hawke est assez étonnant dans interprétation, parvenant bien à combiner puissance de volonté et fragilité ce qui rend son personnage assez émouvant. Bienvenue à Gattaca est un film complet et réussi.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ethan Hawke, Uma Thurman, Jude Law, Tony Shalhoud, Loren Dean, Ernest Borgnine
Voir la fiche du film et la filmographie de Andrew Niccol sur le site IMDB.

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28 juillet 2013

Prometheus (2012) de Ridley Scott

Prometheus2085. Une étrange peinture murale très ancienne est découverte dans une grotte, une invitation à se rendre sur une certaine planète lointaine. Dans l’espoir d’obtenir des éléments sur l’origine de l’humanité, une expédition parvient à destination et s’y pose… Prometheus marque le retour de Ridley Scott vers la science-fiction. Partant de l’idée de faire un prologue à son Alien (dont la qualité des suites a sombré de film en film), il a ensuite évolué vers un thème beaucoup plus large et noble : la quête du créateur. Hélas, on ne retrouve pas la grandeur du sujet dans ce premier Prometheus : après un beau premier tiers qui laisse augurer le meilleur, le film s’enlise et ne s’envole guère. Tous les efforts ont été concentrés sur la création de tension et d’angoisse sans que les personnages soient développés ; le meilleur exemple est ce robot androïde qui aurait vraiment mérité d’être mieux exploité car c’est un personnage très intéressant. Les décors créés sont assez gigantesques, utilisant largement les images de synthèse qui sont très bien intégrées, et le film a été conçu pour très bien fonctionner en 3D. Prometheus comporte de belles scènes, des moments assez brillants même mais l’ensemble apparaît plombé par un scénario trop simple.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Noomi Rapace, Michael Fassbender, Charlize Theron, Idris Elba, Guy Pearce
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Remarques :
* Les plans d’extérieurs, désertiques et lunaires, ont été tournés en Islande, dans la région de l’Hekla. Les impressionnantes chutes d’eau au tout début du film sont celles de Dettifoss au nord est de l’Islande.
* Dans la mythologie grecque, Prométhée est un Titan. Après avoir créé les hommes à partir de restes de boue transformés en roches, il a volé le savoir divin symbolisé par le feu sacré de l’Olympe,  pour le donner aux hommes. Pour cet acte, il fut enchainé à un rocher pour l’éternité, condamné à se faire dévorer le foie par un aigle. Il sera finalement libéré par Héraclès au cours de ses douze travaux.

6 juillet 2013

La Dixième Victime (1965) de Elio Petri

Titre original : « La Decima Vittima »
Autre Titre (Belgique) : « La Grande Chasse »

La dixième victimeAu 21e siècle, un jeu a été créé pour canaliser la violence et éradiquer les guerres : des « chasseurs » doivent traquer des « victimes » désignées par un ordinateur et les tuer. Les joueurs sont tour à tour chasseur et victime et doivent tenir dix rounds pour être sacré champion. C’est ainsi que le romain Marcello se retrouve chassé par une jeune new yorkaise Caroline. Tous deux sont de redoutables joueurs… Adapté d’une courte nouvelle de Robert Sheckley, La Dixième Victime d’Elio Petri joue plus sur le registre de la satire et de la comédie que sur celui de la prospective sérieuse. C’est donc avec ces yeux-là qu’il faut le regarder et goûter le style pop art des décors futuristes, des réflexions sur le divorce (l’italien explique à l’américaine qu’en Italie on ne se marie plus car il est devenu trop difficile de divorcer), sur le culte de la jeunesse (il garde ses parents chez lui dans une sorte de grand placard) ou sur la religion (amusante scène des adorateurs du soleil, cérémonie interrompue par des manifestants que Mastroianni traite de « néoréalistes »), La dixième victime des costumes (certains auraient été dessinés par Courrèges) et, bien entendu, la critique des media, la télévision américaine en l’occurrence. Elio Petri exploite la plastique d’Ursula Andress (qui bien entendu a une scène où elle sort de l’eau…), l’actrice apportant une note un peu facile de charme. De son côté, Marcello Mastroianni (teint en blond) traverse tout cela avec grand flegme, il semble même quelque peu absent. La Dixième Victime est loin d’être un grand film mais il reste intéressant pour ses multiples petites notes satiriques et son atmosphère pop art.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Ursula Andress, Elsa Martinelli
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Remarques :
* La Dixième Victime est basé sur une nouvelle d’une vingtaine de pages que Robert Sheckley a écrite en 1953 : La Septième Victime. Peu après, il développera à nouveau le thème pour écrire une autre nouvelle, Le Prix du danger, qui sera adaptée au cinéma par Yves Boisset en 1983. A noter enfin que Robert Sheckley a novelisé le film d’Elio Petri sous le titre La Dixième Victime en 1965.
* La façon dont Ursula Andress se débarrasse de son chasseur au début du film a inspiré Mike Myers pour ses fembots d’Austin Powers.