13 décembre 2022

Les Vampires (1957) de Riccardo Freda et Mario Bava

Titre original : « I vampiri »

Les vampires (I vampiri)À Paris, dans les années 1950, de nombreux cadavres de jeunes filles sont retrouvés vidés de leur sang. La police ne semble avoir aucune piste sérieuse pour trouver celui que l’on appelle Le Vampire. Le journaliste Pierre Latin, bien décidé à élucider le mystère, mène son enquête…
Les Vampires est un film d’épouvante fantastique italien. Réalisé par Riccardo Freda qui déserta le plateau après une dispute avec les producteurs, il a été retravaillé et achevé par le chef opérateur Mario Bava (1). Historiquement, le film est assez important car il inaugure l’âge d’or du cinéma fantastique italien (2). Précisons qu’il ne s’agit absolument pas d’une histoire de vampire mais d’une transposition au XXe siècle du mythe de la comtesse Élisabeth Báthory. Officiellement, Mario Bava s’occupe de la photographie et des effets spéciaux, et son travail est remarquable. Les séquences de jour sont inondées de lumière ce qui leur donne une atmosphère fantomatique et irréelle, les séquences de nuit sont contrastées avec certains objets inquiétants en ilots de lumière. On se surprend à sourire parfois mais c’est néanmoins superbe. Et l’effet spécial du vieillissement du visage Gianna Maria Canale est étonnant, même aujourd’hui. Le film n’eut pas le succès escompté. D’après le réalisateur, le public de l’époque considérait qu’un film d’épouvante ne pouvait être italien.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gianna Maria Canale, Carlo D’Angelo, Dario Michaelis, Antoine Balpêtré, Paul Muller
Voir la fiche du film et la filmographie de Riccardo Freda et Mario Bava sur le site IMDB.

Voir les autres films de Riccardo Freda chroniqués sur ce blog…
Voir les autres films de Mario Bava chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Riccardo Freda

(1) Pour une liste des modifications apportées par Mario Bava, lire le second paragrahe du chapitre « tournage » sur la page Wikipedia.
(2) Les vampires est le premier film d’épouvante italien de l’ère sonore, après l’unique film d’horreur muet Il mostro di Frankenstein (1920).

Les vampires (I vampiri)Carlo D’Angelo et Gianna Maria Canale dans Les vampires (I vampiri) de Riccardo Freda

Homonymes :
Les Vampires, film réalisé par Louis Feuillade sorti en 1915.
Les Vampires (Yabu no naka no kuroneko), film réalisé par Kaneto Shindō sorti en 1968.

3 juillet 2018

Trahison (1951) de Riccardo Freda

Titre original : « Il tradimento (Passato che uccide) »

TrahisonDans les années trente, l’architecte chef de chantier Pietro Vanzelli voit sa vie basculer à la suite d’une machination ourdie par son ex-associé… Mario Monicelli s’est inspiré d’un fait divers survenu dans les années vingt pour écrire avec Ennio De Concini et Riccardo Freda le scénario de Trahison. C’est une des rares incursions de Riccardo Freda dans le mélodrame réaliste. Le résultat n’est guère convaincant et ne tient que par le caractère franchement incroyable cette histoire dramatique à souhait. Le charme de Gianna Maria Canale, égérie et compagne de Riccardo Freda, ne suffit pas pour hisser le film au dessus du mélodrame larmoyant. Vittorio Gassman joue ici le rôle du méchant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Amedeo Nazzari, Gianna Maria Canale, Vittorio Gassman
Voir la fiche du film et la filmographie de Riccardo Freda sur le site IMDB.

Voir les autres films de Riccardo Freda chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Riccardo Freda

Remarque :
* Amedeo Nazzari, qui était alors une star très populaire (un référendum organisé en 1940 par la revue Cinema le classe nettement en tête), a tenté d’imposer ses vues au réalisateur. Riccardo Freda a alors obtenu des producteurs l’accord de le remplacer par sa doublure dans de très nombreuses scènes. L’acteur est devenu alors plus docile et Freda et Nazzari sont même devenus amis. (Présentation de Patrick Brion)

Trahison
Amedeo Nazzari et Gianna Maria Canale dans Trahison de Riccardo Freda.

30 décembre 2017

Il boom (1963) de Vittorio De Sica

Il boomA Rome, Giovanni fréquente les milieux huppés avec sa femme Sylvia qu’il a habituée à un luxueux train de vie. Comme il dépense deux fois ce qu’il gagne, il est couvert de dettes. Ses amis ne voulant plus lui prêter de l’argent, il est au bord du gouffre. C’est alors que la femme d’un promoteur aisé va lui faire une proposition invraisemblable… Ecrit par Cesare Zavattini, Il boom est une comédie assez grinçante qui se moque de la course à l’argent dans l’Italie de la reconstruction. Il pousse l’axiome « tout s’achète » jusqu’aux pires extrémités, au point que l’on en soit un peu mal à l’aise. Alberto Sordi donne à cette vision mordante du miracle toute sa dimension car il sait rendre son personnage sympathique malgré tous ses défauts. Sa course désespérée à l’argent paraît d’autant plus vaine que la société dont il tient tant à faire partie est montrée futile et vide, où l’hypocrisie règne en maitre. L’ensemble manque sans doute un peu de richesse (!) et soufre de quelques répétitions.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Gianna Maria Canale
Voir la fiche du film et la filmographie de Vittorio De Sica sur le site IMDB.

Voir les autres films de Vittorio De Sica chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Vittorio De Sica

Il Boom
Alberto Sordi dans Il boom de Vittorio De Sica.

23 septembre 2016

Le Chevalier mystérieux (1948) de Riccardo Freda

Titre original : « Il cavaliere misterioso »

Le Chevalier mystérieuxBien qu’il y soit hors-la-loi, Giacomo Casanova est de retour à Venise pour aider son frère Antonio, accusé d’avoir volé des documents à la dogaresse (l’épouse du doge). Il découvre que ces papiers ont en fait été dérobés par une société secrète, agissant pour le compte de l’impératrice Catherine II de Russie, laquelle voudrait exercer une emprise sur la ville… Le Chevalier mystérieux est librement inspiré des Mémoires de Casanova. Sous la plume de Riccardo Freda, Mario Monicelli et Steno, l’intriguant séducteur est essentiellement un aventurier-espion aux desseins nobles. Si l’aventure prime, il y a un bon équilibre entre divers genres qui rend le film étonnamment complet. Riccardo Freda fait preuve d’une grande maîtrise dans la mise en scène, y compris dans les scènes d’action qui sont très enlevées. C’est là le premier grand rôle pour le jeune Vittorio Gassman qui montre une belle présence à l’écran (1). Avec Le Chevalier mystérieux, Riccardo Freda signe un film populaire de très bonne facture. Il est, bien entendu, en décalage total avec le mouvement néoréaliste qui enthousiasmait alors les cinéphiles, ce qui lui a valu d’être un peu méprisé. Il mérite mieux que cela.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, María Mercader, Yvonne Sanson, Gianna Maria Canale
Voir la fiche du film et la filmographie de Riccardo Freda sur le site IMDB.

Voir les autres films de Riccardo Freda chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Riccardo Freda

Le Chevalier mystérieux
Vittorio Gassman et María Mercader dans Le Chevalier mystérieux de Riccardo Freda.

(1) L’acteur dira plus tard que c’est le seul film qu’il regrettait de sa carrière… Franchement, on ne voit pas bien pourquoi.

4 septembre 2016

Théodora, impératrice de Byzance (1954) de Riccardo Freda

Titre original : « Teodora, imperatrice di Bisanzio »

Théodora, impératrice de ByzanceAu VIe siècle, Justinien, l’empereur de Byzance tombe sous le charme d’une jeune femme audacieuse rencontrée dans la rue. Il la suit dans une taverne où il la voit danser et lui offre un pendentif avant qu’elle ne disparaisse. Accusée de vol, la jeune femme comparaît devant un tribunal présidé par Justinien… C’est principalement Riccardo Freda qui a relancé la vague du péplum italien dans les années cinquante avec son Spartacus (1952) et des films comme ce Théodora, impératrice de Byzance. Le scénario s’appuie sur des éléments historiques, Justinien et Théodora ont bien existé mais leur rencontre est bien entendu très romancée. Passion amoureuse et jalousie sont ici exploitées, ce cocktail ravageur si souvent utilisé au cinéma ; la soif du pouvoir vient pimenter l’ensemble. Le scénario ne paraît pas très original à nos yeux contemporains mais la mise en scène de Riccardo Freda est assez soignée : contrairement à Spartacus, qui était en noir et blanc, il utilise ici la couleur (Ferraniacolor) ce qui permet de mettre joliment en valeur les costumes. Les teintes sont lumineuses. Le clou du film est une course de chars assez spectaculaire. Comme souvent, Freda utilise le montage pour compenser les limitations du tournage (quitte à utiliser plusieurs fois la même scène) et donne ainsi beaucoup de rythme à ses scènes d’action. Parmi les acteurs, on remarquera la présence d’Irène Papas (la sœur perfide de Théodora) dans l’un de ses premiers rôles. Le film peut paraître anodin aujourd’hui, surtout du fait de son scénario très prévisible, mais le film n’est pas sans valeur. Loin de là.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Georges Marchal, Gianna Maria Canale, Renato Baldini, Irene Papas
Voir la fiche du film et la filmographie de Riccardo Freda sur le site IMDB.

Voir les autres films de Riccardo Freda chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Riccardo Freda

Theodora
Gianna Maria Canale et Georges Marchal dans Théodora, impératrice de Byzance de Riccardo Freda.

10 janvier 2016

La Vengeance de l’Aigle noir (1951) de Riccardo Freda

Titre original : « La vendetta di Aquila Nera »

La Vengeance de l'Aigle noirLe Prince Yuravleff intrigue auprès du tsar pour se faire nommer gouverneur. Il fait piller le château et tuer la famille de Vladimir Dobrovsky, surnommé l’Aigle Noir, dont il jalouse la renommée. Celui-ci n’aura alors de cesse de trouver les coupables et de se venger… En 1946, Riccardo Freda avait connu un grand succès avec son film L’Aigle noir adapté de Pouchkine, un film historique à grand spectacle. Son opposition ouverte au courant néoréaliste lui vaudra alors le désamour durable de la critique. Cinq ans plus tard, il en concocte une suite : La Vengeance de l’Aigle noir avec le même acteur principal, Rossano Brazzi. Comme le premier et comme les autres films qu’il a réalisés entre deux, il s’agit d’un film romanesque d’action, genre dans lequel son savoir-faire est évident. Réalisé avec de solides moyens, le film se déroule dans de beaux décors judicieusement utilisés et le rythme est soutenu. L’action est constamment relancée et les nombreuses péripéties rendent le film plaisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rossano Brazzi, Gianna Maria Canale, Peter Trent, Vittorio Sanipoli, Franca Marzi
Voir la fiche du film et la filmographie de Riccardo Freda sur le site IMDB.

Voir les autres films de Riccardo Freda chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Riccardo Freda

Suite de :
L’Aigle Noir (Aquila nera) de Riccardo Freda (1946).

La Vengeance de l'Aigle Noir
Rossano Brazzi dans La Vengeance de l’Aigle noir de Riccardo Freda.