Tourné par Alain Resnais juste après Nuit et Brouillard, Toute la mémoire du monde est un documentaire de 20 minutes qui nous présente la Bibliothèque Nationale sous un jour nouveau et original. Alain Resnais a une approche presque clinique de cette vénérable institution : il montre le contenant, puis le contenu, avant de décortiquer méthodiquement ses principes de fonctionnement. Il a l’approche ethnologique que pourrait avoir un extra-terrestre. Sa caméra est fluide avec ces superbes travelings lents et majestueux dont il a le secret. On ne s’en lasse pas ! Bien entendu, la question de fond soulevée, « comment assurer la mémoire », a aujourd’hui de nouveaux outils, informatiques notamment, pour être abordée. Mais elle reste la même bien que, face à l’explosion de la communication, la difficulté soit de nos jours moins sur le « comment sauvegarder » que sur le « quoi sauvegarder ». Sur le plan cinématographique en tous cas, Alain Resnais continue avec ce court métrage d’apporter au ton nouveau au documentaire.
Elle: –
Lui :
Acteurs: (voix) Jacques Dumesnil
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Remarques :
* Dans les années cinquante, la Bibliothèque Nationale est en pleine modernisation et extension. Le projet d’un court métrage pour la mettre en valeur est d’abord porté par la RTF, avec le Ministère des affaires étrangères pour co-producteur. Il est ensuite repris et mené à bien par la volonté de Pierre Braunberger.
* La musique est de Maurice Jarre.
* Dans l’équipe d’Alain Resnais, parmi les quelque 25 collaborateurs, on remarque les noms d’Agnès Varda et Chris Marker (… et de François-Régis Bastide).
* Le microphone qui descend dans l’image est sans aucun doute un clin d’œil à Orson Welles.
La Bibliothèque Nationale est l’acteur principal de Toute la mémoire du monde de Alain Resnais.