10 juillet 2011

The new janitor (1914) de Charles Chaplin

Titre français : « Charlot concierge »

The New JanitorLui :
Charlot est l’homme à tout faire dans un immeuble de bureau. Il est renvoyé pour ses maladresses mais s’illustre lorsqu’un employé indélicat tente de dérober le contenu du coffre… The New Janitor marque un grand tournant dans la carrière de Chaplin : jusqu’à présent, il était un acteur qui excelle dans le comique, ici, il va prendre conscience qu’il peut aussi faire pleurer. Dans son autobiographie, Chaplin raconte comment, dans la scène où il supplie son patron avec force gestes de ne pas le renvoyer parce qu’il a une famille et des enfants, il s’est aperçu à sa grande surprise qu’une des personnes présentes sur le plateau était en larmes. C’est à partir de là qu’il va vraiment développer son génie : Chaplin est un acteur qui peut nous faire passer du rire aux larmes en quelques secondes. En plus de cette introduction du sentiment dans la comédie, on notera que The New Janitor porte en lui une peinture sociale : Charlot est au plus bas de l’échelle sociale, même le garçon d’ascenseur se moque de lui. Cette dimension sociale sera de plus en plus présente par la suite. Enfin, il faut aussi noter l’insertion d’une scène de type « vertige des hauteurs », bien avant Harold Lloyd, avec même quelques badauds aux fenêtres pour regarder l’équipe de tournage. The New Janitor sera refait chez Essanay l’année suivante, avec The Bank. (Court métrage de 12 mn)
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Jess Dandy, John T. Dillon, Al St. John
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9 juillet 2011

The Rounders (1914) de Charles Chaplin

Titre français : « Charlot et Fatty en bombe »

The RoundersLui :
De retour chez eux, deux ivrognes sont accueillis par leur femme en colère. Ils n’ont alors qu’une idée : retourner au bistrot… The Rounders est la plus belle collaboration de Charlie Chaplin avec Roscoe « Fatty » Arbuckle, comédien corpulent au visage de poupon qui connaitra un grand succès par la suite (carrière brutalement stoppée en 1921 pour une histoire de moeurs). Le scénario est très réduit car c’est un grand numéro de mondain ivre qu’ils nous livrent ici. Donc, on rate des marches, on s’écroule facilement, mais tout cela dans une belle perfection comique. C’est un numéro que Chaplin connaît bien pour l’avoir souvent interprété sur scène en Angleterre à ses débuts, il en connaît toutes les ficelles, tous les gags. Avec Fatty, ils forment un duo tout en contraste de corpulence physique mais ils sont très complémentaires. The Rounders préfigure les futurs His night out ou One A.M. mais surtout le remarquable numéro d’ivrogne mondain dans Les lumières de la ville. (Court métrage de 13 mn).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Roscoe ‘Fatty’ Arbuckle, Phyllis Allen, Minta Durfee
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Remarques :
* « Rounder » est un terme américain de l’époque qui signifie « pilier de bar » et par extension « fainéant, bon à rien ». L’origine viendrait de « round drink » (tournée).
* Le commentaire sur le livret de l’excellent coffret de DVD  Chaplin chez Keystone : la Naissance de Charlot rapporte les propos de Roscoe Arbuckle sur Chaplin, quelques années plus tard : « J’ai toujours regretté de ne pas avoir été son partenaire dans un film plus long que ces bandes d’une bobine tournées si rapidement. C’est un artiste complet, de génie sans aucun doute, l’unique de notre époque et le seul dont on parlera encore dans un siècle ».

9 juillet 2011

Laughing Gas (1914) de Charles Chaplin

Titre français : « Charlot dentiste »

Charlot dentisteLui :
Charlot est l’assistant d’un dentiste. Il importune les patients et les clients de la pharmacie. Pour séduire une belle cliente, il n’hésite pas à se faire passer pour son patron… Chaplin n’a jamais aimé les dentistes dans la vie réelle. Pour ce film, il tirerait son inspiration d’un sketch de Fred Karno sur scène, datant de l’époque où il était dans sa troupe. Laughing Gas, Charlot dentiste, initie une longue série… En effet à partir de celui-ci, Chaplin réalisera tous ses films. (Court métrage de 13 mn).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Fritz Schade
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9 juillet 2011

Dough and dynamite (1914) de Charles Chaplin

Titre français : « Charlot mitron»

Dough and DynamiteLui :
Charlot est serveur dans une boulangerie-café, dont les spécialités sont les tartes et pains français. Il ne cesse de se chamailler avec son collègue. Quand les cinq ouvriers-boulanger se mettent en grève, le patron les force tous deux à prendre leurs places… Dough and Dynamite est un film comique mais il faut toutefois savoir qu’il y avait alors à Los Angeles une grève du syndicat des boulangers, donc on peut voir là une petite connotation sociale. Le film est inhabituellement long (deux bobines) ce qui lui permet d’être riche en gags, dans la plus pure tradition slapstick : on se bagarre, on se lance diverses choses, … C’est l’un des films les plus rentables que Chaplin a réalisé à la Keystone : le film rapporta plus de 50 fois son budget ! Il faut dire que les films de la compagnie de Mack Sennett étaient tournés très rapidement, ils ne coûtait donc qu’assez peu à faire alors que les gains pouvaient être très importants. (Court métrage de 28 mn)
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Chester Conklin
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Remarque :
* Parmi les clients, on notera la présence de Charley Chase, acteur comique qui aura une assez belle carrière dans les années vingt.
* Tous les noms donnés sont français : Charlot s’appelle Pierre, son collègue, Jacques, les patron sont Mr et Mme La Vie …!

7 juillet 2011

Fisticuffs (1928) de Lupino Lane

Titre français : « Plaies et bosses »

FisticuffsLui :
Lupino Lane est un acteur anglais qui mériterait d’être plus connu. Pionnier du cinéma burlesque muet, on lui doit de nombreux courts métrages hilarants comme sa parodie de Ben-Hur, Roaming Romeo (L’as des gladiateurs). Son comique peut être vu comme étant assez proche de Keaton mais avec un côté ‘digne’ plus marqué. Ses films comportent d’excellents gags mais manquent souvent de liant scénaristique. Fisticuffs se développe autour d’un match (champêtre) de boxe, boxe anglaise of course. Nous sommes au XIXe siècle. Lupino Lane, l’apprenti du forgeron du village, est amené à remplacer au pied levé l’un des combattants à un match de boxe. Le premier tiers du film se déroule dans la forge autour de la manipulation d’un fer à cheval rougi. Lupino Lane est ensuite chargé d’aller espionner, déguisé en femme, le camp adverse de la rencontre de boxe. Nous assistons ensuite au match. Même si le thème du match de boxe a été déjà été exploré par d’autres grands du burlesque, cette partie comporte de bonnes trouvailles, notamment dans ses interactions avec les spectateurs autour du ring ; certains mouvements sont franchement du domaine de l’acrobatie et forcent l’admiration. Fisticuffs, récemment retrouvé et restauré, ne manque vraiment pas d’intérêt. (Muet, court métrage de 20 minutes)
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lupino Lane, Tom Whiteley, Ruth Eddings
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Remarques :
* La famille Lupino compte de nombreux acteurs. Lupino Lane (son vrai nom est Henry Lupino) est ainsi le cousin d’Ida Lupino.

Fisticuffs Fisticuffs * Les photos ci-contre (hélas très petites) viennent du remarquable site TomWhiteley.info tenu par les descendants de l’acteur. On y apprend, entre autres, que Lupino Lane fut l’un des rescapés du Titanic. On voit sur ces photos l’équipe de Fistycuffs ansi qu’un aperçu du lieu de tournage de la partie chez le forgeron (assise est la femme de Lupino Lane, Violet Blythe).

7 juillet 2011

Heureux anniversaire (1962) de Jean-Claude Carrière et Pierre Étaix

Heureux anniversaireLui :
Un mari est attendu par sa femme pour fêter l’anniversaire de leur mariage. Il doit passer chez la fleuriste, seulement voilà : nous sommes à Paris et les inconvénients de la ville vont entraver la progression de ce mari attentionné… Heureux anniversaire est la deuxième co-réalisation de Pierre Etaix avec Jean-Claude Carrière après Rupture. Le court métrage est plus ambitieux et plus riche, filmé en grande partie dans les rues (encombrées) de Paris. Nos deux compères utilisent remarquablement les tracas de la circulation automobile pour créer des situations saugrenues et drolatiques. Pierre Etaix joue le mari dans un style proche de Buster Keaton par le fait qu’il semble rester imperturbable face aux obstacles qui se succèdent et par l’ingéniosité dont il fait preuve pour se sortir des situations délicates. Il évoque aussi le Tati de Mon Oncle ou du futur Play Time. Heureux anniversaire est un vrai petit plaisir. (Court métrage de 14 minutes).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Pierre Étaix, Laurence Lignières
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6 juillet 2011

Le grand amour (1969) de Pierre Étaix

Le grand amourLui :
Pierre s’est marié avec la femme qu’il aime mais il doit faire face à sa belle famille, plutôt envahissante. L’arrivée d’une charmante secrétaire va éveiller en lui une nouvelle passion… L’histoire du Grand amour de Pierre Etaix n’a pas tant d’importance, elle n’est en fait qu’un prétexte pour créer des situations où il peut placer ses gags. Comme toujours avec Pierre Etaix, c’est un humour délicat, subtil, inventif, qui peut se nicher dans tous les recoins de l’image, parfois très poétique comme cette célèbre scène où notre héros, dans son lit, laisse vagabonder son imagination : Le grand amour c’est en fait le lit qui part errer sur les routes où il fera diverses rencontres. Ce n’est pas un humour qui nous frappe en pleine figure mais c’est un humour auquel on repense après coup et qui donne immanquablement envie de revoir le film. Il y a de sacrés trouvailles! S’il caricature certains comportements ou certains rapports sociaux, la méchanceté est absente. Le grand amour est le premier film de Pierre Etaix en couleurs. Un petit bijou que l’on peut enfin revoir aujourd’hui après une trop longue éclipse pour des raisons juridiques.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Pierre Étaix, Annie Fratellini, Nicole Calfan, Alain Janey
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Remarques :
Annie Fratellini est la femme de Pierre Etaix, à la ville comme à l’écran.

1 juillet 2011

Le bonheur (1935) de Aleksandr Medvedkin

Titre original : « Schastye »

Le bonheurLui :
Un film étonnant qui mêle burlesque, rêverie et surréalisme. Avec sa femme et son beau-père, un paysan russe très pauvre observe son riche voisin, un koulak (paysan indépendant) s’empiffrer alors qu’ils n’ont rien à manger. Sa femme le met dehors en le disant de ne revenir que lorsqu’il aura trouvé le bonheur… Medvedkin connait particulièrement le monde rural pour avoir dirigé le Ciné-Train en 1932 : avec une petite équipe, il a sillonné le pays, filmant ici et là et organisant des séances de projection. L’optique était d’aider la population rurale à surmonter les difficultés et à vanter les mérites des kolkhozes. Deux ans plus tard, il réalise Le bonheur, film atypique, qui mêle burlesque, rêverie et surréalisme, un film qui évoque aussi bien Luis Buñuel que l’humour slapstick des premiers Chaplin ou Keaton. Montrant beaucoup d’inventivité, il crée des situations totalement inattendues, surprenantes, hilarantes. On y voit par exemple un cheval blanc à pois qui se met en grève ou une petite grange pleine de farine qui se déplace toute seule (portée par des voleurs). C’est surtout la cupidité des hommes qui est fustigée, c’est elle qui crée les situations les plus aberrantes. Le bonheur L’individualisme, la paresse sont également ridiculisés. On peut aussi y voir une critique des institutions, l’église, l’armée et bien entendu le tsar. Personne n’est épargné. Le bonheur est un film qui foisonne de thèmes, d’idées et d’images, un peu brouillon parfois ; c’est un film assez unique en son genre. La censure soviétique, ne parvenant pas bien à cerner le propos, préféra retirer le film de la circulation. Il a été redécouvert par Chris Marker dans les années soixante-dix. (Film muet de 64 mn)
Note : 4 étoiles

Acteurs: Pyotr Zinovyev, Yelena Yegorova, Nikolai Cherkasov
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Homonymes :
Le Bonheur de Marcel L’Herbier (1935) avec Gaby Morlay et Charles Boyer
Le Bonheur d’Agnès Varda (1965) avec Jean-Claude Drouot

5 juin 2011

Elle (1979) de Blake Edwards

Titre original : « 10 »

ElleLui :
A 42 ans, George Webber est en pleine crise de la quarantaine. Il a beau être riche et célèbre, rouler en Rolls décapotable, il envie son voisin plus jeune dont la vie ressemble à une orgie permanente. En voiture, il croise le regard d’une jeune mariée qu’il considère comme la plus belle fille qu’il ait jamais vue. Il devient obsédé par elle… Cette comédie de Blake Edwards mêle assez habilement l’humour pur et la comédie dramatique chargée d’une certaine mélancolie. Ce sont toutefois les scènes d’humour pur qui sont les plus réussies, elles rattrapent un scénario qui serait passablement ennuyeux sans elles. Le film fut un énorme succès commercial pour d’autres raisons, essentiellement centrées sur la plastique irréprochable de la jeune actrice Bo Derek, courant sur la plage en maillot de bain.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dudley Moore, Julie Andrews, Bo Derek, Robert Webber
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Remarques :
* C’est ce film qui lança la pratique machiste de noter les femmes de 0 à 10. En réalité, dans le film, c’est le psychanalyste qui demande à George Webber combien il donnerait sur une échelle de 0 à 10 à la jeune mariée qu’il a aperçue, ce à quoi il répond : « onze ».
* Le film donna une nouvelle vie au Boléro de Ravel (la jeune femme ne veut faire l’amour que sur le Boléro de Ravel).
* On ne peut pas dire que Bo Derek ait eu ensuite une grande carrière d’actrice. Il faut préciser qu’elle a essentiellement tourné sous la direction de son mari, John Derek, réalisateur sans talent. Le couple s’est couvert de ridicule, dont le summum fut probablement le film Bolero (1984).
* Un remake est prévu pour 2011… (MAJ: le projet n’a semble t-il pas abouti).

4 juin 2011

Caught in the rain (1914) de Charles Chaplin

Titre français : « Charlot et la somnambule »

Caught in the RainLui :
(Court métrage de 11mn) Caught in the Rain est le premier film dont Chaplin signe seul le scénario et la réalisation. Il se déroule en trois temps : 1) Dans un parc, Charlot fait des avances à une femme mariée sous les yeux du mari. 2) Dans le hall de son hôtel, Charlot passablement ivre, conte fleurette aux clientes et a bien du mal à monter l’escalier. 3) Après s’être trompé de chambre, Charlot se couche enfin mais la voisine d’en face est somnambule et vient dans sa chambre… Chaplin enchaîne ici plusieurs situations qu’il connaît bien, à la fois par son expérience de la scène en Angleterre (le mondain ivre) et par ses quelques films précédents (le parc, les erreurs de chambres). C’est dans le numéro du mondain ivre qu’il excelle, c’est assez phénoménal ce qu’il arrive à faire avec un simple escalier : on ne peut pas dire qu’il arrive à le monter au premier essai ! Le film n’est pas très novateur mais fut un succès. Chaplin aura ainsi de plus en plus les mains libres pour faire exactement les films qu’il souhaite.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Mack Swain, Alice Davenport
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