19 mars 2013

Les Joies de la famille (1935) de Clyde Bruckman

Titre original : « Man on the Flying Trapeze »
Autre Titre (U.K.) : « The Memory Expert »

Les joies de la familleLa vie d’Ambrose Wolfinger n’est pas rose : mal considéré par sa femme, il doit aussi supporter une belle-mère désagréable et un beau-frère oisif. Seule sa fille (issue d’un premier mariage) lui témoigne de l’affection. Il va devoir, en outre, affronter des cambrioleurs qui se sont introduits dans sa cave. Il est plutôt apprécié dans son travail mais une fausse excuse pour aller assister à un match de catch va avoir de fâcheuses conséquences…… En 1934, W.C. Fields est au sommet de sa carrière et Man on the Flying Trapeze est un bel exemple de son grand talent de comique. Après un démarrage un peu lent, il y a un bel enchainement de situations saugrenues et de gags. Certains sont des petites merveilles d’humour comme toute la scène de la contravention, les cambrioleurs chantants, … … Le film est souvent classé parmi les meilleurs de W.C. Fields.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: W.C. Fields, Mary Brian, Kathleen Howard, Walter Brennan
Voir la fiche du film et la filmographie de Clyde Bruckman sur le site IMDB.

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Remarques :
Les joies de la familleClyde Bruckman (dont c’est ici le dernier film) étant toujours sous l’emprise de l’alcool, Man on the Flying Trapeze a été en grande partie dirigé par W.C. Fields lui-même.

On pourra remarquer que W.C. Fields a donné les deux rôles féminins les plus favorables à son personnage à deux actrices qui lui sont proches : sa fille est interprétée par Mary Brian, amie et voisine de Fields, qui avait déjà joué sa fille dans Running Wild (1927), une histoire assez proche de celle-ci. Sa secrétaire est interprétée par Carlotta Monti qui a été et sera la maitresse de W.C. Fields pendant quatorze années. Carlotta Monti a d’ailleurs  écrit un livre, W.C. Fields and Me, qui sera porté à l’écran sous ce nom en 1976 par Arthur Hiller.

27 février 2013

Mines de rien (1940) de Edward F. Cline

Titre original : « The Bank Dick »

Mines de rienChez lui, Egbert Sousé est maltraité par tout le monde, depuis sa fillette espiègle jusqu’à sa belle-mère acariâtre. Il préfère donc passer son temps dans son bar favori. Grâce à une rencontre, il est embauché au pied levé pour remplacer un metteur en scène alcoolique. Ensuite, les apparences laissent croire qu’il a capturé deux cambrioleurs de banque. Pour le remercier, le directeur de la banque lui propose un poste de vigile… Ecrit par W.C. Fields, The Bank Dick est un excellent film, certainement l’un des meilleurs du célèbre comique américain. C’est son avant-dernier film. On peut certes trouver, comme certains critiques, qu’il manque d’unité mais il est tellement bourré de gags et de bons mots que le résultat est indéniablement une réussite. Le rythme est assez soutenu, sans aucun temps mort, les enchainements sont assez rapides. Edward Cline a dirigé de nombreux films de Buster Keaton et on sent nettement l’influence du cinéma burlesque muet dans la poursuite finale, assez échevelée.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: W.C. Fields, Una Merkel, Franklin Pangborn, Grady Sutton
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Remarques :
* Le personnage du metteur en scène fin saoul et donc incapable de diriger peut certainement être vu comme une allusion à Clyde Bruckman que W.C. Fields a du plus ou moins remplacer (dans Man on the flying trapeze en 1934) pour cette même raison.

* W.C. Fields a signé le scénario sous le nom de Mahatma Kane Jeeves (pour le jeu de mots, lire le commentaire ci-dessous…)

14 février 2013

Dollars et whisky (1934) de Erle C. Kenton

Titre original : « You’re Telling Me! »

Dollars et whiskyUn inventeur porté sur la boisson (W.C. Fields) n’a guère plus de succès avec ses inventions qu’avec sa femme lui fait beaucoup de reproches. Sa fille en revanche l’aime beaucoup. Elle est demandée en mariage par un garçon de la bonne société malgré l’opposition de sa famille. Des évènements assez surprenants vont changer les choses…… W.C. Fields avait déjà tourné précédemment cette histoire en 1926, en muet donc. En 1934, l’acteur comique est au meilleur de son talent et au sommet de sa gloire. You’re Telling Me! est une belle succession de gags avec quelques rares scènes sérieuses. Le héros est à nouveau un personnage mal jugé et incompris par son entourage mais qui finira par prouver à tous sa valeur de façon éclatante. W.C. Fields reprend ici son sketch de la partie de golf, l’un des plus célèbres du comédien.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: W.C. Fields, Joan Marsh, Buster Crabbe, Adrienne Ames
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Remarques :
You’re Telling Me! est un remake de So’s Your Old Man de Gregory La Cava (1926) avec W.C. Fields et Alice Joyce. L’histoire est au départ une nouvelle de Julian Street intitulée Mr. Bisbee’s Princess.

La célèbre scène de la partie de golf reprend beaucoup du court métrage de 20 minutes The Golf Specialist tourné par W.C. Fields en 1930.

23 décembre 2012

Mighty like a moose (1926) de Leo McCarey

Titre français : « Le mari à double face »

Le mari à double face(Muet, 22 minutes) Monsieur Moose a une dentition de cheval qui le rend ridicule, Madame Moose a un nez bossu et énorme qui la rend disgracieuse. Sans le savoir, ils vont se faire opérer le même jour et en sont tellement changés qu’ils ne se reconnaissent même pas dans la rue à la sortie et tombent amoureux l’un de l’autre… Produit par Hal Roach,  Mighty like a moose est une petite merveille, un joyau de l’humour du burlesque des années vingt qui excelle dans l’invention et la précision. Comique inspiré entre autres par Max Linder (1), Charley Chase nous régale par ces chassés-croisés réglés au quart de seconde près. C’est un humour légèrement absurde, l’histoire est bien entendu difficile à croire mais elle fonctionne parfaitement. On ne s’ennuie pas une seconde.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Vivien Oakland, Gale Henry
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Remarque :
Mighty like a moose peut se traduire par « puissant comme un élan ». Est-ce un jeu de mots… ou est-ce une simple référence à la généreuse dentition du héros ?

(1) Plusieurs scènes évoquent le merveilleux Be my wife (Soyez ma femme) de Max Linder (1921).

10 décembre 2012

Amis de combat (1929) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Wasei kenka tomodachi »

Amis de combat(Muet, 14 minutes) Deux amis vivent ensemble et travaillent ensemble en faisant des livraisons avec leur camion. Un jour, ils renversent une jeune femme qui leur avoue n’avoir aucun endroit pour vivre. Ils la recueillent. Cherchant tous deux à se faire valoir à ses yeux, leur amitié se détériore et ils en viennent aux mains. Finalement, la jeune femme rencontrera un étudiant qui l’emmènera au loin, laissant nos deux amis finalement attendris par ce bonheur naissant… Ozu a réalisé 54 films dont 35 muets ; beaucoup sont aujourd’hui perdus. Amis de combat est son 9e film. Seule subsiste une version incomplète (version raccourcie à partir d’une copie de 9,5mm), on pourra remarquer des trous dans le déroulement de l’histoire. Il s’agit d’un mélange de comédie et de drame social, en ce sens Ozu montre là une certaine influence des films de Chaplin. Sous l’apparente légèreté, le thème de la séparation est ici abordé : les deux amis doivent se résigner à voir partir la jeune fille recueillie. Cela préfigure ce thème qui reviendra dans de très nombreux films ultérieurs d’Ozu : le père qui doit se résigner à voir partir la fille qu’il a élevée, emportée par un autre homme. On remarquera qu’alors, Ozu se livrait à quelques expérimentations de prises de vue audacieuses avec une caméra en mouvement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Atsushi Watanabe, Hisao Yoshitani, Eiko Takamatsu
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10 décembre 2012

Un garçon honnête (1929) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Tokkan kozô »
Autre titre français : « Le galopin »

Le galopin(Muet, 14 minutes) Un kidnappeur attire un enfant en l’amusant avec des grimaces et en lui achetant des jouets. Il le ramène à son boss. L’enfant se révèle vite être intenable et joue des mauvais tours au chef des kidnappeurs qui décide de s’en débarrasser. Mais il n’est pas sûr que ce soit si facile que cela… Un garçon honnête est un film burlesque qui n’est visible aujourd’hui que dans une version incomplète mais qui forme toutefois un ensemble cohérent. Ozu montre ici une certaine influence du cinéma burlesque américain tout en y apportant une touche japonaise, notamment dans les postures et le jeu des acteurs. Ozu montre également ses talents à faire jouer les enfants, talents dont il fera preuve à nouveau dans plusieurs de ses films ultérieurs.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tatsuo Saitô, Tomio Aoki, Takeshi Sakamoto
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18 novembre 2012

The Kid Brother (1927) de Ted Wilde, Lewis Milestone et J.A. Howe

Titre français parfois utilisé : « Le petit frère »

The Kid Brother (Film muet) Chez les Hickory, Harold est le petit dernier. Son père est le shérif du village, un force de la nature tout comme ses deux grands frères. Dans ce monde rural, le frêle Harold est bien peu considéré et on ne lui donne à faire que des tâches ménagères. L’arrivée d’un spectacle ambulant et de la belle Mary va peut-être changer les choses… The Kid Brother est un film bien peu connu aujourd’hui. Pourtant c’est très certainement le film le plus réussi d’Harold Lloyd. Bien plus que Safety Last! qui, avec sa scène de l’horloge, est son film le plus connu de nos jours, The Kid Brother est incontestablement au niveau des meilleurs Chaplin et Keaton. Les gags foisonnent, tous très bons, Harold Lloyd fait preuve ici d’une inventivité étonnante, une inventivité qui semble intarissable. The Kid Brother Son personnage a d’incroyables ressources pour se sortir de toutes les situations (et de manière élégante) et à chaque fois qu’on le croit tiré d’affaire, tout s’écroule et il doit à nouveau redoubler d’ingéniosité. Il n’y a pas que les gags qui sont novateurs, certains plans sont inédits, telle cette ascension dans un arbre où il a fallu construire un ascenseur spécial pour placer la caméra. On remarquera aussi la belle utilisation des animaux, ceux de la ferme mais aussi d’un petit singe dans un gag admirable. Comme toujours, Harold Lloyd ne se ménage pas dans les scènes d’action, ni dans son combat avec le vilain de l’histoire, joué par Constantine Romanoff un ex-lutteur professionnel. The Kid Brothers connut un grand succès à l’époque mais c’est une grande injustice qu’il soit presque oublié aujourd’hui.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Jobyna Ralston, Walter James, Constantine Romanoff
Voir la fiche du film et la filmographie de Ted Wilde, de Lewis Mislestone et de J.A. Howe sur le site imdb.com.

Remarque :
L’histoire est assez proche de celle de Tol’able David d’Henry King (1921) avec Richard Barthelmess, à ceci près que le traitement est bien entendu ici humoristique. Harold Lloyd aimait beaucoup ce beau film d’Henry King. Il a même été jusqu’à embaucher un acteur qui y avait joué : Ralph Yearsley.
The Kid BrotherThe Kid Brother
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20 septembre 2012

Danger Ahead (1926) de Scott Pembroke

Danger Ahead(muet, 20 minutes) La série des Hairbreadth Harry compte une douzaine de courts métrages comiques produits par les Weiss Brothers, entre 1926 et 1928. Danger Ahead est le deuxième d’entre eux. C’est une simple histoire de course poursuite (Hairbreadth Harry protège la jeune Belinda qui est poursuivie par le vilain Relentless Rudolph et sa bande) mais le résultat est beaucoup moins banal qu’on pourrait le croire. Les gags sont très inventifs (formidable effet où la bande *et* leur voiture se cachent derrière un simple poteau télégraphique), l’humour est particulièrement loufoque, le rythme est très enlevé, les cascades sont audacieuses, il y a beaucoup de jeux de mots dans les textes. Le vilain, interprété par Jack Cooper, est très réussi : rire sardonique, longues moustaches et une expression qui revient quand il rate son coup : « Curses! » (Malédiction!). Assez peu connu, Danger Ahead vaut la peine d’être découvert. Il déborde d’humour.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Earl McCarthy, Charlotte Merriam, Jack Cooper
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Remarque :
La série des Hairbreadth Harry est basée une bande dessinée (un comic strip paraissant dans un journal) de C.W. Kahles qui a débuté en 1906 et qui a continué jusqu’en 1939 (soit 8 ans après la mort de son créateur).

8 août 2012

Isn’t Life Terrible? (1925) de Leo McCarey

Isn't Life Terrible? (Court métrage de 22 minutes) Charley n’est pas un homme à qui tout sourit : sa femme lui impose la présence de son frère qui a un poil dans la main et il ne peut partir en vacances comme le font ses voisins. A un concours de vente de stylos en porte à porte, il gagne une croisière pour toute la famille. La chance va-t-il enfin lui sourire? … Isn’t Life Terrible? (1) apparaît plutôt décousu, un assemblage hétéroclite de scènes. Les gags sont assez inégaux, parfois beaucoup trop longs comme celui du stylo éclabousseur. Chase et McCarey parviennent néanmoins à construire, à partir de peu de choses, une comédie jouant sur le nonsense. Le beau-frère paresseux est interprété par Babe Hardy, alias Oliver Hardy (le tandem Laurel et Hardy sera formé peu après, en 1926) qui ne fait pas grand-chose ici. On remarquera aussi la présence de Fay Wray en cliente potentielle des stylos. Isn’t Life Terrible? n’est certainement pas le premier film à regarder pour découvrir cet excellent comique du muet qu’est Charley Chase.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Katherine Grant, Oliver Hardy
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(1) Le titre est un clin d’œil au long métrage de D.W. Griffith sorti l’année précédente : Isn’t Life Wonderful (1925) avec Neil Hamilton. Les sujets n’ont toutefois rien en commun.

29 juin 2012

Bancs publics – Versailles rive droite (2009) de Bruno Podalydès

Bancs publicsFace à un immeuble de bureaux, un homme a mis sa fenêtre une large  banderole : « Homme seul »… Tel est le point de départ de Bancs publics (Versailles rive droite), le troisième et ultime film de la trilogie de Bruno Podalydès dite des « gares de Versailles ». Cette fois, il est totalement sur le registre de l’humour, le film étant une succession de saynètes à peine reliées par un fil conducteur. L’humour s’installe doucement, lors de la première partie dans les bureaux, et s’intensifie au fur et à mesure que le film avance. Dans le square, nous avons une succession de situations jouant sur les rapports humains et la dernière partie, dans le magasin de bricolage, est une suite ininterrompue de mini-scènes utilisant beaucoup nos rapports aux objets (et aux outils !) D’une manière générale, la quantité de gags est impressionnante, c’est un humour qui semble jouer avec l’absurde mais en réalité toutes les situations sont plausibles, on peut les rencontrer dans la vie réelle. Le film nous donne un recul énorme et c’est alors qu’elles nous paraissent absurdes voire anachroniques. Le type d’humour est assez proche de celui du regretté Raymond Devos. L’humour très fin, parfois par petites touches, le jeu avec les objets, la petite dose de poésie, tout cela nous fait aussi inévitablement penser à Jacques Tati. La liste des acteurs qui ont participé est impressionnante, chacun apportant son jeu personnel ce qui donne au film une grande richesse. Bancs publics (Versailles rive droite) n’a pas eu le succès qu’il méritait, c’est dommage car c’est une petite merveille d’humour.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Denis Podalydès, Florence Muller, Samir Guesmi, Olivier Gourmet, Bruno Podalydès
Voir la fiche du film et la filmographie de Bruno Podalydès sur le site IMDB.
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Liste des acteurs les plus connus ayant participé :
Mathieu Amalric, Pierre Arditi, Michel Aumont, Josiane Balasko, Didier Bourdon, Bernard Campan, Micheline Dax, Catherine Deneuve, Julie Depardieu, Emmanuelle Devos, Vincent Elbaz, Nicole Garcia, Hippolyte Girardot, Chantal Lauby, Pascal Légitimus, Thierry Lhermitte, Michael Lonsdale, Chiara Mastroianni, Benoît Poelvoorde, Catherine Rich, Claude Rich, Elie Semoun, Bruno Solo

Ce film fait partie d’une trilogie de Bruno Podalydès portant le nom des gares de Versailles :
Versailles Rive Gauche (1992), court-métrage de 45 mn
Dieu seul me voit – Versailles-Chantiers (1998) série de 6 x 1h tournée en 1996 ramenée à 2 heures pour la sortie en salles en 1998.
Bancs publics – Versailles Rive Droite (2009)