6 avril 2013

Circus Today (1926) de Lloyd Bacon et Del Lord

Billy BevanGus et Slim travaillent dans un cirque. Le directeur force Gus à remplacer au pied levé un voltigeur. Il finit par s’enfuir à toute allure avec une charrette qui transporte la cage des lions. Lorsque l’attelage fait une sortie de route, la cage se brise et les lions s’échappent… Circus Today est une production Mack Sennett qui met en vedette Billy Bevan, acteur comique d’origine australienne. Mack Sennett l’a découvert et l’a fait tourner dans de nombreux courts métrages de 1919 à 1929. L’acteur a eu ensuite une longue carrière de petits rôles. L’humour est ici tout à fait dans le style de Sennett. Le film enchaîne un maximum de gags toujours assez simples, pas toujours très travaillés et sans prendre le temps de bien les amener. Le jeu du lion est assez étonnant, la frayeur de l’actrice Madeline Hurlock lorsqu’il se couche sur elle n’est visiblement pas entièrement feinte ! (Muet, 20 min)
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Billy Bevan, Andy Clyde
Voir la fiche du film et la filmographie de Lloyd Bacon et Del Lord sur le site IMDB.

Anecdote :
Circus TodayLe lion de Circus Today est le même lion qui apparaitra dans The Circus de Chaplin. Il s’agit d’un lion nommé Numa fourni par Charles et Muriel Gay. Ces deux français qui avaient ouvert en 1914 un petit parc d’attraction à Los Angeles, Gay’s Lion Farm, fournirent des animaux pour de nombreux films. Notons que ce lion s’appelait Numa comme le lion dans les livres de Tarzan. [Détails fournis par Anthony Balducci dans son livre The Funny Parts (McFarland, 2012) ]

23 février 2012

Je ne suis pas un ange (1933) de Wesley Ruggles

Titre original : « I’m No Angel »

Je ne suis pas un angeLa belle Tira est danseuse et dompteuse de lions dans une foire ambulante. Par besoin d’argent pour se tirer d’un mauvais pas, elle accepte de faire un numéro dangereux où elle met sa tête dans la gueule d’un lion. Se basant sur les prédictions d’un fakir de foire, elle attend de rencontrer un homme riche et, en attendant, multiplie les conquêtes… Troisième film de Mae West, Je ne suis pas un ange cherchait à capitaliser sur le succès de She Done Him Wrong. L’actrice se remet en tandem avec le jeune Cary Grant et, bien entendu, continue à jouer son personnage de femme provocante au déhanchement exagéré, personnage proche de la caricature qui aligne les répliques à double sens sexuel. L’histoire s’enlise un peu pendant la première moitié du film, où Mae West s’amuse à jouer la dompteuse, Je ne suis pas un ange mais tient ses promesses sur la seconde avec une scène de procès absolument jubilatoire : Mae West décide en effet d’interroger elle-même les témoins de l’accusation et c’est un festival de bons mots. Bien entendu, il y a là largement de quoi réveiller la censure et énerver la League of Decency : les films de Mae West ont indéniablement renforcé leur détermination à agir. Je ne suis pas un ange connut un très grand succès, Mae West apportant un succès supplémentaire à Paramount qui était alors mal en point.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mae West, Cary Grant, Edward Arnold, Ralf Harolde
Voir la fiche du film et la filmographie de Wesley Ruggles sur le site IMDB.
Voir les autres films de Wesley Ruggles chroniqués sur ce blog…

Remarques :
C’est Mae West qui écrivait elle-même ses scénarios et ses dialogues.
Exemple-type de réplique :
– Tira, comment avez-vous fait pour avoir une telle quantité d’hommes dans votre vie ?
– Vous savez, ce n’est pas la quantité d’hommes dans votre vie qui est important, c’est la quantité de vie qu’il y a dans vos hommes !
(It’s not the men in your life that matters, it’s the life in your men.)
D’autres sont plus difficiles à traduire sans casser le jeu de mots :
– Tira, you’ve been very good
– When I’m good, I’m very good. When I’m bad, I’m better.

C’est dans Je ne suis pas un ange que Mae West dit sa célèbre phrase « Beulah, peel me a grape » (Beulah est le nom de sa femme de chambre). Cette phrase lui aurait été inspirée par l’observation de son singe apprivoisé qui raffolait de raisin et qui pelait tous les grains avant de les engloutir. Cette phrase est devenue ultra-célèbre pour exprimer une certaine langueur luxueuse. Dave Frishberg a écrit une chanson intitulée « Peel me a grape », chantée par Anita O’Day dans les années 60 et reprise plus récemment par Diana Krall qui en fait un grand succès.