26 novembre 2007

Munich (2006) de Steven Spielberg

MunichElle :
(pas vu)

Lui :
Munich relate la mission secrète d’un petit commando du Mossad chargé d’éliminer onze responsables de Septembre Noir après l’attentat aux Jeux Olympiques de Munich en 1972. L’histoire serait donc réelle mais les faits sont invérifiables puisque cette opération n’a officiellement jamais existé. Le déroulement pratique de cette mission est donc en grande partie inventé. Spielberg en fait un long métrage qui paraît extrêmement répétitif, souvent un peu brouillon (ce qui paraît difficilement compréhensible de la part d’un tel cinéaste) et dont le propos de fond qui s’interroge sur la finalité de cette action se retrouve dilué dans un ensemble beaucoup trop disparate. Le film est beaucoup trop long (2h30), a beaucoup trop de personnages et cela n’engendre qu’une grande confusion qui finit par pousser au désintérêt.
Note : 2 eacute;toiles

Acteurs: Eric Bana, Daniel Craig, Ciarán Hinds, Mathieu Kassovitz, Michael Lonsdale, Mathieu Amalric, Hiam Abbass
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25 novembre 2007

La griffe du passé (1947) de Jacques Tourneur

Titre original : « Out of the Past »
Autre titre anglais (U.K.) : « Build my gallows high »
Autre titre français : « Pendez-moi haut et court »
Titre Belgique : « L’étreinte du passé »

La griffe du passéElle :
Beau film noir au scénario touffu et complexe. Mitchum excelle dans son rôle de privé au grand coeur et Kirk Douglas dans celui du salaud manipulateur.
Note : 5 étoiles

Lui :
La Griffe du Passé fait partie des meilleurs films noirs des années 40, très classique du genre. Truand, détective privé, femme fatale, double jeu et trahison… tous les ingrédients sont bien là et l’assemblage fonctionne à merveille. L’atmosphère globale est plutôt fataliste, sur le thème de l’homme rejoint par son passé. La griffe du passé D’ailleurs, Jacques Tourneur évite le happy-end. Mitchum, royal, domine le film et Kirk Douglas (alors jeune débutant) est remarquable. Jane Greer est un peu en deçà, comme écrasée par ces deux monstres. Quelques très beaux plans, notamment les deux scènes à l’intérieur de la voiture. Oui,  La Griffe du Passé (alias Pendez-moi haut et court) est assurément un superbe film noir, parmi les tous meilleurs.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, Jane Greer, Kirk Douglas, Rhonda Fleming
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Remarque :
La griffe du passé est adapté d’un roman de Geoffrey Homes (pseudonyme de Daniel Mainwaring)  Build My Gallows High. Le film a d’ailleurs été distribué en Angleterre sous ce nom. Le premier titre français Pendez-moi haut et court est une traduction du titre du roman (gallows = potence).

Out of the Past a eu un remake : Contre toute attente (Against all odds) de Taylor Hackford (1984) avec Jeff Bridges et James Woods, globalement peu réussi… Détail amusant : Jane Greer y interprète la mère de son propre personnage dans la version originale.

24 novembre 2007

Angoisse (1944) de Jacques Tourneur

Titre original : Experiment perilous

AngoisseElle :
Très bon film dramatique qui à la fois aiguise la curiosité et éprouve les nerfs. Jacques Tourneur met habilement ses personnages en scène en dévoilant peu à peu les facettes cachées de leur personnalité :  le mari traumatisé par son enfance et jaloux de sa femme révèle progressivement son déséquilibre mental et ses manipulations machiavéliques.
Note : 5 étoiles

Lui :
Angoisse est un film assez méconnu de Jacques Tourneur (le fils de Maurice Tourneur) mais c’est une vraie petite perle. Il parvient à créer une formidable montée progressive de la tension qui n’est pas sans rappeler Hitchcock. Seul le dénouement est un peu plus faible. Globalement, le jeu des acteurs semble retenu tout au long du film mais Angoisse reste toutefois extrêmement prenant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Hedy Lamarr, George Brent, Paul Lukas
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23 novembre 2007

Le grand sommeil (1978) de Michael Winner

Titre original : « The big sleep »

Le Grand Sommeil (Winner)Elle :
(pas vu)

Lui :
Même sans être le remake du remarquable Le Grand Sommeil d’Howard Hawks, cette version de Michael Winner paraîtrait bien fade, techniquement irréprochable mais sans l’étincelle nécessaire. L’histoire originale de Raymond Chandler est, on le sait, compliquée à souhait, certainement l’une des plus absconses des films noirs et cette version, tout en la respectant à la lettre, la rend presque trop compréhensible. A l’univers nocturne et sombre de Hawks, Winner oppose la clarté et la netteté d’un univers anglais : tout y semble propre… en apparence du moins. Robert Mitchum, qui avait déjà interprété Marlowe dans un autre remake quelques années auparavant Adieu Ma Jolie, lui donne un style rigide, un roc inébranlable certes toujours incorruptible mais bien moins humain que Bogart (oui, il est difficile de ne pas chercher à comparer, c’est le lot des remakes). Les personnages féminins sont plus neutres ; il ne se passe rien entre Sarah Miles et Mitchum. Il manque la magie, l’ambiguité, l’atmosphère électrique. Ce Grand Sommeil se laisse néanmoins regarder sans déplaisir mais on peut s’interroger sur cet entêtement des studios à toujours vouloir refaire ce qui était quasiment parfait…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum , Sarah Miles, Candy Clark, Joan Collins, James Stewart, Oliver Reed
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Voir nos commentaire sur la version originale : Le Grand Sommeil d’Howard Hawks (1946) avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall…

22 novembre 2007

The Queen (2006) de Stephen Frears

The QueenElle :
Un portrait à la fois caustique et amusant sur la comédie du pouvoir au sein de la famille royale lors de la disparition de la princesse Diana. Stephen Frears nous offre une mise en scène efficace entremêlée d’archives et de scènes étonnantes dans la sphère intime de la Reine Elisabeth et du fraîchement nommé Tony Blair. Il oppose la modernité et la décontraction du premier ministre à la rigidité, l’indifférence et la froideur du couple royal qui préfère aller à la chasse à Balmoral plutôt que de manifester sa présence à Buckingham Palace peu avant les funérailles. Etonnant Tony Blair qui établit une étrange complicité avec la reine. Cette fresque satirique montre le décalage d’une monarchie vieillissante encombrée de protocoles et de préjugés avec la réalité de la société anglaise.
Note : 4 étoiles

Lui :
Sur un sujet qui n’est pas forcément très passionnant quand on n’est pas sujet britannique (la réaction de la famille royale lors de la mort de Diana), Stephen Frears parvient à nous intéresser avec un film bien ficelé. Tout en jouant un peu avec la fascination de pénétrer des sphères de pouvoir, il dresse le portrait d’une famille royale en net décalage avec la vie normale. C’est pour lui l’occasion de placer des dialogues amusants et certaines de leurs réactions semblent vraiment surnaturelles. Passées les premières minutes, où les personnages de la Reine et de Tony Blair paraissent assez peu crédibles, l’interprétation se révèle ensuite assez juste. Sur le fond, tout cela paraît tout de même un peu futile… mais The Queen reste plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Helen Mirren, Michael Sheen, James Cromwell, Alex Jennings
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21 novembre 2007

Sérieux comme le plaisir (1975) de Robert Benayoun

Sérieux comme le plaisirElle :
Plongée en légèreté dans l’atmosphère des années 70 avec toute une pléiade d’acteurs encore méconnus. Un voyage de vacances sur les routes de France entrecoupé de scènes frôlant l’absurde et le décalé et un triangle amoureux entre Ariane (Jane Birkin) et ses deux amours. Le film reflète bien l’insouciance, la fantaisie, l’audace, les nouvelles libertés conquises de ces années-là. En revanche, le scénario est un peu vide et on finit par s’ennuyer.
Note : 2 étoiles

Lui :
A l’heure où les années 70 sont récupérées par des marketeurs en panne d’idées qui n’en donnent qu’une image bien évidemment totalement fausse, il est rafraîchissant de voir un film comme Sérieux comme le Plaisir, un film qui capture si bien l’esprit de cette époque. Sur le thème du trio débridé et libéré (une fille et deux garçons), l’écrivain et critique de cinéma Robert Benayoun s’amuse à retourner les situations avec de nombreuses petites saynètes qui jouent sur le burlesque, le non-sens, le farfelu. Il y place aussi quelques hommages en clin d’œil à WC Fields, Laurel et Hardy, Buster Keaton. La pléiade d’acteurs présents est d’ailleurs assez impressionnante, chacun faisant une petite apparition, un petit coucou. Mais Sérieux comme le Plaisir est surtout plein de vie, nous baignant dans cette insouciance, avec ce sentiment de liberté et d’absence d’entrave, donnant ainsi une des images les plus vraies de l’esprit des années 70. C’est un vrai délice. On ne s’ennuie pas une seule seconde.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jane Birkin, Richard Leduc, Georges Mansart, Michael Lonsdale, Isabelle Huppert, Francis Perrin
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20 novembre 2007

Bellissima (1951) de Luchino Visconti

BellissimaElle :
Une mère romaine remue ciel et terre pour que sa fillette soit choisie pour être la vedette d’un film. Bellissima est un film plutôt épuisant à regarder : c’est un concert de cris et d’altercations de la part de matrones qui sont tout de même un peu caricaturales dans leur exagérations verbales. Les rares minutes de silence sont très appréciées. Ceci étant dit, c’est par la peinture sociale qu’il nous présente que ce film de Visconti prend toute sa valeur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Anna Magnani en mama romaine, dans toute sa verve et son exubérance… On a envie de dire : il vaut mieux l’avoir en photo qu’en pension! Par delà ce déluge verbal et gestuel, on ne peut qu’admirer le talent de Visconti pour tracer le portrait de cette femme qui voudrait tant offrir une vie meilleure à sa fille. Au travers de ce personnage, c’est aussi le portrait de l’Italie d’après guerre, une Italie qui a du mal à se trouver un sens mais néanmoins pleine d’énergie et de volonté. Et c’est toute cette énergie que l’on a l’impression de prendre presque comme un coup de poing en regardant Bellissima.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Anna Magnani, Walter Chiari, Tina Apicella
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19 novembre 2007

Missing (1982) de Costa-Gavras

MissingElle :
Enquête captivante et poignante d’un père accompagné de sa belle fille à la recherche d’un fils disparu au Chili pendant le coup d’état de Pinochet. Au départ, Jack Lemmon joue au père excédé par les excentricités de son fils puis peu à peu, il découvre le vrai visage de son fils grâce à l’énergie et au courage de Sissy Spacek. De petit père tranquille et égoïste, il devient un fervent défenseur des droits de l’homme. Il faut saluer Costa-Gavras pour avoir le courage d’aborder des thèmes politiques touchant aux libertés bafouées et aux régimes totalitaires.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le mérite de Missing est avant tout politique : étaler au grand jour la collusion entre la CIA et la junte chilienne. Le film aurait cependant plus d’effet si Costa-Gavras ne tombait pas dans ses travers habituels : trop manichéen et trop simpliste, il nous met les points sur les « i » pour que l’on comprenne bien, la scène du militaire retraité qui parle au petit déjeuner de sa mission en est un exemple extrême. Certes Costa-Gavras vise un public large et sa dénonciation du soutien des Etats-Unis aux dictatures d’Amérique du Sud est bien entendu une bonne chose.  Il a toutefois la main lourde quelquefois sur le plan du spectaculaire et de la dramatisation.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Sissy Spacek, Melanie Mayron, John Shea
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18 novembre 2007

Jardins en automne (2006) de Otar Iosseliani

Jardin en AutomneElle :
Autour de la dégringolade d’un ministre qui redécouvre le sens de la vraie vie, Otar Iosseliani avec le talent qu’on lui connaît nous offre une série de situations décalées, une pléiade de personnages cocasses pour évoquer la comédie du pouvoir et la quête existentielle de cet homme. Dommage que le rythme soit si lent. Ce défilé de portraits et de scènes saugrenues finit pas lasser. Il manque la petite étincelle fédératrice.
Note : 2 étoiles

Lui :
Un ministre de l’agriculture qui redevient un simple citoyen et doit donc se réinsérer dans la vie de son quartier, voilà la trame qui permet à Otar Iosseliani de donner à Jardins en Automne tout le charme d’une comédie franchement décalée qui joue sur l’absurde et le saugrenu. Toutefois, l’ensemble manque cruellement de structure et de finalité, et finit par nous paraître un peu long. La forme en revanche est intéressante car Otar Iosseliani filme ses saynètes de façon très vivante. Les scènes de ministère sont très bien faites, sorte de ballet quasiment muet, tout en mouvements qui paraissent aussi vains que rituels. A noter Michel Piccoli qui semble bien s’amuser à interpréter une vielle dame à chignon grisonnant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Séverin Blanchet, Jacynthe Jacquet, Michel Piccoli
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18 novembre 2007

Adieu, plancher des vaches (1999) de Otar Iosseliani

Adieu, plancher des vachesElle :
Fresque loufoque sur une galerie de personnages parisiens hauts en couleur. Qu’ils soient bourgeois, populaires ou clochards, le réalisateur nous met en position d’observateur de leur vie quotidienne qui ne correspond pas toujours à leur statut social d’origine. Tantôt ils se croisent, se rencontrent, tantôt ils s’évitent. Les dialogues sont quasiment absents. Un peu à la manière de Tati ou de Jérôme Deschamps, on perçoit quelques phrases très banales du style « Comment ça va? Ca va bien ». C’est à la fois drôle, original et touchant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Remarquable. Adieu, plancher des vaches est un film qui nous surprend et nous enchante. Iosseliani cultive les contrastes, le saugrenu, tout en donnant une peinture très réaliste de la vie d’un quartier populaire à Paris. Il y a un peu de Bunuel dans la construction, du Tati dans les dialogues et le film ne faiblit à aucun moment.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Nico Tarielashvili, Lily Lavina
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