16 février 2008

Le Feu follet (1963) de Louis Malle

Feu folletElle :
(En bref) Très belle interprétation de Maurice Ronet dans son cheminement vers la mort. Un film remarquablement filmé par Louis Malle, bien que pas très gai mais jamais glauque toutefois.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ayant plannifié son suicide, un jeune dandy fait une introspection sur sa vie pour, en quelque sorte, justifier son acte. Si Le Feu Follet est un film profondément déprimant (en ce qui me concerne, c’est sans aucun doute l’un des films les plus déprimants que j’ai jamais vus), il est remarquable dans sa forme car Louis Malle parvient à donner une grande puissance à ses images sans utiliser aucun artifice, seulement en jouant avec les éclairages, les décors, les gros plans. A noter aussi, une merveilleuse utilisation de la musique d’Erik Satie. Film à déconseiller aux personnes dépressives…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Maurice Ronet, Jeanne Moreau, Alexandra Stewart
Voir la fiche du film et la filmographie de Louis Malle sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Louis Malle chroniqués sur ce blog…

2 réflexions sur « Le Feu follet (1963) de Louis Malle »

  1. Je viens juste de le voir sur grand écran… (Un cinéma de Bordeaux propose en ce moment une rétrospective Louis Malle) J’ai trouvé ce film assez éprouvant. Il semble que comme dans le romantisme, le décor fait écho à l’intériorité du personnage: on y voit un Paris morne et délabré. La musique de Satie est un pur moment de délectation.

  2. Le « feu follet » est un constat sur le refus de s’assumer dans un monde responsable.

    Un regard vide, indifférent offert par un détaché en cure de désintoxication cible ceux que l’on entend plus, que l’on ne voit plus malgré quelques bons conseils rationnels sur les devoirs de l’existence.

    Certains vous tendent la perche mais celle-ci est méprisée par un homme décidé à s’éjecter d’un contexte refusé en quarante huit heures d’errances Parisiennes s’achevant sur un nombre fatidique, choisi ou tout s’éteint.

    Des mains rivées à un corps sans énergie exécutent des mouvements, déplacent des objets sans pour cela respecter la lucidité d’une logique.

    Alain Leroy délimite le pouvoir d’une décision en caressant les contours métalliques d’une délivrance. Le monde n’est plus perçu, les séquelles de l’alcool ajoutées à une paresse existentielle ont crées des sillons irréversibles.

    Dans un contexte de départ thématique un homme sans but, s’asperge jusqu’à plus soif d’un vice préalablement endormi, la dernière perception d’une fête incessante réveillant pour quelques moments les sens d’un indifférent.

    Ce film pour public très averti tissé dans un leitmotiv musical Satien déprimant à souhait est désorientant, décalé, au dela de tout normalisme nécessaire entretenant par un équilibre salutaire trente glorieuses toiles de fonds accompagnatrices d’un personnage refusant de s’intégrer à la prospérité d’une époque.

    Alain Leroy frappé d’une mélancolie tenace ne voit que ce qu’il ne désire que voir condamnant ainsi toute thérapie victorieuse.

    Diminué par son propre mal, déconnecté des responsabilités par un coté jouissif inassouvi sa descente aux enfers s’effectue dans un état second fait de rencontres éphémères dans un Parisianisme sans âme.

    Un inéducable processus transactionnel sans intérêt tire vers le bas un être vaniteux ventilant de son esprit des choses simples synonymes malgré leurs absences de lumières d’une continuité

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