15 février 2008

Ne le dis à personne (2006) de Guillaume Canet

Ne le dis à personneElle :
(pas vu)

Lui :
Huit ans après que sa femme ait été assassinée par un tueur en série, Alex reçoit un email anonyme accompagné d’images prétendument prises en temps réel de sa femme dans une rue. Tel est globalement le point de départ de Ne le dis à Personne, adapté d’un roman d’Harlan Coben, une histoire qui nous intrigue vraiment et qu’il est bien difficile de percer à jour. A l’instar de son personnage principal, on ne comprend absolument pas la raison des évènements auxquels on assiste et il faut attendre les dix dernières minutes pour que la vérité se dévoile à nos yeux. Sachant parfaitement profiter de la richesse du scénario, Guillaume Canet réussit à trouver le bon équilibre, nous ficelant un thriller à la française qui ne cherche pas à singer les productions américaines : son film a une personnalité certaine, y compris dans les scènes d’action, privilégiant toujours les personnages qui sont assez nombreux mais très bien cernés. Ne le dis à Personne semble avoir été globalement mal reçu par la Critique, en tout cas pas aussi bien qu’il le méritait car, bien entendu, on peut toujours reprocher ici et là quelques petites maladresses. C’est un peu dommage car il sait prolonger, voire même renouveler, la tradition du bon polar à la française. Moi, je dis : bravo !
Note : 5 étoiles

Acteurs: François Cluzet, Marie-Josée Croze, André Dussollier, Kristin Scott Thomas, François Berléand, Nathalie Baye, Jean Rochefort, Marina Hands
Voir la fiche du film et la filmographie de Guillaume Canet sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Guillaume Canet chroniqués sur ce blog…

9 réflexions sur « Ne le dis à personne (2006) de Guillaume Canet »

  1. Je suis tout a fait d’accord avec vous. Ce film est pour moi la tres bonne surprise francaise de l’annee derniere! Pas besoin d’effets speciaux pour faire un tres bon thriller qui n’a rien a envier aux grosses productions americaines. François Cluzet que je n’apprecie pas vraiment d’habitude est excellent a l’instar des autres acteurs, l’intrigue ,captivante, nous tient en haleine jusqu’a la derniere minute, certaines scenes sont dignes des meilleurs films d’action (la poursuite sur l’autoroute), bref que demander de plus?
    Merci et bravo Guillaume Canet!

  2. J’y suis allée dès le premier jour de la sortie en salle, folie ! me direz-vous. Mais le cinéma n’est-il pas affaire de désir, d’envie… le bouquin était emballant, l’adaptation française est plus que réussie : la scène de la traversée du périph est bluffante, non ? alors, oui, il y a des imperfections, tellement ténues, tellement mineures, qu’on ne peut que tirer son chapeau au petit Canet. ;o)

  3. Harlan Cobben est un auteur qui a mauvaise réputation. Il est au thriller ce que Marc Levy est à la littérature. Je n’ai rien trouvé à sauver dans ce film aux rebondissements aussi nombreux que convenus. La mise en scène est tout à fait plate et Cluzet fait du Cluzet.

  4. il n’y a rien a ajouter au commentaire précédent. ce film est un vrai navet, cluzet nous montre une fois de plus qu’il aurait du en rester aux téléfilms et canet qu’il n’aurait pas du passer de l’autre côté de la caméra. Seule la bande son vaut lécoute.

  5. J’aime bien Harlan Cobben qui offre une lecture de détente.
    Ce livre est bon et le film est une vraie réussite.
    Canet à la réalisation est doué. Son dernier film (les petits mouchoirs) est d’ailleur superbe.
    François Cluzet est très bon. C’est un acteur que j’apprécie beaucoup et que je suis heureuse de revoir ces derniers temps grâce à ce film

  6. Amusante opposition d’appréciations entre « Lui » et Alexandre Clément…

    Pour ma part je me rapproche plutôt de « Lui », avec quelques réserves.

    Une partie de la situation de départ va un peu trop loin dans le sirupeux romantique caricatural (le fait que le héros et sa femme s’aimaient depuis l’enfance, avec plusieurs flash-back gênants de niaiserie et de clichés à faire lever les yeux au ciel). Une partie de l’empilement de mystères et meurtres est un peu « forcée », pour étoffer le côté polar sombre et inquiétant (je pense surtout ici aux interventions de l’équipe mystérieuse qui pourchasse les uns et les autres). Le mystère a beau être emberlificoté il n’est pas si obscur que ça (et honnêtement, en n’ayant pourtant strictement aucune idée sur le film avant de le voir, je n’ai pas dû attendre « les dix dernières minutes » pour en débrouiller l’essentiel, seuls quelques points de l’enchaînement et du rôle exact tenu par quelques personnages m’ont été révélés lors des aveux finaux et post-finaux [ces tout-derniers confirmant ce que j’avais pensé depuis un moment], mais j’avais compris l’enchaînement principal + le donneur d’ordres de l’équipe mystérieuse dès le milieu du film).

    Mais malgré ces réserves verbalisées « en me retournant sur le film » après sa conclusion, je dois admettre qu’il est efficace, car j’ai « marché », je n’ai pas été ni lâché par le déroulé de l’action, ni mis à distance par mes réflexions sur ce qui avait dû se passer. Un vrai thriller simple, sans trop d’hémoglobine, sans surenchère d’action, sans surenchère de noirceur (juste quelques clichés polars et quelques moments glauques sans doute inévitables même si personnellement je n’en comprends pas la présence obligée dans ce genre de films), avec un suspens régulièrement relancé, une bonne alternance d’action et de moments plus calmes mais une tension constante. Il happe et fonctionne bien. Et comme vous dites, c’est un thriller efficace et c’est en même temps un film français qui ne singe pas les thrillers hollywoodiens — et sa situation parisienne est crédible, cohérente avec l’action et les péripéties, sans être artificielle, et cet aspect est en soi une réussite. On ne pense pas « tiens, c’est un thriller à l’américaine mais qui se passe à Paris », on est juste pris, et ça se passe évidemment à Paris sans qu’on y prenne garde. Peu de films français y sont parvenus sans faire soit franchouillards soit artificiels.

    Intellectuellement je peux lui trouver quelques petits défauts et des limites, mais viscéralement il fonctionne vraiment bien.

  7. Cher « Lui »,
    Votre chronique est ironique, n’est-ce pas ? J’apprécie particulierement «…son film à une personnalité certaine… ».
    Bien à vous.

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