12 décembre 2007

De l’or en barres (1951) de Charles Crichton

Titre original : The Lavender Hill Mob

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Elle :
Je n’ai vraiment pas accroché à ce film sur le braquage d’un fourgon rempli de lingots d’or par un employé de banque et ses acolytes. La mise en route est laborieuse et l’épilogue n’en finit pas. Mis à part quelques situations amusantes et la prestation d’Alec Guiness, ce film ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Note : 2 étoiles

Lui :
Bien que datant de la grande période des Studios Ealing, une période que d’habitude j’apprécie tout particulièrement dans le cinéma anglais, ce film a, me semble-t-il, perdu beaucoup de son charme au fil des ans. Cette impertinence de l’après-guerre et cet humour distillé à petites touches ne produisent ici qu’un charme gentiment désuet après 50 ans. Dommage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alec Guinness, Stanley Holloway, Sid James
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11 décembre 2007

La Dame de Shanghai (1947) de Orson Welles

Titre original : « The Lady from Shanghai »

La Dame de Shanghai Elle :
(pas (re)vu)

Lui :
Même si l’on sait maintenant que le film fut en grande partie massacré par un montage effectué à la hussarde par la Columbia, La Dame de Shanghai reste un superbe film noir où la patte de Welles reste bien visible. Au-delà de la trame policière, c’est pour une fois d’une histoire d’amour qu’il traite, ou plus exactement une histoire d’attirances… Il y a beaucoup d’ambiguïté dans ce film et le fait que le cinéaste fut alors en pleine procédure de divorce avec Rita Hayworth n’y est certainement pas étranger. Il prend le contre-pied de son image : il lui coupe les cheveux, la teint en blonde et surtout la transforme en meurtrière machiavélique, la rendant même hideuse dans la scène finale (la filmant avec un grand-angle et en contre-plongée… alors qu’elle est à terre!) Orson Welles casse tout. Le mythe de Gilda et la femme qui fit fantasmer des milliers de G.I. sont bien loin. Est-ce pour cette raison que le jeu de Rita Hayworth est rigide et glacial pendant tout le film? Ou est-elle simplement sclérosée devant son génie de mari? Le wonder boy prend aussi le contre-pied de l’image classique du film noir puisque l’essentiel de La Dame de Shanghai se passe en plein soleil, à bord d’un luxueux yacht (pour la petite histoire, il s’agit du yacht personnel d’Errol Flynn qui a tenu à le piloter lui-même pendant le tournage). Son inventivité sur le placement des caméras reste toujours remarquable (étonnants plans sur les hauteurs d’Acapulco au bord du précipice), il utilise assez largement des plans très serrés et certaines de ses scènes ont été maintes et maintes fois copiées au cinéma : la scène de l’aquarium et, bien entendu, la célèbre scène finale dans la galerie des glaces. Le public n’aimant pas que l’on abîme ses icônes, La Dame de Shanghai fut un échec commercial, mettant à mal la carrière de Rita Hayworth et surtout, hélas, celle d’Orson Welles.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Orson Welles, Everett Sloane, Glenn Anders
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Note: Wong Kar-wai prépare actuellement le tournage d’un remake de The Lady from Shanghai initalement prévu pour sortir en 2009. La rumeur donne Nicole Kidman comme actrice principale. Il est tout de même assez étonnant qu’un cinéaste comme Wong Kar-wai fasse un tel remake, surtout que l’histoire en elle-même, un roman policier de Sherwood King, est somme toute assez banale. Le synopsis semble toutefois un peu différent puisqu’il y est question d’un espion.
[Mise à jour du 16/01/2012] Le projet de remake est constamment repoussé mais ne semble pas abandonné.

10 décembre 2007

La grande ville (1937) de Frank Borzage

Titre original : « Big city »

La Grande VilleElle :
(pas vu)

Lui :
Dans La Grande Ville, Borzage prend comme support la guerre entre les taxis indépendants et une compagnie qui utilise des méthodes de mafia. Bien entendu, ce n’est pour lui qu’un support pour une grande histoire d’amour mais l’ensemble a bien du mal à prendre, sans doute Borzage n’était pas bien à l’aise avec le côté policier de l’histoire (ce n’est d’ailleurs pas lui qui dirigea la scène finale de bagarre générale). Il n’a donc pas vraiment de fusion entre les deux aspects du film. La Grande Ville est l’un des trop rares films avec Luise Rainer, une actrice allemande pour laquelle la MGM nourrissait de grands espoirs, tel prendre la relève de Greta Garbo. Le public ne suivit pas.
Note : 2 eacute;toiles

Acteurs: Luise Rainer, Spencer Tracy
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Homonymes :
La Grande Ville (Mahanagar) film indien de Satyajit Ray (1963)
Big City film français de Djamel Bensalah (2007)

9 décembre 2007

Les amitiés maléfiques (2006) de Emmanuel Bourdieu

Mes amitiés maléfiquesElle :
Ancien professeur de philosophie et fils de Pierre Bourdieu, Emmanuel Bourdieu a le mérite d’approcher des thèmes peu abordés au cinéma. Il nous plonge avec retenue et authenticité dans le milieu estudiantin, les cours de littérature en amphithéâtre et le milieu littéraire parisien. C’est aussi l’occasion pour lui d’évoquer les questionnements adolescents, les plans échafaudés sur l’avenir, les rêves, les vraies rencontres mais aussi les amitiés perverses, les trahisons, les mauvaises influences d’amis en mal de reconnaissance. Bien que parfois un peu confus, on se laisse emporter par cette frénésie de création qui traverse les personnages.
Note : 3 étoiles

Lui :
Avec Les amitiés maléfiques, Emmanuel Bourdieu se penche sur les relations qui peuvent se nouer au moment de la post-adolescence, ici entre quatre jeunes étudiants à la Sorbonne. L’un d’entre eux, plus charismatique et intransigeant, joue le rôle de leader et influence grandement les trois autres. Les amitiés maléfiques a le mérite de nous plonger dans un univers inhabituel, la façon dont ses personnages se passionnent pour la littérature lui donne même un petit côté XIXe très agréable. Il manque toutefois un peu de flamboyance à son histoire pour nous happer totalement. Très belle prestation de Thibault Vinçon (avec un physique à la Jim Morrison) et de Malik Zidi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Malik Zidi, Thibault Vinçon, Dominique Blanc, Natacha Régnier, Jacques Bonnaffé, Alexandre Steiger, Thomas Blanchard
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8 décembre 2007

Docteur Jekyll et Mr. Hyde (1931) de Rouben Mamoulian

Titre original : « Dr Kekyll and Mr. Hyde »

Docteur Jekyll et Mister HydeLui :
Si la version de Victor Fleming de Docteur Jekyll et Mister Hyde avec Spencer Tracy est certainement la plus connue, celle de Mamoulian 10 années plus tôt est sans aucun doute la plus réussie, avec un caractère brut et sans artifice qui convient si bien au roman de Stevenson. Pourtant la réalisation de Rouben Mamoulian est soignée et fait même preuve d’inventivité (camera subjective, écran coupé en deux, transformations étonnantes du visage, superpositions) mais sans jamais édulcorer le côté sauvage de son Mister Hyde. Plus que sur l’opposition classique entre le Bien et Mal, le propos est ici centré sur la frustration sexuelle de Jekyll, frustration imposée par les convenances d’une bonne société qu’il voudrait tant bousculer. Indéniablement, Rouben Mamoulian parvient à mettre dans son Docteur Jekyll et Mr. Hyde une force que les autres versions n’ont pas.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Fredric March, Miriam Hopkins, Rose Hobart, Halliwell Hobbes, Edgar Norton
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Les adaptations du roman de Robert Stevenson ont été nombreuses.
Les plus notables sont probablement :
> Docteur Jekyll et Mr. Hyde de John Robertson (1920) avec John Barrymore, très belle version (à noter que la même année sortaient trois autres versions dont Der Januskopf de F.W. Murnau)
> Docteur Jekyll et Mister Hyde de Victor Fleming (1941) avec Spencer Tracy, Ingrid Bergman et Lana Turner, une version plus policée.
> Le Testament du Docteur Cordelier de Jean Renoir (1959) pour la télévision avec Jean-Louis Barrault.
> Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor) de Jerry Lewis (1963), version étonnante, probablement le meilleur film de ce comique (son Professor a d’ailleurs un air de famille avec le Hyde de Mamoulian…)
>> Voir une liste (incomplète) des autres versions sur IMDB (pour une liste plus complète, voir à Stevenson: le site liste 54 adaptations !)

7 décembre 2007

Plumes de cheval (1932) de Norman McLeod

Titre original : « Horse feathers »

Plume de chevalElle :
(pas vu)

Lui :
Plumes de cheval est le quatrième film des Marx Brothers ; il se révèle être l’un des plus faibles de leur première période à la Paramount. Pourtant le point de départ du scénario a de quoi nous allécher : Groucho est nommé recteur d’un collège…! On s’attend à ce que son mode de direction ne soit pas très orthodoxe. En fait, la situation est bien mal utilisée et l’histoire s’enferre dans une histoire de football pas bien passionnante. Tout cela semble tourné à la hâte, les gags tombent souvent à plat et s’enchaînent plutôt mal. Même la scène de Groucho faisant un cours d’anatomie devant une classe mixte et bien sage (situation qui nous met en joie rien que d’y penser) tourne court et ne tient pas ses promesses. Groucho est d’ailleurs beaucoup moins prolixe en bons mots que d’habitude. Le film peut néanmoins plaire pour son côté déstructuré et anarchique.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Harpo Marx, Chico Marx, Zeppo Marx, Thelma Todd
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7 décembre 2007

Viva Villa (1934) de Howard Hawks et Jack Conway

Viva VillaElle :
(pas vu)

Lui :
Si Jack Conway est le seul réalisateur cité au générique de Viva Villa, Howard Hawks y participa grandement puisqu’il tourna toutes les scènes en extérieurs au Mexique, notamment les scènes de foule. Ce sont les plus spectaculaires dans cette reconstitution de la l’action de Pancho Villa dans la révolution mexicaine, une reconstitution qui est d’ailleurs certainement plus fidèle au mythe qu’à l’Histoire, le rôle de Francisco Madero apparaissant ici bien faible. Peter Conway a ensuite terminé le film en studio à Hollywood. Le film est surtout remarquable pour l’excellente prestation de Wallace Beery, à qui ce rôle de bandit au grand cœur va comme un gant… et il le montre. Il ne reste pas beaucoup de place pour les autres acteurs à côté de lui. Le film fut un énorme succès pour la MGM.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Wallace Beery, Leo Carrillo, Fay Wray, Henry B. Walthall, Katherine DeMille
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6 décembre 2007

Mélo (1986) d’ Alain Resnais

MéloElle :
La scène d’ouverture qui se passe dans un petit jardin de banlieue permet à Mélo de démarrer dans la légèreté et l’insouciance autour des retrouvailles de deux vieux amis. Puis, peu à peu, les ressorts du scénario se mettent en place. Sabine Azema succombe sous le charme de Dussolier, le fascinant violoniste et souhaite le rencontrer seule. A partir de là, sa double vie l’entraîne dans le mensonge et même pire. Le trio d’acteurs donne beaucoup de crédibilité à cette banale histoire de mari trompé.
Note : 5 étoiles

Lui :
Je dois avouer avoir été légèrement déçu par cette nouvelle vision de Mélo. Ce n’est pas dû à la forme, que j’aime beaucoup : ce style d’adaptation du théâtre au cinéma est franchement parfait, depuis la position des caméras jusqu’aux enchaînements. Ce n’est pas sur le plan de l’interprétation qui est pleine de sensibilité. Non, ce serait plutôt sur le fond, l’histoire, une femme écartelée par son mensonge entre deux hommes, une histoire qui m’a quelque peu ennuyé par moments. J’avais pourtant beaucoup aimé ce film à sa sortie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sabine Azéma, Pierre Arditi, André Dussollier, Fanny Ardant
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5 décembre 2007

Le testament du Docteur Cordelier (1959) de Jean Renoir

 Le testament du Docteur CordelierElle :
(pas vu)

Lui :
Pour tourner Le testament du Docteur Cordelier, Jean Renoir a utilisé les moyens utilisés habituellement pour les téléfilms dans le but d’avoir plus de libertés, de trouver des nouvelles voies. Le résultat n’est certainement à la hauteur de ses espérances, avec notamment un flagrant manque d’intensité. Quand on sait de quel roman de Stevenson ce film est l’adaptation (non mentionné au générique), il n’y a aucune surprise, l’ensemble tombe vraiment à plat. Renoir avait certainement prévu son film pour être vu sans être prévenu, pour que le spectateur soit intruigué et s’interroge. Nul doute que Le Testament du Docteur Cordelier s’inscrit en mode mineur dans la filmographie de Renoir.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Jean-Louis Barrault, Teddy Bilis , Michel Vitold, Jean Topart
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4 décembre 2007

Le nom de la rose (1986) de Jean-Jacques Annaud

Titre original : Der Name der Rose

Au nom de la roseElle :
Immersion au temps de l’inquisition et de l’hérésie religieuse dans un monastère perché sur le haut d’une montagne désolée. Les livres interdits qui pourraient perturber les croyances religieuses des moines sont enfermés dans une tour inaccessible. Plusieurs moines sont retrouvés morts avec la langue et le bout du doigt noirs. Sean Connery va mener l’enquête. Le décor lugubre, les moines aux trognes laides s’opposent à l’angélisme de Sean Connery et de son jeune compagnon. Même si parfois c’est un peu caricatural, on se laisse prendre au jeu de ces énigmes et de cette atmosphère monastique.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans cette adaptation du roman d’Umberto Ecco, Annaud a choisi de privilégier le spectacle en évacuant tout le contenu philosophique. Il réussit néanmoins à faire un film fort, même s’il tombe parfois dans l’excès en insistant lourdement sur certaines scènes « dérangeantes » (autopsies, préambules à la torture). Les décors, somptueux de réalisme, contribuent largement à cette réussite ; la bibliothèque est une pure merveille.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Christian Slater, Helmut Qualtinger, Michael Lonsdale
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