5 décembre 2009

L’avare (TV) (2007) de Christian de Chalonge

L'avareElle :
(pas vu)

Lui :
Réalisée pour la chaîne de télévision France 3, cette adaptation de L’Avare de Molière a bénéficié d’un bon budget et d’un acteur de premier plan qui connaît le rôle pour l’avoir déjà interprété vingt ans auparavant (dans un style différent toutefois), Michel Serrault. Cette transposition a été tournée dans les intérieurs sombres d’un ancien cloître et ne cherche aucunement à mettre en avant les aspects comiques de la pièce mais crée une atmosphère lourde et dramatique qui semble peser comme une chape sur l’austère demeure du Sieur Harpagon. Il en résulte une tension, ferme et permanente, qui renforce le côté tragique de la pièce. Michel Serrault livre une belle prestation, sans charger son personnage et il est bien soutenu par de bons acteurs dont Cyrille Thouvenin et Micha Lescot qui se révèlent convaincants. L’Avare de Christian de Chalonge est une transposition fort réussie du théâtre au grand (et petit) écran.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Serrault, Cyrille Thouvenin, Micha Lescot, Fanny Valette, Louise Monot
Voir la fiche du film et la filmographie de Christian de Chalonge sur le site IMDB.

Autres adaptations à l’écran (ou pièce filmée) :
L’avare de Georges Mélies (1908)
L’avare (TV) de Robert Valey (1966) avec Jean Vilar et Jean-Pierre Cassel
L’avare (TV) de René Lescot (1973) avec Michel Aumont, Francis Huster et Isabelle Adjani
L’avare (TV) de Jean Pignol (1978) avec Henri Virlojeux
L’avare de Jean Girault (1980) avec Louis de Funès
L’avare (TV) de Yves-André Hubert (2001) avec Gérard Giroudon

4 décembre 2009

Le diable et les 10 commandements (1962) de Julien Duvivier

Le diable et les 10 commandementsElle :
(pas vu)

Lui :
Vers la fin de sa carrière, Julien Duvivier tourne ce film à sketches très léger, bien plus léger (et dans tous les sens du terme) en tout cas que ses autres films. Il n’y a que sept sketches car deux d’entre couvrent plusieurs commandements. Le casting est impressionnant. Côté écriture, il l’est tout autant avec Maurice Bessy, René Barjavel, Henri Jeanson et Michel Audiard. Et pourtant, Le diable et les dix commandements est loin de tenir ses promesses, l’ensemble paraissant très superficiel, assez anodin. Le film se contente de jouer (très) gentiment la carte anticléricale mais reste dans un registre bon enfant. Le moment le plus fort est lors du face à face poignant entre Aznavour et Ventura. Le jeune Alain Delon fait aussi une belle interprétation, pleine de mélancolie. Michel Simon cabotine, Fernandel en revanche est tout en retenue dans le sketch le plus étrange et inattendu, assez fort lui aussi. Très inégal, ce film de Julien Duvivier montre, une fois de plus, à quel point il n’est pas facile de faire un film assez fort avec tant d’acteurs connus. Ce n’était sans doute pas son but toutefois mais, même en tant que pur divertissement, il parait un peu mince.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Michel Simon, Micheline Presle, Alain Delon, Charles Aznavour, Lino Ventura, Fernandel, Jean-Claude Brialy, Louis de Funès, Danielle Darrieux, Madeleine Robinson, Noël Roquevert, Jean Carmet, Mel Ferrer, Claude Dauphin, Marcel Dalio, Maurice Biraud
Voir la fiche du film et la filmographie de Julien Duvivier sur le site IMDB.

Voir les autres films de Julien Duvivier chroniqués sur ce blog…

Les sketches :
1) Tu ne jureras point avec Michel Simon et Lucien Baroux
2) Tu ne convoiteras point, Luxurieux point ne seras et L’œuvre de chair ne désireras qu’en mariage seulement avec Micheline Presle, Françoise Arnoul, Mel Ferrer et Marcel Dalio (courtes apparitions lors de la soirée de Claude Piéplu et Marie-France Pisier)
3) Tu ne tueras point avec Charles Aznavour, Lino Ventura et Maurice Biraud
4) Un seul Dieu tu adoreras avec Fernandel, Germaine Kerjean et Gaston Modot
5) Tes père et mère honoreras et Tu ne mentiras point avec Alain Delon, Danielle Darrieux, Madeleine Robinson et Georges Wilson (courte apparition sur la scène de théâtre de Dominique Paturel)
6) Tu ne déroberas point avec Jean-Claude Brialy, Louis de Funès, Noël Roquevert, Jean Carmet
7) Les dimanches tu garderas avec à nouveau Michel Simon et Lucien Baroux.
Le diable en voix off est interprété par Claude Rich.

3 décembre 2009

2000 films…

2000 films2000 films…
Fiancées en folie (alias Seven chances), film de Buster Keaton de 1925, a été le 2000e film chroniqué sur ce blog… Et de façon presque concomitante, L’Oeil sur L’Ecran a maintenant 5 années d’existence (non, il ne faut pas faire la division… car nous avons commencé à noter nos impressions sur les films en l’an 2000).

Je suis heureux que ce chiffre rond soit tombé sur un Buster Keaton : la personne qui m’a vraiment initié au cinéma était grand amateur (entre autres) des films de Keaton et je les ai donc vus très jeune dans le petit ciné-club de mon lycée…

Merci à nos lecteurs pour leur indulgence et les petits mots d’encouragement. L’un d’entre eux nous aide très gentiment à retrouver bon nombre d’affiches originales, beaucoup sont superbes. Qu’il en soit ici chaleureusement remercié.

Rendez-vous pour les 3000…
Si mes calculs sont bons, ce ne sera pas avant 2014.
Gasp!

Remarque :
L’image ci-dessus est une capture d’écran de l’index. Cliquer sur l’image (ou sur le lien dans la colonne de gauche) pour y accéder. Ce nombre est automatiquement mis à jour…

[Ajout 2020] J’ai laissé passer la 3000e chronique… mais pas la 5000e. Lire…

3 décembre 2009

Fiancées en folie (1925) de Buster Keaton

Titre original : « Seven chances »

Seven ChancesLui :
Le jeune Jimmie Shannon apprend qu’il hérite d’une somme rondelette à la condition qu’il soit marié avant le soir de ses 27 ans, en l’occurence le jour même. Il ne lui reste donc que quelques heures pour trouver une femme qui accepte de l’épouser. La première partie de Fiancées en Folie est amusante mais sans être vraiment marquante ; la seconde partie, en revanche, est du meilleur Keaton, mêlant démesure et périlleuses acrobaties. Le film est célèbre pour l’image de la horde de femmes en robe de mariée lancées à la poursuite de Buster Keaton. L’acteur/réalisateur va encore plus loin dans l’impression de masse humaine que dans Cops, son court métrage de 1922 où il était poursuivi par des centaines de policiers. Alors que les mariées occupent déjà tout l’écran et que l’on est abasourdi par la quantité, une vague supplémentaire entre par un côté de l’écran, puis une autre, c’est un raz de marée qui dévaste tout sur son passage! Il s’ensuit une folle course-poursuite où Keaton montre une fois de plus ses talents acrobatiques et ses capacités sportives, car il court vite ! Une autre scène célèbre (et impressionnante) est celle où il dévale une pente poursuivi par d’énormes rochers. Pendant longtemps, Fiancées en Folies a été considéré parmi les films plus mineurs de Keaton. Il a été vraiment redécouvert dans les années soixante.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, T. Roy Barnes, Snitz Edwards, Ruth Dwyer
Voir la fiche du film et la filmographie de Buster Keaton sur le site IMDB.

Voir les autres films de Buster Keaton chroniqués sur ce blog…

Remarques :
1. La scène des rochers n’était pas prévue. Keaton l’a rajoutée après avoir vu la réaction d’un public de test à un premier montage. Les rochers ont beau être en papier-maché, Keaton eut tout de même des marques sur tout le corps pendant plusieurs mois car, comme on le voit à l’écran, il ne parvient pas toujours à les éviter.
2. Dans la scène où il s’abrite sous un rocher pour laisser passer les autres rochers au dessus de lui, on le voit à un moment faire un signe de la main sur son cœur pour montrer qu’il a eu peur. C’est étonnant de sa part, lui qui fait toujours attention à ne montrer aucune émotion. Il a du vraiment avoir peur.
3. Fiancées en folie comportait une scène en Technicolor bichrome au tout début (2 minutes env.) Le procédé utilisé était d’avoir deux négatifs superposés, l’un en vert, l’autre en rouge. Il nous est possible de voir ce passage en couleurs depuis peu, sur les versions DVD notamment. Hélas, le vert a presque totalement disparu et il est difficile d’imaginer ce que cela pouvait donner à l’époque.
4. La standardiste du Country Club est la toute jeune Jean Arthur. Celle qui allait devenir une star faisait alors ses débuts dans des tous petits rôles. La femme en voiture à laquelle Keaton tente de faire une déclaration en roulant à côté d’elle est Constance Talmadge (très grande star du muet et belle-soeur de Keaton).
5. La scène ou Keaton suit une jeune femme et s’enfuit quand elle se retourne car il voit qu’elle est noire peut nous choquer aujourd’hui par son côté raciste mais il faut garder à l’esprit qu’il n’aurait pas pu l’épouser de toutes façons : le mariage inter-racial était alors illégal (ce n’est qu’en 1948 que les lois ségrégationnistes seront abrogées).

1 décembre 2009

Charlot et le masque de fer (1921) de Charles Chaplin

Titre original : « The idle class »

Charlot et le masque de ferLui :
(Court métrage de 32 mn) Dans The Idle Class (littéralement « La classe oisive »), Charles Chaplin joue sur le décalage entre riches et pauvres pour mieux le mettre en évidence. Il interprète deux rôles : d’une part l’habituel Charlot le vagabond et d’autre part un homme riche, distrait, porté sur la boisson. Le premier est le sosie de l’autre et, bien entendu, des quiproquos sont à prévoir… Tourné peu après la sortie de The Kid, son premier long métrage, The Idle Class fait partie des derniers courts métrages de Chaplin. Charlot et le masque de ferSi certains côtés peuvent paraître trop classiques ou habituels, il est néanmoins très bien construit, en grande partie grâce à l’astuce du masque de fer qui permet de faire se rencontrer les sosies. Il comporte aussi certains excellents gags, entre autres le pantalon, le shaker (superbe gag…!), le dormeur sur le terrain de golf. La seconde partie dans la soirée costumée a moins de surprises à nous offrir mais l’ensemble reste de bon niveau et surtout très amusant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Mack Swain, Henry Bergman
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Chaplin sur le site IMDB.

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30 novembre 2009

Sommaire de novembre 2009

Le gouffre aux chimèresLa croisière du NavigatorLe crime de l'Orient-ExpressReflets dans un oeil d'orTous en scèneLe voyage aux PyrénéesJe ne voudrais pas être un hommeFaut pas s'en faire

Le gouffre aux chimères

(1951) de Billy Wilder

La croisière du Navigator

(1924) de Buster Keaton et Donald Crisp

Le crime de l’Orient-Express

(1974) de Sidney Lumet

Reflets dans un oeil d’or

(1967) de John Huston

Tous en scène

(1953) de Vincente Minnelli

Le voyage aux Pyrénées

(2008) de Arnaud et Jean-Marie Larrieu

Je ne voudrais pas être un homme

(1918) de Ernst Lubitsch

Faut pas s’en faire

(1923) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Sherlock Jr.The KidLe point de non-retourScarlet DawnLes producteursFrigo à l'Electric HotelLes lois de l'hospitalitéSi tu crois fillette...

Sherlock Jr.

(1924) de Buster Keaton

The Kid

(1921) de Charles Chaplin

Le point de non-retour

(1967) de John Boorman

Scarlet Dawn

(1932) de William Dieterle

Les producteurs

(1968) de Mel Brooks

Frigo à l’Electric Hotel

(1922) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Les lois de l’hospitalité

(1923) de Buster Keaton et Jack Blystone

Si tu crois fillette…

(1971) de Roger Vadim

Charlot fait une cureLe commando de Sa MajestéLe voleurLeur morale... et la nôtreL'homme qui n'a pas d'étoileL'émigrantChaînes conjugalesLes trois âges

Charlot fait une cure

(1917) de Charles Chaplin

Le commando de Sa Majesté

(1980) de Andrew V. McLaglen

Le voleur

(1967) de Louis Malle

Leur morale… et la nôtre

(2008) de Florence Quentin

L’homme qui n’a pas d’étoile

(1955) de King Vidor

L’émigrant

(1917) de Charles Chaplin

Chaînes conjugales

(1949) de Joseph L. Mankiewicz

Les trois âges

(1923) de Buster Keaton

Le silence est d'orLe crime est notre affaireEn vitesse

Le silence est d’or

(1947) de René Clair

Le crime est notre affaire

(2008) de Pascal Thomas

En vitesse

(1928) de Ted Wilde

Nombre de billets : 27

30 novembre 2009

Le gouffre aux chimères (1951) de Billy Wilder

Titre original : Ace in the hole
Second titre américain : The big carnival

Ace in the HoleElle :
(pas vu)

Lui :
Mis à la porte de grands quotidiens, un journaliste se retrouve dans un journal régional. Apprenant qu’un homme est coincé au fond d’une galerie partiellement effondrée, il voit là l’occasion d’avoir un scoop et de revenir sur le devant de la scène. Il prend en main les secours et arrange les choses selon son intérêt. Ecrit, produit et réalisé par Billy Wilder, Le gouffre aux chimères s’appuie sur un fait divers réel (1). Le film est un violent réquisitoire contre le journalisme à sensation et contre l’arrivisme : ce journaliste n’a aucun scrupule, il cherche à faire durer les opérations de sauvetage. Le gouffre aux chimères Kirk Douglas livre une très belle performance, à la fois puissante et pleine de retenue, sans trop charger son personnage. Le résultat est assez magistral grâce aussi à une écriture parfaite du scénario. Le Gouffre aux Chimères fut un échec commercial retentissant ; les studios changèrent le titre mais rien n’y fit. Le public américain n’apprécia guère se voir ainsi montré car, au-delà du journaliste arriviste et sans éthique, le public est lui aussi visé, un public friand de fait divers tragique, de sensationnel, qui semble se repaître du malheur des autres. Le propos reste bien entendu toujours aussi actuel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Jan Sterling, Robert Arthur, Porter Hall
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site IMDB.

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(1) En 1925, le spéléologue Floyd Collins se retrouva coincé dans une galerie étroite d’un vaste complexe de grottes dans le Kentucky. Ce fait divers, qui s’acheva tragiquement quatorze jours plus tard par la mort du spéléologue, fut un gigantesque évènement médiatique, attirant des dizaines de milliers de curieux sur le site. Le journaliste local qui lança la nouvelle, participa aux opérations de sauvetage et réussit à interviewer la victime, reçut le prix Pulitzer. Son nom, William Burke Miller, est cité par le journaliste du film Le Gouffre aux Chimères qui est prêt à tout pour avoir une renommée semblable.

29 novembre 2009

La croisière du Navigator (1924) de Buster Keaton et Donald Crisp

Titre original : « The Navigator »

La Croisière du NavigatorElle :
(pas vu)

Lui :
A la suite d’un concours de circonstances (un peu tiré par les cheveux tout de même), un riche héritier et une jeune femme tout aussi aisée se retrouvent seuls sur un immense bateau à la dérive. Ils vont devoir se débrouiller par eux-mêmes et s’organiser pour survivre. Ils finissent par s’échouer près d’une île peuplée de cannibales passablement inhospitaliers. La Croisière du Navigator est tout empreint de ce comique mélancolique si particulier à Buster Keaton. Il fait montre de trésors d’inventivité pour ses gags dans ce milieu somme toute assez réduit, il joue avec les structures, les appareillages pour créer des situations. The Navigator Parmi les scènes les plus remarquables, on notera le petit déjeuner, les scènes sous-marines, la célèbre scène des jumelles (photo ci-contre) mais la plus belle est certainement celle où toutes les portes des cabines s’ouvrent et ferment en même temps au gré du roulis : elle est superbe, onirique et angoissante. La Croisière du Navigator fut le plus gros succès commercial de Buster Keaton. Il n’a pas pris une ride aujourd’hui.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Kathryn McGuire
Voir la fiche du film et la filmographie de Buster Keaton et Donald Crisp sur le site IMDB.
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Remarques :
The NavigatorThe Navigator 1. Le bateau est un vrai navire, le Buford, qui était sur le point d’être détruit. Apprenant qu’il était possible de le louer, Buster Keaton eut l’idée de faire un film sur ce bateau. Le Buford est tristement célèbre pour avoir été utilisé dans l’expulsion de 250 résidents étrangers lors de première paranoïa anticommuniste américaine en 1919 (« la peur rouge »).
2. Les scènes sous-marines de La Croisière du Navigator furent très délicates à réaliser, un  exploit à cette époque. Après plusieurs essais infructueux (dont la création d’une énorme réservoir en studio qui explosa sous la pression de l’eau), Keaton tourna ces scènes dans le Lac Tahoe où clarté et luminosité étaient suffisantes mais, la température de l’eau, très basse.

28 novembre 2009

Le crime de l’Orient-Express (1974) de Sidney Lumet

Titre original : « Murder on the Orient Express »

Le Crime de l’Orient ExpressLui :
Le détective belge Hercule Poirot monte à bord de l’Orient Express en partance vers Londres. Pendant le voyage, un meurtre est commis. Le directeur du train lui demande de mener l’enquête… Partant du principe que presque tout le monde connaît le dénouement de ce roman très célèbre d’Agatha Christie, Sydney Lumet délaisse délibérément le côté suspense pour nous offrir un grand spectacle : une reconstitution minutieuse de l’univers d’Istanbul et du train l’Orient Express dans les années trente et, surtout, une impressionnante liste de stars, souvent anciennes que l’on revoit avec grand plaisir. Il s’efforce donc de donner un rôle un tant soit peu consistant à chacun de ses personnages même si cela génère parfois quelques longueurs. C’est Ingrid Bergman qui gagnera l’oscar de rigueur par son interprétation tourmentée que l’on peut trouver un peu appuyée. Même s’il ne passionne pas vraiment, Le Crime de l’Orient Express reste agréable à regarder pour son charme désuet.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Albert Finney, Lauren Bacall, Ingrid Bergman, Anthony Perkins, Richard Widmark, Sean Connery, Vanessa Redgrave, Jacqueline Bisset, Jean-Pierre Cassel, John Gielgud
Voir la fiche du film et la filmographie de Sidney Lumet sur le site IMDB.

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Suite : Mort sur Nil de John Guillermin (1978), produit dans le même esprit et plutôt plus réussi dans son côté enquête.

Remake : Le crime de l’Orient-Express (Murder on the Orient Express) de Kenneth Branagh (2017)

27 novembre 2009

Reflets dans un œil d’or (1967) de John Huston

Titre original : « Reflections in a golden eye »

Reflections in a Golden EyeElle :
(pas vu)

Lui :
Il fallait certainement le talent d’un réalisateur comme John Houston pour trouver le ton juste en adaptant le roman éminemment complexe de Carson McCullers Reflets dans un œil d’or. L’histoire se déroule dans une caserne paisible et isolée où un major (Marlon Brando) et sa femme (Elizabeth Taylor) entretiennent des rapports empreints d’insatisfaction. Une incrustation au début du film nous annonce le drame : nous savons qu’un meurtre va être commis. Toutefois Reflets dans un œil d’or n’a rien d’un film policier, il s’agit d’une peinture sociale, un certain regard sur la normalité que John Huston semble porter avec un certain recul, presque un détachement. Les rapports infiniment complexes entre les personnages sont ainsi montrés sans excès, sans jamais forcer le trait. Tout le mélodrame est évacué. La complexité des personnages est aussi parfaitement rendue par le jeu des deux acteurs principaux, deux monstres sacrés ici à la hauteur de leur réputation. La mise en scène parfaite de John Houston forme un bel écrin à l’intensité du récit. Reflets dans un œil d’or n’a hélas pas toujours été bien considéré. Il fait pourtant partie des plus beaux films de John Huston.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Marlon Brando, Brian Keith, Julie Harris, Robert Forster, Zorro David
Voir la fiche du film et la filmographie de John Huston sur le site IMDB.

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Remarque :
Reflets dans un oeil d’or était vu ici dans sa version Director’s Cut : il s’agit non pas d’une version plus longue mais d’un traitement de l’image voulu par John Huston pour donner une image sépia aux reflets dorés. L’effet est visuellement très réussi et donne le sentiment d’une légère altération de la réalité. Certains critiques parlent d’une volonté de restituer la vision d’un observateur neutre, en l’occurrence le cheval ou le paon… Dans son autobiographie, Houston dit simplement : « C’est une histoire psychologique très nuancée : des pensées, des sentiments, des émotions qui ne pouvaient s’exprimer dans la gamme trop brillante du Technicolor. » Warner Bros pensa différemment et distribua le film en Technicolor classique. Commentaire de Houston : « ils pensent que, plus il y a de couleurs au mètre carré d’écran, plus le film est réussi. »