8 janvier 2011

Agora (2009) de Alejandro Amenábar

AgoraLui :
Nous sommes à Alexandrie au IVe siècle, alors que la ville est l’objet de grandes tensions entre le peuple majoritairement chrétien et les notables païens. Une philosophe tente de préserver les connaissances accumulées depuis des siècles… Agora est librement adapté de la vie d’Hypatie d’Alexandrie, philosophe platonicienne et probablement astronome dont nous ne savons que peu de choses puisque tous ses travaux ont disparu dans l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie (1). Le film met l’accent sur l’obscurantisme religieux qui s’oppose à la science et sur les luttes de pouvoirs entre païens et chrétiens, puis entre juifs et chrétiens. Mais Agora est avant tout un film à grand spectacle ; il n’échappe pas à un maniérisme très marqué du genre : c’est le spectaculaire qui est privilégié à grands renforts d’infrabasses qui font vibrer les murs. Le propos quant à lui est très simple, extrêmement manichéen et nourri de stéréotypes.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Rachel Weisz, Max Minghella, Oscar Isaac, Ashraf Barhom, Michael Lonsdale, Rupert Evans
Voir la fiche du film et la filmographie de Alejandro Amenábar sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alejandro Amenábar chroniqués sur ce blog…

(1) Rappelons que nous ne savons toujours pas comment a disparu la bibliothèque d’Alexandrie. Il n’y a même aucun vestige matériel étudiable. Les historiens sont divisés et avancent plusieurs hypothèses hélas invérifiables. Le film Agora repose sur l’une d’elles (assez contestée) : la bibliothèque aurait été détruite par les chrétiens lors de la destruction des temples païens à la fin du IVe siècle.

Voir une critique plus récente du même film : Agora

7 janvier 2011

Vive le roi (1926) de Leo McCarey

Titre original : « Long fliv the King »

Vive le roiLui :
(Muet, 22 minutes) A la suite d’un concours de circonstances assez inhabituel, un américain se retrouve sacré roi d’une petite nation. Un autre prétendant au trône est bien décidé à écarter ce gêneur inattendu… Long Fliv the King est un film assez rare de Charley Chase, acteur comique des années 20 dont la notoriété n’a jamais égalé celle des trois grands (Chaplin, Keaton et Lloyd). Le film est plaisant avec des gags assez originaux mais qui ne sont pas assez soutenus pour fonctionner pleinement. A noter, un petit rôle d’Oliver Hardy.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Martha Sleeper, Max Davidson, Oliver Hardy
Voir la fiche du film et la filmographie de Leo McCarey sur le site IMDB.

Voir les autres films de Leo McCarey chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Le scénario est très proche du film d’Harold Lloyd His Royal Slyness (Le royaume de Tulipatan) (1920).

Long Fliv the King

7 janvier 2011

Les amis (1912) de David W. Griffith

Titre original : « Friends »

FriendsLui :
(Muet 13 min) Dans l’Ouest, une aventurière qui vit au premier étage d’un saloon fréquente un chercheur d’or qui a réussi. Quand celui-ci lui annonce qu’il doit partir vers le nord pour d’autres affaires, la jeune femme se trouve rapidement un nouveau fiancé, en réalité un ami du premier. David W. Griffith a tourné assez peu de westerns. Celui-ci n’est sans doute pas parmi les plus remarquables, l’intrigue (basée sur le thème de deux amis amoureux de la même femme) étant relativement peu développée. Il permet toutefois de voir Lionel Barrymore dans l’un des ses tous premiers films, l’acteur ayant débuté l’année précédente avec Griffith. Ce serait son cinquième film.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Mary Pickford, Henry B. Walthall, Lionel Barrymore
Voir la fiche du film et la filmographie de David W. Griffith sur le site IMDB.

Voir les autres films de David W. Griffith chroniqués sur ce blog…

6 janvier 2011

L’échange (2008) de Clint Eastwood

Titre original : « Changeling »

L'échangeLui :
L’inconcevable histoire de L’échange aurait certainement été difficile à accepter si un carton ne nous avait prévenus dès le début qu’il s’agissait d’une histoire vraie. Clint Eastwood a même respecté de très près le fil réel des évènements. En 1928, la police de Los Angeles est fortement corrompue. Dans une affaire de disparition d’enfant, elle ramène à une mère un enfant qui n’est pas le sien et s’obstine, pour ne pas perdre la face devant la presse. Elle ira assez loin pour accuser la mère de ne pas reconnaitre son enfant. Le film de Clint Eastwood est d’un grand classicisme, s’appuyant sur une belle reconstitution du Los Angeles des années vingt. Mais, le point fort de L’échange est plutôt son équilibre global et sa délicatesse de traitement : aucun excès de dramatisation, ni d’effets faciles, Eastwood trouve le ton juste pour traiter cette histoire émouvante tout en donnant beaucoup d’intensité à son film. La performance d’Angelina Jolie est assez étonnante, bien qu’un peu inégale : son jeu est très plat dans certaines scènes (retrouvailles à la gare) mais parfois beaucoup plus fort (scène de la prison). Elle est tout de même le pivot du film. Le choix d’une telle actrice, plus réputée pour ses côtés people que pour ses talents d’actrice, était passablement audacieux de la part Clint Eastwood.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Angelina Jolie, John Malkovich, Jeffrey Donovan, Michael Kelly, Jason Butler Harner
Voir la fiche du film et la filmographie de Clint Eastwood sur le site IMDB.

Voir les autres films de Clint Eastwood chroniqués sur ce blog…

5 janvier 2011

La proposition (2009) d’ Anne Fletcher

Titre original : « The proposal »

La propositionLui :
Une directrice de collection littéraire d’origine canadienne force son assistant à l’épouser pour pouvoir rester aux Etats-Unis. Si le scénario de La proposition est aussi improbable que simplet, le film repose sur de solides recettes pour fonctionner : inversion des genres dans la situation de départ, immersion dans un monde de riches, un acteur principal au physique à faire craquer toute la gent féminine et… du rythme, du rythme, du rythme. On ne peut pas dire que le résultat soit mauvais, mais il est très loin d’être bon ! Accessoirement, on s’aperçoit que Sandra Bullock a certainement fréquenté les salles de fitness beaucoup plus assidûment que les cours d’art dramatique.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sandra Bullock, Ryan Reynolds, Mary Steenburgen, Craig T. Nelson, Betty White
Voir la fiche du film et la filmographie de Anne Fletcher sur le site IMDB.

Homonymes :
La Proposition (The proposition) de l’américaine Lesli Linka Glatter (1998) avec Kenneth Branagh
The Proposition de l’autralien John Hillcoat (2005) avec Guy Pearce et Ray Winstone.

4 janvier 2011

La foire aux chimères (1946) de Pierre Chenal

La foire aux chimèresLui :
La foire aux chimères est un petit bijou qui a été oublié pendant quarante ans pour être redécouvert dans les années quatre-vingt. C’est à la fois un mélodrame et un film policier qui repose sur un scénario riche et complexe, même s’il est plutôt improbable. Un brillant graveur de billets de banque (officiels) est l’objet de moqueries car il a été défiguré par un accident. Solitaire, il rencontre dans une foire une jeune femme aveugle d’une grande beauté qu’il épouse et couvre d’attentions assez coûteuses… Au-delà du caractère policier de l’intrigue, c’est le traitement que fait Pierre Chenal qui fait tout l’attrait de La Foire aux Chimères. L’atmosphère est étrange, à la frontière de l’irréel ou du conte de fées, une atmosphère souvent épaisse, parfois légère, s’appuyant sur des décors habilement cadrés. De nombreuses scènes sont des petites merveilles. Eric von Stroheim exprime toute la complexité de son personnage avec son jeu multi-facettes et forme avec Madeleine Sologne, beauté froide presque irréelle et aérienne, un couple étonnant de contrastes. Il faut aussi mentionner le troisième personnage du gangster mondain et poète (Louis Salou) et les merveilleux dialogues de Louis Ducreux. Le caractère inéluctable de l’issue (on sait, bien entendu, que tout cela va mal se terminer) ajoute à ce sentiment de d’instabilité et d’irréalité. Et quelles étonnantes dernières minutes filmées entièrement en cadrages inclinés ! On peut se demander comment un film comme La foire aux chimères peut rester si méconnu.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Erich von Stroheim, Madeleine Sologne, Louis Salou, Margo Lion, Yves Vincent
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre Chenal sur le site IMDB.

Voir les autres films de Pierre Chenal chroniqués sur ce blog…

Anecdote :
La chanteuse dans le cabaret est… Line Renaud, alors âgée de 17 ans !

3 janvier 2011

Fatty cuisinier (1918) de Roscoe Arbuckle

Titre original : « The Cook »

Fatty cuisinierLui :
(Muet 22 minutes) Fatty est cuisinier dans un restaurant, Buster Keaton est le serveur. L’établissement va être bouleversé par l’arrivée d’un petit truand (Al St. John). Considéré comme perdu, une copie du film a été découverte récemment dans le grenier d’un ancien hôpital en Norvège (il manque encore quelques plans dans la dernière partie). The Cook comporte de très bons moments, notamment dans la cuisine où les plats volent bas. La façon dont il envoie les plats au serveur est plutôt… aérienne. Il montre en tout cas beaucoup d’agilité malgré sa corpulence. Avec l’arrivée du truand, il va y avoir bien entendu un peu de casse… A signaler aussi, l’utilisation d’un chien et de chèvres assez amusante, et une scène de repas de spaghetti très inventive. Buster Keaton a ici un rôle assez présent et il sourit à plusieurs reprises. The Cook contient nombre de très bonnes scènes burlesques avec une base scénaristique assez solide (comparativement à ses autres films).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Roscoe ‘Fatty’ Arbuckle, Buster Keaton, Al St. John
Voir la fiche du film et la filmographie de Roscoe Arbuckle sur le site IMDB.
Voir les autres films de Roscoe Arbuckle chroniqués sur ce blog…

Remarques :
La scène de danse orientale est une parodie du film Salomé avec Theda Bara, sorti quelques mois plus tôt.

2 janvier 2011

L’âge de glace 3 – Le temps des dinosaures (2009) de Carlos Saldanha

Titre original : « Ice age: Dawn of the dinosaurs »

L'âge de glace 3 - Le temps des dinosauresLui :
Poursuite des aventures de la petite famille hétéroclite d’animaux des deux précédents opus. Cette fois, ils se retrouvent dans un monde qui leur est complètement étranger où vivent encore des dinosaures. L’Age de Glace 3 offre bien de bons moments d’inventivité mais globalement ce nouvel épisode semble trop reposer sur des recettes éprouvées et calibrées. Les possibilités du monde souterrain merveilleux des dinosaures ne sont pas vraiment exploitées. Toute la créativité semble s’être concentrée sur les quelques scènes avec Scat, l’écureuil qui courre toujours après son gland. On peut aussi avoir l’impression que la série vise un public de plus en plus jeune… Le meilleur de la série reste le tout premier.
Note : 2 étoiles

Acteurs: (voix) Ray Romano, Denis Leary, John Leguizamo, Simon Pegg
Voir la fiche du film et la filmographie de Carlos Saldanha & Mike Thurmeier (co-directeur) sur le site imdb.com.

31 décembre 2010

Sommaire de décembre 2010

Le bal des actricesLouise-MichelSéraphineCharlot s'évadeCharlot brocanteurCharlot musicienCharlot pompierCharlot rentre tard

Le bal des actrices

(2009) de Maïwenn Le Besco

Louise-Michel

(2008) de G. Kervern & B. Delépine

Séraphine

(2008) de Martin Provost

Charlot s’évade

(1917) de Charles Chaplin

Charlot brocanteur

(1916) de Charles Chaplin

Charlot musicien

(1916) de Charles Chaplin

Charlot pompier

(1916) de Charles Chaplin

Charlot rentre tard

(1916) de Charles Chaplin

Charlot machinisteLa vie est belleLoversPassion fataleLa visite de la fanfareCharlot patineCharlot et le comteFull metal jacket

Charlot machiniste

(1916) de Charles Chaplin

La vie est belle

(1946) de Frank Capra

Lovers

(2008) de Isabel Coixet

Passion fatale

(1949) de Robert Siodmak

La visite de la fanfare

(2007) de Eran Kolirin

Charlot patine

(1916) de Charles Chaplin

Charlot et le comte

(1916) de Charles Chaplin

Full metal jacket

(1987) de Stanley Kubrick

Reaching for the moonLe Cheik BlancUne soirée de folieCeux de la zoneLe convoiL'autreFatty chez luiMalec champion de golf

Reaching for the moon

(1917) de John Emerson

Le Cheik Blanc

(1952) de Federico Fellini

Une soirée de folie

(1925) de Leo McCarey

Ceux de la zone

(1933) de Frank Borzage

Le convoi

(1978) de Sam Peckinpah

L’autre

(2008) de P.-M. Bernard et P. Trividic

Fatty chez lui

(1917) de R. Arbuckle et Buster Keaton

Malec champion de golf

(1920) de Buster Keaton et E. Cline

Malec chez les fantômesUn barrage contre le PacifiqueLes fils du CidRickyÇa te la coupeLast chance for loveFor his sonLa mer calme

Malec chez les fantômes

(1921) de Buster Keaton et E. Cline

Un barrage contre le Pacifique

(2008) de Rithy Panh

Les fils du Cid

(1964) de Vittorio Cottafavi

Ricky

(2009) de François Ozon

Ça te la coupe

(1924) de Fred C. Newmeyer et S. Taylor

Last chance for love

(2008) de Joel Hopkins

For his son

(1912) de David W. Griffith

La mer calme

(1910) de David W. Griffith

SudsLes gens de la pluieParlez-moi de la pluie

Suds

(1920) de John Francis Dillon

Les gens de la pluie

(1969) de Francis Ford Coppola

Parlez-moi de la pluie

(2008) de Agnès Jaoui

Nombre de billets : 35

31 décembre 2010

Le bal des actrices (2009) de Maïwenn Le Besco

Le bal des actricesLui :
En regardant Le Bal des Actrices, on se dit que la caricature est un art bien difficile. Le film montre Maïwenn Le Besco filmant un documentaire sur une dizaine d’actrices françaises. Chacune des actrices joue un rôle où elle se moque un peu d’elle-même. Ainsi Karine Viard joue l’actrice prétentieuse et snob, Marina Foïs l’actrice inquiète, adepte de chirurgie esthétique et qui a des difficultés à se voir confier des rôles, etc… Le tout est entrecoupé de chansons chorégraphiées par le style Bollywood. Le problème dans ce genre de film est qu’il est difficile de trouver le bon équilibre. Bertrand Blier (qui fait d’ailleurs une petite apparition amusante dans le film) l’avait trouvé dans son excellent film Les Acteurs mais ce n’est hélas pas le cas pour Maïwenn Le Besco qui reste un peu entre deux chaises : n’allant pas assez loin dans la caricature, Le Bal des Actrices est trop proche du documentaire. Quand il est présent, l’humour ne fonctionne pas bien ; l’ensemble est aussi trop improvisé. Le second degré étant en panne, on se retrouve alors avec un film plutôt nombriliste sur la profession d’actrice… ce qui n’est pas un sujet très passionnant en soi. Les scènes les moins superficielles sont finalement celles de Maïwenn en couple avec Joey Starr (qui, de façon surprenante, joue avec naturel et retenue!) A la décharge de Maïwenn Le Besco, reconnaissons qu’elle avait choisi là un exercice difficile.
Note : 1 étoile

Acteurs: Karin Viard, Marina Foïs, Romane Bohringer, Julie Depardieu, Mélanie Doutey, Jeanne Balibar, Charlotte Rampling, Muriel Robin, Karole Rocher, Joey Starr, Yvan Attal
Voir la fiche du film et la filmographie de Maïwenn Le Besco sur le site IMDB.